Texte intégral
Katia : Jean-François Copé, patron des députés UMP, a fixé au parti un objectif minimal de 25 % pour ces élections. "Si nous faisons moins, ce sera inquiétant", a-t-il averti. Vous aussi vous le pensez ?
Xavier Bertrand : Pour moi, l'enjeu, c'est d'arriver en tête et d'avoir le maximum de députés européens. Et l'heure aujourd'hui n'est pas encore aux commentaires, encore moins aux pronostics. L'heure est à la mobilisation.
cerrumios : Quelle sera votre décision si vous n'arrivez pas en tête au soir du 7 juin ? Considérerez-vous cela comme une défaite ? Démissionnerez-vous ?
L'heure n'est ni aux commentaires ni aux pronostics. Je vous promets que je vous répondrai le 7 au soir.
Mais je note une chose : ne comptez pas sur moi pour me laisser endormir par les sondages, même si je préfère connaître des enquêtes d'opinion très différentes de celles de 2004.
Isa_1 : Il se dit et s'écrit que le relatif désintérêt pour ces élections et le probable fort taux d'abstention vous sert. Vrai ?
Je pense que l'abstention ne sert personne. Elle dessert à la fois la France et l'Europe. Si on veut une France forte, si on veut une Europe politique forte, il faut voter dimanche prochain.
La question de l'abstention n'est pas franco-française. J'ai constaté en Allemagne, en Grèce, en Espagne hier que chacun était confronté au même défi.
Mais il est important aussi que tous les partis politiques se concentrent sur l'Europe si on veut faire reculer l'abstention.
Jean-Michel_Lucas : Que pensez-vous de l'idée d'un vote obligatoire pour améliorer sensiblement le taux de participation, notamment en France ?
C'est une idée qui rejaillit à chaque fois qu'il y a une abstention importante prévue. Je pense à d'autres élections intermédiaires. Moi, je pense qu'il faut savoir donner envie de voter plus qu'obliger à voter.
Je crois que concernant l'abstention, tous les partis politiques ont à assumer aujourd'hui leur position passée sur l'Europe. Tout ce qui apparaît comme négatif, toutes les mauvaises nouvelles ont souvent été attribuées à l'Europe, et les bonnes nouvelles, rarement ou jamais.
Il ne faut pas s'étonner qu'aujourd'hui nous ayons plus de difficultés à intéresser à la question européenne.
Eurojunkie : Pourquoi mettre en avant le bilan de la présidence française de l'UE, qui n'a rien à voir avec le Parlement européen, plutôt que le bilan des députés européens PPE sortants ?
S'il n'y avait pas eu un travail commun présidence, Commission et Parlement, nous n'aurions pas connu le même succès. La présidence française a montré que le retour du politique en Europe était possible et même indispensable. Et cette élection européenne symbolise le volontarisme politique. Voilà pourquoi il est si important d'aller voter si l'on ne veut plus d'une Europe technocratique.
Petitesphrases : En tant qu'électeur UMP, je trouve que M. Barroso n'est pas à la hauteur de la situation et qu'il devrait être remplacé par quelqu'un de plus volontariste. Les futurs parlementaires UMP voteront-ils pour lui s'il se représente ? Première des choses : qui sera candidat à la tête de la Commission ?
Deuxième question : la désignation éventuellement de M. Barroso recueillerait l'accord de plusieurs premiers ministres socialistes.
Troisièmement, l'élection au Parlement, ce n'est pas l'élection du président de la Commission. Et M. Barroso ne figure pas sur nos listes aux européennes.
Maintenant, je crois indispensable d'introduire plus de politique en Europe, quels que soient les commissaires. Voilà pourquoi je dis non par exemple aujourd'hui à un projet de directive préparée par M. McCreevy sur les fonds spéculatifs qui, à partir des paradis fiscaux, pourrait intervenir en Europe.
non à la Turquie : Avant son élection, Nicolas Sarkozy avait dit qu'il arrêterait les négociations avec la Turquie et qu'il donnerait des frontières à l'Europe ! Il n'a rien fait en ce sens mais a donné son accord pour ouvrir d'autres chapitres. Il a supprimé le référendum obligatoire. Quand va-t-on donner des frontières à l'Europe ?
Ce qui est dit sur l'attitude du président de la République est faux. Les chapitres qui ont été ouverts sont des chapitres pour mener au statut du partenariat privilégié.
Il y a eu un refus d'ouvrir tout chapitre qui nous amènerait à l'entrée de la Turquie dans l'Europe. Les choses sont totalement claires, et nous sommes le seul mouvement à être totalement clair sur cette question.
La position du président est constante depuis 2005 où, rappelez-vous, à l'époque, l'UMP avait une position différente de celle exprimée par Jacques Chirac, alors président de la République.
Eurojunkie : Quelles sont les compétences du Parlement européen sur la Turquie ?
Nos parlementaires auront aussi à faire part de leur position, même si la responsabilité revient à chacun des Etats directement.
isa : Mais sur la Turquie, la position française n'est-elle pas ambiguë ?
La position du président de la République a toujours été constante, cohérente et aussi transparente sur la Turquie.
Il a eu entièrement raison de décaler son voyage en Suède suite aux positions exprimées dans la presse française par le ministre suédois des affaires étrangères. Les Français aiment la clarté.
Titomi : Comment se fait-il que la République française ne mette pas systématiquement sa législation en conformité avec ses engagements au niveau européen ? Ainsi, l'administration continue d'appliquer des textes nationaux en violation avec certains articles de la convention européenne des droits de l'homme et des libertés fondamentales.
Est-ce que la France doit transposer plus vite les directives ? Oui. Je l'ai souvent dit quand je siégeais au Conseil européen : une directive adoptée, c'est bien ; une directive appliquée, c'est mieux.
Franchement, la France rattrape son retard, mais on peut encore mieux faire, c'est vrai.
Eurojunkie : Pourquoi le gouvernement blâme-t-il la Commission européenne sur les quotas de lait alors que c'est ce même gouvernement qui a autorisé la fin des quotas ?
Ce n'est pas la vérité. Le dossier du lait relève à la fois du niveau mondial, du niveau européen et du niveau franco-français.
Source http://www.u-m-p.org, le 3 juin 2009
Xavier Bertrand : Pour moi, l'enjeu, c'est d'arriver en tête et d'avoir le maximum de députés européens. Et l'heure aujourd'hui n'est pas encore aux commentaires, encore moins aux pronostics. L'heure est à la mobilisation.
cerrumios : Quelle sera votre décision si vous n'arrivez pas en tête au soir du 7 juin ? Considérerez-vous cela comme une défaite ? Démissionnerez-vous ?
L'heure n'est ni aux commentaires ni aux pronostics. Je vous promets que je vous répondrai le 7 au soir.
Mais je note une chose : ne comptez pas sur moi pour me laisser endormir par les sondages, même si je préfère connaître des enquêtes d'opinion très différentes de celles de 2004.
Isa_1 : Il se dit et s'écrit que le relatif désintérêt pour ces élections et le probable fort taux d'abstention vous sert. Vrai ?
Je pense que l'abstention ne sert personne. Elle dessert à la fois la France et l'Europe. Si on veut une France forte, si on veut une Europe politique forte, il faut voter dimanche prochain.
La question de l'abstention n'est pas franco-française. J'ai constaté en Allemagne, en Grèce, en Espagne hier que chacun était confronté au même défi.
Mais il est important aussi que tous les partis politiques se concentrent sur l'Europe si on veut faire reculer l'abstention.
Jean-Michel_Lucas : Que pensez-vous de l'idée d'un vote obligatoire pour améliorer sensiblement le taux de participation, notamment en France ?
C'est une idée qui rejaillit à chaque fois qu'il y a une abstention importante prévue. Je pense à d'autres élections intermédiaires. Moi, je pense qu'il faut savoir donner envie de voter plus qu'obliger à voter.
Je crois que concernant l'abstention, tous les partis politiques ont à assumer aujourd'hui leur position passée sur l'Europe. Tout ce qui apparaît comme négatif, toutes les mauvaises nouvelles ont souvent été attribuées à l'Europe, et les bonnes nouvelles, rarement ou jamais.
Il ne faut pas s'étonner qu'aujourd'hui nous ayons plus de difficultés à intéresser à la question européenne.
Eurojunkie : Pourquoi mettre en avant le bilan de la présidence française de l'UE, qui n'a rien à voir avec le Parlement européen, plutôt que le bilan des députés européens PPE sortants ?
S'il n'y avait pas eu un travail commun présidence, Commission et Parlement, nous n'aurions pas connu le même succès. La présidence française a montré que le retour du politique en Europe était possible et même indispensable. Et cette élection européenne symbolise le volontarisme politique. Voilà pourquoi il est si important d'aller voter si l'on ne veut plus d'une Europe technocratique.
Petitesphrases : En tant qu'électeur UMP, je trouve que M. Barroso n'est pas à la hauteur de la situation et qu'il devrait être remplacé par quelqu'un de plus volontariste. Les futurs parlementaires UMP voteront-ils pour lui s'il se représente ? Première des choses : qui sera candidat à la tête de la Commission ?
Deuxième question : la désignation éventuellement de M. Barroso recueillerait l'accord de plusieurs premiers ministres socialistes.
Troisièmement, l'élection au Parlement, ce n'est pas l'élection du président de la Commission. Et M. Barroso ne figure pas sur nos listes aux européennes.
Maintenant, je crois indispensable d'introduire plus de politique en Europe, quels que soient les commissaires. Voilà pourquoi je dis non par exemple aujourd'hui à un projet de directive préparée par M. McCreevy sur les fonds spéculatifs qui, à partir des paradis fiscaux, pourrait intervenir en Europe.
non à la Turquie : Avant son élection, Nicolas Sarkozy avait dit qu'il arrêterait les négociations avec la Turquie et qu'il donnerait des frontières à l'Europe ! Il n'a rien fait en ce sens mais a donné son accord pour ouvrir d'autres chapitres. Il a supprimé le référendum obligatoire. Quand va-t-on donner des frontières à l'Europe ?
Ce qui est dit sur l'attitude du président de la République est faux. Les chapitres qui ont été ouverts sont des chapitres pour mener au statut du partenariat privilégié.
Il y a eu un refus d'ouvrir tout chapitre qui nous amènerait à l'entrée de la Turquie dans l'Europe. Les choses sont totalement claires, et nous sommes le seul mouvement à être totalement clair sur cette question.
La position du président est constante depuis 2005 où, rappelez-vous, à l'époque, l'UMP avait une position différente de celle exprimée par Jacques Chirac, alors président de la République.
Eurojunkie : Quelles sont les compétences du Parlement européen sur la Turquie ?
Nos parlementaires auront aussi à faire part de leur position, même si la responsabilité revient à chacun des Etats directement.
isa : Mais sur la Turquie, la position française n'est-elle pas ambiguë ?
La position du président de la République a toujours été constante, cohérente et aussi transparente sur la Turquie.
Il a eu entièrement raison de décaler son voyage en Suède suite aux positions exprimées dans la presse française par le ministre suédois des affaires étrangères. Les Français aiment la clarté.
Titomi : Comment se fait-il que la République française ne mette pas systématiquement sa législation en conformité avec ses engagements au niveau européen ? Ainsi, l'administration continue d'appliquer des textes nationaux en violation avec certains articles de la convention européenne des droits de l'homme et des libertés fondamentales.
Est-ce que la France doit transposer plus vite les directives ? Oui. Je l'ai souvent dit quand je siégeais au Conseil européen : une directive adoptée, c'est bien ; une directive appliquée, c'est mieux.
Franchement, la France rattrape son retard, mais on peut encore mieux faire, c'est vrai.
Eurojunkie : Pourquoi le gouvernement blâme-t-il la Commission européenne sur les quotas de lait alors que c'est ce même gouvernement qui a autorisé la fin des quotas ?
Ce n'est pas la vérité. Le dossier du lait relève à la fois du niveau mondial, du niveau européen et du niveau franco-français.
Source http://www.u-m-p.org, le 3 juin 2009