Déclaration de M. Gérard Larcher, président du Sénat, sur le soutien de la France à l'initiative de l'Egypte visant à régler le conflit israélo-palestinien, Le Caire le 8 février 2009.

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Circonstance : Voyage de M. Gérard Larcher, président du Sénat, en Egypte du 8 au 9 février 2009 : point de presse conjoint aux côtés de M. Safouat el Cherif, président du Conseil consultatif egyptien

Texte intégral

Nous avons fait un point assez long avec le Président Moubarak. Tout d'abord, comme Président d'une des Chambres du Parlement, j'ai apporté au nom du Parlement le soutien du Parlement français à la démarche engagée par le Président Moubarak pour ce qui a été d'abord l'initiative et la réalité du cessez-le-feu, et je dois dire que les efforts conduits par le Président Moubarak nous paraissent tout à fait essentiels. Ils ont été soulignés lors d'un débat qui s'est tenu au Sénat il y a dix jours, et très concrètement, nous avons fait le point à un moment où le Président Moubarak va à nouveau rencontrer le Président Sarkozy.
Naturellement puisque je suis au côté du Président du Conseil consultatif, nous allons poursuivre ensemble les réflexions que nous devons conduire entre parlementaires pour, j'allais dire, dynamiser l'action engagée ; en même temps nous évoquerons d'autres sujets que nous avons d'ailleurs abordés avec le Président Moubarak qui est l'avenir de l'Union pour la Méditerranée et la qualité de la relation entre la France et l'Egypte.
Le Président Moubarak avait confiance, même si parfois la confiance nécessitait un peu de temps, dans ce qu'il conduit, et sur lequel il a l'accord total , je le sais, de la France, c'est-à-dire le chemin qui conduit vers la réconciliation inter-palestinienne, qui nous paraît essentielle.
Nous avons senti dans l'échange que nous avons eu avec le Président Moubarak combien la convergence autour du thème 'artisan de paix' qui a été la démarche entre le Président Moubarak et le Président Sarkozy, combien cette démarche, qui est sans doute la plus difficile, il est beaucoup plus facile d'imaginer la guerre et les souffrances, le chemin de la paix est plus difficile, et c'est vraiment l'hommage aussi que nous tenons à rendre comme Président d'une des Chambres du Parlement français au Président Moubarak, 'artisan de paix'.
Ce que nous avons évoqué avec le Président Moubarak, c'est à la fois la trêve et sa durée, la réouverture de points de passage dans des conditions qui assurent la sécurité de part et d'autre et qui permettent de diminuer les souffrances de la population palestinienne de Gaza. Et donc la position du Parlement français, qui constitutionnellement serait saisi en cas d'intervention et naturellement que tout ce qui contribue à la paix dans le respect des résolutions de l'organisation des Nations Unies, dans le respect de la souveraineté des Etats, de leur sécurité, recevra, me semble-t-il, un avis largement majoritaire du Parlement.
Question : Quelle est votre vision qui concerne la France dans le domaine de la reconstruction de Gaza, la conférence qui se tiendra en mars prochain ?
Réponse : Naturellement à l'initiative notamment de la France, du Ministre Bernard Kouchner dès la fin du mois de décembre, et c'est une position qui a été reprise dans le débat récent au Parlement français, une fois encore l'Union Européenne sera, j'allais dire, aux côtés de ceux qui reconstruisent. Mais reconstruire pour voir détruire quelques mois, quelques années après, n'a pas vraiment de sens. Voilà pourquoi le Président Sarkozy, aussi bien dans sa démarche avant le drame de Gaza de l'Union pour la Méditerranée, considère que la seule voie est la reprise du processus de paix. Soulager les souffrances, et la France a été, j'allais dire, répondant au plan humanitaire, ça n'est pas pour nous suffisant. C'est bien la recherche d'une reprise d'un processus de paix qui pour nous est l'essentiel, car reconstruire n'a de sens que si ça ouvre vers l'avenir. C'est le sens, me semble-t-il, de l'action conjointe que les Présidents Moubarak et Sarkozy conduisent.
Question : Est-ce qu'il y a un soutien du Sénat français pour consolider l'initiative arabe ?
Réponse : Bien évidemment ! Le plan de paix arabe nous apparaît un des soubassements et ça s'inscrit bien dans le processus de paix tel que nous souhaitons le confirmer, le renforcer, et qui a rassemblé, je dois le dire, très largement les parlementaires français.Source http://www.ambafrance-eg.org, le 20 février 2009