Interview de M. Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France, dans "Le Figaro" du 6 avril 2001, sur les résultats favorables pour le MPF aux élections municipales de mars 2001 et sur les orientations pour les élections de 2002, en particulier la nécessité de "rompre avec le socialisme et la cohabitation eurofédéraliste".

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Le Figaro : Comment interprétez-vous cette vague bleue inattendue aux élections municipales ?
Philippe de VILLIERS : C'est la victoire du bon sens sur le socialisme. C'est sur cette vague bleue que doivent s'appuyer les prochaines élections législatives, où le MPF sera présent dans plus de 250 circonscriptions. Nous présenterons des candidats neufs, propres, qui veulent une vraie rupture avec le socialisme.
Le Figaro : Une rupture dans quels domaines ?
PV : Notre programme reposera sur le " carré de la confiance " : l'honnêteté publique tout d'abord, en proclamant que tout homme politique condamné pour corruption sera inéligible à vie ; la sécurité publique ensuite, avec une politique de tolérance zéro ; le respect du libre choix des Français, qui n'ont pas droit à la liberté du travail. Il faudra donc abroger les 35 heures, qui sont un non-sens économique. Les Français vont en outre connaître un grand choc traumatique avec la disparition du franc, le 1er janvier 2002. Je demande à nouveau au président de la République d'organiser un référendum avant le passage à la monnaie unique. Enfin, nous mettrons en avant la liberté de l'école, la liberté des familles et celle de l'entreprise.
Le Figaro : Que vous inspire la première réunion d'Alternance 2002 ?
PV : C'est toujours la même histoire. Les partisans de la fusion des formations politiques existantes en un parti unique finissent toujours par créer un parti supplémentaire !
Le Figaro : Est-ce le noyau dur d'une équipe chargée de préparer la campagne présidentielle de Jacques CHIRAC ?
PV : Si c'est l'esquisse d'un comité de soutien pour la candidature de Jacques CHIRAC, c'est un faux nez. Moi, je pose la question : l'union pour quoi faire ? Car cette union apparente est en réalité facteur de désunion, et le contenu programmatique d'Alternance 2002 est une soupe un peu claire
Le Figaro : Y a-t-il place pour deux candidats souverainistes, Charles PASQUA et vous-même, à l'élection présidentielle de 2002 ?
PV : Nul ne peut dire ce que sera le paysage politique dans un an. La vraie question est de savoir ce que chacun propose pour rompre avec le socialisme et la cohabitation eurofédéraliste. Nous sommes dans une période de grande déstabilisation de la vie politique. Et nous devons nous poser la question : qu'est-ce qu'on fait de la France ? Pour ce qui me concerne, je prendrai ma décision en septembre prochain.
Le Figaro : Que pensez-vous des candidatures d'Alain MADELIN et de François BAYROU ?
PV : Ce sont des candidatures médiatiques qui ne reposent pas sur un socle idéologique.
Le Figaro : En quoi votre candidature pourrait-elle ajouter au débat interne à la droite ?
PV : Je suis le seul à dire que Lionel JOSPIN est une adversaire redoutable, et pour tout dire insupportable. Le premier ministre se drape en permanence dans sa dignité, au nom d'une prétendue vertu civique, alors que toutes ses décisions sont contraires au sens commun. Les socialistes passent leur temps à donner des leçons de morale, alors qu'ils découragent l'effort et sèment le désordre à l'école et dans la rue.
(source http://www.mpf-villiers.org, le 8 juin 2001)