Texte intégral
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et messieurs
Permettez moi à mon tour de saluer la presse, et tout spécialement la presse tunisienne.
Permettez moi ensuite de vous dire combien la coopération entre la France et la Tunisie est exemplaire et essentielle pour nos deux pays. Je dis "essentielle" pour nos deux pays, puisque la France est le premier partenaire de la Tunisie. Il y a plus de 1.200 entreprises françaises qui sont implantées dans votre pays, et qui emploient plus de 100.000 Tunisiens.
Notre coopération a connu une accélération spectaculaire avec la visite du Président de la République ici à Tunis, il y a exactement un an. Nous avons en particulier voulu donner un tour nouveau à la coopération dans le domaine de la formation, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Et les partenariats qui se sont noués au fil des années entre les universités françaises et les universités tunisiennes, entre les laboratoires de recherche français et les laboratoires de recherche tunisiens, sont désormais au meilleur niveau et nous permettent d'arriver à des coopérations qui sont réellement les coopérations gagnant-gagnant, que vous appeliez, Monsieur le Premier ministre, il y a un instant de vos voeux. La Tunisie fait un énorme effort pour la formation, elle a doublé le nombre de ses étudiants en dix ans, elle a pratiquement atteint la moyenne des pays de l'OCDE s'agissant de l'enseignement supérieur. Il s'agit pour nous d'un partenaire de premier plan.
Et je voudrais beaucoup insister sur l'un des protocoles qui a été signé il y a quelques instants, qui fait suite à un engagement qui avait été pris par Nicolas Sarkozy ici il y a un an, et qui consiste à réaliser ensemble une nouvelle institution en matière d'enseignement supérieur, une école d'ingénieurs à Bizerte. Nous nous sommes mis d'accord sur le financement que la France va apporter. Il faut maintenant que nos deux pays désignent les chefs de projet qui vont permettre de définir le contenu de la formation de cette école pour que, rapidement, elle puisse être mise en place.
Nous avons des coopérations exemplaires dans le domaine industriel, dans le domaine de l'aéronautique, dans le domaine des transports ferroviaires, dans le domaine maritime, avec en particulier une école de formation à laquelle Dominique Bussereau a attaché beaucoup d'attention avec son homologue tunisien ces dernières années.
Et puis, les liens culturels, les liens humains entre la France et la Tunisie n'ont jamais été aussi forts, nous n'avons jamais accueilli autant d'étudiants tunisiens qu'en ce moment sur le sol français. Les échanges sont à un niveau qui est un niveau historique.
La langue française est évidement une des raisons principales des relations exceptionnelles entre la France et la Tunisie, il faut donc entretenir, Monsieur le Premier ministre, cette langue française partout, y compris sur les télévisions, sur les écrans de la télévision tunisienne.
Enfin, je voudrais dire que, évidemment, la crise qui frappe le monde, frappe la Tunisie comme elle frappe la France. Et nous avons beaucoup tenu avec le Président de la République, dans le cadre des discussions du G20, à ce que l'on oublie pas les pays du sud de la Méditerranée, à ce que l'on oublie personne dans la solidarité qui doit être celle de la communauté internationale pour faire face à la crise. La France a pris le soin, avant la réunion du G20, de recueillir l'avis du gouvernement tunisien et les positions qui étaient celles du gouvernement tunisien.
Nous nous sommes battus pour que le FMI voie ses moyens d'intervention doublés, et j'ai indiqué à Monsieur le Premier ministre que malgré les difficultés financières, malgré les difficultés économiques, que naturellement la France rencontre du fait de la crise, nous ne toucherons pas à la coopération franco-tunisienne, et en particulier aux moyens financiers qui y sont consacrés.
Voilà, vous le voyez mesdames et messieurs, il y a quelque chose de spéciale, quelque chose de particulier dans la coopération franco-tunisienne. Nous voulons que cette spécificité s'incarne et se multiplie dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée. Il y a aujourd'hui une réunion importante à Bruxelles pour relancer cette Union de la Méditerranée à laquelle nous attachons tellement d'importance. Je pense que c'est un bon présage que, au fond, en même temps, à Bruxelles, aujourd'hui, on discute de l'Union pour la Méditerranée et qu'ici à Tunis, ensemble, on consolide la coopération franco-tunisienne.
Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 4 mai 2009