Communiqué du ministère des affaires étrangères et européennes en date du 16 mars 2009 portant sur la signature d'un accord de défense entre la France et le Togo.

Prononcé le

Auteur(s) moral(aux) : Ministère des Affaires étrangères et européennes

Texte intégral

L'ambassadeur de France à Lomé et le ministre des Affaires étrangères du Togo ont signé le 13 mars le nouvel accord instituant un partenariat de défense entre nos deux pays.
Cet accord est le premier des textes destinés à remplacer les anciens accords de défense nous liant à plusieurs pays africains, dont la révision avait été annoncée par le président de la République dans son discours du Cap le 28 février 2008 devant le Parlement sud-africain. Les autres pays concernés sont le Cameroun, les Comores, la Côte d'Ivoire, Djibouti, le Gabon, la République centrafricaine et le Sénégal.
Après le discours du Cap, une mission avait recueilli les vues de nos partenaires concernés et un groupe de travail commun avait été constitué par les ministères des Affaires étrangères et européennes et de la Défense. Les travaux de ce groupe ont conduit à des propositions que nous avons faites au Togo et que nous allons faire à nos autres partenaires dans les semaines et les mois à venir. Ce processus aboutira à l'abrogation des accords passés dans ce domaine. Un document unique regroupera les dispositions relatives à l'ensemble de notre relation de défense avec chacun de ces pays.
Nous traçons ainsi le cadre juridique rénové de nos futures relations en l'adaptant à l'évolution de l'Afrique et du monde. Cette rénovation conduit à un texte moderne fixant, au fil de ses dispositions techniques et dans un plein esprit de réciprocité, les domaines de notre relation de défense, le statut des personnels concernés et les facilités offertes aux forces de la France et de ses partenaires. Il s'adapte en même temps aux spécificités de la situation de chacun des pays concernés.
Il s'agit essentiellement, en maintenant notre coopération militaire, d'ouvrir celle-ci vers la construction de l'architecture de paix et de sécurité en Afrique et vers le concours que l'Europe s'est engagée à lui apporter dans le cadre du partenariat stratégique entre l'Union européenne et l'Union africaine signé à Lisbonne en décembre 2007.
Ce document unique, nous l'avons aussi voulu pour que l'ensemble de nos partenaires africains et européens, les Parlements et les opinions concernés puissent appréhender en une seule lecture les différentes facettes de notre relation. C'est dans une recherche de cohérence, de transparence et d'adhésion que s'inscrit cette démarche qui aboutira à la saisine du Parlement français afin qu'il examine chacun de ces accords pour en autoriser la ratification.
Enfin, à cette occasion, a été abandonnée, comme l'avait annoncé le président de la République, toute référence à une éventuelle intervention dans une crise intérieure que comportaient certains de nos anciens accords.
L'ensemble de cette démarche vise à mieux prendre en compte la montée en puissance sur le continent africain des systèmes de sécurité collective de l'Union africaine et des Nations unies.
Cette évolution est déjà une réalité concrète. La tâche principale de nos forces pré-positionnées est la formation des éléments de la Force africaine en attente et de détachements africains pour des opérations de maintien de la paix, comme en Somalie par exemple. Les Ecoles nationales à vocation régionale, que nous soutenons, contribuent aussi à cette formation destinée à permettre à l'Afrique de disposer des capacités techniques nécessaires à la mise en oeuvre d'une sécurité collective. L'ouverture sur l'Europe s'amorce enfin, avec l'accord des pays africains concernés.
S'agissant du Togo, l'inauguration du Centre national de formation aux opérations de maintien de la paix où va s'entraîner le détachement togolais destiné à la MINURCAT, comme la formation d'une compagnie dédiée à la brigade ''en attente Ouest'' de la Force africaine en attente, sont des exemples concrets de cette nouvelle orientation des armées africaines.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 mars 2009