Texte intégral
Q - Quel est l'intérêt pour la France de réintégrer l'OTAN ?
R - Il s'agit d'abord de favoriser la construction de la défense européenne. Compte tenu de la position de la France au sein de l'Alliance atlantique, nos partenaires européens y étaient réticents, car ils avaient le sentiment que nous promouvions cette construction avec des arrières-pensées, en voulant troquer ou affaiblir l'OTAN. Notre retour lève ce doute. Par ailleurs, nous sommes déjà des acteurs majeurs de l'Alliance. Quatrième contributeur en forces et en moyens financiers, nous participons à toutes ses opérations depuis 1995. Mais, comme nous ne sommes pas dans les structures du commandement intégré, nous sommes des acteurs qui n'écrivent pas le scénario. Le fait de revenir dans l'état-major va nous permettre de peser beaucoup plus sur les décisions stratégiques de l'OTAN.
Q - Cela ne veut pas dire qu'on sera obligé d'envoyer des troupes en cas d'opération ?
R - Ceux qui disent cela mentent ou sont incompétents. Il n'y a aucun problème en termes d'indépendance. L'OTAN de 1966, en pleine guerre froide, c'était un système intégré, quasi-automatique. L'OTAN de 2009, c'est un système de sécurité collective qui participe aussi aux opérations de maintien de la paix. Dire que nous aurions participé à la guerre en Irak si nous avions été dans l'OTAN est une contre-vérité totale : les Allemands, membres de l'Alliance s'y sont opposés. Il n'y a aucune automaticité.
Q - Si l'indépendance n'est pas menacée dans les faits, l'image de la France ne risque-t-elle pas d'être atteinte ?
R - L'indépendance de la France n'est pas une question d'image ou d'apparence. Pour le monde entier, nous sommes dans le camp occidental. La force de la diplomatie française repose sur une volonté politique. Quand la France décide de réengager ses discussions avec la Syrie, elle ne le fait pas avec l'assentiment des Américains !
Q - Le gouvernement engage sa responsabilité sur la politique étrangère de la France en général. Pourquoi éviter de poser directement la question sur l'OTAN ?
R - L'opposition demandait l'engagement de la responsabilité du gouvernement, on ne peut pas faire mieux ! Ce qui importe, puisqu'on nous dit que la France s'aligne sur les Etats-Unis, c'est de démontrer qu'au contraire, elle est de retour dans le monde et que jamais elle n'a eu autant d'influence sur les grands dossiers de la scène internationale.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 mars 2009
R - Il s'agit d'abord de favoriser la construction de la défense européenne. Compte tenu de la position de la France au sein de l'Alliance atlantique, nos partenaires européens y étaient réticents, car ils avaient le sentiment que nous promouvions cette construction avec des arrières-pensées, en voulant troquer ou affaiblir l'OTAN. Notre retour lève ce doute. Par ailleurs, nous sommes déjà des acteurs majeurs de l'Alliance. Quatrième contributeur en forces et en moyens financiers, nous participons à toutes ses opérations depuis 1995. Mais, comme nous ne sommes pas dans les structures du commandement intégré, nous sommes des acteurs qui n'écrivent pas le scénario. Le fait de revenir dans l'état-major va nous permettre de peser beaucoup plus sur les décisions stratégiques de l'OTAN.
Q - Cela ne veut pas dire qu'on sera obligé d'envoyer des troupes en cas d'opération ?
R - Ceux qui disent cela mentent ou sont incompétents. Il n'y a aucun problème en termes d'indépendance. L'OTAN de 1966, en pleine guerre froide, c'était un système intégré, quasi-automatique. L'OTAN de 2009, c'est un système de sécurité collective qui participe aussi aux opérations de maintien de la paix. Dire que nous aurions participé à la guerre en Irak si nous avions été dans l'OTAN est une contre-vérité totale : les Allemands, membres de l'Alliance s'y sont opposés. Il n'y a aucune automaticité.
Q - Si l'indépendance n'est pas menacée dans les faits, l'image de la France ne risque-t-elle pas d'être atteinte ?
R - L'indépendance de la France n'est pas une question d'image ou d'apparence. Pour le monde entier, nous sommes dans le camp occidental. La force de la diplomatie française repose sur une volonté politique. Quand la France décide de réengager ses discussions avec la Syrie, elle ne le fait pas avec l'assentiment des Américains !
Q - Le gouvernement engage sa responsabilité sur la politique étrangère de la France en général. Pourquoi éviter de poser directement la question sur l'OTAN ?
R - L'opposition demandait l'engagement de la responsabilité du gouvernement, on ne peut pas faire mieux ! Ce qui importe, puisqu'on nous dit que la France s'aligne sur les Etats-Unis, c'est de démontrer qu'au contraire, elle est de retour dans le monde et que jamais elle n'a eu autant d'influence sur les grands dossiers de la scène internationale.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 mars 2009