Texte intégral
Q - Le retour de la France dans l'Otan entraînera-t-il des changements dans son fonctionnement ?
R - J'ai expliqué à Robert Gates, secrétaire américain à la Défense, qu'il convient de modifier en profondeur les conditions de travail des politiques. Que nous cessions ces interminables monologues que l'on entend dans toutes les instances de l'Otan, et que nous nous préoccupions de faire un travail de fond sur la réorganisation des structures du commandement intégré !
Q - La France va-t-elle s'investir davantage en Afghanistan ?
R - C'est nous qui décidons de notre investissement, des forces que nous envoyons en Afghanistan. Rien ne changera de ce point de vue. Chaque membre de l'Otan décide pour son propre compte. Chaque engagement sous direction de l'Alliance se fait avec une double commande et, à tout moment, le pouvoir politique français peut décider de l'arrêt ou de la poursuite d'une opération.
Q - Nicolas Sarkozy a-t-il atteint ses objectifs sur l'Europe de la défense ?
R - Aucun Européen n'est prêt à troquer l'Europe de la défense contre l'Alliance atlantique, qui assure la paix depuis soixante ans sous le parapluie américain. Depuis 1949, nous sommes dans l'Alliance atlantique, dont l'article 5 nous lie autant que les autres membres en cas d'agression contre l'un d'eux. J'ajoute que le Traité de Lisbonne fait référence à l'Alliance atlantique. En 2007, les Européens voyaient l'insistance de la France en faveur de la défense européenne comme un affaiblissement de l'Alliance. Cette idée n'est plus de mise. Les Britanniques commandent l'opération Atalante de lutte contre la piraterie au large de la Somalie. Il s'agit d'un geste politique majeur dont on ne mesure pas assez l'importance dans notre pays. L'Europe a lancé une opération que l'Otan soutient et à laquelle se sont associés les Russes, les Chinois, les Japonais, les Malaisiens...
Q - Mais les Britanniques refusent la création du Centre de commandement européen !
R - Ce point a peu avancé, c'est vrai. Lever la réticence des Britanniques demeure un objectif, mais ils ont fait un pas en acceptant que nous conduisions des opérations civilo-militaires à partir de Bruxelles.
Q - Tout cela va coûter très cher ?
R - Le budget nécessaire à l'entrée de la France dans l'Otan s'élève à environ 80 millions d'euros par an. Pour 750 postes militaires en sus des 150 que nous affectons déjà à l'Otan. Cette dépense n'est pas inscrite dans la loi de programmation militaire, et ce surcoût viendra donc en sus du budget de la défense. Il n'y aura pas de créations d'effectifs, les personnels seront redéployés au sein des armées.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 mars 2009
R - J'ai expliqué à Robert Gates, secrétaire américain à la Défense, qu'il convient de modifier en profondeur les conditions de travail des politiques. Que nous cessions ces interminables monologues que l'on entend dans toutes les instances de l'Otan, et que nous nous préoccupions de faire un travail de fond sur la réorganisation des structures du commandement intégré !
Q - La France va-t-elle s'investir davantage en Afghanistan ?
R - C'est nous qui décidons de notre investissement, des forces que nous envoyons en Afghanistan. Rien ne changera de ce point de vue. Chaque membre de l'Otan décide pour son propre compte. Chaque engagement sous direction de l'Alliance se fait avec une double commande et, à tout moment, le pouvoir politique français peut décider de l'arrêt ou de la poursuite d'une opération.
Q - Nicolas Sarkozy a-t-il atteint ses objectifs sur l'Europe de la défense ?
R - Aucun Européen n'est prêt à troquer l'Europe de la défense contre l'Alliance atlantique, qui assure la paix depuis soixante ans sous le parapluie américain. Depuis 1949, nous sommes dans l'Alliance atlantique, dont l'article 5 nous lie autant que les autres membres en cas d'agression contre l'un d'eux. J'ajoute que le Traité de Lisbonne fait référence à l'Alliance atlantique. En 2007, les Européens voyaient l'insistance de la France en faveur de la défense européenne comme un affaiblissement de l'Alliance. Cette idée n'est plus de mise. Les Britanniques commandent l'opération Atalante de lutte contre la piraterie au large de la Somalie. Il s'agit d'un geste politique majeur dont on ne mesure pas assez l'importance dans notre pays. L'Europe a lancé une opération que l'Otan soutient et à laquelle se sont associés les Russes, les Chinois, les Japonais, les Malaisiens...
Q - Mais les Britanniques refusent la création du Centre de commandement européen !
R - Ce point a peu avancé, c'est vrai. Lever la réticence des Britanniques demeure un objectif, mais ils ont fait un pas en acceptant que nous conduisions des opérations civilo-militaires à partir de Bruxelles.
Q - Tout cela va coûter très cher ?
R - Le budget nécessaire à l'entrée de la France dans l'Otan s'élève à environ 80 millions d'euros par an. Pour 750 postes militaires en sus des 150 que nous affectons déjà à l'Otan. Cette dépense n'est pas inscrite dans la loi de programmation militaire, et ce surcoût viendra donc en sus du budget de la défense. Il n'y aura pas de créations d'effectifs, les personnels seront redéployés au sein des armées.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 mars 2009