Texte intégral
Je tiens à saluer les résultats de la conférence des donateurs pour le soutien aux institutions somaliennes de sécurité et à l'AMISOM, tenue hier à Bruxelles sous la co-présidence du Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-moon, et du président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping. Cette conférence marque un nouvel engagement de la communauté internationale à travailler plus étroitement avec le nouveau président Sheikh Sharif au service du peuple somalien, de sa sécurité et de son développement.
Je me réjouis tout particulièrement de l'annonce de promesses de contributions d'un montant total de 213 millions de dollars pour les forces de sécurité et de police somaliennes ainsi qu'à l'AMISOM. Il s'agit d'une étape importante dans le processus de consolidation de la sécurité en Somalie.
La France partage avec ses partenaires de la communauté internationale la conviction que la stabilité politique et sécuritaire en Somalie est un enjeu majeur pour les populations somaliennes comme pour les pays de la région. Je me félicite à cet égard de l'annonce, par le Commissaire Louis Michel, de contributions de la Commission européenne à hauteur de 60 millions pour le soutien à l'AMISOM (en sus de la réserve potentielle de 20 millions) et 12 millions pour la police somalienne.
La France a décidé d'apporter un soutien direct aux institutions de sécurité de Somalie en participant à la formation, par les forces françaises à Djibouti, de personnels de la force de sécurité somalienne, pour un montant d'un million et demi d'euros. Les premiers officiers pourront être formés dès les prochaines semaines à Djibouti, en étroite coopération avec les autorités de ce pays, et, dès septembre, une formation sera délivrée pour l'ensemble du bataillon. Ainsi, à l'automne, la Somalie disposera d'un bataillon de 500 hommes formés.
En outre, la France soutient l'AMISOM en formant plus de 5.000 soldats ougandais et burundais, pour un effort financier de près de 3 millions d'euros sur trois ans. Nous continuons à soutenir l'AMISOM et nous avons envoyé récemment 40 officiers français pour former un nouveau bataillon ougandais.
Je rappelle que la France a joué un rôle pionnier dans la mobilisation internationale pour lutter contre la piraterie maritime. Nous avons, avec d'autres, joué un rôle actif dans la sécurisation des bateaux du PAM pour l'acheminement de l'aide humanitaire et dans le lancement de l'opération européenne Atalante, ainsi qu'au Conseil de sécurité des Nations unies. La Marine française déploie actuellement jusqu'a trois bâtiments militaires et deux avions de patrouille maritime au large de la Somalie et dans le Golfe d'Aden. Nous entendons maintenir cet effort humain, matériel et financier.
Nous avons mis l'accent sur l'importance de la coopération régionale en matière politique, économique et de sécurité. Les pays voisins de la Somalie ont un rôle essentiel à jouer pour aider le gouvernement somalien dans ses efforts pour bâtir une Somalie stable dans des frontières sûres.
La France a également insisté sur la gravité de la crise humanitaire qui touche près de la moitié de la population somalienne. Après avoir triplé son aide en 2008, pour atteindre 6 millions d'euros, elle renforcera encore son effort en 2009.
La France a rappelé son attachement à la nouvelle dynamique politique et notamment l'indispensable réconciliation somalienne menée par le président Sheikh Sharif Sheikh Ahmad avec le soutien du représentant des Nations unies. Nous avons salué la ferme volonté du président somalien d'engager un dialogue constructif avec la société civile et les communautés locales afin de promouvoir la paix et la participation des habitants à l'élaboration d'une société pluraliste et démocratique. La France apporte son soutien à cette démarche et compte sur l'esprit d'ouverture et de responsabilité de tous pour que cette dynamique politique soit garante des valeurs universelles et respectueuse des droits de l'Homme, y compris les droits des femmes.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 mai 2009