Texte intégral
Nous sommes entrés dans le XXIe siècle avec une ambition : donner à la France les moyens de prendre en charge son destin, de proposer, d'agir et d'avancer, de se renouveler toujours en restant fidèle aux valeurs qui l'inspirent. Le ministère des Affaires étrangères et européennes est aux avant-postes de ce dessein collectif. Plus que jamais nous avons besoin d'anticiper les menaces et les opportunités, de comprendre les nouveaux visages du monde, de peser dans le débat d'idées, de faire progresser la justice et la dignité. Plus que jamais nous avons besoin d'une politique étrangère ouverte et généreuse, et d'un outil diplomatique qui permette à la France de tracer son chemin dans un temps qui s'annonce passionnant et difficile.
Cette tâche de longue haleine, que le président Sarkozy m'a confiée, produit aujourd'hui ses premiers résultats. Avec l'ensemble des personnels, nous avons lancé une réflexion approfondie sur les missions de notre diplomatie, et sur les moyens d'y répondre le plus efficacement : à Paris, dans notre réseau à l'étranger, avec nos opérateurs qui sont le vecteur de notre influence. Je me suis appuyé, dans ce travail, sur les préconisations formulées par la révision générale des politiques publiques, préconisations approfondies par les travaux collectifs du Livre Blanc, et sur les convictions que je me suis forgées au contact du monde.
Première conviction : il faut anticiper. Les jeux géopolitiques ont changé de nature, et avec eux le métier du diplomate. L'analyse des rapports entre Etats reste indispensable, mais elle doit être complétée par un travail d'expertise, qui permette de prendre en compte d'une part l'urgence extrême, d'autre part les problèmes globaux et de long terme, ceux qui façonnent le monde de demain.
Deuxième conviction : une politique étrangère est la résultante des actions de tous ceux qui participent au rayonnement d'un pays. L'appareil diplomatique sera le lieu de confluence de tous ces efforts, où se façonneront les partenariats. Avec les services de l'Etat et ceux des autres ministères. Ensuite avec les organisations non gouvernementales (ONG), les entreprises, les universités, les collectivités locales et la société civile.
Troisième conviction : il faut être "mieux" présent à l'étranger, c'est à dire que notre présence doit être plus stratégique et mieux adaptée aux réalités des terrains. J'ai voulu pour cela doter la France d'un appareil diplomatique modulable selon nos priorités, en m'appuyant sur le formidable atout que représente notre réseau, le deuxième dans le monde.
Quatrième conviction : il faut peser dans le débat d'idées, dans l'échange des cultures et la formation des esprits - parce que c'est là, dans les idées nouvelles et dans le questionnement, que réside notre capacité d'initiative et d'entraînement. C'est toute l'immense ambition qui doit être la nôtre dans la définition de notre politique culturelle extérieure.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 mars 2009