Texte intégral
Monsieur le Ministre de l'Education Nationale,
Monsieur le Ministre des Finances
Monsieur l'Ambassadeur,
Madame la Directrice de l'Agence pour l'Enseignement français à l'étranger,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Je souhaite vous dire d'abord le plaisir qui est le mien d'inaugurer avec le ministre de l'Education nationale, Monsieur Gilbert Bleu-Lainé, le lycée Blaise Pascal.
A proprement parler, il ne s'agit pas d'une inauguration. Cet établissement existe de longue date. Ce que nous saluons aujourd'hui, c'est le renouveau d'un grand Lycée.
Ouvert dans les années 80 et conventionné par l'AEFE, le lycée Blaise Pascal était pour nous comme pour tous ceux qui l'ont fréquenté ou qui y ont travaillé l'un des fleurons de notre réseau : site exceptionnel, j'ai pu m'en rendre compte en visitant tout à l'heure les locaux ; résultats tout aussi exceptionnels, qui en faisaient l'un des meilleurs lycées français au monde. Jusqu'à une date récente, il accueillait 1.600 élèves de la 6ème à la terminale.
Lors des événements tragiques de novembre 2004, l'établissement a été sérieusement endommagé, pillé, voire partiellement détruit. Nous avons été contraints par conséquent de le fermer.
Cette situation a été dommageable pour tout le monde, pour les Français comme pour les Ivoiriens. Nous ne pouvions nous en satisfaire.
Aussi, dès le mois de novembre 2005, un premier contact a été pris par l'ambassade de France auprès de l'AEFE pour étudier les possibilités et les conditions de sa réouverture.
En juin 2007, après une mission du ministère des Affaires étrangères, suivie d'un échange de lettres avec le Premier ministre, Guillaume Soro, la décision est prise de réouvrir l'établissement en 2008.
La France répondait ainsi à une double et forte demande : des autorités ivoiriennes, mais également de la communauté française dont ses membres souhaitaient revenir en Côte d'Ivoire avec leurs familles. Elle répondait également au souhait de la France, après les accords de Ouagadougou, de normaliser nos relations.
Pour piloter ce dossier, une association franco-ivoirienne est créée : l'Association pour la réouverture des écoles françaises, l'AREF. Un groupement d'entrepreneurs est constitué. Entièrement financés par les Ivoiriens, les travaux commencés en octobre 2007, durent onze mois. Ce qui est tout à fait exceptionnel vu l'ampleur de la tâche.
Sans rentrer dans les détails, le travail effectué est considérable. Vous imaginez tous l'ampleur des besoins pour qu'un établissement scolaire puisse fonctionner. Mais tout s'enchaîne de façon quasi-parfaite, chacun assumant pleinement la mission qui lui revient.
Les responsables ivoiriens, qui ont financé les travaux ; les entreprises qui les ont réalisés dans un temps très court et avec beaucoup de professionnalisme ; l'AREF avec son président, déterminé et efficace ; le proviseur totalement engagé ; et notre ambassade, bien sûr, qui a parfaitement assumé son rôle de coordination. Pourtant, rien n'est joué d'avance : il est notamment impossible de connaître de manière précise le nombre des élèves qui s'inscriront effectivement à la rentrée scolaire.
Néanmoins le pari est tenu. Le 2 septembre 2008, le lycée Blaise Pascal ouvre ses portes, accueillant 950 élèves de la sixième à la terminale S et ES. Un peu plus de 45 % sont des Français, près de 46 % des Ivoiriens, le reste étant composé d'étrangers d'autres nationalités venant d'Europe, d'Asie ou d'Amérique.
L'équipe pédagogique est composée de 60 enseignants, dont la moitié est titulaire du ministère de l'Education nationale française. L'établissement vient d'obtenir son homologation. Nous réfléchissons en liaison avec l'AEFE de son prochain statut, qui pourrait être le conventionnement ou un partenariat.
A la rentrée prochaine, ce lycée devrait accueillir 1.200 élèves.
En accord avec les autorités ivoiriennes, un autre chantier va débuter dès cette année, celui de l'ouverture de l'école Jacques Prévert, qui devrait ouvrir ses portes à la rentrée scolaire 2010, complétant ainsi le dispositif scolaire français.
Permettez-moi, Monsieur le Ministre, d'adresser des remerciements tout particuliers et nos encouragements au corps enseignant qui fera vivre ces établissements. Et je suis certain que les élèves sont également et pleinement conscients du cadre exceptionnel dans lequel ils vont pouvoir étudier. C'est pour vous, Chers élèves, le meilleur gage de succès dans vos études et au-delà dans la vie.
Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs, la décision d'ouvrir le lycée Blaise Pascal souhaitée par nos deux pays, est bien le signe, malgré les aléas, d'une volonté commune de tourner la page et de reprendre le cours normal des choses. C'est tout le sens de ma visite en Côte d'Ivoire.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 mai 2009