Texte intégral
R. Duchemin « La question du jour », on la pose ce matin à la secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme. Bonjour R. Yade. Bonjour. Merci d'être sur France Info ce matin. Aung San Suu Kyi est jugée en ce moment par un tribunal en Birmanie, à Rangoon, officiellement pour violation de ses conditions de détention. Il semble visiblement que le régime ait coûte que coûte décidé de la condamner. Elle risque 5 ans de prison. Neuf prix Nobel de la paix viennent justement de se mobiliser - C. Bruni-Sarkozy a fait la même chose - au nom de la démocratie. Est-ce que c'est un mot, « démocratie », que le régime de la junte peut entendre ?
Ce n'est pas dut tout certain, je dirais même « loin de là », parce que depuis 1990, quand Aung San Suu Kyi et son parti, la LND, a gagné les élections à hauteur de 80 %, c'est un quarteron de généraux, pour parler comme C. de Gaulle, qui a le pouvoir et qui poursuit, immanquablement, coûte que coûte, pied à pied, la feuille de route qu'il s'est fixée, pour arriver à des élections en 2010. L'arrestation d'Aung San Suu Kyi apparaît à cet égard comme de l'acharnement, de la persécution, c'est à travers la volonté, finalement, de l'écarter du processus électoral.
Elle était libérable le 27 mai. C'est pour cette raison que le régime a décidé de l'incarcérer et de faire son procès, aujourd'hui ?
J'ai le sentiment très net que le régime cherchait un prétexte, puisque son assignation à résidence, qui dure depuis maintenant 15 ans, devait s'achever le 27 mai, et avant que ce terme n'arrive, on a trouvé un prétexte qui est que Aung San Suu Kyi a accueilli pendant deux jours, un Américain un peu mystérieux, qui s'est retrouvé chez elle...
Ça vous semble tiré par les cheveux.
Je pense que l'accuser... Enfin, elle a été quand même dénoncée en vertu d'une loi, dite, ou relative à "la protection de l'Etat contre la menace d'éléments subversifs". Et c'est sur ce motif-là qu'elle est aujourd'hui en prison, à la prison d'Insein, en compagnie de son médecin et des deux dames de compagnie qui vivent avec elle depuis de nombreuses années. Donc, je trouve que c'est un prétexte, qui était manifestement recherché pour l'écarter du processus électoral, d'autant plus que la LND, le parti d'Aung San Suu Kyi, est complètement laminé, que après que l'année dernière 3 000 personnes aient été libérées, dont le plus ancien prisonnier politique de Birmanie, U Win Tin, eh bien 300 militants des droits de l'homme et de la société civile ont fait l'objet d'arrestations avec des condamnations très lourdes, donc j'ai l'impression que le régime n'entend rien, n'écoute rien, et met tout en place pour arriver aux élections de 2010, sans gêne, sans entrave et la première d'entre elles, c'est Aung San Suu Kyi, donc si on peut l'écarter, tant mieux, ça facilitera la tâche des Généraux.
Qu'est-ce que peut faire, justement, la Communauté internationale ? Qu'est-ce que peut faire la France ? Est-ce que, par exemple, Total, qui a des intérêts, là-bas, en Birmanie, qui est présent sur les champs gaziers notamment, peut intervenir et de quelle manière ?
Le problème n'est pas un problème d'une entreprise. C'est un Etat qui vit sous la terreur depuis 20 ans. Je veux dire, Total ou pas Total, ça ne changerait rien à cette situation chaotique. Il faut quand même rappeler, je ne vais pas remonter jusqu'à 20 ans, mais regardez ces deux dernières années, le pays a connu des manifestations pacifiques en septembre 2007, des fameux bonzes, on s'en souvient, avec des arrestations, des condamnations lourdes. Quelques mois plus tard, il y a eu le cyclone Nargis, qui a coûté 140 000 morts et disparus, puis il y a eu un référendum organisé en plein milieu du cyclone, soi-disant remporté par la junte, à 90 %, pour aller justement à ces élections de 2010. Donc, Total, là-dedans, qu'elle soit présente ou pas, ça ne change rien. Alors...
Donc, personne ne peut rien faire...
Non, laissez-moi terminer, sur Total, ce qu'il faut quand même dire, parce qu'il y a eu quand même des mises en cause, par rapport à la présence de Total sur place, Total fait partie, avec les compagnies américaine Unocal, thaïlandaise PTTEP, d'un consortium, en fait, qui est sur place, qui exploite le champ gazier de Yadana en Birmanie. Donc, il faut bien faire le point. Et ce gaz, issu du gisement exploité par Total, a pour destination essentielle la Thaïlande. Lorsqu'il y a eu la crise de 2007, avec les manifestations, le président de la République avait reçu une partie de l'opposition en exil - (le Président) français - avait reçu les dirigeants de Total pour leur demander de geler les investissements ultérieurs, et de développer, ce que Total faisait déjà, des actions humanitaires par rapport à la population qui est présente. Et Total, depuis 12 ans, a développé des actions humanitaires à hauteur de 12 millions d'euros. Et si Total, demain, partait, eh bien il serait remplacé par d'autres entreprises qui ne se préoccuperaient même pas de considérations humanitaires. Donc, ce n'est pas la solution, je pense.
R. Yade, S. Royal a réitéré lundi, lors d'une soirée sur l'avenir de l'Afrique et de l'Europe, les propos qu'elle avait tenus début avril à Dakar, en lançant cette fois un « Pardon, merci, s'il vous plaît ». Alors, « Pardon pour l'esclavage », « Merci pour ce que l'Afrique a apporté à l'histoire » et « S'il vous plaît, construisons un avenir commun ». Vous en pensez quoi ?
Rien.
Rien ?
Rien, parce que j'ai déjà commenté lorsqu'elle avait fait son premier pardon, et je crois qu'il ne faut pas accorder plus d'importance à ces déclarations. Il n'y a rien de nouveau par rapport à ce qu'elle avait déjà dit, et je m'étais déjà exprimée en disant que l'Afrique ne doit pas être un terrain de jeu de politique intérieure, parce que j'avais le sentiment que ce n'était pas très sincère comme démarche. La preuve, puisque quelques jours après, elle a fait des... voyant que la formule avait fait mouche et avait fait parler, elle a dit, elle a présenté des excuses à Zapatero sur une problématique tout à fait différente. Et là, les Africains ou les Sénégalais qui avaient cru à la sincérité de son propos, ont déchanté. Voyez ? Donc, moi, je ne peux pas passer mon temps, alors qu'il y a une actualité internationale aussi difficile, à commenter ces gesticulations qui n'ont pour d'autre objectif que, je ne sais pas, d'embêter N. Sarkozy. Parce qu'il n'y a rien d'autre en fait. Donc, ce face à face n'existe plus, l'élection présidentielle est passée. Maintenant, il y a des choses beaucoup plus importantes que S. Royal qui essaie de se faire remarquer. Moi, je ne peux pas me... Ce qui m'importe, au fond, dans cette affaire, c'est que les Africains soient respectés, ils ne veulent pas, ni être insultés, ni être tutoyés, ni qu'on leur demande pardon, etc. Ils veulent simplement s'intégrer... Enfin, aujourd'hui, leur problème c'est quoi ? C'est la crise, dont ils sont en train, pour beaucoup d'Etats africains, en train de subir les conséquences, d'une crise dont ils ne sont responsables en rien. Voilà. Et je pense qu'on devrait mettre nos efforts à se concentrer sur la manière d'aider les pays africains en partenariat, plutôt que d'utiliser l'Afrique comme terrain de jeu de politique intérieure française. Voilà.
Vous disiez qu'effectivement l'actualité internationale était riche en ce moment, il y a ce qui se passe au Sri Lanka. On a du mal à avoir la vérité sur la situation sur place, les ONG s'en sont émues, l'ONU également. Comment est-ce qu'on peut faire pour savoir réellement ce qui se passe dans ce pays et notamment la situation des milliers de personnes qui ont été déplacées ?
Il était très difficile ces derniers mois, effectivement, pour les ONG, de savoir ce qui se passe, voire même d'intervenir, puisque seule la Croix- Rouge était autorisée à intervenir auprès des déplacés, qui se trouvent dans le Nord-est du pays, coincés entre la charge militaire du régime Sri Lankais et les Tigres Tamoul avec lesquels les autorités Sri Lankaises, voulaient absolument en finir. Donc, sur une bande de terre, de 4 km², les déplacés ont été pris en otages. Et cette situation a donné lieu à une catastrophe humanitaire, l'ONU a dénoncé un bain de sang et elle a eu raison. Aujourd'hui, les Tigres Tamoul sont manifestement laminés. Le résultat c'est que nous avons renforcé notre aide humanitaire et notre action humanitaire sur le terrain.
D'un mot, une question, R. Yade, qui vous concerne directement : L. Ferry a dit sur une antenne, récemment, qu'il devait faire ticket commun avec vous pour les Européennes et qu'en fait, si vous n'étiez pas partie pour ces Européennes avec lui, c'était tout simplement parce que vous étiez davantage sur la ligne de N. Dupont-Aignan et que vous étiez souverainiste. Qu'est-ce que vous lui dites, qu'est-ce que vous lui répondez ?
Moi, j'apprends cela. Je ne connais pas monsieur Ferry et je ne savais pas qu'il avait fait un plan de billard à quatre bandes. Je ne comprends pas ces gens qui comptent sur d'autres pour avancer en politique et s'accrocher à la locomotive.
Donc, c'est faux.
Je ne le connais pas, je ne savais pas que quelqu'un, dans l'ombre, avait monté un scénario pour pouvoir s'accrocher à un train. Résultat, je pense que ce monsieur doit être un peu amère, parce que je n'ai pas correspondu à ses plans. Je ne sais pas quoi en dire, parce que je ne savais pas que dans l'ombre, il y avait quelqu'un qui imaginait pouvoir s'accrocher à quelqu'un, pour être élu comme ça dans un fauteuil. Au moins, il aurait du me le dire, pour que j'en sache quelque chose, mais enfin, en même temps, je ne peux pas me déterminer par rapport à L. Ferry. Je crois que les choix politiques se font en fonction de convictions intimes et de considérations beaucoup plus importantes que le sort de monsieur Ferry. Enfin, je ne sais pas. Non ? Si ?
Eh bien écoutez, aux auditeurs de France Info d'en juger. En tout cas, merci R. Yade d'avoir été en direct avec nous, sur France Info.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 20 mai 2009
Ce n'est pas dut tout certain, je dirais même « loin de là », parce que depuis 1990, quand Aung San Suu Kyi et son parti, la LND, a gagné les élections à hauteur de 80 %, c'est un quarteron de généraux, pour parler comme C. de Gaulle, qui a le pouvoir et qui poursuit, immanquablement, coûte que coûte, pied à pied, la feuille de route qu'il s'est fixée, pour arriver à des élections en 2010. L'arrestation d'Aung San Suu Kyi apparaît à cet égard comme de l'acharnement, de la persécution, c'est à travers la volonté, finalement, de l'écarter du processus électoral.
Elle était libérable le 27 mai. C'est pour cette raison que le régime a décidé de l'incarcérer et de faire son procès, aujourd'hui ?
J'ai le sentiment très net que le régime cherchait un prétexte, puisque son assignation à résidence, qui dure depuis maintenant 15 ans, devait s'achever le 27 mai, et avant que ce terme n'arrive, on a trouvé un prétexte qui est que Aung San Suu Kyi a accueilli pendant deux jours, un Américain un peu mystérieux, qui s'est retrouvé chez elle...
Ça vous semble tiré par les cheveux.
Je pense que l'accuser... Enfin, elle a été quand même dénoncée en vertu d'une loi, dite, ou relative à "la protection de l'Etat contre la menace d'éléments subversifs". Et c'est sur ce motif-là qu'elle est aujourd'hui en prison, à la prison d'Insein, en compagnie de son médecin et des deux dames de compagnie qui vivent avec elle depuis de nombreuses années. Donc, je trouve que c'est un prétexte, qui était manifestement recherché pour l'écarter du processus électoral, d'autant plus que la LND, le parti d'Aung San Suu Kyi, est complètement laminé, que après que l'année dernière 3 000 personnes aient été libérées, dont le plus ancien prisonnier politique de Birmanie, U Win Tin, eh bien 300 militants des droits de l'homme et de la société civile ont fait l'objet d'arrestations avec des condamnations très lourdes, donc j'ai l'impression que le régime n'entend rien, n'écoute rien, et met tout en place pour arriver aux élections de 2010, sans gêne, sans entrave et la première d'entre elles, c'est Aung San Suu Kyi, donc si on peut l'écarter, tant mieux, ça facilitera la tâche des Généraux.
Qu'est-ce que peut faire, justement, la Communauté internationale ? Qu'est-ce que peut faire la France ? Est-ce que, par exemple, Total, qui a des intérêts, là-bas, en Birmanie, qui est présent sur les champs gaziers notamment, peut intervenir et de quelle manière ?
Le problème n'est pas un problème d'une entreprise. C'est un Etat qui vit sous la terreur depuis 20 ans. Je veux dire, Total ou pas Total, ça ne changerait rien à cette situation chaotique. Il faut quand même rappeler, je ne vais pas remonter jusqu'à 20 ans, mais regardez ces deux dernières années, le pays a connu des manifestations pacifiques en septembre 2007, des fameux bonzes, on s'en souvient, avec des arrestations, des condamnations lourdes. Quelques mois plus tard, il y a eu le cyclone Nargis, qui a coûté 140 000 morts et disparus, puis il y a eu un référendum organisé en plein milieu du cyclone, soi-disant remporté par la junte, à 90 %, pour aller justement à ces élections de 2010. Donc, Total, là-dedans, qu'elle soit présente ou pas, ça ne change rien. Alors...
Donc, personne ne peut rien faire...
Non, laissez-moi terminer, sur Total, ce qu'il faut quand même dire, parce qu'il y a eu quand même des mises en cause, par rapport à la présence de Total sur place, Total fait partie, avec les compagnies américaine Unocal, thaïlandaise PTTEP, d'un consortium, en fait, qui est sur place, qui exploite le champ gazier de Yadana en Birmanie. Donc, il faut bien faire le point. Et ce gaz, issu du gisement exploité par Total, a pour destination essentielle la Thaïlande. Lorsqu'il y a eu la crise de 2007, avec les manifestations, le président de la République avait reçu une partie de l'opposition en exil - (le Président) français - avait reçu les dirigeants de Total pour leur demander de geler les investissements ultérieurs, et de développer, ce que Total faisait déjà, des actions humanitaires par rapport à la population qui est présente. Et Total, depuis 12 ans, a développé des actions humanitaires à hauteur de 12 millions d'euros. Et si Total, demain, partait, eh bien il serait remplacé par d'autres entreprises qui ne se préoccuperaient même pas de considérations humanitaires. Donc, ce n'est pas la solution, je pense.
R. Yade, S. Royal a réitéré lundi, lors d'une soirée sur l'avenir de l'Afrique et de l'Europe, les propos qu'elle avait tenus début avril à Dakar, en lançant cette fois un « Pardon, merci, s'il vous plaît ». Alors, « Pardon pour l'esclavage », « Merci pour ce que l'Afrique a apporté à l'histoire » et « S'il vous plaît, construisons un avenir commun ». Vous en pensez quoi ?
Rien.
Rien ?
Rien, parce que j'ai déjà commenté lorsqu'elle avait fait son premier pardon, et je crois qu'il ne faut pas accorder plus d'importance à ces déclarations. Il n'y a rien de nouveau par rapport à ce qu'elle avait déjà dit, et je m'étais déjà exprimée en disant que l'Afrique ne doit pas être un terrain de jeu de politique intérieure, parce que j'avais le sentiment que ce n'était pas très sincère comme démarche. La preuve, puisque quelques jours après, elle a fait des... voyant que la formule avait fait mouche et avait fait parler, elle a dit, elle a présenté des excuses à Zapatero sur une problématique tout à fait différente. Et là, les Africains ou les Sénégalais qui avaient cru à la sincérité de son propos, ont déchanté. Voyez ? Donc, moi, je ne peux pas passer mon temps, alors qu'il y a une actualité internationale aussi difficile, à commenter ces gesticulations qui n'ont pour d'autre objectif que, je ne sais pas, d'embêter N. Sarkozy. Parce qu'il n'y a rien d'autre en fait. Donc, ce face à face n'existe plus, l'élection présidentielle est passée. Maintenant, il y a des choses beaucoup plus importantes que S. Royal qui essaie de se faire remarquer. Moi, je ne peux pas me... Ce qui m'importe, au fond, dans cette affaire, c'est que les Africains soient respectés, ils ne veulent pas, ni être insultés, ni être tutoyés, ni qu'on leur demande pardon, etc. Ils veulent simplement s'intégrer... Enfin, aujourd'hui, leur problème c'est quoi ? C'est la crise, dont ils sont en train, pour beaucoup d'Etats africains, en train de subir les conséquences, d'une crise dont ils ne sont responsables en rien. Voilà. Et je pense qu'on devrait mettre nos efforts à se concentrer sur la manière d'aider les pays africains en partenariat, plutôt que d'utiliser l'Afrique comme terrain de jeu de politique intérieure française. Voilà.
Vous disiez qu'effectivement l'actualité internationale était riche en ce moment, il y a ce qui se passe au Sri Lanka. On a du mal à avoir la vérité sur la situation sur place, les ONG s'en sont émues, l'ONU également. Comment est-ce qu'on peut faire pour savoir réellement ce qui se passe dans ce pays et notamment la situation des milliers de personnes qui ont été déplacées ?
Il était très difficile ces derniers mois, effectivement, pour les ONG, de savoir ce qui se passe, voire même d'intervenir, puisque seule la Croix- Rouge était autorisée à intervenir auprès des déplacés, qui se trouvent dans le Nord-est du pays, coincés entre la charge militaire du régime Sri Lankais et les Tigres Tamoul avec lesquels les autorités Sri Lankaises, voulaient absolument en finir. Donc, sur une bande de terre, de 4 km², les déplacés ont été pris en otages. Et cette situation a donné lieu à une catastrophe humanitaire, l'ONU a dénoncé un bain de sang et elle a eu raison. Aujourd'hui, les Tigres Tamoul sont manifestement laminés. Le résultat c'est que nous avons renforcé notre aide humanitaire et notre action humanitaire sur le terrain.
D'un mot, une question, R. Yade, qui vous concerne directement : L. Ferry a dit sur une antenne, récemment, qu'il devait faire ticket commun avec vous pour les Européennes et qu'en fait, si vous n'étiez pas partie pour ces Européennes avec lui, c'était tout simplement parce que vous étiez davantage sur la ligne de N. Dupont-Aignan et que vous étiez souverainiste. Qu'est-ce que vous lui dites, qu'est-ce que vous lui répondez ?
Moi, j'apprends cela. Je ne connais pas monsieur Ferry et je ne savais pas qu'il avait fait un plan de billard à quatre bandes. Je ne comprends pas ces gens qui comptent sur d'autres pour avancer en politique et s'accrocher à la locomotive.
Donc, c'est faux.
Je ne le connais pas, je ne savais pas que quelqu'un, dans l'ombre, avait monté un scénario pour pouvoir s'accrocher à un train. Résultat, je pense que ce monsieur doit être un peu amère, parce que je n'ai pas correspondu à ses plans. Je ne sais pas quoi en dire, parce que je ne savais pas que dans l'ombre, il y avait quelqu'un qui imaginait pouvoir s'accrocher à quelqu'un, pour être élu comme ça dans un fauteuil. Au moins, il aurait du me le dire, pour que j'en sache quelque chose, mais enfin, en même temps, je ne peux pas me déterminer par rapport à L. Ferry. Je crois que les choix politiques se font en fonction de convictions intimes et de considérations beaucoup plus importantes que le sort de monsieur Ferry. Enfin, je ne sais pas. Non ? Si ?
Eh bien écoutez, aux auditeurs de France Info d'en juger. En tout cas, merci R. Yade d'avoir été en direct avec nous, sur France Info.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 20 mai 2009