Texte intégral
Monsieur le Président, Cher Atanase PÉRIFAN,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Je ne vous ferai pas de long discours.
Nous voilà de nouveau rassemblés pour le lancement effectif de Voisins solidaires.
Après la Fête des voisins et son époustouflant succès par-delà même des bornes de notre beau pays, cette nouvelle initiative vise à faire en sorte que la rencontre et l'entraide entre voisins soient à l'ordre du jour, toute l'année durant.
On le sait : dans nos villes qui regroupent 75 % de nos concitoyens l'indifférence, la solitude, le « chacun pour soi » prospèrent chaque jour davantage. Ils ont évincé progressivement l'échange et le partage.
La semaine dernière, à Saint-Chamond, on a encore retrouvé un homme mort chez lui depuis des semaines... Il avait pour unique compagnon son chien retrouvé aux côtés de son cadavre. Personne aux alentours ne s'en était rendu compte. Et l'on peut se poser la question : dans quelle société vivons nous ?!
A vos yeux, il n'est pas interdit de rêver pour demain une ville plus humaine et plus solidaire. Votre mot d'ordre ? Chacun doit désormais être responsable de tous.
De la Fête des voisins au petit coup de main ponctuel ; du coup de main à l'entraide ; de l'entraide à la solidarité à plus long terme, le chemin n'est pas si long que ça. Vous avez bien raison !
Avec Voisins Solidaires, il s'agit donc de passer un cap, d'aller au delà de la convivialité d'un soir entre voisins ; et de faire de nos immeubles et de nos quartiers, des cellules de solidarité complémentaires des solidarités institutionnelles et familiales.
Naturellement vous n'inscrivez pas cette démarche dans le registre de l'obligation, du devoir moral ou de la charité. C'est bien d'échange et de réciprocité dont il est question. Et c'est la force de votre projet.
Je voudrais également rendre un hommage appuyé aux maires et élus de tous bords réunis ce matin car ce sont également des acteurs du quotidien engagé dans le développement du lien social. C'est eux qui se démènent l'année durant pour développer dans leur ville et dans l'esprit de leurs administrés un sentiment d'appartenance à une seule et même communauté.
Le développement du lien social a été une préoccupation notable de ma loi de « mobilisation pour le logement et la lutte contre l'exclusion ».
J'ai prévu par exemple une disposition qui favorise le logement intergénérationnel : « le Théo Braun inversé ». Qu'est-ce à dire ?
Théo Braun est un ancien ministre délégué aux personnes âgées. Il est à l'origine d'une loi qui prévoyait que l'on pouvait sous-louer une partie de son logement social à une personne âgée.
A l'inverse de cette disposition, j'ai décidé quant à moi, de permettre aux personnes âgées de pouvoir sous-louer une partie de leur logement social à des jeunes de moins de 30 ans.
C'est une solution gagnant-gagnant.
Pour les étudiants, c'est un moyen idéal de trouver un logement à un loyer abordable. Et pour la personne d'un certain âge, c'est une présence, un lien et la possibilité d'obtenir quelques menus services qui facilitent bien le quotidien ; quoi de plus naturel que de rapporter une baguette de pain ou des médicaments à une personne fragilisée ou dans l'incapacité de sortir de chez elle ?
C'est une véritable solidarité entre générations que j'appelle de mes voeux. Or, le logement peut bel et bien constituer ce trait d'union entre les générations.
Par ailleurs, dans ma loi, j'ai intégré une disposition relative au métier de gardien.
Au mois de juillet dernier, j'ai demandé à Françoise et Philippe PELLETIER de réunir un groupe de travail représentatif pour tenter d'élaborer au plus vite des propositions visant à revaloriser ces métiers de gardien et de concierge.
Ces professions connaissent en effet de graves difficultés. Elles sont d'abord en voie de disparition. Largement féminisée, elles sont par ailleurs confrontées à un problème global de reconnaissance. Ses professionnels rencontrent enfin des difficultés juridiques et sociales spécifiques.
Il était urgent à mes yeux de trouver des solutions pour stopper l'hémorragie et de permettre aux copropriétés de conserver leur gardien, mais aussi - pourquoi pas - de créer ou de recréer une loge lorsqu'il n'y en a pas ou plus.
Pourquoi ?
Et bien parce que c'est un gisement d'emplois. Mais surtout pour lutter contre le dépérissement de la vie sociale dans nos villes.
Les gardiens-concierges jouent un rôle social majeur. C'est en partie grâce à eux que les habitants apprennent à vivre ensemble de la façon la plus harmonieuse. Dans les HLM, en particulier, ils tissent de manière spontanée des liens entre locataires et organismes, entre locataires et les institutions publiques. Sans parler plus précisément encore des quartiers fragiles, où ils contribuent à ce que ces espaces urbains ne deviennent pas des « non-lieux » ou encore du rôle primordial d'un gardien en contact avec un public du troisième âge...
Ainsi, persuadée que la présence de gardiens dans les immeubles d'habitation est un élément nécessaire au renforcement du lien social, j'ai fait préciser dans la loi la règle, qui jusqu'à présent n'était pas définie, de suppression de la fonction de gardien qui se décidera désormais à la majorité des 2/3 des copropriétaires.
Je souhaite également, reprenant ainsi certaines préconisations du rapport de Françoise et Philippe Pelletier, valoriser le métier de gardiens en améliorant sa professionnalisation.
C'est pourquoi je veux solliciter les Ministres compétents et notamment le Ministre du Travail et celui de l'Education nationale, pour travailler avec eux sur la question de la formation des gardiens.
Mesdames et messieurs, c'est ensemble que chacun d'entre nous peut contribuer demain à ce que la ville moderne refasse société.
C'est la raison pour laquelle j'ai signé avec enthousiasme la convention avec l'association « Voisins solidaires » dès le mois de septembre 2007, à l'occasion du lancement du chantier national pour le logement. C'est la raison pour laquelle je suis heureuse de continuer à être un compagnon de route de votre association.
Vous avez prouvé de longue date qu'avec vos idées, vous étiez capables de ré-humaniser nos espaces urbains.
Et comme au mois de mai dernier, je vous félicite et vous remercie pour « votre optimisme et votre volonté d'en faire une maladie contagieuse » (Phrase issue d'un livre d'Atanase PERIFAN).
Je vous remercie.
Source http://www.logement.gouv.fr, le 27 mars 2009
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Je ne vous ferai pas de long discours.
Nous voilà de nouveau rassemblés pour le lancement effectif de Voisins solidaires.
Après la Fête des voisins et son époustouflant succès par-delà même des bornes de notre beau pays, cette nouvelle initiative vise à faire en sorte que la rencontre et l'entraide entre voisins soient à l'ordre du jour, toute l'année durant.
On le sait : dans nos villes qui regroupent 75 % de nos concitoyens l'indifférence, la solitude, le « chacun pour soi » prospèrent chaque jour davantage. Ils ont évincé progressivement l'échange et le partage.
La semaine dernière, à Saint-Chamond, on a encore retrouvé un homme mort chez lui depuis des semaines... Il avait pour unique compagnon son chien retrouvé aux côtés de son cadavre. Personne aux alentours ne s'en était rendu compte. Et l'on peut se poser la question : dans quelle société vivons nous ?!
A vos yeux, il n'est pas interdit de rêver pour demain une ville plus humaine et plus solidaire. Votre mot d'ordre ? Chacun doit désormais être responsable de tous.
De la Fête des voisins au petit coup de main ponctuel ; du coup de main à l'entraide ; de l'entraide à la solidarité à plus long terme, le chemin n'est pas si long que ça. Vous avez bien raison !
Avec Voisins Solidaires, il s'agit donc de passer un cap, d'aller au delà de la convivialité d'un soir entre voisins ; et de faire de nos immeubles et de nos quartiers, des cellules de solidarité complémentaires des solidarités institutionnelles et familiales.
Naturellement vous n'inscrivez pas cette démarche dans le registre de l'obligation, du devoir moral ou de la charité. C'est bien d'échange et de réciprocité dont il est question. Et c'est la force de votre projet.
Je voudrais également rendre un hommage appuyé aux maires et élus de tous bords réunis ce matin car ce sont également des acteurs du quotidien engagé dans le développement du lien social. C'est eux qui se démènent l'année durant pour développer dans leur ville et dans l'esprit de leurs administrés un sentiment d'appartenance à une seule et même communauté.
Le développement du lien social a été une préoccupation notable de ma loi de « mobilisation pour le logement et la lutte contre l'exclusion ».
J'ai prévu par exemple une disposition qui favorise le logement intergénérationnel : « le Théo Braun inversé ». Qu'est-ce à dire ?
Théo Braun est un ancien ministre délégué aux personnes âgées. Il est à l'origine d'une loi qui prévoyait que l'on pouvait sous-louer une partie de son logement social à une personne âgée.
A l'inverse de cette disposition, j'ai décidé quant à moi, de permettre aux personnes âgées de pouvoir sous-louer une partie de leur logement social à des jeunes de moins de 30 ans.
C'est une solution gagnant-gagnant.
Pour les étudiants, c'est un moyen idéal de trouver un logement à un loyer abordable. Et pour la personne d'un certain âge, c'est une présence, un lien et la possibilité d'obtenir quelques menus services qui facilitent bien le quotidien ; quoi de plus naturel que de rapporter une baguette de pain ou des médicaments à une personne fragilisée ou dans l'incapacité de sortir de chez elle ?
C'est une véritable solidarité entre générations que j'appelle de mes voeux. Or, le logement peut bel et bien constituer ce trait d'union entre les générations.
Par ailleurs, dans ma loi, j'ai intégré une disposition relative au métier de gardien.
Au mois de juillet dernier, j'ai demandé à Françoise et Philippe PELLETIER de réunir un groupe de travail représentatif pour tenter d'élaborer au plus vite des propositions visant à revaloriser ces métiers de gardien et de concierge.
Ces professions connaissent en effet de graves difficultés. Elles sont d'abord en voie de disparition. Largement féminisée, elles sont par ailleurs confrontées à un problème global de reconnaissance. Ses professionnels rencontrent enfin des difficultés juridiques et sociales spécifiques.
Il était urgent à mes yeux de trouver des solutions pour stopper l'hémorragie et de permettre aux copropriétés de conserver leur gardien, mais aussi - pourquoi pas - de créer ou de recréer une loge lorsqu'il n'y en a pas ou plus.
Pourquoi ?
Et bien parce que c'est un gisement d'emplois. Mais surtout pour lutter contre le dépérissement de la vie sociale dans nos villes.
Les gardiens-concierges jouent un rôle social majeur. C'est en partie grâce à eux que les habitants apprennent à vivre ensemble de la façon la plus harmonieuse. Dans les HLM, en particulier, ils tissent de manière spontanée des liens entre locataires et organismes, entre locataires et les institutions publiques. Sans parler plus précisément encore des quartiers fragiles, où ils contribuent à ce que ces espaces urbains ne deviennent pas des « non-lieux » ou encore du rôle primordial d'un gardien en contact avec un public du troisième âge...
Ainsi, persuadée que la présence de gardiens dans les immeubles d'habitation est un élément nécessaire au renforcement du lien social, j'ai fait préciser dans la loi la règle, qui jusqu'à présent n'était pas définie, de suppression de la fonction de gardien qui se décidera désormais à la majorité des 2/3 des copropriétaires.
Je souhaite également, reprenant ainsi certaines préconisations du rapport de Françoise et Philippe Pelletier, valoriser le métier de gardiens en améliorant sa professionnalisation.
C'est pourquoi je veux solliciter les Ministres compétents et notamment le Ministre du Travail et celui de l'Education nationale, pour travailler avec eux sur la question de la formation des gardiens.
Mesdames et messieurs, c'est ensemble que chacun d'entre nous peut contribuer demain à ce que la ville moderne refasse société.
C'est la raison pour laquelle j'ai signé avec enthousiasme la convention avec l'association « Voisins solidaires » dès le mois de septembre 2007, à l'occasion du lancement du chantier national pour le logement. C'est la raison pour laquelle je suis heureuse de continuer à être un compagnon de route de votre association.
Vous avez prouvé de longue date qu'avec vos idées, vous étiez capables de ré-humaniser nos espaces urbains.
Et comme au mois de mai dernier, je vous félicite et vous remercie pour « votre optimisme et votre volonté d'en faire une maladie contagieuse » (Phrase issue d'un livre d'Atanase PERIFAN).
Je vous remercie.
Source http://www.logement.gouv.fr, le 27 mars 2009