Interview de M. Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche, dans "Le Figaro" le 26 janvier 2009, sur ses stratégies d'alliance avec le Modem, le PS ou le Centre.

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LE FIGARO. - Où en est votre appel au MoDem pour les élections européennes ?
Jean-Michel BAYLET. - Dans l'optique de la préparation des européennes, j'ai fait un tour de piste pour voir ceux avec qui nous pourrions éventuellement discuter. Il me semblait qu'avec le parti de François BAYROU, qui est un héritier de la démocratie chrétienne et qui, avec les radicaux, a été un des partis fondateurs de l'Europe, nous aurions des choses à nous dire et plus si affinités. BAYROU a fermé la porte de manière violente avant même que nous ayons pu en parler. Je le regrette. Son comportement m'a choqué.
Pourtant, il ne s'agissait en aucun cas de fusionner nos deux formations, très différentes et même souvent opposées de par l'histoire, le courant chrétien-démocrate de l'UDF et le courant républicain laïque du PRG. Mais de voir si, à l'occasion des européennes, nous aurions pu faire un bout de chemin ensemble. Le comportement fermé de François BAYROU a mis fin à cette possibilité.
Cet appel en direction du MoDem n'était-il pas plutôt la preuve que le rapprochement avec les radicaux de droite a échoué ?
Avec les Valoisiens, nous avons toujours des contacts. Nous échangeons et constatons même certaines convergences. En particulier sur l'Europe. Cependant, à partir du moment où ils ont décidé de s'intégrer dans des listes UMP, nous n'avons plus rien à nous dire à l'occasion de ces élections.
Qu'en est-il de l'éventuelle fusion du groupe radical et du groupe centriste du Sénat ?
La prochaine majorité sénatoriale se jouera au centre : centre gauche et centre droit. En effet, lorsque l'on fait des projections concernant le prochain renouvellement sénatorial, en tenant compte des dernières municipales, on voit bien que l' UMP et le PS seront à peu près à égalité. Le RDSE et le groupe centriste seront donc déterminants. Tout naturellement, cela nous amènera à avoir des contacts. Il est exact que l'éventualité de la fusion a été évoquée ces derniers temps. J'y suis personnellement favorable.
Est-ce à dire que vous prenez vos distances à l'égard du PS ?
Le PS traverse une période difficile. Ce qui met d'ailleurs toute l'opposition en difficulté, étant donné son poids. Il n'est d'ailleurs que de voir le plan de relance présenté par Martine AUBRY et immédiatement contesté par certains responsables socialistes. La relance par la consommation, c'est une vieille lune, déjà essayée en leurs temps par Mitterrand et Chirac.
Les radicaux pourraient partir en autonomes aux européennes ?
Nous n'avons pas encore discuté élections européennes avec Martine AUBRY. Mais une rencontre est prévue. La logique serait, dans cette élection difficile parce que régionalisée, que nous fassions listes communes. Mais il faudra auparavant se mettre d'accord quant à notre vision de l'Europe. Nous sommes des Européens déterminés.

Propos recueillis par Rodolphe GEISLER
source http://www.planeteradicale.org, le 27 janvier 2009