Déclaration de M. Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la coopération et à la francophonie, sur les lycées français à l'étranger, à Paris le 28 mars 2009.

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Circonstance : Clôture du FOMA 2009, àParis le 28 mars 2009

Texte intégral


Madame la Directrice de l'AEFE, Chère Anne-Marie Descôtes,
Madame la Directrice générale de TV5Monde, Chère Marie-Christine Saragosse,
Monsieur le sénateur, Cher André Ferrand,
Monsieur le directeur général de la mondialisation Christian Masset,
Chers anciens élèves, au premier rang desquels Chère Sapho,
Mesdames et Messieurs,
J'ai répondu avec enthousiasme à l'invitation qui m'a été faite de clôturer vos travaux.
Depuis ma prise de fonctions en mars de l'année dernière, j'ai eu l'occasion de me rendre dans plusieurs de nos établissements à programme français : en Afrique sub-saharienne francophone, anglophone, lusophone, au Maghreb (en Tunisie, chère Anne-Marie Descôtes, nous y étions ensemble), à Doha... Et partout, j'ai pu constater combien ce réseau unique au monde compte parmi les tout premiers atouts de la présence de la France à l'étranger et du rayonnement extérieur de notre pays.
Nos lycées français à l'étranger, ce sont souvent nos meilleures ambassades. Comme elles d'ailleurs, leur présence est ancienne : 1689, pour le Lycée de Berlin. Comme elles également, leur implantation est universelle : à Addis-Abeba, à Beyrouth, au Caire, à Moscou, à Phnom-Penh, à Bogota, à Dakar, à New York et dans biens d'autres villes, ce réseau couvre tous les fuseaux horaires !
Ses deux missions, scolariser les Français et accueillir les élèves étrangers sont parfaitement complémentaires et indissociables. Elles participent de la double vocation de la diplomatie d'accueil et de rayonnement de notre pays. Ce réseau est d'abord et avant tout un réseau d'échanges, d'ouverture au monde. C'est bien souvent la première porte d'accès à notre pays. C'est là également que se tissent pour la vie des liens d'amitié et d'estime. De Ricardo Bofill à Atiq Rahimi, prix Goncourt, dont nous verrons quelques images tout à l'heure, de Jodie Foster à Boutros Boutros Ghali, ils ont en commun d'avoir pratiqué l'école française....
Et ce qui fait la force de ce réseau, c'est aussi, disons le sans fausse modestie, son excellence, comme en témoigne son taux moyen de réussite au baccalauréat de 93%. La rançon du succès : un nombre toujours croissant de demandes d'inscriptions. Il ne se passe pas un jour sans que nos ambassadeurs aient à gérer des demandes de parents étrangers qui souhaitent pouvoir scolariser leurs enfants chez nous.
Il faut s'en réjouir. C'est bien la preuve que les discours sur le déclin supposé de la France dans le monde sont parfois sans fondement !
Partout où je me rends, on nous demande plus de français, plus de présence française, plus d'enseignants français...
La semaine dernière encore, au Liban, j'ai pu constater l'extraordinaire vitalité de notre réseau de lycées français. La présence française au Liban, cela veut dire quelque chose, cela correspond à une aspiration, à un modèle, à une volonté aussi de voir se développer les valeurs de notre pays, de la francophonie qui est au coeur de notre diplomatie : les droits de l'Homme, la tolérance, l'ouverture, l'échange, le respect des libertés fondamentales, l'esprit critique également...
C'est pourquoi je me félicite de l'initiative que vous avez prise de fédérer dans un grand forum tous les anciens élèves. C'est une magnifique « internationale » qui est en train de naître, celle de l'amitié, de la complicité, de l'expérience vécue et partagée. Votre formation, les postes que vous occupez aujourd'hui, souvent à responsabilité, font de vous des vecteurs d'excellence de ces valeurs que nous avons en partage et qui nous sont chères.
Votre initiative conforte l'Etat français dans sa volonté de s'investir toujours plus en faveur de notre réseau. Avec près de 500 Meuros en 2009 et plus de 6000 personnels titulaires de l'Education nationale exerçant dans ses établissements, je crois que nous avons donné les moyens à notre ambition. Cet investissement, comme je l'ai rappelé, est un investissement majeur de notre coopération puisque parmi ses effectifs, sur les 451 établissements qui le composent 62% des élèves sont étrangers pour 38% d'élèves français.
Beaucoup, bien sûr, reste à faire : il nous faut consolider le continuum, insuffisant aujourd'hui, entre le lycée et l'université. L'accueil ne doit pas s'arrêter au Bac. Près de 50% des bacheliers du réseau expriment leur souhait de poursuivre leurs études supérieures en France.
Nous disposons d'instrument, mais ils ne nous permettent pas toujours de répondre à toutes les attentes. Le programme de bourses d'excellence-major en fait partie. Ce dispositif offre la possibilité aux meilleurs élèves étrangers de venir poursuivre des études supérieures de haut niveau en France. 720 étudiants étrangers sont actuellement en France grâce à ce programme de bourses. Ils sont ce que nous appelons les anciens « juniors ». Certains d'entre vous sont présents au FOMA et je les salue !
Il nous faut également maintenir la diversité culturelle au sein de nos établissements : c'est l'une des clefs de la réussite. Grâce à cette ouverture au pays d'accueil, nous offrons la possibilité aux élèves de toutes nationalités de se rencontrer, de se connaître. Ces établissements préparent les élèves à des sociétés ouvertes et polyglottes. C'est un atout majeur pour réussir dans le monde complexe et concurrentiel dans lequel nous vivons.
En effet, l'avenir du français se joue par la défense du plurilinguisme et de la diversité culturelle, valeurs fortes de la Francophonie moderne qui peuvent aussi être portées par les nouvelles technologies. Je pense en particulier à internet et au portail numérique francophone que nous mettons actuellement au point ou à notre formidable audiovisuel public extérieur.
Il nous faut enfin maintenir une présence forte de nos enseignants dans le réseau. Elle nous est demandée. Elle est le gage de la crédibilité de nos établissements. Elle peut être renforcée par des volontaires internationaux.
Aussi, parmi les grands chantiers que j'ai souhaité impulser depuis un an, celui du volontariat international me tient particulièrement à coeur. A la fin du quinquennat, nous devrions être en mesure de déployer, partout dans le monde, et notamment en Afrique, près de 15.000 volontaires, soit trois fois plus qu'actuellement.
Au sud Liban, ce sont nos soldats de la FINUL qui assurent bénévolement des cours de français et qui animent des ateliers avec de jeunes apprenants. Pourquoi ne pas y adjoindre des volontaires civils ?
En conclusion, chers amis, Madame la Directrice, je veux vous assurer de la continuité de l'engagement de l'Etat à vos côtés.
Je ne veux pas être plus long. Je forme des voeux sincères de réussite pour votre association et je vous redis combien la France est fière d'accueillir chez elle ce premier forum mondial !
Je vous remercie de votre aimable attention.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 juin 2009