Texte intégral
Mes chers camarades, vous êtes nombreux, c'est un vrai bonheur. C'est un vrai bonheur Jean-Marc d'être chez toi, un bonheur aussi de nous retrouver auprès de nos grands présidents de région. C'est aussi un très grand bonheur pour moi de retrouver le Parti socialiste tel que je l'aime, dans le fond, tel que nous l'aimons tous : soudé, combatif, mobilisé aussi.
Comme d'habitude, le MJS nous donne le ton qu'il faut avoir. C'est vrai, ça fait du bien à chacun de se retrouver combatifs, rassemblés pour ce qui doit nous unir, et ce qui nous unit ce soir, c'est l'Europe. Ce sont des personnes qui veulent unir leurs forces, qui n'acceptent pas la fatalité, qui pensent que l'humanisme est la valeur essentielle qui fonde le destin des hommes. Voilà pourquoi nous sommes ce soir ici. On me disait tout à l'heure que le dernier meeting de la précédente campagne européenne a eu lieu ici même. A Rezé, il se passe quelque chose, et dans cette dernière ligne droite, nous allons y aller tous ensemble. Je voudrais ce soir vous parler de la star de la soirée, Bernadette, notre tête de liste, qui nous a montré tout à l'heure ce qu'elle était vraiment. Bernadette fait partie de ces personnes qui font avancer l'Europe. Nous ne connaissons pas assez dans notre pays nos députés européens. Nous ne savons pas comment ils se battent pour faire avancer les choses.
Il y a des hommes et des femmes comme Bernadette qui se battent. Bernadette est une femme qui porte haut la vision de l'Europe, mais qui n'oublie jamais le quotidien. Elle vous a rappelé son combat pour l'étiquetage, pour que nous sachions vraiment ce qu'il y a dans les produits que nous achetons. Elle n'a jamais lâché et a réussi à obtenir satisfaction. Voilà ce que sont les députés européens, et contrairement à la droite, nous les voulons efficaces et utiles, comme Bernadette.
Avec toute la liste du grand Ouest, que je salue ce soir, Stéphane, Isabelle, Yannick et les autres.
Ce qui est essentiel dans cette campagne, Jo et Maria, quel bonheur de vous voir ici. Nous avons décidé pour la première fois de faire un manifeste commun et de dire que face à ce système libéral qui a tout emporté, qui a oublié les hommes, qui a mis en place une distribution des richesses totalement injuste et qui ne pense jamais à préparer l'avenir et à défendre l'humanité, oui, cela mérite un manifeste commun, et nous nous socialistes sommes là pour le porter ce soir.
Ici, à Nantes, nous avons fait un tour dans la ville de Jean-Marc. Pour l'ensemble des questions qui touchent à la vie de nos concitoyens, le vivre ensemble, je vois que Nantes est toujours considérée comme ayant anticipé et innové. Ce n'est pas un hasard. Et je vois Jean-Marc élu et réélu. Jean-Marc, c'est l'occasion pour moi de saluer tous les députés qui sont ici, et les sénateurs. Edith, c'est un vrai bonheur de te retrouver ce soir, Marylise et les autres.
Etre président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, ce n'est pas facile.
Il faut lutter sans cesse, lutter pour garder notre hôpital public, mais aussi proposer, proposer de supprimer le bouclier fiscal, qui est le symbole de la politique libérale. Supprimer les stock options, limiter la hiérarchie des salaires... Voilà ce que vous avez proposé à l'Assemblée nationale. Ce travail de nos parlementaires, il faut le saluer, parce que jour après jour, ils font reculer la droite, comme ils l'ont fait hier avec cette proposition qui est celle du porte-parole de l'UMP. Il fait peur quand même ce gars-là, quand on le regarde, il est effectivement dangereux. Hier les députés socialistes n'ont pas laissé passer cet amendement : aucun pays n'a proposé de faire travailler ceux qui sont malades.
Voilà la réalité du combat que tu mènes, mon cher Jean-Marc.
Je voudrais saluer tous les militants qui sont là ce soir. Tous les sympathisants qui sont avec nous. Nous sommes heureux parce que nous sommes ensemble. Je veux dire à Ségolène le bonheur que j'ai à être à ses côtés pour défendre l'essentiel. Je connais son combat, je sais ce qu'elle souhaite faire, je sais sa volonté de renouveler la politique française, et elle a raison, il faut bouger les rangs et les choses, y compris dans notre grand parti. Je connais aussi sa détermination. On en connaissait une autre, Edith, ce n'est pas facile d'être femme en politique ! Ségolène, tu as porté nos couleurs à la présidentielle. Tu avais dit de Sarkozy : il nous ment. Maintenant tout le monde sait qu'il le fait.
On aime nous opposer. C'est vrai que nous sommes différentes, après tout, ce n'est pas gênant. Nous avons l'essentiel en commun : nous sommes indéfectiblement des socialistes, nous sommes des européennes, et puis nous sommes des femmes, donc nous savons nous serrer les coudes quand c'est nécessaire.
Et puis ce soir, je vais vous dire ce que nous avons en commun avec Ségolène, pas tout, vous nous laisserez quelque jardin secret... Je voudrais vous dire quelques mots de l'Afrique ce soir. On aime l'Afrique, Ségolène et moi. Pas seulement parce que le présent est extrêmement difficile encore, mais parce que nous savons que l'Afrique est le seul continent avec l'Europe qui croit en l'humanisme, mais aussi parce que l'Afrique a beaucoup de choses à nous apprendre, nous pays dits ultra-développés. Elle a à nous rappeler la solidarité. La solidarité familiale. Elle sait nous rappeler la solidarité entre voisins, le respect pour les personnes âgées, elle sait nous rappeler cette énergie incroyable pour vivre et survivre, et puis ce sens de la fête, même quand on va mal. Voilà ce que c'est l'Afrique, et voilà pourquoi nous l'aimons, toi et moi. Et quand Nicolas Sarkozy a tenu les propos qu'il a tenus, le Parti socialiste entier a été fier quand Ségolène a dit à Dakar ce qu'elle pensait de ce discours. Alors ce soir, ma chère Ségolène, en pensant d'abord à nos combats communs, et celui pour l'Europe en est un ô combien essentiel, en pensant aussi à l'Afrique, et puis peut-être aussi en pensant à notre sororité en politique, et peut-être plus, je vais ce soir te faire un petit cadeau : une sculpture africaine, qui représente une femme debout, qui porte de l'eau, l'eau qui est en Afrique la source de la vie, la source de l'avenir, la source de l'espoir. Ces femmes, on les connaît. Cette statue vient du Burkina Faso. Quand on aime ça en commun, on a l'essentiel en commun. C'est cela aussi que je voulais vous dire ce soir.
Alors ce soir, nous pensons à ces combats que nous allons mener, à ces valeurs que nous avons en commun, à la détermination et au courage, des femmes africaines mais des femmes tout court. Pour parler de ce grand destin que nous avons à retrouver, qui est le destin européen. Ce scrutin est en effet historique. Nous marchons aujourd'hui par-dessus tête. Aujourd'hui, nous sommes au mur, par ce système qui a oublié ce qu'était l'Europe : émanciper chaque personne.
Aujourd'hui, dans les pays de l'Est, qui ont tant attendu pour nous retrouver. J'ai été frappée de l'absence de réactions de la France quand ces pays nous ont rejoints, nous aurions dû faire la fête.
Nous devons reprendre le combat aujourd'hui pour les peuples d'Europe. Beaucoup nous disent : en Espagne, en Allemagne, il est difficile de convaincre nos concitoyens de la force de l'enjeu du 7 juin. Et pourtant, ils comprennent jour après jour que cette crise nous amène à croire que les solutions peuvent venir de l'Europe, et nous ne pouvons pas à un seul pays répondre à des problèmes aussi grands.
Dans la réalité des choses, c'est bien le mouvement du libéralisme, des injustices qui reprendra dès le 8 juin si la majorité ne change pas. Nous devons montrer la force de notre combat.
Alors oui, cette campagne est difficile, parce que nous n'avons pas d'adversaires qui veulent parler de l'Europe. Ceux qui dénoncent parlent fort mais ne parlent pas de l'Europe. Ceux qui ont un projet, le PPE, ne veulent pas dire aux Français ce qu'ils ont signé avec leurs partenaires, ils n'osent pas le défendre. C'est étonnant d'ailleurs que nous ayons une droite qui ne veut pas défendre ce qu'elle fait. Dans les autres pays d'Europe, elle le fait. Dans ces dix derniers jours, nous devons montrer la réalité des projets.
La droite ne veut pas de ce débat européen. On a vu d'ailleurs la difficulté à faire des listes, parce que pour eux, contrairement à nous, c'est une sanction d'aller sur les listes européennes, pour nous c'est une mission, Ségolène l'a rappelé, c'est une mission de retrouver les chemins de l'Europe. Alors oui, ils ont eu du mal à trouver des candidats. Puis la droite ne veut pas qu'on parle du bilan du libéralisme. Je ne comprends pas ceux qui disent : vous dénoncez. Oui, nous dénonçons, car il faut dénoncer avant de proposer un autre système, un autre projet, et retrouver la force de l'idéal européen que nous avons quitté, il y a quelques années. Je ne reviens pas sur le bilan, le bilan en France, le bilan économique. 3000 chômeurs en plus chaque jour dans notre pays, la récession qui s'installe, les fins de mois difficiles à boucler, les retraités qui n'en peuvent plus, alors que tant de promesses leur ont été faites pendant la campagne électorale. Voilà la réalité : un échec économique, un échec social. On porte atteinte à l'indépendance de la presse, à l'indépendance de la justice, voilà aussi le bilan de Nicolas Sarkozy. Quel gâchis, quand on connaît les atouts de notre pays. Nous ne sommes pas comme l'Espagne, qui a des difficultés aujourd'hui, nous ne sommes pas comme la Grande-Bretagne qui a tout misé sur la finance, nous ne sommes pas comme les Allemands, qui ont tous misé sur le commerce.
Et nous, nous ne réagissons pas, alors que la France a beaucoup d'atouts qui lui auraient permis d'être mieux placée si nous avions relancé la consommation et l'investissement. Non seulement nous avons un plan riquiqui, mais en plus nous avons un président de la République qui veut casser le modèle social français, alors que si nous n'avions pas le RMI, les 35 heures, nous serons dans une situation beaucoup plus grave.
Je ne parlerai pas du bilan de Nicolas Sarkozy. Juste un mot : il a dit quand on veut on peut, alors qu'il n'y a eu aucune relance européenne.
Il n'y a rien eu de tout cela pendant la présidence de Nicolas Sarkozy. Et en tout cas, les autres pays ont pu lui dire : ne nous demandez pas de faire ce que vous ne faites pas vous-même dans votre pays.
Puis il faut le dire, en rentrant dans l'OTAN comme il l'a fait, sans discussions, en décourageant même les derniers gaullistes qui existent dans notre pays, il a mis un coup d'arrêt à la défense européenne si nécessaire. Voilà ce bilan. Il a dit : je veux être jugé sur mes résultats. Et bien le 7 juin, on va le juger sur ses résultats, en France et en Europe, et sur les résultats du libéralisme. Alors oui, l'Europe mérite ce grand débat. Et aujourd'hui, comme d'habitude, quand on ne veut pas parler de son échec, on amène les grosses ficelles.
J'aimerais rappeler que l'Europe est née des philosophes du 18e siècle qui ont dit clairement qu'il fallait s'adresser à la raison et au coeur des hommes. Or aujourd'hui, on s'adresse à leur moelle épinière quand on leur parle de sécurité. Mais aujourd'hui, ça ne marchera pas, car nous, les socialistes, dans nos villes, nous menons une action pour la sécurité. Et puis qu'il ne nous fasse pas des coups de menton : 24 textes depuis 2002, et une augmentation de 30 % des violences faites aux personnes.
Et voyez, il y a quelques jours, des bandes qui tirent à l'arme de guerre sur des policiers. Un enfant qui donne un coup de poignard à un enseignant. Des prisonniers qui sont dans la nature : que dirait la droite si nous étions aujourd'hui au pouvoir et que la situation était celle-là dans notre pays ? La vérité, c'est que sur la sécurité comme sur le modèle social, par idéologie, la droite a cassé tout ce qui marche. Elle a cassé la police de proximité, et voudrait nous faire croire que la vidéosurveillance la remplacerait.
On a supprimé les éducateurs, les accompagnateurs dans les écoles, et aujourd'hui, on voudrait mettre des portiques ! Quel aveu d'échec ! Des portiques alors que les enfants ont besoin d'éducation, que les enseignants ont besoin d'être formés. Qu'on ne nous donne pas de leçons, qu'on ne nous refasse pas le coup de la sécurité, les Français ont très bien compris aujourd'hui le schéma.
Et puis alors, bien évidemment, on regarde celui qui est différent. Je crois qu'on aura droit à un discours sur l'immigration dans quelques jours, car c'est celui qu'on appelle quand on a tout perdu. Et là, je m'adresse aux jeunes. Les Français, ceux qui se sont réunis derrière le réseau Éducation sans frontières, ceux qui sont allés défendre des gamins parce que c'était les copains de leurs fils et de leurs filles. On ne nous fera plus croire aujourd'hui que l'immigré est celui qui nous mange le pain dans le dos ou met à bas la Sécurité sociale. La France, ce n'est pas cela, et l'Europe non plus. Chacun sait que c'est d'une Europe qui se tournera vers le Sud, qui comprend ce qui se passe dans les autres pays que nous avons besoin.
Et la Turquie ! Comme a-t-il osé, alors que cette question sur la Turquie ne se posera qu'en 2020, que 40 conditions ont été imposées à la Turquie, pourquoi nous parler maintenant d'un sujet qui aura lieu dans dix ans ? Et après tout, si la Turquie fait ses pas, pourquoi ne pas l'accepter dans l'Union européenne ? Mais nous n'en sommes pas là. Alors, pour en terminer sur ce sujet, parce que quand même, il faut expliquer ce que nous dit la droite. Il y a aussi les mensonges, les nouveaux mensonges. Nicolas Sarkozy nous dit avec cette fausse sincérité qu'il a en permanence, et cache la réalité dure qu'il nous prépare toujours sur des mots doux. Il nous dit : pour l'Europe, faites-nous confiance, quand on veut, on peut. Et pourtant, pas de plan de relance !
Puis il nous dit : je veux une Europe protectrice. Le culot est tel qu'il faut que les Français comprennent. Qui a voté les directives de dérégulation sur la poste et les chemins de fer ? Qui a voté contre les salaires minima dans chaque pays que nous avons proposés ? Les libéraux, les amis de Nicolas Sarkozy, et d'ailleurs aussi du Modem de M. Bayrou. Voilà aussi ce qu'il faut dire aux Français pour qu'ils sachent ce qu'il se passera après le 7 juin.
Il faut maintenant s'adresser à chacun, aux ouvriers et aux employés qui disent : l'Europe nous a fait peur.
Nous proposons 100 milliards d'euros pour relancer la croissance et l'emploi. Nous disons qu'il faut aller vers une harmonisation fiscale et sociale pour que les pays ne se fassent plus concurrence.
Lutter contre les délocalisations, permettre à chacun de vive mieux, voilà ce que les socialistes proposent, ce que nous devons dire à ceux qui souffrent.
Il faut dire aussi que le manifeste des partis socialistes et socio-démocrates des 27 pays européens pense aux jeunes et à leur avenir. Nous voulons être le numéro 1 mondial de la lutte contre le réchauffement climatique, c'est aussi pour les jeunes que nous voulons faire cela. Et puis, je le dis aussi, parce que quand on regarde autour de nous, on dit : mais les personnes âgées ont peur pour l'Europe, elles ne savent pas d'ailleurs ce qu'elles vont voter, mais ce qu'elles savent, ce sont les promesses qu'a faites Nicolas Sarkozy et qui ne sont pas tenues. Aujourd'hui, à nouveau, il y a des hommes et des femmes qui tombent dans la misère et qui ne savent pas comment ils vont terminer le mois. Et ils ont peur de ne plus avoir accès à la santé. Comment traiter les maladies graves, accompagner les maladies de la sénilité, comment ne pas, quand on est européen et humaniste, se poser ces questions et se dire que c'est bien une autre Europe qu'il nous faut, celle des socialistes européens ?
Chers camarades, ce soir aussi il faut parler à tous ceux qui font vivre le service public. Aujourd'hui dans les écoles, les hôpitaux, à la poste, dans les chemins de fer, tout le monde est inquiet ; Ce n'est pas par hasard si les grands professeurs de médecine manifestent avec les infirmières. Ce n'est pas par hasard que les professeurs d'universités sont dans la rue avec les étudiants : ils savent que ce qui est remis en cause est ce qui fait la force d'un pays démocratique. C'est cela le service public : la promesse d'une égalité réelle. C'est pourquoi nous défendons le service public. Puis on le sait : nous souhaitons le développement de tous les territoires, alors nous ne pouvons pas accepter que la poste demain ne vienne plus apporter votre courrier, que le prix du timbre soit différent d'un endroit à un autre.
Sur cette dérégulation qui nous est promise, y compris du chemin de fer, il faut leur dire, à l'ensemble des fonctionnaires, que le PPE a prévu, avec le parti libéral auquel le modem participe, à continuer la dérégulation. Le premier point de leur programme, c'est de faire entrer le marché partout. L'Europe, c'est un grand marché qui met tout en concurrence, les biens, les services, y compris les services collectifs, et même les hommes et les femmes entre eux. C'est l'inverse de ce que nous voulons. Je le dis au nom des 27 Partis socialistes européens, c'est un engagement que nous prenons vis-à-vis de tous les fonctionnaires, les membres des services publics et des Français. Nous avons préparé cette directive qui va sacraliser les services publics dans chacun des pays, et qui va empêcher Nicolas Sarkozy ici et d'autres ailleurs de mettre à bas le service public.
Alors oui, il y a un vrai projet européen, qui est un véritable modèle, un modèle d'une Europe qui parle aux peuples, qui pense d'abord aux peuples, une Europe qui retrouve l'envie d'avoir un destin commun et d'être porteuse de paix, car quand on est européen, quand on est socialiste, on ne peut pas accepter que la solidarité s'arrête à nos frontières. Ségolène a eu raison de dire que la difficulté quand on va mal, c'est de se déplacer pour aller voter. Pourtant, on doit faire comprendre à ceux qui hésitent encore ce qui risque d'arriver s'ils ne vont pas voter.
Quand je parle du porte-parole de l'UMP, il faut regarder sa proximité avec Nicolas Sarkozy. M. Lefebvre dit tout haut ce que Nicolas Sarkozy pense tout bas. Qu'est-ce qu'il nous dit : le droit des malades ne doit plus exister. Il nous dit : il faudra travailler le dimanche. Un droit de plus qui sera bafoué, comme vient de l'être l'hôpital public. M. Fillon a dit dans un journal récemment ce qu'ils allaient faire : nous allons continuer à réduire les déficits publics. Le plus grand plan social, c'est 35000 fonctionnaires en moins dans les services publics et les administrations. Ce n'est pas une multinationale qui le fait, c'est Nicolas Sarkozy lui-même. Voilà ce qui nous attend !
Après le travail le dimanche, après la réduction des fonctionnaires, c'est la libéralisation des services publics. Mais il est allé plus loin, M. Fillon, il nous a expliqué qu'il faudrait songer à une deuxième réforme des retraites. On sait ce que ça veut dire : faire payer toujours les mêmes et réduire les pensions de retraite. Nous allons penser à continuer à réfléchir aux franchises médicales, dit-il ! Les Français savent ce que ça veut dire. Il faudra payer plus.
Voilà ce qu'il faut dire aux salariés, aux chômeurs, aux jeunes, aux personnes âgées, il faut leur dire que le 7 juin, les choses peuvent effectivement changer, et que le coup d'arrêt que nous mettrons en Europe, nous le ferons aussi en France.
Nous avons uni le Parti socialiste français. Nous avons uni le Parti socialiste européen, et il faut saluer le rôle formidable qu'a joué Poul Rasmussen, le président du Parti socialiste européen. Il nous reste une étape : le 7 juin, toutes les voix de gauche, celles qui rêvent d'une société où la solidarité, la fraternité existe dans nos quartiers, mais aussi vis-à-vis du Sud, doivent remporter l'élection. Les listes qui feront moins de 10 % n'auront pas de représentant au Parlement européen. Il faudra d'ailleurs y réfléchir, ce n'est pas très démocratique.
Nous devons avoir cette contribution, et ensuite, nous ferons une coalition avec ceux qui veulent porter ce destin collectif de l'Europe. J'en appelle à tous ceux qui portent les valeurs de gauche. Et dans notre pays, ils sont de plus en plus nombreux, à ne pas accepter l'individualisme, la loi du plus fort. Ils sont de plus en plus nombreux à vouloir faire vivre en eux la fraternité. Ils sont de plus en plus nombreux à attendre une autre Europe, celle que nous voulons construire à 27. Le peuple américain a réussi à élire Barack Obama. Ne sommes-nous pas capables de changer l'Europe ? Il n'y a pas de grand Parti socialiste sans un grand projet européen, nous l'avons fait aujourd'hui avec le Manifeste. François Mitterrand qui aimait tant l'Europe nous a toujours dit : l'Europe sera socialiste ou elle ne sera pas. J'en suis de plus en plus convaincue. Alors vive l'Europe et vive le Parti socialiste !
Source http://www.changerleurope.fr, le 2 juin 2009
Comme d'habitude, le MJS nous donne le ton qu'il faut avoir. C'est vrai, ça fait du bien à chacun de se retrouver combatifs, rassemblés pour ce qui doit nous unir, et ce qui nous unit ce soir, c'est l'Europe. Ce sont des personnes qui veulent unir leurs forces, qui n'acceptent pas la fatalité, qui pensent que l'humanisme est la valeur essentielle qui fonde le destin des hommes. Voilà pourquoi nous sommes ce soir ici. On me disait tout à l'heure que le dernier meeting de la précédente campagne européenne a eu lieu ici même. A Rezé, il se passe quelque chose, et dans cette dernière ligne droite, nous allons y aller tous ensemble. Je voudrais ce soir vous parler de la star de la soirée, Bernadette, notre tête de liste, qui nous a montré tout à l'heure ce qu'elle était vraiment. Bernadette fait partie de ces personnes qui font avancer l'Europe. Nous ne connaissons pas assez dans notre pays nos députés européens. Nous ne savons pas comment ils se battent pour faire avancer les choses.
Il y a des hommes et des femmes comme Bernadette qui se battent. Bernadette est une femme qui porte haut la vision de l'Europe, mais qui n'oublie jamais le quotidien. Elle vous a rappelé son combat pour l'étiquetage, pour que nous sachions vraiment ce qu'il y a dans les produits que nous achetons. Elle n'a jamais lâché et a réussi à obtenir satisfaction. Voilà ce que sont les députés européens, et contrairement à la droite, nous les voulons efficaces et utiles, comme Bernadette.
Avec toute la liste du grand Ouest, que je salue ce soir, Stéphane, Isabelle, Yannick et les autres.
Ce qui est essentiel dans cette campagne, Jo et Maria, quel bonheur de vous voir ici. Nous avons décidé pour la première fois de faire un manifeste commun et de dire que face à ce système libéral qui a tout emporté, qui a oublié les hommes, qui a mis en place une distribution des richesses totalement injuste et qui ne pense jamais à préparer l'avenir et à défendre l'humanité, oui, cela mérite un manifeste commun, et nous nous socialistes sommes là pour le porter ce soir.
Ici, à Nantes, nous avons fait un tour dans la ville de Jean-Marc. Pour l'ensemble des questions qui touchent à la vie de nos concitoyens, le vivre ensemble, je vois que Nantes est toujours considérée comme ayant anticipé et innové. Ce n'est pas un hasard. Et je vois Jean-Marc élu et réélu. Jean-Marc, c'est l'occasion pour moi de saluer tous les députés qui sont ici, et les sénateurs. Edith, c'est un vrai bonheur de te retrouver ce soir, Marylise et les autres.
Etre président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, ce n'est pas facile.
Il faut lutter sans cesse, lutter pour garder notre hôpital public, mais aussi proposer, proposer de supprimer le bouclier fiscal, qui est le symbole de la politique libérale. Supprimer les stock options, limiter la hiérarchie des salaires... Voilà ce que vous avez proposé à l'Assemblée nationale. Ce travail de nos parlementaires, il faut le saluer, parce que jour après jour, ils font reculer la droite, comme ils l'ont fait hier avec cette proposition qui est celle du porte-parole de l'UMP. Il fait peur quand même ce gars-là, quand on le regarde, il est effectivement dangereux. Hier les députés socialistes n'ont pas laissé passer cet amendement : aucun pays n'a proposé de faire travailler ceux qui sont malades.
Voilà la réalité du combat que tu mènes, mon cher Jean-Marc.
Je voudrais saluer tous les militants qui sont là ce soir. Tous les sympathisants qui sont avec nous. Nous sommes heureux parce que nous sommes ensemble. Je veux dire à Ségolène le bonheur que j'ai à être à ses côtés pour défendre l'essentiel. Je connais son combat, je sais ce qu'elle souhaite faire, je sais sa volonté de renouveler la politique française, et elle a raison, il faut bouger les rangs et les choses, y compris dans notre grand parti. Je connais aussi sa détermination. On en connaissait une autre, Edith, ce n'est pas facile d'être femme en politique ! Ségolène, tu as porté nos couleurs à la présidentielle. Tu avais dit de Sarkozy : il nous ment. Maintenant tout le monde sait qu'il le fait.
On aime nous opposer. C'est vrai que nous sommes différentes, après tout, ce n'est pas gênant. Nous avons l'essentiel en commun : nous sommes indéfectiblement des socialistes, nous sommes des européennes, et puis nous sommes des femmes, donc nous savons nous serrer les coudes quand c'est nécessaire.
Et puis ce soir, je vais vous dire ce que nous avons en commun avec Ségolène, pas tout, vous nous laisserez quelque jardin secret... Je voudrais vous dire quelques mots de l'Afrique ce soir. On aime l'Afrique, Ségolène et moi. Pas seulement parce que le présent est extrêmement difficile encore, mais parce que nous savons que l'Afrique est le seul continent avec l'Europe qui croit en l'humanisme, mais aussi parce que l'Afrique a beaucoup de choses à nous apprendre, nous pays dits ultra-développés. Elle a à nous rappeler la solidarité. La solidarité familiale. Elle sait nous rappeler la solidarité entre voisins, le respect pour les personnes âgées, elle sait nous rappeler cette énergie incroyable pour vivre et survivre, et puis ce sens de la fête, même quand on va mal. Voilà ce que c'est l'Afrique, et voilà pourquoi nous l'aimons, toi et moi. Et quand Nicolas Sarkozy a tenu les propos qu'il a tenus, le Parti socialiste entier a été fier quand Ségolène a dit à Dakar ce qu'elle pensait de ce discours. Alors ce soir, ma chère Ségolène, en pensant d'abord à nos combats communs, et celui pour l'Europe en est un ô combien essentiel, en pensant aussi à l'Afrique, et puis peut-être aussi en pensant à notre sororité en politique, et peut-être plus, je vais ce soir te faire un petit cadeau : une sculpture africaine, qui représente une femme debout, qui porte de l'eau, l'eau qui est en Afrique la source de la vie, la source de l'avenir, la source de l'espoir. Ces femmes, on les connaît. Cette statue vient du Burkina Faso. Quand on aime ça en commun, on a l'essentiel en commun. C'est cela aussi que je voulais vous dire ce soir.
Alors ce soir, nous pensons à ces combats que nous allons mener, à ces valeurs que nous avons en commun, à la détermination et au courage, des femmes africaines mais des femmes tout court. Pour parler de ce grand destin que nous avons à retrouver, qui est le destin européen. Ce scrutin est en effet historique. Nous marchons aujourd'hui par-dessus tête. Aujourd'hui, nous sommes au mur, par ce système qui a oublié ce qu'était l'Europe : émanciper chaque personne.
Aujourd'hui, dans les pays de l'Est, qui ont tant attendu pour nous retrouver. J'ai été frappée de l'absence de réactions de la France quand ces pays nous ont rejoints, nous aurions dû faire la fête.
Nous devons reprendre le combat aujourd'hui pour les peuples d'Europe. Beaucoup nous disent : en Espagne, en Allemagne, il est difficile de convaincre nos concitoyens de la force de l'enjeu du 7 juin. Et pourtant, ils comprennent jour après jour que cette crise nous amène à croire que les solutions peuvent venir de l'Europe, et nous ne pouvons pas à un seul pays répondre à des problèmes aussi grands.
Dans la réalité des choses, c'est bien le mouvement du libéralisme, des injustices qui reprendra dès le 8 juin si la majorité ne change pas. Nous devons montrer la force de notre combat.
Alors oui, cette campagne est difficile, parce que nous n'avons pas d'adversaires qui veulent parler de l'Europe. Ceux qui dénoncent parlent fort mais ne parlent pas de l'Europe. Ceux qui ont un projet, le PPE, ne veulent pas dire aux Français ce qu'ils ont signé avec leurs partenaires, ils n'osent pas le défendre. C'est étonnant d'ailleurs que nous ayons une droite qui ne veut pas défendre ce qu'elle fait. Dans les autres pays d'Europe, elle le fait. Dans ces dix derniers jours, nous devons montrer la réalité des projets.
La droite ne veut pas de ce débat européen. On a vu d'ailleurs la difficulté à faire des listes, parce que pour eux, contrairement à nous, c'est une sanction d'aller sur les listes européennes, pour nous c'est une mission, Ségolène l'a rappelé, c'est une mission de retrouver les chemins de l'Europe. Alors oui, ils ont eu du mal à trouver des candidats. Puis la droite ne veut pas qu'on parle du bilan du libéralisme. Je ne comprends pas ceux qui disent : vous dénoncez. Oui, nous dénonçons, car il faut dénoncer avant de proposer un autre système, un autre projet, et retrouver la force de l'idéal européen que nous avons quitté, il y a quelques années. Je ne reviens pas sur le bilan, le bilan en France, le bilan économique. 3000 chômeurs en plus chaque jour dans notre pays, la récession qui s'installe, les fins de mois difficiles à boucler, les retraités qui n'en peuvent plus, alors que tant de promesses leur ont été faites pendant la campagne électorale. Voilà la réalité : un échec économique, un échec social. On porte atteinte à l'indépendance de la presse, à l'indépendance de la justice, voilà aussi le bilan de Nicolas Sarkozy. Quel gâchis, quand on connaît les atouts de notre pays. Nous ne sommes pas comme l'Espagne, qui a des difficultés aujourd'hui, nous ne sommes pas comme la Grande-Bretagne qui a tout misé sur la finance, nous ne sommes pas comme les Allemands, qui ont tous misé sur le commerce.
Et nous, nous ne réagissons pas, alors que la France a beaucoup d'atouts qui lui auraient permis d'être mieux placée si nous avions relancé la consommation et l'investissement. Non seulement nous avons un plan riquiqui, mais en plus nous avons un président de la République qui veut casser le modèle social français, alors que si nous n'avions pas le RMI, les 35 heures, nous serons dans une situation beaucoup plus grave.
Je ne parlerai pas du bilan de Nicolas Sarkozy. Juste un mot : il a dit quand on veut on peut, alors qu'il n'y a eu aucune relance européenne.
Il n'y a rien eu de tout cela pendant la présidence de Nicolas Sarkozy. Et en tout cas, les autres pays ont pu lui dire : ne nous demandez pas de faire ce que vous ne faites pas vous-même dans votre pays.
Puis il faut le dire, en rentrant dans l'OTAN comme il l'a fait, sans discussions, en décourageant même les derniers gaullistes qui existent dans notre pays, il a mis un coup d'arrêt à la défense européenne si nécessaire. Voilà ce bilan. Il a dit : je veux être jugé sur mes résultats. Et bien le 7 juin, on va le juger sur ses résultats, en France et en Europe, et sur les résultats du libéralisme. Alors oui, l'Europe mérite ce grand débat. Et aujourd'hui, comme d'habitude, quand on ne veut pas parler de son échec, on amène les grosses ficelles.
J'aimerais rappeler que l'Europe est née des philosophes du 18e siècle qui ont dit clairement qu'il fallait s'adresser à la raison et au coeur des hommes. Or aujourd'hui, on s'adresse à leur moelle épinière quand on leur parle de sécurité. Mais aujourd'hui, ça ne marchera pas, car nous, les socialistes, dans nos villes, nous menons une action pour la sécurité. Et puis qu'il ne nous fasse pas des coups de menton : 24 textes depuis 2002, et une augmentation de 30 % des violences faites aux personnes.
Et voyez, il y a quelques jours, des bandes qui tirent à l'arme de guerre sur des policiers. Un enfant qui donne un coup de poignard à un enseignant. Des prisonniers qui sont dans la nature : que dirait la droite si nous étions aujourd'hui au pouvoir et que la situation était celle-là dans notre pays ? La vérité, c'est que sur la sécurité comme sur le modèle social, par idéologie, la droite a cassé tout ce qui marche. Elle a cassé la police de proximité, et voudrait nous faire croire que la vidéosurveillance la remplacerait.
On a supprimé les éducateurs, les accompagnateurs dans les écoles, et aujourd'hui, on voudrait mettre des portiques ! Quel aveu d'échec ! Des portiques alors que les enfants ont besoin d'éducation, que les enseignants ont besoin d'être formés. Qu'on ne nous donne pas de leçons, qu'on ne nous refasse pas le coup de la sécurité, les Français ont très bien compris aujourd'hui le schéma.
Et puis alors, bien évidemment, on regarde celui qui est différent. Je crois qu'on aura droit à un discours sur l'immigration dans quelques jours, car c'est celui qu'on appelle quand on a tout perdu. Et là, je m'adresse aux jeunes. Les Français, ceux qui se sont réunis derrière le réseau Éducation sans frontières, ceux qui sont allés défendre des gamins parce que c'était les copains de leurs fils et de leurs filles. On ne nous fera plus croire aujourd'hui que l'immigré est celui qui nous mange le pain dans le dos ou met à bas la Sécurité sociale. La France, ce n'est pas cela, et l'Europe non plus. Chacun sait que c'est d'une Europe qui se tournera vers le Sud, qui comprend ce qui se passe dans les autres pays que nous avons besoin.
Et la Turquie ! Comme a-t-il osé, alors que cette question sur la Turquie ne se posera qu'en 2020, que 40 conditions ont été imposées à la Turquie, pourquoi nous parler maintenant d'un sujet qui aura lieu dans dix ans ? Et après tout, si la Turquie fait ses pas, pourquoi ne pas l'accepter dans l'Union européenne ? Mais nous n'en sommes pas là. Alors, pour en terminer sur ce sujet, parce que quand même, il faut expliquer ce que nous dit la droite. Il y a aussi les mensonges, les nouveaux mensonges. Nicolas Sarkozy nous dit avec cette fausse sincérité qu'il a en permanence, et cache la réalité dure qu'il nous prépare toujours sur des mots doux. Il nous dit : pour l'Europe, faites-nous confiance, quand on veut, on peut. Et pourtant, pas de plan de relance !
Puis il nous dit : je veux une Europe protectrice. Le culot est tel qu'il faut que les Français comprennent. Qui a voté les directives de dérégulation sur la poste et les chemins de fer ? Qui a voté contre les salaires minima dans chaque pays que nous avons proposés ? Les libéraux, les amis de Nicolas Sarkozy, et d'ailleurs aussi du Modem de M. Bayrou. Voilà aussi ce qu'il faut dire aux Français pour qu'ils sachent ce qu'il se passera après le 7 juin.
Il faut maintenant s'adresser à chacun, aux ouvriers et aux employés qui disent : l'Europe nous a fait peur.
Nous proposons 100 milliards d'euros pour relancer la croissance et l'emploi. Nous disons qu'il faut aller vers une harmonisation fiscale et sociale pour que les pays ne se fassent plus concurrence.
Lutter contre les délocalisations, permettre à chacun de vive mieux, voilà ce que les socialistes proposent, ce que nous devons dire à ceux qui souffrent.
Il faut dire aussi que le manifeste des partis socialistes et socio-démocrates des 27 pays européens pense aux jeunes et à leur avenir. Nous voulons être le numéro 1 mondial de la lutte contre le réchauffement climatique, c'est aussi pour les jeunes que nous voulons faire cela. Et puis, je le dis aussi, parce que quand on regarde autour de nous, on dit : mais les personnes âgées ont peur pour l'Europe, elles ne savent pas d'ailleurs ce qu'elles vont voter, mais ce qu'elles savent, ce sont les promesses qu'a faites Nicolas Sarkozy et qui ne sont pas tenues. Aujourd'hui, à nouveau, il y a des hommes et des femmes qui tombent dans la misère et qui ne savent pas comment ils vont terminer le mois. Et ils ont peur de ne plus avoir accès à la santé. Comment traiter les maladies graves, accompagner les maladies de la sénilité, comment ne pas, quand on est européen et humaniste, se poser ces questions et se dire que c'est bien une autre Europe qu'il nous faut, celle des socialistes européens ?
Chers camarades, ce soir aussi il faut parler à tous ceux qui font vivre le service public. Aujourd'hui dans les écoles, les hôpitaux, à la poste, dans les chemins de fer, tout le monde est inquiet ; Ce n'est pas par hasard si les grands professeurs de médecine manifestent avec les infirmières. Ce n'est pas par hasard que les professeurs d'universités sont dans la rue avec les étudiants : ils savent que ce qui est remis en cause est ce qui fait la force d'un pays démocratique. C'est cela le service public : la promesse d'une égalité réelle. C'est pourquoi nous défendons le service public. Puis on le sait : nous souhaitons le développement de tous les territoires, alors nous ne pouvons pas accepter que la poste demain ne vienne plus apporter votre courrier, que le prix du timbre soit différent d'un endroit à un autre.
Sur cette dérégulation qui nous est promise, y compris du chemin de fer, il faut leur dire, à l'ensemble des fonctionnaires, que le PPE a prévu, avec le parti libéral auquel le modem participe, à continuer la dérégulation. Le premier point de leur programme, c'est de faire entrer le marché partout. L'Europe, c'est un grand marché qui met tout en concurrence, les biens, les services, y compris les services collectifs, et même les hommes et les femmes entre eux. C'est l'inverse de ce que nous voulons. Je le dis au nom des 27 Partis socialistes européens, c'est un engagement que nous prenons vis-à-vis de tous les fonctionnaires, les membres des services publics et des Français. Nous avons préparé cette directive qui va sacraliser les services publics dans chacun des pays, et qui va empêcher Nicolas Sarkozy ici et d'autres ailleurs de mettre à bas le service public.
Alors oui, il y a un vrai projet européen, qui est un véritable modèle, un modèle d'une Europe qui parle aux peuples, qui pense d'abord aux peuples, une Europe qui retrouve l'envie d'avoir un destin commun et d'être porteuse de paix, car quand on est européen, quand on est socialiste, on ne peut pas accepter que la solidarité s'arrête à nos frontières. Ségolène a eu raison de dire que la difficulté quand on va mal, c'est de se déplacer pour aller voter. Pourtant, on doit faire comprendre à ceux qui hésitent encore ce qui risque d'arriver s'ils ne vont pas voter.
Quand je parle du porte-parole de l'UMP, il faut regarder sa proximité avec Nicolas Sarkozy. M. Lefebvre dit tout haut ce que Nicolas Sarkozy pense tout bas. Qu'est-ce qu'il nous dit : le droit des malades ne doit plus exister. Il nous dit : il faudra travailler le dimanche. Un droit de plus qui sera bafoué, comme vient de l'être l'hôpital public. M. Fillon a dit dans un journal récemment ce qu'ils allaient faire : nous allons continuer à réduire les déficits publics. Le plus grand plan social, c'est 35000 fonctionnaires en moins dans les services publics et les administrations. Ce n'est pas une multinationale qui le fait, c'est Nicolas Sarkozy lui-même. Voilà ce qui nous attend !
Après le travail le dimanche, après la réduction des fonctionnaires, c'est la libéralisation des services publics. Mais il est allé plus loin, M. Fillon, il nous a expliqué qu'il faudrait songer à une deuxième réforme des retraites. On sait ce que ça veut dire : faire payer toujours les mêmes et réduire les pensions de retraite. Nous allons penser à continuer à réfléchir aux franchises médicales, dit-il ! Les Français savent ce que ça veut dire. Il faudra payer plus.
Voilà ce qu'il faut dire aux salariés, aux chômeurs, aux jeunes, aux personnes âgées, il faut leur dire que le 7 juin, les choses peuvent effectivement changer, et que le coup d'arrêt que nous mettrons en Europe, nous le ferons aussi en France.
Nous avons uni le Parti socialiste français. Nous avons uni le Parti socialiste européen, et il faut saluer le rôle formidable qu'a joué Poul Rasmussen, le président du Parti socialiste européen. Il nous reste une étape : le 7 juin, toutes les voix de gauche, celles qui rêvent d'une société où la solidarité, la fraternité existe dans nos quartiers, mais aussi vis-à-vis du Sud, doivent remporter l'élection. Les listes qui feront moins de 10 % n'auront pas de représentant au Parlement européen. Il faudra d'ailleurs y réfléchir, ce n'est pas très démocratique.
Nous devons avoir cette contribution, et ensuite, nous ferons une coalition avec ceux qui veulent porter ce destin collectif de l'Europe. J'en appelle à tous ceux qui portent les valeurs de gauche. Et dans notre pays, ils sont de plus en plus nombreux, à ne pas accepter l'individualisme, la loi du plus fort. Ils sont de plus en plus nombreux à vouloir faire vivre en eux la fraternité. Ils sont de plus en plus nombreux à attendre une autre Europe, celle que nous voulons construire à 27. Le peuple américain a réussi à élire Barack Obama. Ne sommes-nous pas capables de changer l'Europe ? Il n'y a pas de grand Parti socialiste sans un grand projet européen, nous l'avons fait aujourd'hui avec le Manifeste. François Mitterrand qui aimait tant l'Europe nous a toujours dit : l'Europe sera socialiste ou elle ne sera pas. J'en suis de plus en plus convaincue. Alors vive l'Europe et vive le Parti socialiste !
Source http://www.changerleurope.fr, le 2 juin 2009