Texte intégral
Monsieur le Président de la fondation de l'Alliance française,
Mesdames et Messieurs les Membres du conseil d'administration,
Mesdames les Présidentes, Messieurs les Présidents des comités,
Mesdames et Messieurs, chers Amis,
L'an passé, on annonçait à grands cris la mort de la culture française. Je suis coutumier du fait. Cette année, on voudrait nous faire croire que la politique culturelle extérieure n'est plus une priorité pour la France.
C'est un étrange retour saisonnier de la mauvaise humeur et de la mauvaise foi, constamment démenti mais cela ne sert à rien. Une fois de plus, devant vous, je vais le démentir. Lorsque j'entends ces propos mal informés de ceux qui ont cessé d'agir et de vouloir, j'ai envie de crier en retour, c'est une citation de Victor Hugo : "Mon coeur a plus de feu que vous n'avez de cendres".
C'est cela que je veux exprimer. La langue, la poésie, la culture et tous ceux qui la portent ont plus de feu que vous n'avez de cendres. Je voudrais le leur dire et je leur dis, et non pas à vous qui incarnez le contraire.
Je vous remercie de votre présence ici, vous qui venez du monde entier - y compris de Sydney.
Le dynamisme de votre Alliance et de vos centres ne fait que réchauffer ma conviction. Notre capacité à convaincre, à rassembler, à faire rêver d'un monde meilleur et plus juste, passe par le rayonnement des penseurs d'hier et d'aujourd'hui, avec la langue, c'est un peu de l'esprit de Montaigne qui souffle encore, c'est l'humanisme de Hugo qui rend confiance à ceux qui sont dans les fers, c'est la révolte d'Aragon qui guidera demain notre constance.
La culture n'est pas un ornement. On n'aurait pas l'idée de justice si nous n'avions pas la poésie et si nous n'avions pas la culture. On me dit que l'Histoire est sans boussole, Mesdames et Messieurs, la politique extérieure de la France doit trouver dans la culture, plus qu'un moyen d'influence. C'est un écho, c'est une inspiration, c'est notre boussole.
Vous connaissez ma pensée à ce sujet, je vous en avais d'ailleurs parlé l'an passé. Le combat pour la langue française est un combat pour la pluralité des langues qui est, à son tour, un combat en faveur du dialogue et de l'intelligence parce que l'intelligence vit de l'interrogation et de la différence.
Il y a plus de 120 ans, de grands esprits, éclairés d'universalisme, généreux, ambitieux fondaient l'Alliance française. Vous continuez à faire vivre l'étincelle qu'ils ont allumée sur les cinq continents. Non pas comme les derniers des Mohicans, non pas comme les survivants de cette culture qui serait faire les rocs du naufrage ! Non. Obstinés au contraire à défendre autre chose qu'une curiosité d'antiquaires, une langue poussiéreuse et une culture essoufflée.
Vous êtes des ardents défenseurs de la pluralité des cultures dans un monde malade d'uniformité.
Le soutien que notre ministère vous apporte est une illustration concrète de la priorité que nous accordons à ce combat que nous menons ensemble, même si ce soutien n'est pas suffisant, j'en conviens évidemment, sinon, ce serait trop facile.
Ce combat, nous nous y sommes tout particulièrement attaché au cours du second semestre de l'année 2008, à l'occasion de la Présidence du Conseil de l'Union européenne. Mais nous sommes au seuil d'une année qui sera, par bien des aspects, plus décisive encore.
Une année au cours de laquelle, plus que jamais, les liens étroits qui unissent les alliances françaises et le ministère des Affaires étrangères et européennes devront se renforcer. Je voudrais sur ce point vous faire part de la volonté qui m'anime.
Vous le savez, l'architecture générale de notre politique culturelle et de coopération va connaître en 2009, des changements significatifs.
Je vous rappelle que la DGCID, contrairement à ce qu'un vain peuple pensait, ce n'était pas la direction Culturelle et du Développement mais de la Coopération et du Développement. Il n'y avait plus de direction culturelle depuis 1998, mes chers Amis, et j'entends la réanimer.
La direction des Affaires économiques et la DGCID vont donner naissance, dans les prochains jours, à une nouvelle direction de la Mondialisation et du Développement et des partenariats.
La création de cette nouvelle entité est pour moi, le coeur de la réforme dans laquelle j'ai souhaité engager le Quai d'Orsay pour en faire le ministère de la Mondialisation. Mais je vais créer également une direction de la Politique culturelle extérieure que je vous annonce aujourd'hui pour la première fois.
Nous allons créer une direction de la Politique culturelle extérieure, je ne sais même pas si je vais la nommer ainsi. Mais, je vous assure qu'elle sera créée et qu'à travers cette création - même si dans la crise actuelle, il n'y a pas assez d'argent et qu'il en faudrait beaucoup plus - il n'y aura pas un sou de perdu. Nous ne perdons pas d'argent dans ce ministère, contrairement à ce que vous pouvez lire. Il y a 7 % de plus que nous avons arraché sur le budget du ministère des Affaires étrangères. Il n'y a pas un sou de perdu, ni sur CulturesFrance, ni sur cette nouvelle direction, au contraire et j'espère pouvoir en trouver d'autres.
Voilà ce que je voulais vous dire avec un peu de véhémence mais je pense que vous aurez compris l'esprit de réforme qui nous anime.
Vous, les alliances françaises, vous avez démontré votre volonté de moderniser le fonctionnement de l'Alliance française de Paris, dans un monde qui change continuellement et qui pose des défis nouveaux pour l'organisation et la communication de votre réseau, de notre réseau.
Ainsi, le projet d'une Fondation internationale est maintenant concrétisé. Je salue la détermination et le dynamisme de Jean-Pierre de Launoit son président, des membres du Conseil d'administration et de l'équipe de direction du boulevard Raspail qui ont permis de mener ce projet à terme.
Depuis le début, le ministère des Affaires étrangères et européennes a appuyé la création d'une telle structure, elle est destinée à offrir aux alliances françaises à l'étranger, le soutien intellectuel, moral, technique dont les alliances ont besoin pour poursuivre leur mission. Cette Fondation sera mieux à même de relever les défis et de lever des capitaux au bénéfice de votre ambition et de vous apporter les aides financières nécessaires pour certains projets culturels, certains projets de formations et d'équipements.
Le soutien aux alliances françaises fait partie des priorités budgétaires sur lesquelles nous ne bougerons pas. Vous le savez, le Quai d'Orsay participe, comme tous les autres ministères, à la révision générale des politiques publiques et nos budgets n'ont pas toujours l'ampleur de nos appétits.
En 2009, notre contribution financière à destination des alliances françaises sera intégralement maintenue, je suis désolé de ne pas pouvoir l'augmenter. Mais, je la maintiens et croyez-moi, si vous regardez les autres ministères, ce n'est déjà pas si mal.
Les alliances françaises à l'étranger, avec les centres culturels et les instituts français, font partie intégrante du réseau culturel français, indispensable, à l'étranger. Elles le sont avec leurs spécificités institutionnelles propres, puisqu'elles sont des associations de droit local, alors que les centres et instituts sont des établissements qui dépendent directement du ministère des Affaires étrangères et européennes. Mais elles remplissent les mêmes missions, aussi bien pour l'enseignement du français que pour les échanges culturels, dans leur respect des différences statutaires et de l'indépendance de leur comité. Elles constituent, à nos yeux, avec les centres et les instituts, un seul et même réseau.
Longtemps, la différence de statut entre ces établissements a été perçue comme un obstacle à l'efficacité et à la cohérence de notre réseau culturel. Longtemps, nous avons été sommés de nous justifier sur ce double réseau et nous avons pu, parfois, donner l'impression de ne pas bien vivre cette situation. Je le dis très clairement, devant vous aujourd'hui, l'existence d'alliances françaises, de centres culturels et d'instituts français est une chance, une richesse, car elle permet de mieux répondre aux spécificités des différents terrains sur lesquels nous sommes engagés. Elle permet, aussi, de mieux répondre à la diversité des attentes de nos partenaires étrangers. La carte de leurs implantations respectives l'atteste. Et nous continuerons de veiller à une répartition harmonieuse de nos deux familles d'établissements, de façon à éviter toute redondance.
C'est ainsi que les alliances françaises, au même titre que les centres culturels et les instituts français, oeuvrent au bénéfice de notre politique culturel.
C'est ainsi que l'Alliance française accompagne nos efforts d'implantation, comme par exemple en Chine depuis plusieurs années.
C'est ainsi que les alliances françaises en Afrique participent à la formation linguistique des élites locales.
C'est ainsi que les alliances françaises en Amérique latine sont pleinement investies dans la promotion des études supérieures en France - certes, ce n'est pas encore suffisant car il n'y a pas assez de bourses, il n'y a pas assez de continuité entre les lycées et les universités mais c'est justement pour cela que je me bats, pour que cela existe, pour qu'il y ait ces passages plus fluides, pour que vous jouiez votre rôle beaucoup plus pleinement et, nous, à vos côtés.
C'est ainsi que les alliances françaises participent à une priorité absolue de notre politique culturelle, à travers l'organisation de débats d'idées, de promotion de la langue française et de la pensée française.
J'ai pu le vérifier auprès de vous lors de mes nombreux déplacements, que cela répond à un intérêt réel et à un besoin profond de connaissance mutuelle et de dialogue. C'est ainsi, enfin, que les alliances françaises vont animer l'année de la France au Brésil, dans ce pays majeur pour lequel et avec lequel nous avons noué des partenariats très particuliers. Et nous allons poursuivre à travers le monde, en Amérique latine en particulier. C'est notre objectif, même si l'on ne peut pas traiter tous les continents à la fois.
C'est ainsi, donc, que l'Alliance française de Bogota concrétise la promesse qu'Ingrid Betancourt avait faite à ses compagnons de captivité, à savoir leur permettre d'apprendre le français. Votre richesse est inestimable. C'est l'engagement des membres de vos comités, c'est le dynamisme des dirigeants, des personnels de vos centres, c'est le dévouement et la passion jamais démentis.
Les alliances françaises ont une longue histoire mais elles sont aussi à la pointe de la diplomatie d'influence que je veux bâtir. Une diplomatie qui est portée par les francophiles de tous les pays. Une diplomatie qui n'est pas imposée d'en haut, avec rigidité. Une diplomatie qui va de l'immersion et du contact avec les sociétés à quelque chose que nous définirons ensemble demain et qui est le contraire de l'absence de culture française. Il s'agit, au contraire, de son renforcement, de sa proposition permanente avec les personnes peut-être de façon différente. Il n'y a pas que l'offre de culture, il y a aussi la demande de culture et nous devons répondre à cette demande de culture.
Les nouvelles missions que vous avez voulu assumer, les nouvelles méthodes que vous avez mises en oeuvre sont autant de promesses dans cette direction, dans la direction de l'avenir, dans la direction de propositions différentes parce que les offres sont différentes. Le monde a changé, changeons avec le monde. Pas de façon imparfaite, pas comme des suivistes, mais avec votre propre richesse et vos propositions. Plus que jamais les alliances françaises créent les conditions de ces rencontres, de la rencontre avec l'autre. Elles offrent un espace de l'échange et du débat d'idées. Elles suscitent le désir de l'esprit de l'intelligence, elles suscitent cette demande de France, à laquelle j'espère pouvoir répondre grâce à vous.
Merci, Monsieur le Président.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 janvier 2009
Mesdames et Messieurs les Membres du conseil d'administration,
Mesdames les Présidentes, Messieurs les Présidents des comités,
Mesdames et Messieurs, chers Amis,
L'an passé, on annonçait à grands cris la mort de la culture française. Je suis coutumier du fait. Cette année, on voudrait nous faire croire que la politique culturelle extérieure n'est plus une priorité pour la France.
C'est un étrange retour saisonnier de la mauvaise humeur et de la mauvaise foi, constamment démenti mais cela ne sert à rien. Une fois de plus, devant vous, je vais le démentir. Lorsque j'entends ces propos mal informés de ceux qui ont cessé d'agir et de vouloir, j'ai envie de crier en retour, c'est une citation de Victor Hugo : "Mon coeur a plus de feu que vous n'avez de cendres".
C'est cela que je veux exprimer. La langue, la poésie, la culture et tous ceux qui la portent ont plus de feu que vous n'avez de cendres. Je voudrais le leur dire et je leur dis, et non pas à vous qui incarnez le contraire.
Je vous remercie de votre présence ici, vous qui venez du monde entier - y compris de Sydney.
Le dynamisme de votre Alliance et de vos centres ne fait que réchauffer ma conviction. Notre capacité à convaincre, à rassembler, à faire rêver d'un monde meilleur et plus juste, passe par le rayonnement des penseurs d'hier et d'aujourd'hui, avec la langue, c'est un peu de l'esprit de Montaigne qui souffle encore, c'est l'humanisme de Hugo qui rend confiance à ceux qui sont dans les fers, c'est la révolte d'Aragon qui guidera demain notre constance.
La culture n'est pas un ornement. On n'aurait pas l'idée de justice si nous n'avions pas la poésie et si nous n'avions pas la culture. On me dit que l'Histoire est sans boussole, Mesdames et Messieurs, la politique extérieure de la France doit trouver dans la culture, plus qu'un moyen d'influence. C'est un écho, c'est une inspiration, c'est notre boussole.
Vous connaissez ma pensée à ce sujet, je vous en avais d'ailleurs parlé l'an passé. Le combat pour la langue française est un combat pour la pluralité des langues qui est, à son tour, un combat en faveur du dialogue et de l'intelligence parce que l'intelligence vit de l'interrogation et de la différence.
Il y a plus de 120 ans, de grands esprits, éclairés d'universalisme, généreux, ambitieux fondaient l'Alliance française. Vous continuez à faire vivre l'étincelle qu'ils ont allumée sur les cinq continents. Non pas comme les derniers des Mohicans, non pas comme les survivants de cette culture qui serait faire les rocs du naufrage ! Non. Obstinés au contraire à défendre autre chose qu'une curiosité d'antiquaires, une langue poussiéreuse et une culture essoufflée.
Vous êtes des ardents défenseurs de la pluralité des cultures dans un monde malade d'uniformité.
Le soutien que notre ministère vous apporte est une illustration concrète de la priorité que nous accordons à ce combat que nous menons ensemble, même si ce soutien n'est pas suffisant, j'en conviens évidemment, sinon, ce serait trop facile.
Ce combat, nous nous y sommes tout particulièrement attaché au cours du second semestre de l'année 2008, à l'occasion de la Présidence du Conseil de l'Union européenne. Mais nous sommes au seuil d'une année qui sera, par bien des aspects, plus décisive encore.
Une année au cours de laquelle, plus que jamais, les liens étroits qui unissent les alliances françaises et le ministère des Affaires étrangères et européennes devront se renforcer. Je voudrais sur ce point vous faire part de la volonté qui m'anime.
Vous le savez, l'architecture générale de notre politique culturelle et de coopération va connaître en 2009, des changements significatifs.
Je vous rappelle que la DGCID, contrairement à ce qu'un vain peuple pensait, ce n'était pas la direction Culturelle et du Développement mais de la Coopération et du Développement. Il n'y avait plus de direction culturelle depuis 1998, mes chers Amis, et j'entends la réanimer.
La direction des Affaires économiques et la DGCID vont donner naissance, dans les prochains jours, à une nouvelle direction de la Mondialisation et du Développement et des partenariats.
La création de cette nouvelle entité est pour moi, le coeur de la réforme dans laquelle j'ai souhaité engager le Quai d'Orsay pour en faire le ministère de la Mondialisation. Mais je vais créer également une direction de la Politique culturelle extérieure que je vous annonce aujourd'hui pour la première fois.
Nous allons créer une direction de la Politique culturelle extérieure, je ne sais même pas si je vais la nommer ainsi. Mais, je vous assure qu'elle sera créée et qu'à travers cette création - même si dans la crise actuelle, il n'y a pas assez d'argent et qu'il en faudrait beaucoup plus - il n'y aura pas un sou de perdu. Nous ne perdons pas d'argent dans ce ministère, contrairement à ce que vous pouvez lire. Il y a 7 % de plus que nous avons arraché sur le budget du ministère des Affaires étrangères. Il n'y a pas un sou de perdu, ni sur CulturesFrance, ni sur cette nouvelle direction, au contraire et j'espère pouvoir en trouver d'autres.
Voilà ce que je voulais vous dire avec un peu de véhémence mais je pense que vous aurez compris l'esprit de réforme qui nous anime.
Vous, les alliances françaises, vous avez démontré votre volonté de moderniser le fonctionnement de l'Alliance française de Paris, dans un monde qui change continuellement et qui pose des défis nouveaux pour l'organisation et la communication de votre réseau, de notre réseau.
Ainsi, le projet d'une Fondation internationale est maintenant concrétisé. Je salue la détermination et le dynamisme de Jean-Pierre de Launoit son président, des membres du Conseil d'administration et de l'équipe de direction du boulevard Raspail qui ont permis de mener ce projet à terme.
Depuis le début, le ministère des Affaires étrangères et européennes a appuyé la création d'une telle structure, elle est destinée à offrir aux alliances françaises à l'étranger, le soutien intellectuel, moral, technique dont les alliances ont besoin pour poursuivre leur mission. Cette Fondation sera mieux à même de relever les défis et de lever des capitaux au bénéfice de votre ambition et de vous apporter les aides financières nécessaires pour certains projets culturels, certains projets de formations et d'équipements.
Le soutien aux alliances françaises fait partie des priorités budgétaires sur lesquelles nous ne bougerons pas. Vous le savez, le Quai d'Orsay participe, comme tous les autres ministères, à la révision générale des politiques publiques et nos budgets n'ont pas toujours l'ampleur de nos appétits.
En 2009, notre contribution financière à destination des alliances françaises sera intégralement maintenue, je suis désolé de ne pas pouvoir l'augmenter. Mais, je la maintiens et croyez-moi, si vous regardez les autres ministères, ce n'est déjà pas si mal.
Les alliances françaises à l'étranger, avec les centres culturels et les instituts français, font partie intégrante du réseau culturel français, indispensable, à l'étranger. Elles le sont avec leurs spécificités institutionnelles propres, puisqu'elles sont des associations de droit local, alors que les centres et instituts sont des établissements qui dépendent directement du ministère des Affaires étrangères et européennes. Mais elles remplissent les mêmes missions, aussi bien pour l'enseignement du français que pour les échanges culturels, dans leur respect des différences statutaires et de l'indépendance de leur comité. Elles constituent, à nos yeux, avec les centres et les instituts, un seul et même réseau.
Longtemps, la différence de statut entre ces établissements a été perçue comme un obstacle à l'efficacité et à la cohérence de notre réseau culturel. Longtemps, nous avons été sommés de nous justifier sur ce double réseau et nous avons pu, parfois, donner l'impression de ne pas bien vivre cette situation. Je le dis très clairement, devant vous aujourd'hui, l'existence d'alliances françaises, de centres culturels et d'instituts français est une chance, une richesse, car elle permet de mieux répondre aux spécificités des différents terrains sur lesquels nous sommes engagés. Elle permet, aussi, de mieux répondre à la diversité des attentes de nos partenaires étrangers. La carte de leurs implantations respectives l'atteste. Et nous continuerons de veiller à une répartition harmonieuse de nos deux familles d'établissements, de façon à éviter toute redondance.
C'est ainsi que les alliances françaises, au même titre que les centres culturels et les instituts français, oeuvrent au bénéfice de notre politique culturel.
C'est ainsi que l'Alliance française accompagne nos efforts d'implantation, comme par exemple en Chine depuis plusieurs années.
C'est ainsi que les alliances françaises en Afrique participent à la formation linguistique des élites locales.
C'est ainsi que les alliances françaises en Amérique latine sont pleinement investies dans la promotion des études supérieures en France - certes, ce n'est pas encore suffisant car il n'y a pas assez de bourses, il n'y a pas assez de continuité entre les lycées et les universités mais c'est justement pour cela que je me bats, pour que cela existe, pour qu'il y ait ces passages plus fluides, pour que vous jouiez votre rôle beaucoup plus pleinement et, nous, à vos côtés.
C'est ainsi que les alliances françaises participent à une priorité absolue de notre politique culturelle, à travers l'organisation de débats d'idées, de promotion de la langue française et de la pensée française.
J'ai pu le vérifier auprès de vous lors de mes nombreux déplacements, que cela répond à un intérêt réel et à un besoin profond de connaissance mutuelle et de dialogue. C'est ainsi, enfin, que les alliances françaises vont animer l'année de la France au Brésil, dans ce pays majeur pour lequel et avec lequel nous avons noué des partenariats très particuliers. Et nous allons poursuivre à travers le monde, en Amérique latine en particulier. C'est notre objectif, même si l'on ne peut pas traiter tous les continents à la fois.
C'est ainsi, donc, que l'Alliance française de Bogota concrétise la promesse qu'Ingrid Betancourt avait faite à ses compagnons de captivité, à savoir leur permettre d'apprendre le français. Votre richesse est inestimable. C'est l'engagement des membres de vos comités, c'est le dynamisme des dirigeants, des personnels de vos centres, c'est le dévouement et la passion jamais démentis.
Les alliances françaises ont une longue histoire mais elles sont aussi à la pointe de la diplomatie d'influence que je veux bâtir. Une diplomatie qui est portée par les francophiles de tous les pays. Une diplomatie qui n'est pas imposée d'en haut, avec rigidité. Une diplomatie qui va de l'immersion et du contact avec les sociétés à quelque chose que nous définirons ensemble demain et qui est le contraire de l'absence de culture française. Il s'agit, au contraire, de son renforcement, de sa proposition permanente avec les personnes peut-être de façon différente. Il n'y a pas que l'offre de culture, il y a aussi la demande de culture et nous devons répondre à cette demande de culture.
Les nouvelles missions que vous avez voulu assumer, les nouvelles méthodes que vous avez mises en oeuvre sont autant de promesses dans cette direction, dans la direction de l'avenir, dans la direction de propositions différentes parce que les offres sont différentes. Le monde a changé, changeons avec le monde. Pas de façon imparfaite, pas comme des suivistes, mais avec votre propre richesse et vos propositions. Plus que jamais les alliances françaises créent les conditions de ces rencontres, de la rencontre avec l'autre. Elles offrent un espace de l'échange et du débat d'idées. Elles suscitent le désir de l'esprit de l'intelligence, elles suscitent cette demande de France, à laquelle j'espère pouvoir répondre grâce à vous.
Merci, Monsieur le Président.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 janvier 2009