Texte intégral
Retenu par des activités ministérielles qui m'éloignent de Paris, je ne puis, avec regret, être parmi vous ce matin afin d'ouvrir ces 2nd Rencontres de la puissance aérienne et spatiale. Je tenais néanmoins à participer à vos travaux, qui s'inscrivent à un moment particulièrement déterminant, celui de notre retour effectif au sein du Commandement militaire intégré de l'OTAN.
C'est ce pari audacieux qui justifie pleinement le choix exprimé par le Président de la République devant ses 27 collègues réunis à Strasbourg et à Khel. Il s'agit tout à la fois d'une garantie pour l'avenir de la stabilité du continent européen, mais aussi d'une opportunité pour assurer que la voix et la place de la France dans le monde soient mieux entendues et respectées. La nouvelle esquisse géopolitique mise en exergue par le Livre blanc fait des forces aériennes, l'instrument stratégique, opérationnel et de combat, adapté aux conditions d'opérations devenues nécessairement interarmées. D'ailleurs la France y contribue déjà très largement.
Parmi plus de 3 700 aviateurs déployés en opérations extérieures, nombreux sont ceux qui le sont dans le cadre d'opérations de l'OTAN. Ce sont aussi 80 aéronefs mis en permanence au service de l'Alliance Atlantique (avions transport troupes à Pristina et Douchanbe, C135 à Manas, Rafale et Mirage 2000 à Kandahar). Dans ce cadre, les deux piliers que sont l'autonomie - garantie par le renseignement et les capacités de projection de forces et de puissance - et l'indépendance - caractérisée par le maintien d'une force nucléaire de dissuasion - doivent apparaître comme des facteurs d'enrichissement solidaire.
Dès lors, les grands objectifs de capacités opérationnelles constituent des atouts non négligeables à porter au profit des forces armées alliées engagées à nos côtés sur nombre de théâtre d'opération. Il s'agit ainsi de pouvoir :
- projeter 30 000 hommes en six mois pour une durée d'un an ;
- projeter rapidement 1 500 hommes et moyens associés - dont 70 avions de combat - et ce à 7000-8000 kilomètres en quelques jours ;
- intervenir rapidement dans l'espace aérien national (voire européen) et de manière autonome, avec un dispositif d'alerte opérationnelle permanent de l'ordre de 10 avions de combat ;
- se déployer de manière préventive dans des zones de crises potentielles ;
- compléter cette palette d'outils en associant des moyens spatiaux, aériens et humains ;
- conduire des actions militaires préemptives nationales ou en coalition, tout en renforçant les postures de dissuasion, de protection et de sauvegarde sur l'ensemble du territoire national...
Parmi les nombreux autres atouts dont dispose la France dans le cadre du « plein retour » dans le commandement militaire intégré, ceux liés aux performances et à la gamme des produits de son industrie de défense sont essentiels. A titre d'exemple, il convient de rappeler les nombreuses compétences techniques nationales, identifiées au sein du Livre blanc. C'est notamment le cas de l'alerte avancée, à partir de capteurs spatiaux et terrestres radars, et de la défense anti-missile balistique de théâtre, capacités dont souhaite se doter l'OTAN et pour lesquelles les industriels français et européens sont au premier rang. Les forces aériennes françaises ont participé de nombreuses fois à des exercices multinationaux Air (Maple et Red flag aux Etats-Unis, Noble ardent en Europe, en octobre dernier, ou encore l'exercice AWC dans le Golfe persique).
Parmi les 28 nations de l'OTAN, la France demeure un des rares pays, aux côtés de la Grande-Bretagne, à être aujourd'hui capable d'assurer le commandement d'une force de réaction rapide. C'est notamment le cas en ce qui concerne la composante aérienne de la 12ème rotation de la NATO Response Force - NRF 12). L'Armée de l'Air s'est ainsi dotée de structures de commandement, de conduite et d'entraînement de tout premier plan, comme par exemple, le Centre d'Analyse et de Simulation pour la Préparation aux Opérations Aériennes (CASPOA). Situé sur la base aérienne 921 de Taverny, accrédité centre d'excellence OTAN, spécialisé dans la formation de personnel des Joint Force Air Component Command. Il délivre chaque année des dizaines de qualification à des officiers de toutes les nations OTAN. Rappelons que l'Armée de l'Air a contribué, par le passé, à assurer la défense aérienne et la police du ciel de l'Alliance, dans l'espace aérien des pays baltes, puis dans celui de l'Islande (mai-juin 2008) et demain à nouveau, dans le ciel des pays baltes (opération Balto qui sera initiée en décembre 2009 pour prendre fin en avril 2010).
Un demi-siècle plus tard, faut-il d'ailleurs, à cet égard, réellement parler d'évolution ou de continuité, tant l'Armée de l'Air a prouvé, par le passé comme au quotidien de ses multiples interventions militaires, sa capacité humaine, matérielle et technologique à s'impliquer avec efficacité aux côtés de l'OTAN, comme en coalition ; qu'il s'agisse de la Force Internationale d'Assistance et de Sécurité (FIAS) en Afghanistan ou dans les Balkans - en Bosnie-Herzégovine (à partir de 1993, à travers l'opération Deny Flifht, puis en 1995, à travers l'opération Deliberate Force dans l'ancienne République de Macédoine, ou encore au Kosovo, à partir de 1999 (au sein de l'opération Allied Force).
Dans ce panorama des capacités aériennes de notre pays, je ne saurais passer sous silence l'aéronautique navale dont l'aviation embarquée a également participé aux opérations que je viens d'évoquer. Bref, partout où la paix, la stabilité internationale et la vie des populations sont en péril, les forces aériennes françaises contribuent à assurer sécurité et stabilité. La réintégration dans les structures intégrées de l'Alliance nous permettra d'amplifier cette dynamique, de partager notre expérience, tout en veillant à faire valoir la spécificité de nos règles d'engagement. Je suis certain que vos travaux contribueront à en fournir une nouvelle fois la preuve. Je vous remercie pour votre bienveillante attention. Source http://www.defense.gouv.fr, le 14 mai 2009
C'est ce pari audacieux qui justifie pleinement le choix exprimé par le Président de la République devant ses 27 collègues réunis à Strasbourg et à Khel. Il s'agit tout à la fois d'une garantie pour l'avenir de la stabilité du continent européen, mais aussi d'une opportunité pour assurer que la voix et la place de la France dans le monde soient mieux entendues et respectées. La nouvelle esquisse géopolitique mise en exergue par le Livre blanc fait des forces aériennes, l'instrument stratégique, opérationnel et de combat, adapté aux conditions d'opérations devenues nécessairement interarmées. D'ailleurs la France y contribue déjà très largement.
Parmi plus de 3 700 aviateurs déployés en opérations extérieures, nombreux sont ceux qui le sont dans le cadre d'opérations de l'OTAN. Ce sont aussi 80 aéronefs mis en permanence au service de l'Alliance Atlantique (avions transport troupes à Pristina et Douchanbe, C135 à Manas, Rafale et Mirage 2000 à Kandahar). Dans ce cadre, les deux piliers que sont l'autonomie - garantie par le renseignement et les capacités de projection de forces et de puissance - et l'indépendance - caractérisée par le maintien d'une force nucléaire de dissuasion - doivent apparaître comme des facteurs d'enrichissement solidaire.
Dès lors, les grands objectifs de capacités opérationnelles constituent des atouts non négligeables à porter au profit des forces armées alliées engagées à nos côtés sur nombre de théâtre d'opération. Il s'agit ainsi de pouvoir :
- projeter 30 000 hommes en six mois pour une durée d'un an ;
- projeter rapidement 1 500 hommes et moyens associés - dont 70 avions de combat - et ce à 7000-8000 kilomètres en quelques jours ;
- intervenir rapidement dans l'espace aérien national (voire européen) et de manière autonome, avec un dispositif d'alerte opérationnelle permanent de l'ordre de 10 avions de combat ;
- se déployer de manière préventive dans des zones de crises potentielles ;
- compléter cette palette d'outils en associant des moyens spatiaux, aériens et humains ;
- conduire des actions militaires préemptives nationales ou en coalition, tout en renforçant les postures de dissuasion, de protection et de sauvegarde sur l'ensemble du territoire national...
Parmi les nombreux autres atouts dont dispose la France dans le cadre du « plein retour » dans le commandement militaire intégré, ceux liés aux performances et à la gamme des produits de son industrie de défense sont essentiels. A titre d'exemple, il convient de rappeler les nombreuses compétences techniques nationales, identifiées au sein du Livre blanc. C'est notamment le cas de l'alerte avancée, à partir de capteurs spatiaux et terrestres radars, et de la défense anti-missile balistique de théâtre, capacités dont souhaite se doter l'OTAN et pour lesquelles les industriels français et européens sont au premier rang. Les forces aériennes françaises ont participé de nombreuses fois à des exercices multinationaux Air (Maple et Red flag aux Etats-Unis, Noble ardent en Europe, en octobre dernier, ou encore l'exercice AWC dans le Golfe persique).
Parmi les 28 nations de l'OTAN, la France demeure un des rares pays, aux côtés de la Grande-Bretagne, à être aujourd'hui capable d'assurer le commandement d'une force de réaction rapide. C'est notamment le cas en ce qui concerne la composante aérienne de la 12ème rotation de la NATO Response Force - NRF 12). L'Armée de l'Air s'est ainsi dotée de structures de commandement, de conduite et d'entraînement de tout premier plan, comme par exemple, le Centre d'Analyse et de Simulation pour la Préparation aux Opérations Aériennes (CASPOA). Situé sur la base aérienne 921 de Taverny, accrédité centre d'excellence OTAN, spécialisé dans la formation de personnel des Joint Force Air Component Command. Il délivre chaque année des dizaines de qualification à des officiers de toutes les nations OTAN. Rappelons que l'Armée de l'Air a contribué, par le passé, à assurer la défense aérienne et la police du ciel de l'Alliance, dans l'espace aérien des pays baltes, puis dans celui de l'Islande (mai-juin 2008) et demain à nouveau, dans le ciel des pays baltes (opération Balto qui sera initiée en décembre 2009 pour prendre fin en avril 2010).
Un demi-siècle plus tard, faut-il d'ailleurs, à cet égard, réellement parler d'évolution ou de continuité, tant l'Armée de l'Air a prouvé, par le passé comme au quotidien de ses multiples interventions militaires, sa capacité humaine, matérielle et technologique à s'impliquer avec efficacité aux côtés de l'OTAN, comme en coalition ; qu'il s'agisse de la Force Internationale d'Assistance et de Sécurité (FIAS) en Afghanistan ou dans les Balkans - en Bosnie-Herzégovine (à partir de 1993, à travers l'opération Deny Flifht, puis en 1995, à travers l'opération Deliberate Force dans l'ancienne République de Macédoine, ou encore au Kosovo, à partir de 1999 (au sein de l'opération Allied Force).
Dans ce panorama des capacités aériennes de notre pays, je ne saurais passer sous silence l'aéronautique navale dont l'aviation embarquée a également participé aux opérations que je viens d'évoquer. Bref, partout où la paix, la stabilité internationale et la vie des populations sont en péril, les forces aériennes françaises contribuent à assurer sécurité et stabilité. La réintégration dans les structures intégrées de l'Alliance nous permettra d'amplifier cette dynamique, de partager notre expérience, tout en veillant à faire valoir la spécificité de nos règles d'engagement. Je suis certain que vos travaux contribueront à en fournir une nouvelle fois la preuve. Je vous remercie pour votre bienveillante attention. Source http://www.defense.gouv.fr, le 14 mai 2009