Texte intégral
Mesdames et Messieurs les élus,
Monsieur le Directeur Général,
Mesdames et Messieurs, chers amis,
Il me revient de clore vos travaux. Je le fais avec d'autant plus de plaisir que ce rendez-vous de l'expertise internationale constitue désormais un temps fort de la réflexion de l'ensemble des opérateurs en charge de l'expertise technique internationale. Et à en juger par la liste des participants, ils sont nombreux !
Initiées en 2000 par le ministère, ces rencontres sont depuis 2003 organisées par France Coopération Internationale, dont je salue les équipes à travers son directeur général, Sylvain Itté. Preuve de l'importance de ce rendez-vous, la présence parmi nous de trois représentants d'EuropeAid, agence de la Commission européenne et partenaire important de FCI.
Je me félicite également de la participation cette année de plusieurs responsables de collectivités territoriales comme Jean-Philippe Bayon, vice-président du Conseil régional Rhône-Alpes, ou de responsables d'associations d'élus - je pense notamment à Cités-Unies France - ou encore de responsables de services internationaux régionaux, qui tous ont apporté un témoignage précieux.
Je salue enfin l'action menée par le Conseil de l'Europe avec la présence du responsable du service de la démocratie locale et régionale et de la bonne gouvernance, au moment où nos organisations se rapprochent.
Permettez-moi de développer devant vous deux ou trois points qui me paraissent essentiels pour bien saisir les enjeux de l'expertise internationale.
L'expertise internationale est tout d'abord un vecteur de l'influence extérieure de la France. Elle participe de la compétitivité internationale de notre pays. C'est par l'expertise internationale que les systèmes administratifs et juridiques de pays partenaires peuvent se rapprocher des nôtres. Quand deux administrations se comprennent, quand les systèmes juridiques sont comparables, il est alors plus facile à nos entreprises de s'implanter et de nouer des contacts fructueux.
Pour cette raison, nous devons mobiliser toutes nos forces et nous organiser en conséquence.
Le Parlement va ainsi être prochainement saisi par Bernard Kouchner et moi-même d'un projet de loi relatif à l'action extérieure de l'État. La modernisation de notre dispositif d'assistance technique y aura toute sa place. Cette loi va créer sous la forme d'un EPIC un nouvel opérateur chargé de la mobilisation de l'expertise française à l'international. Il aura pour mission de promouvoir l'assistance technique et l'expertise internationale françaises à l'étranger.
France Coopération internationale constituera un élément-clé du nouveau dispositif. Son expertise dans la gestion des programmes multilatéraux sera précieuse. Je pense notamment à ce qui a été fait dans le cadre du groupement européen des agences de coopération EUNIDA. L'expérience accumulée par FCI au fil des projets, dans les situations de crise ou de post-crise, en Géorgie ou à Gaza, sa capacité également à mobiliser des financements extérieurs, comme ce fut le cas pour Haïti, sont autant d'atouts pour la future agence.
Une instruction générale parviendra, dans le cadre de cette réforme, aux administrations de l'État, dont pourront s'inspirer les responsables des collectivités territoriales et des établissements publics. L'activité d'expertise internationale des fonctionnaires devra enfin être considérée comme une étape valorisée du cursus normal de carrière.
Pour agir efficacement, parallèlement aux réformes que je viens d'évoquer, il nous faut également suivre une double approche : de respect des réalités locales dans laquelle s'insère notre expertise ; d'une meilleure coordination de l'ensemble des opérateurs français concernés.
Il est vain et le plus souvent contre-productif de chercher à calquer le modèle français administratif dans les pays partenaires. Il importe au contraire de bien connaître les systèmes dans lesquels nous opérons, pour pouvoir apporter à nos partenaires en toute connaissance de cause le renforcement institutionnel dont ils ont besoin. Notre expertise doit en tenir compte, à la fois dans les profils des experts et dans les modalités de leurs interventions, qui devront s'organiser de plus en plus autour de missions de court et moyen terme. Respecter la place centrale du bénéficiaire dans l'organisation de notre assistance est donc un élément clé de l'efficacité de l'aide. Ces principes ont d'ailleurs été réaffirmés avec force dans la "Déclaration de Paris" sur l'efficacité de l'aide au développement.
En France, notre expertise internationale doit également s'adapter. Je ne reviens pas sur la réforme en cours au MAEE. Au-delà, il nous faut également veiller à ce que la concurrence entre opérateurs français ne se fasse pas au détriment de notre capacité à répondre efficacement et dans les délais aux demandes, nombreuses, qui nous sont adressées, par les pays eux-mêmes, ou par les organisations multilatérales.
La centralisation excessive n'est pas la bonne réponse. La complémentarité des différents opérateurs techniques est indispensable. Aux côtés du vivier d'experts publics, nous devons également être capables de laisser toute leur place aux opérateurs privés de coopération internationale. Les initiatives prises pour valoriser l'expertise à l'international, comme partie du déroulement de carrière des fonctionnaires, doivent être encouragées. Mais cela ne doit pas pour autant conduire à un éparpillement regrettable de nos forces.
L'opérateur de la mobilité et de l'expertise technique internationale que nous sommes en train de mettre en place répondra à ce double impératif de complémentarité et de coordination. Il constituera le noyau dur d'un réseau d'opérateurs publics et privés de la coopération internationale. Il veillera à ce que l'offre française d'expertise soit bien adaptée à la demande :
- de nouveaux parcours professionnels à l'international doivent être imaginés, reposant sur l'alternance ;
- nos viviers d'experts doivent être renouvelés ;
- le volontariat international doit également être davantage mobilisé dans cette offre globale ;
- il nous faut enfin développer et encourager les vocations des jeunes retraités dans leurs champs de compétence. C'est le sens de l'initiative que j'ai prise de multiplier par trois d'ici la fin du quinquennat le nombre de volontaires pour l'Afrique.
L'expertise humaine, physique, de terrain, je l'ai constaté à chacun de mes déplacements, est la partie la plus incarnée de notre politique d'aide au développement. Elle est également celle qui porte à terme le plus haut les valeurs et le savoir-faire de notre pays.
Soyez convaincus de la détermination du gouvernement français de tirer le meilleur parti de cette composante essentielle de notre coopération. Je compte sur vous pour nous aider à accompagner les changements en cours. Nous sommes condamnés à réussir ensemble !
Je vous remercie de votre aimable attention.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 juin 2009
Monsieur le Directeur Général,
Mesdames et Messieurs, chers amis,
Il me revient de clore vos travaux. Je le fais avec d'autant plus de plaisir que ce rendez-vous de l'expertise internationale constitue désormais un temps fort de la réflexion de l'ensemble des opérateurs en charge de l'expertise technique internationale. Et à en juger par la liste des participants, ils sont nombreux !
Initiées en 2000 par le ministère, ces rencontres sont depuis 2003 organisées par France Coopération Internationale, dont je salue les équipes à travers son directeur général, Sylvain Itté. Preuve de l'importance de ce rendez-vous, la présence parmi nous de trois représentants d'EuropeAid, agence de la Commission européenne et partenaire important de FCI.
Je me félicite également de la participation cette année de plusieurs responsables de collectivités territoriales comme Jean-Philippe Bayon, vice-président du Conseil régional Rhône-Alpes, ou de responsables d'associations d'élus - je pense notamment à Cités-Unies France - ou encore de responsables de services internationaux régionaux, qui tous ont apporté un témoignage précieux.
Je salue enfin l'action menée par le Conseil de l'Europe avec la présence du responsable du service de la démocratie locale et régionale et de la bonne gouvernance, au moment où nos organisations se rapprochent.
Permettez-moi de développer devant vous deux ou trois points qui me paraissent essentiels pour bien saisir les enjeux de l'expertise internationale.
L'expertise internationale est tout d'abord un vecteur de l'influence extérieure de la France. Elle participe de la compétitivité internationale de notre pays. C'est par l'expertise internationale que les systèmes administratifs et juridiques de pays partenaires peuvent se rapprocher des nôtres. Quand deux administrations se comprennent, quand les systèmes juridiques sont comparables, il est alors plus facile à nos entreprises de s'implanter et de nouer des contacts fructueux.
Pour cette raison, nous devons mobiliser toutes nos forces et nous organiser en conséquence.
Le Parlement va ainsi être prochainement saisi par Bernard Kouchner et moi-même d'un projet de loi relatif à l'action extérieure de l'État. La modernisation de notre dispositif d'assistance technique y aura toute sa place. Cette loi va créer sous la forme d'un EPIC un nouvel opérateur chargé de la mobilisation de l'expertise française à l'international. Il aura pour mission de promouvoir l'assistance technique et l'expertise internationale françaises à l'étranger.
France Coopération internationale constituera un élément-clé du nouveau dispositif. Son expertise dans la gestion des programmes multilatéraux sera précieuse. Je pense notamment à ce qui a été fait dans le cadre du groupement européen des agences de coopération EUNIDA. L'expérience accumulée par FCI au fil des projets, dans les situations de crise ou de post-crise, en Géorgie ou à Gaza, sa capacité également à mobiliser des financements extérieurs, comme ce fut le cas pour Haïti, sont autant d'atouts pour la future agence.
Une instruction générale parviendra, dans le cadre de cette réforme, aux administrations de l'État, dont pourront s'inspirer les responsables des collectivités territoriales et des établissements publics. L'activité d'expertise internationale des fonctionnaires devra enfin être considérée comme une étape valorisée du cursus normal de carrière.
Pour agir efficacement, parallèlement aux réformes que je viens d'évoquer, il nous faut également suivre une double approche : de respect des réalités locales dans laquelle s'insère notre expertise ; d'une meilleure coordination de l'ensemble des opérateurs français concernés.
Il est vain et le plus souvent contre-productif de chercher à calquer le modèle français administratif dans les pays partenaires. Il importe au contraire de bien connaître les systèmes dans lesquels nous opérons, pour pouvoir apporter à nos partenaires en toute connaissance de cause le renforcement institutionnel dont ils ont besoin. Notre expertise doit en tenir compte, à la fois dans les profils des experts et dans les modalités de leurs interventions, qui devront s'organiser de plus en plus autour de missions de court et moyen terme. Respecter la place centrale du bénéficiaire dans l'organisation de notre assistance est donc un élément clé de l'efficacité de l'aide. Ces principes ont d'ailleurs été réaffirmés avec force dans la "Déclaration de Paris" sur l'efficacité de l'aide au développement.
En France, notre expertise internationale doit également s'adapter. Je ne reviens pas sur la réforme en cours au MAEE. Au-delà, il nous faut également veiller à ce que la concurrence entre opérateurs français ne se fasse pas au détriment de notre capacité à répondre efficacement et dans les délais aux demandes, nombreuses, qui nous sont adressées, par les pays eux-mêmes, ou par les organisations multilatérales.
La centralisation excessive n'est pas la bonne réponse. La complémentarité des différents opérateurs techniques est indispensable. Aux côtés du vivier d'experts publics, nous devons également être capables de laisser toute leur place aux opérateurs privés de coopération internationale. Les initiatives prises pour valoriser l'expertise à l'international, comme partie du déroulement de carrière des fonctionnaires, doivent être encouragées. Mais cela ne doit pas pour autant conduire à un éparpillement regrettable de nos forces.
L'opérateur de la mobilité et de l'expertise technique internationale que nous sommes en train de mettre en place répondra à ce double impératif de complémentarité et de coordination. Il constituera le noyau dur d'un réseau d'opérateurs publics et privés de la coopération internationale. Il veillera à ce que l'offre française d'expertise soit bien adaptée à la demande :
- de nouveaux parcours professionnels à l'international doivent être imaginés, reposant sur l'alternance ;
- nos viviers d'experts doivent être renouvelés ;
- le volontariat international doit également être davantage mobilisé dans cette offre globale ;
- il nous faut enfin développer et encourager les vocations des jeunes retraités dans leurs champs de compétence. C'est le sens de l'initiative que j'ai prise de multiplier par trois d'ici la fin du quinquennat le nombre de volontaires pour l'Afrique.
L'expertise humaine, physique, de terrain, je l'ai constaté à chacun de mes déplacements, est la partie la plus incarnée de notre politique d'aide au développement. Elle est également celle qui porte à terme le plus haut les valeurs et le savoir-faire de notre pays.
Soyez convaincus de la détermination du gouvernement français de tirer le meilleur parti de cette composante essentielle de notre coopération. Je compte sur vous pour nous aider à accompagner les changements en cours. Nous sommes condamnés à réussir ensemble !
Je vous remercie de votre aimable attention.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 juin 2009