Point de presse de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, sur l'intervention européenne en Afghanistan, les dossiers du Proche-Orient, des Balkans et de la Bosnie-Herzégovine, les partenariats oriental, euro-méditerranéen et euro-russe, Bruxelles le 23 février 2009.

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Circonstance : Conseil affaires générales et relations extérieures à Bruxelles le 23 février 2009

Texte intégral

Tout d'abord, concernant l'Afghanistan, il faut qu'il y ait une approche européenne qui soit une approche tournée beaucoup plus encore vers la réalité de la vie quotidienne des Afghans.
On ne peut pas se contenter de dire : l'approche américaine va changer ou elle est en train de changer, j'en ai discuté avec Richard Holbrooke avec qui je suis décidé à travailler. Il faut qu'il y ait une approche européenne tournée vers la société civile.
Nous nous sommes félicités de la décision de la commission électorale de fixer la date des élections présidentielles au mois d'août. Je ne sais pas qui sera candidat mais je sais que nous avons contrôlé les dernières élections qui ont vu Hamid Karzai être élu à la présidence. Nous verrons bien s'il y a d'autres candidats.
Nous avons évoqué le dossier du Proche-Orient. Nous avons parlé de la nécessité de participer de manière active à la conférence du Caire le 2 mars prochain. Les progrès sont extrêmement mesurés ces jours-ci depuis que nous avons obtenu - l'Union européenne, la France avec l'Egypte - un cessez-le-feu à Gaza, qui est régulièrement rompu.
A propos des autres dossiers, on peut se féliciter de la réunion de préparation du G20 qui a eu lieu à Berlin.
Lors du déjeuner, nous avons parlé du partenariat oriental. Tout le monde, à l'unanimité, a souligné que le partenariat oriental était une grande idée, qu'il ne fallait pas confondre avec celle d'un élargissement permanent de l'Europe. La discussion a également porté sur le fait qu'au delà des six pays directement concernés par le partenariat oriental, des pays comme la Russie et la Turquie pourraient être invités, au cas par cas, à participer à certains programmes.
Nous avons également abordé le dossier de la Bosnie-Herzégovine et des Balkans. On souhaite qu'il y ait un envoyé de l'Union européenne qui prenne la suite de l'application, certes difficile mais tout de même positive, des accords de Dayton-Paris. Nous avons d'ailleurs décidé avec le président tchèque de visiter la Bosnie dans un peu plus d'un mois.
Il y a eu aussi une discussion - d'ordre technique et non pas politique - sur la transmission des documents de candidature du Monténégro. La Présidence française avait reçu la candidature du Monténégro et c'est à la Présidence tchèque de la transmettre à la Commission.
Q - Concernant le partenariat euro-méditerranéen, n'y a-t-il pas un risque de déshabiller Pierre - les politiques méditerranéennes - pour habiller les politiques orientales ?
R - Permettez-moi de vous apporter quelques précisions. Il a été décidé la répartition suivante du budget : 2/3 pour le sud et 1/3 pour l'est. Le partenariat oriental mérite un effort, que nous avons chiffré à 15 millions d'euros par pays et par an parce que c'est un grand projet. En même temps, on doit poursuivre le projet d'Union pour la Méditerranée qui, je vous le rappelle, pour le moment - non pas techniquement mais politiquement - est un peu bloqué. Tant que la crise de Gaza ne sera pas résorbée, c'est la prudence qui prédomine. Ce sera difficile de faire avancer politiquement les choses mais techniquement elles avancent, et je veux le souligner.
Par exemple sur le plan solaire, au niveau des ambassadeurs et des experts, les choses ont avancé. Je parle du plan solaire parce que c'est le dernier plan que Jean-Louis Borloo m'a exposé il y a trois jours, mais sur bien des sujets, il y a aussi des avancées. Le projet n'est pas du tout abandonné, au contraire.
Concernant le partenariat oriental - c'est toujours dans la même stratégie de partenariat, de voisinage - on l'a tous accueilli positivement, il n'y a pas eu de voix discordantes. Il y a eu une discussion à propos de l'attitude à avoir vis-à-vis de la Biélorussie et de M. Loukachenko. Personne n'a dit : "je ne veux pas de ce partenariat", certains, dont moi, ont simplement fait part du fait que l'on ne doit pas reproduire ce qui s'est passé déjà dans l'OTAN, c'est-à-dire donner l'impression à la Russie qu'elle est complètement encerclée et exclue. C'est une discussion sans aucune contradiction majeure.
Q - Comment la Russie pourrait-elle s'intégrer dans le partenariat oriental ?
R - Tout le monde a accepté que ce soit au cas par cas, et non pas bien sûr au niveau institutionnel ; c'est-à-dire qu'en fonction des sujets, on offre à la Russie et à la Turquie l'occasion de venir discuter avec nous. On ne leur offre pas le partenariat oriental, on leur offre la possibilité au cas par cas de participer aux débats qui auront lieu. Cela n'est donc pas complètement définitif et stable.
Q - La Russie viendra-t-elle à la première réunion ?
R - Ce point n'a pas encore été décidé, ni dans un sens, ni dans l'autre.
Q - Concernant la participation de M. Loukachenko, la décision a-t-elle été prise ?
R - Des personnes ont rappelé que la liste de ceux qui ont disparu, des opposants ou simplement des atteintes contre la presse, ne devait pas être oubliée, ce qui est juste. Mais ceux qui l'ont souligné - à juste titre, je le répète - n'ont pas été plus loin, ils n'ont pas dit qu'il ne fallait pas ouvrir la porte à M. Loukachenko, mais qu'au contraire il ne fallait pas oublier ces éléments. Il y en a certains même qui ont dit que la menace - même si ce n'est pas complètement une menace - de reconnaître l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, de la part de la Biélorussie, devait être très clairement identifiée, et d'autres ont dit : si par hasard la Biélorussie reconnaissait l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, ce n'est pas une raison pour fermer la porte mais pour en tenir compte et pour le leur dire. Il y a donc eu des mises en garde très claires.
Q - Quel a été le motif de la réunion ce matin avec le ministre tchèque ?
R - De dissiper les malentendus. Je ne parle pas des articles de presse qui sont infondés, mais des malentendus. Je m'entends très bien avec nos amis tchèques et nous nous consultons régulièrement. Nous avons même décidé de démarches communes. Comme je vous l'ai dit ce matin, nous envisageons une démarche commune en Bosnie, mais aussi peut-être au Tchad les 14 et 15 mars prochain au moment où les forces européennes vont passer le relais aux Nations unies.
Q - Cette rencontre a-t-elle été à votre initiative ?
R - C'est une initiative bi-nationale, franco-tchèque, tchèco-française. Nous avons décidé de le faire non seulement pour montrer combien nous nous entendons mais aussi pour souligner le fait que nous soutenons les efforts de la Présidence tchèque. Nous avons décidé de nous rencontrer au moins une fois par semaine et nous nous téléphonons déjà deux à trois fois par semaine.
Q - Quelle est votre réaction par rapport aux propos de Nicolas Sarkozy d'hier (qu'il n'avait pas eu le temps de rencontrer le ministre tchèque) ?
R - Hier, je me trouvais en déplacement au Yémen et à Djibouti. J'ai rencontré mon ami Karel avant que je sois informé que le président n'avait pas pu rencontrer M. Topolanek. Je sais quelles sont les charges de la présidence, les crises ne sont pas les mêmes, les difficultés sont différentes, mais ils travaillent très bien.
Q - L'initiative égyptienne concernant le Moyen-Orient ne rencontre-t-elle pas l'éventualité de faire reculer le processus de paix avec un gouvernement Benjamin Netanyahu trop à droite?
R - Le gouvernement israélien n'a pas encore été formé. Je ne sais pas quel sera l'enjeu des alliances. La proportionnelle intégrale crée une situation difficile, de mon point de vue. Je ne sais donc pas quelles seront les alliances. Quoi qu'il en soit, si les appréciations sont divergentes sur ce que l'on peut attendre du prochain gouvernement israélien, c'est sans doute parce que, dans la difficile évolution du Moyen-Orient vers la paix, ce sont parfois les gens de droite en Israël qui ont fait de grandes concessions. Est-ce que cette opinion, cette réalité historique, sera suivie, en l'occurrence, d'une avancée vers la paix ? Je l'espère. Au delà des incertitudes liées au prochain gouvernement israélien, un autre facteur pèse sur la reprise du processus de paix, parce que le monde arabe est divisé. Quand il y a une conférence à Doha, il y a une conférence au Caire, quand il y a une conférence au Caire, il y a une conférence à Doha, cela ne me paraît pas très propice à la poursuite du processus de paix.
Tout le monde a soutenu le processus d'Annapolis : la conférence de Paris, l'argent donné pour les projets, la réalisation en Palestine sous la direction du Premier ministre, M. Salam Fayyad, de formidables projets. Je suis extrêmement peiné de voir que tout cela retombe.
Il y a aussi la question de l'échange de prisonniers dont le Franco-Israélien Gilad Shalit. Est ce que cela va se faire ? Je l'espère.
Q - Pour le Monténégro, dans un contexte de crise économique et d'une lenteur de la ratification du Traité de Lisbonne, l'Union européenne n'encourage pas vraiment la candidature du Monténégro à l'Union européenne? Ce n'est pas le bon moment ?
R - Pas du tout, puisque le dossier devrait être transmis. Cela ne veut pas dire que cela va aller vite. Olli Rehn a parlé au mieux de la fin de l'année 2010. La Présidence française a fait remarquer que tous les Balkans occidentaux avaient droit, comme les autres, à la candidature européenne. Nous sommes tous persuadés, nous y avons travaillé. La Serbie, qui n'a pas encore eu l'occasion de poser sa candidature sera aussi dans le lot, ce serait légitime. La France a toujours été en faveur d'une candidature de la Serbie. Elle est un peu retardée, j'espère pour peu de temps et que tout cela s'inscrira dans le même mouvement.
Il n'y aura de solution dans les Balkans occidentaux que dans l'Union européenne. Après, tout le monde sera en position de se parler et d'accompagner le mouvement. Le Monténégro aussi.
Q - Comment résoudre le différend entre la Serbie et la Croatie ? Et le différend entre la Macédoine et la Grèce ?
R - Honnêtement, je ne peux pas répondre à une telle question. Je crois qu'ils doivent négocier et nous, c'est-à-dire l'Union européenne, nous sommes absolument disposés à les aider.
Q - Le différend entre la Macédoine et la Grèce n'est-il pas plus facile à résoudre ?
R - Dans les deux cas de figure, ils doivent négocier et trouver une solution. Nous ne pouvons pas les forcer.
Q - Au sujet du paquet de mesures économiques de 5 milliards d'euros, pensez-vous trouver une solution dimanche ?
R - Des corrections ont été faites. La France n'est pas particulièrement satisfaite parce que les retombées ne sont pas exactement celles qu'elle espérait. Néanmoins, tout cela va se régler, tout d'abord entre la première publication du plan et son évolution.
Pourquoi ce plan ? Pour deux raisons. Sous Présidence française, nous avions dit que la solidarité énergétique face à un gros fournisseur était la solution. On n'a pas pu faire cela, d'abord pour creuser et faire des gazoducs à la dimension de l'Europe, c'est tout de même beaucoup d'années de travail. Deuxièmement, c'est un plan de relance pour l'économie et pour trouver des emplois. Les deux sont absolument décisifs et nous allons le faire. Il y a encore peut-être quelques petites corrections et nous avons fait remarquer ce matin, Bruno Le Maire a fait remarquer que nous n'étions pas complètement satisfaits. Néanmoins, des progrès avaient été faits, cela aussi trouvera une solution.
Q - Vous avez bon espoir que dimanche les chefs d'Etat arrivent à trouver un accord ?
R - En Europe, il y a toujours avant les accords une dramatisation nécessaire que tout le monde connaît. Parfois, il est vrai que l'on ne trouve pas d'accord, mais c'est rare. Bien sûr que je suis sûr, même si c'est un problème difficile.
Q - Sur ce même sujet, l'Autriche a proposé de ne pas débloquer les 5 milliards tout de suite mais de limiter les fonds à des projets réalisables tout de suite. Est-ce une bonne idée ?
R - Ce n'est pas une mauvaise idée, mais il faut commencer, c'était une façon de nous dire, à mon avis, commençons tout de suite. Il y a des pays qui sont dans le besoin plus que d'autres. Vous savez, c'est aussi une méfiance. Je comprends donc bien qu'un tel programme exige, suivant les modalités, suivant la gravité des effets de la crise économique, une réponse différente. Je vous signale le document qui est sorti hier de la Conférence de Berlin, c'est un exemple d'accord complet pour le moment.
Q - Dans le cadre du partenariat oriental, dans quels projets la Turquie et la Russie pourraient-elles être invitées ?
R - Cela n'a pas été défini. On a posé le principe au cas par cas d'inviter la Russie et la Turquie. Nous n'avons pas donné d'exemple précis.
Q - Etes-vous d'accord sur le budget des partenariats orientaux ?
R - Oui, du moins pour le budget qui a été prononcé, celui qui a été distribué, c'est celui sur lequel nous nous sommes fondés.
Q - Est-il possible d'avoir une réaction sur l'attentat en Egypte ? Il faut peut-être limiter les séjours là-bas ? Quelle est votre approche ?
R - Pensons, avant tout, à ces enfants, ceux qui sont déjà rentrés ce matin, ceux qui rentreront demain matin. Je vous livre ces précisions avec beaucoup de précaution, les trois jeunes les plus atteints rentreront, je l'espère, demain par vol médicalisé. C'est un événement bouleversant que de penser que des personnes aient jeté au hasard des bombes meurtrières dans la foule.
Nous n'avons pas encore parlé des conséquences sur le tourisme. Il faut faire confiance aux autorités égyptiennes, à la loi égyptienne, aux tribunaux égyptiens dans leur quête des responsables. Voilà ce que l'on peut dire maintenant tout en déplorant très profondément la cruauté de cet attentat.
Q - Selon les informations que l'on vous donne, s'agit-il d'une initiative individuelle ou... ?
R - C'est prématuré pour le dire. Je n'ai pas d'indications, ni sur la responsabilité, ni sur la revendication, ni sur la personnalité ou le groupe qui a fait cela.
Q - Hamas / Likoud, comment appréhendez-vous cette nouvelle donne ?
R - Je vous ferais remarquer qu'il y a déjà eu un affrontement entre le Hamas et une coalition de gauche. Il n'y a pas besoin du Likoud pour supposer que sans l'adhésion du Hamas - au moins à la reconnaissance de l'initiative de paix arabe -, il n'y aura ni paix ni réconciliation.
Abou Mazen dit que pour la réconciliation, il faut que les deux soient d'accord. Il propose l'initiative de paix arabe comme minimum. C'est le moins que l'on puisse faire, reconnaître les accords signés avec l'OLP, entre l'OLP et les Israéliens. C'est ce que j'ai dit à propos de l'initiative égyptienne, avant même la conférence du Caire du 2 mars, est-ce qu'il y aura une union nationale ? Je l'espère fortement. Nous l'attendons.
Q - (A propos de l'attitude de l'Autorité palestinienne)
R - Abou Mazen demande un "gouvernement d'union nationale", on peut appeler cela "gouvernement technique", "gouvernement de personnalités" ou "groupe de techniciens". Mais, il faut qu'ils soient d'accord. Il n'y aura pas la réouverture de Rafah s'il n'y a pas un accord entre OLP et le Hamas, et tant que le blocus ne sera pas levé sur Gaza nous n'avancerons pas.
Q - Le Hamas est sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne. Comment peut-on lancer le dialogue ?
R - Faisons, tout d'abord, en sorte que les Palestiniens se réconcilient. Il y a eu une proposition d'Abou Mazen, soutenue par l'Egypte, et on va bien voir, ce n'est pas à nous de nous prononcer sur ce point. Nous, nous souhaitons qu'il y ait la paix. Pour qu'il y ait la paix, il faut un Etat palestinien. Nous disons très clairement : nous reconnaissons la nécessité de l'existence d'un Etat palestinien et nous soutenons l'existence de l'Etat israélien en même temps. Nous voulons, nous reconnaissons, nous nous battons pour un Etat palestinien. Pour le moment, malheureusement, ce n'est pas le chemin direct que l'on prend.
Q - Sur la Serbie avez-vous conclu quelque chose aujourd'hui ?
R - Je crois que sur la Serbie, le processus avance bien. Un blocage persiste de la part d'un certain nombre de pays européens qui pensent qu'étant donné que M. Mladic n'a pas été arrêté, c'est un obstacle. Nous le comprenons très bien, est-ce que cet obstacle sera levé ? Je l'espère.
Q - Soutenez-vous l'idée de Belgrade d'envoyer une mission de l'Union européenne pour qu'elle voie sur place ...
R - Non. Cela n'a pas marché. Nous l'avons proposé et nous avons vu que M. Brammertz - qui était plutôt satisfait de la coopération avec la Serbie pour l'arrestation des criminels - va produire un rapport dans quelques semaines. Je pense que cela a beaucoup compté dans la décision de ne pas donner suite à la proposition serbe d'envoyer une mission d'enquête. Parce que : qui sommes-nous pour contrôler quoi ? Il y a un tribunal international, il y a un procureur, il fait son travail, il dit que la coopération se passe bien. Nous n'avons pas estimé nécessaire, malgré la proposition qui a été faite, d'accepter cela.
Q - Vous dites : "Nous avons proposé", donc c'était aussi la France ?
R - Oui, parce que Vuk Jeremic m'a proposé d'en parler aux autres et je l'ai fait. Tout le monde en a parlé, mais cela n'a pas marché.
Q - Et si Mladic n'est pas en Serbie ?
R - Il faut l'arrêter tout de même.
Q - Comment la Serbie peut-elle l'arrêter s'il n'est pas là ?
R - Il y a eu des gens qui ont été arrêtés dans tous les pays du monde, du moment que l'on décide de les arrêter. Si toute la communauté internationale décide d'arrêter un homme, je crois que l'on pourrait y arriver. C'est ce que l'on avait dit à propos de M. Karadzic qui a été arrêté, alors espérons.
Q - Un mot sur la Bosnie, il y a un M. Dodik qui a un peu interrompu les pourparlers avec les deux autres représentants des entités bosniaques en demandant d'amender la Constitution avec une possibilité de référendum de Republika Srpska sur trois ans pour auto-détermination.
R - Il faut que ce dialogue se poursuive. Je souhaite qu'un responsable européen prenne le relais en Bosnie, que petit à petit la Bosnie retrouve le caractère que les accords de Dayton-Paris avaient fixé. On n'a pas fait mieux pour le moment et cela a arrêté la guerre. Ces deux entités fonctionnent, même si ce n'est pas satisfaisant, donc il faut continuer, s'acharner à donner aux Bosniens leur responsabilité, y compris en Republika Srpska.
Q - Cette idée de référendum n'est pas acceptable ?
R - C'est contraire aux accords de Dayton-Paris. Non, il faut continuer la politique de l'Union européenne en Bosnie-Herzégovine, et c'est ce que nous avons fait aujourd'hui.
Q - Est-ce que j'ai bien compris, personne ne s'est opposé aujourd'hui à l'idée d'inviter M. Loukachenko au lancement de ce partenariat ?
R - Il y a eu des appréciations diverses exprimées Certaines personnes ont fait remarquer que M. Loukachenko demeurait un monsieur guère fréquentable, d'autres ont dit que, certes il n'est guère fréquentable, mais qu'il faut tout de même ouvrir la porte. Je peux me tromper, mais je n'ai pas compris que la Présidence tchèque allait refuser.
Q - Avez-vous des éléments d'optimisme pour retourner au Moyen-Orient sur le processus de paix ?
R - Hélas peu, mais je veux espérer. J'attends que nos amis égyptiens, tout d'abord, arrivent à perpétuer le cessez-le-feu, qu'ensuite leur tentative d'une réconciliation palestinienne puisse avoir lieu, et enfin que cette conférence pour la reconstruction de Gaza, programmée le 2 mars prochain au Caire, se tienne.
Je vous rappelle combien nous sommes tristes et indignés de ce qui s'est passé hier au Caire. Nous condamnons avec la plus grande fermeté cet attentat qui a touché de jeunes ressortissants français et nous réaffirmons notre profonde amitié à l'Egypte.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 février 2009