Texte intégral
Monsieur le Ministre,
Monsieur le Rédacteur en chef de Dünya,
Monsieur le Directeur général de l'Agence française de développement,
Mesdames et Messieurs,
Si un emploi du temps chargé m'empêche d'être présent aujourd'hui, j'ai toutefois souhaité vous faire parvenir ce message, pour apporter mon soutien à cette initiative franco-turque et vous dire combien les PME jouent un rôle moteur dans notre croissance économique.
Avant toute chose, je souhaiterais remercier les partenaires qui sont à l'origine de cette conférence. Dünya d'abord, le journal de la communauté économique turque dont la réputation n'est plus à faire ; Halkbank ensuite, première banque des PME en Turquie et l'un des moteurs de l'investissement dans ce pays ; l'Agence française de développement (AFD) enfin, qui a beaucoup fait ces dernières années pour ancrer la relation bilatérale franco-turque dans des projets concrets et de grande valeur.
Les PME sont la colonne vertébrale des économies européennes, et c'est aussi bien évidemment le cas en Turquie. Les placer au coeur de vos débats sur la mondialisation et la croissance durable, c'est prendre en compte cette réalité économique et reconnaître leur rôle moteur dans la création d'emploi, la croissance et la réduction de la pauvreté.
Inventer la croissance de demain, c'est travailler dès aujourd'hui à une meilleure qualification des personnels, pour la rendre plus sociale, plus durable, plus respectueuse de l'environnement, en s'appuyant sur les PME.
C'est la voie empruntée par l'AFD en Turquie, qui a ouvert ces quatre dernières années 346 millions d'euros de lignes de crédits en faveur des PME turques. Cette agence a choisi d'orienter son aide pour les années à venir aux investissements respectueux de l'environnement et aux zones défavorisées.
Le partenariat avec les PME est également au coeur des conclusions du premier comité mixte économique et commercial France-Turquie, qui s'est tenu à Ankara en novembre dernier, sous la présidence de Mme Idrac, secrétaire d'Etat chargée du Commerce extérieur, et de M. Tüzmen, ministre chargé du Commerce extérieur.
Ce séminaire qui vous réunit aujourd'hui est consacré aux PME dans la mondialisation.
La mondialisation est une chance pour les PME. Pourtant, elles rencontrent plus de difficultés à s'internationaliser que les grandes multinationales. En France, une PME sur 20 exporte et moins d'une sur 200 possède une implantation à l'étranger. Pour une PME, exporter et a fortiori s'implanter à l'étranger ont un coût d'entrée : il faut prospecter et s'informer sur les marchés, trouver de nouveaux clients, remplir des démarches administratives, prendre des assurances pour couvrir son opération, mettre en place une logistique. Dans bien des cas, l'international n'est pas considéré comme une chance mais comme une source de complications, aux bénéfices incertains. La tentation du repli sur le marché domestique l'emporte.
De nombreux pays, et pas seulement ceux de notre voisinage immédiat, constituent des marchés sûrs, grands et dynamiques. Ce constat qui est évident dans les périodes économiques "normales", l'est aussi en période de crise : toutes les prévisions des organisations internationales montrent que la croissance des pays émergents sera beaucoup mieux orientée que celle des pays développés et, en particulier, des pays de la zone euro. Il faut aller chercher la croissance là où elle est ! Bien sûr, tous les pays émergents ne se ressemblent pas, leurs capacités de résistance à la crise actuelle varient d'un pays à l'autre, et il importe que les PME prennent des précautions, des assurances, pour réaliser leurs opérations dans ces pays.
L'international, c'est une opportunité formidable pour les PME, en particulier de taille moyenne ou les PME qui sont spécialisées sur des créneaux à haute valeur ajoutée. Pour ces PME - et nous en avons beaucoup dans nos "pôles de compétitivité" en France - le terrain de jeu est l'international. Sur les 80 000 PME indépendantes qui exportent, près de 40 000 exportent chaque année et, en moyenne, dans 7 pays différents. Voilà une réussite !
En tout cas, et en particulier dans la période de turbulences économiques dans laquelle nous nous trouvons, toutes ces entreprises pourront compter, en France, sur le soutien des pouvoirs publics.
Nous avons profondément révisé les outils de soutien au commerce extérieur afin d'améliorer l'environnement des entreprises, et plus particulièrement des PME. Il s'agit à la fois de les aider à s'internationaliser, mais aussi de survivre à la crise financière internationale.
Le Pacte "PME international" vient d'être créé pour favoriser le portage de ces entreprises à l'international par les grands groupes déjà implantés à l'international, qui emmènent leurs fournisseurs et partenaires avec eux sur leurs marchés étrangers. Ce pacte s'adossera au Pacte PME mis en place en 2005, permettant de favoriser l'accès des PME aux commandes de grands comptes publics et privés volontaires. D'autres instruments ont été mis en place, comme par exemple le nouveau prêt pour l'export porté par UBIFRANCE et OSEO. Il s'agit d'un financement sans garantie, d'un montant compris entre 20 000 et 80 000 euros, d'une durée de six ans avec un an de différé. Il s'adresse aux PME de plus de trois ans, pour financer les dépenses liées à leur développement international.
Afin d'éviter que la crise financière n'obère la capacité des PME à se financer, les pouvoirs publics ont également mis en oeuvre le plan de soutien au financement des PME, qui a permis à la fois d'augmenter les liquidités à disposition des établissements de crédits, et d'intensifier l'action d'OSEO au profit des PME.
Enfin, pour soutenir les PME à l'exportation, trois grandes séries de mesures ont été prises : des mesures d'urgence dès les mois d'octobre et de novembre derniers, pour enrayer la crise de liquidité, comme par exemple le fait de rendre éligible les crédits à l'exportation au mécanisme de la Société de refinancement ; des mesures de second souffle en décembre, comme la modernisation des procédures de la COFACE. Enfin, une troisième série de mesures a été prise pour garantir la loyauté des échanges. Nous avons ainsi développé des instruments d'aide nécessaires pour s'ouvrir aux marchés émergents. Pour cela, l'enveloppe de notre principal outil de prêts pour la mise en place de projets d'infrastructures la "réserve pays émergents" a doublé.
Pour que nos PME s'insèrent le mieux possible dans le processus de mondialisation, il nous faut rendre cette mondialisation plus juste et plus durable. C'est le sens des décisions prises au sommet du G20 de Londres la semaine dernière, qui permettra de bâtir un système financier viable pour les PME. Les chemin est long mais le G20 a fixé une feuille de route claire et qu'il nous importe tous de respecter et de mettre en oeuvre.
Vous l'aurez compris, je crois à la capacité des PME à s'insérer dans la mondialisation, c'est une nécessité, et les pouvoirs publics doivent tout mettre en oeuvre pour les y aider.
Place maintenant aux débats, dont je ne doute pas qu'ils seront très fructueux et que des solutions concrètes seront trouvées pour nos PME, françaises et turques.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 avril 2009
Monsieur le Rédacteur en chef de Dünya,
Monsieur le Directeur général de l'Agence française de développement,
Mesdames et Messieurs,
Si un emploi du temps chargé m'empêche d'être présent aujourd'hui, j'ai toutefois souhaité vous faire parvenir ce message, pour apporter mon soutien à cette initiative franco-turque et vous dire combien les PME jouent un rôle moteur dans notre croissance économique.
Avant toute chose, je souhaiterais remercier les partenaires qui sont à l'origine de cette conférence. Dünya d'abord, le journal de la communauté économique turque dont la réputation n'est plus à faire ; Halkbank ensuite, première banque des PME en Turquie et l'un des moteurs de l'investissement dans ce pays ; l'Agence française de développement (AFD) enfin, qui a beaucoup fait ces dernières années pour ancrer la relation bilatérale franco-turque dans des projets concrets et de grande valeur.
Les PME sont la colonne vertébrale des économies européennes, et c'est aussi bien évidemment le cas en Turquie. Les placer au coeur de vos débats sur la mondialisation et la croissance durable, c'est prendre en compte cette réalité économique et reconnaître leur rôle moteur dans la création d'emploi, la croissance et la réduction de la pauvreté.
Inventer la croissance de demain, c'est travailler dès aujourd'hui à une meilleure qualification des personnels, pour la rendre plus sociale, plus durable, plus respectueuse de l'environnement, en s'appuyant sur les PME.
C'est la voie empruntée par l'AFD en Turquie, qui a ouvert ces quatre dernières années 346 millions d'euros de lignes de crédits en faveur des PME turques. Cette agence a choisi d'orienter son aide pour les années à venir aux investissements respectueux de l'environnement et aux zones défavorisées.
Le partenariat avec les PME est également au coeur des conclusions du premier comité mixte économique et commercial France-Turquie, qui s'est tenu à Ankara en novembre dernier, sous la présidence de Mme Idrac, secrétaire d'Etat chargée du Commerce extérieur, et de M. Tüzmen, ministre chargé du Commerce extérieur.
Ce séminaire qui vous réunit aujourd'hui est consacré aux PME dans la mondialisation.
La mondialisation est une chance pour les PME. Pourtant, elles rencontrent plus de difficultés à s'internationaliser que les grandes multinationales. En France, une PME sur 20 exporte et moins d'une sur 200 possède une implantation à l'étranger. Pour une PME, exporter et a fortiori s'implanter à l'étranger ont un coût d'entrée : il faut prospecter et s'informer sur les marchés, trouver de nouveaux clients, remplir des démarches administratives, prendre des assurances pour couvrir son opération, mettre en place une logistique. Dans bien des cas, l'international n'est pas considéré comme une chance mais comme une source de complications, aux bénéfices incertains. La tentation du repli sur le marché domestique l'emporte.
De nombreux pays, et pas seulement ceux de notre voisinage immédiat, constituent des marchés sûrs, grands et dynamiques. Ce constat qui est évident dans les périodes économiques "normales", l'est aussi en période de crise : toutes les prévisions des organisations internationales montrent que la croissance des pays émergents sera beaucoup mieux orientée que celle des pays développés et, en particulier, des pays de la zone euro. Il faut aller chercher la croissance là où elle est ! Bien sûr, tous les pays émergents ne se ressemblent pas, leurs capacités de résistance à la crise actuelle varient d'un pays à l'autre, et il importe que les PME prennent des précautions, des assurances, pour réaliser leurs opérations dans ces pays.
L'international, c'est une opportunité formidable pour les PME, en particulier de taille moyenne ou les PME qui sont spécialisées sur des créneaux à haute valeur ajoutée. Pour ces PME - et nous en avons beaucoup dans nos "pôles de compétitivité" en France - le terrain de jeu est l'international. Sur les 80 000 PME indépendantes qui exportent, près de 40 000 exportent chaque année et, en moyenne, dans 7 pays différents. Voilà une réussite !
En tout cas, et en particulier dans la période de turbulences économiques dans laquelle nous nous trouvons, toutes ces entreprises pourront compter, en France, sur le soutien des pouvoirs publics.
Nous avons profondément révisé les outils de soutien au commerce extérieur afin d'améliorer l'environnement des entreprises, et plus particulièrement des PME. Il s'agit à la fois de les aider à s'internationaliser, mais aussi de survivre à la crise financière internationale.
Le Pacte "PME international" vient d'être créé pour favoriser le portage de ces entreprises à l'international par les grands groupes déjà implantés à l'international, qui emmènent leurs fournisseurs et partenaires avec eux sur leurs marchés étrangers. Ce pacte s'adossera au Pacte PME mis en place en 2005, permettant de favoriser l'accès des PME aux commandes de grands comptes publics et privés volontaires. D'autres instruments ont été mis en place, comme par exemple le nouveau prêt pour l'export porté par UBIFRANCE et OSEO. Il s'agit d'un financement sans garantie, d'un montant compris entre 20 000 et 80 000 euros, d'une durée de six ans avec un an de différé. Il s'adresse aux PME de plus de trois ans, pour financer les dépenses liées à leur développement international.
Afin d'éviter que la crise financière n'obère la capacité des PME à se financer, les pouvoirs publics ont également mis en oeuvre le plan de soutien au financement des PME, qui a permis à la fois d'augmenter les liquidités à disposition des établissements de crédits, et d'intensifier l'action d'OSEO au profit des PME.
Enfin, pour soutenir les PME à l'exportation, trois grandes séries de mesures ont été prises : des mesures d'urgence dès les mois d'octobre et de novembre derniers, pour enrayer la crise de liquidité, comme par exemple le fait de rendre éligible les crédits à l'exportation au mécanisme de la Société de refinancement ; des mesures de second souffle en décembre, comme la modernisation des procédures de la COFACE. Enfin, une troisième série de mesures a été prise pour garantir la loyauté des échanges. Nous avons ainsi développé des instruments d'aide nécessaires pour s'ouvrir aux marchés émergents. Pour cela, l'enveloppe de notre principal outil de prêts pour la mise en place de projets d'infrastructures la "réserve pays émergents" a doublé.
Pour que nos PME s'insèrent le mieux possible dans le processus de mondialisation, il nous faut rendre cette mondialisation plus juste et plus durable. C'est le sens des décisions prises au sommet du G20 de Londres la semaine dernière, qui permettra de bâtir un système financier viable pour les PME. Les chemin est long mais le G20 a fixé une feuille de route claire et qu'il nous importe tous de respecter et de mettre en oeuvre.
Vous l'aurez compris, je crois à la capacité des PME à s'insérer dans la mondialisation, c'est une nécessité, et les pouvoirs publics doivent tout mettre en oeuvre pour les y aider.
Place maintenant aux débats, dont je ne doute pas qu'ils seront très fructueux et que des solutions concrètes seront trouvées pour nos PME, françaises et turques.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 avril 2009