Déclaration de M. François Bayrou, président du MoDem, sur l'histoire de la construction européenne, Paris le 3 juin 2009.

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Circonstance : Meeting à Paris le 3 juin 2009, dans le cadre de la campagne pour l'élection européenne

Texte intégral

Vous, vous avez très chaud... Et moi je suis très fier ! Je suis très fier parce que ce que tout le monde voit apparaître, dans le paysage politique français, une famille politique nouvelle, unie, déterminée, volontaire, impossible à faire dévier de sa route.
Cela, c'est votre oeuvre, cela a porté des fruits magnifiques. Ce sont les listes que nous avons rencontrées ce soir, vues ce soir dans la personne de leurs leaders, mais je n'oublie pas les responsables qui sont au premier rang et qui sont aussi sur ces listes.
Je veux citer Bruno Joncour, le maire de Saint-Brieuc, Chérifa Adaissi... Je prends au hasard, et je ne vois plus les autres, parce que j'ai un mur de photographes devant moi... Gilles Artigues... Pardon à ceux que j'aurais oubliés, mais je veux vous demander d'applaudir les femmes et les hommes qui sont nos piliers. Je veux vous demander d'applaudir Jacqueline Gourault, sénateur du Loir-et-Cher, Denis Badré, sénateur des Hauts-de-Seine, Jean-Jacques Jégou, sénateur du Val-de-Marne... Voyez cette famille politique...
Pour moi, c'est l'oeuvre d'une vie. Engagé, très, très jeune dans le parti de Robert Schuman, et ce n'était pas par hasard -nous parlons du Parlement européen- j'ai été alors que le chiffre de mes années commençait encore par un 2, le très jeune et très reconnaissant et, si j'ose dire, très affectueux collaborateur de Pierre Pflimlin, Président du Parlement européen, maire de Strasbourg.
J'ai rencontré Pierre Pflimlin, lors de la première élection du Parlement européen, au suffrage universel, en 1979, il y a exactement 30 ans.
J'étais le jeune responsable, comme il y en a quelques uns parmi vous, de la campagne électorale -j'avais à l'époque pas encore 28 ans- dans les Pyrénées-Atlantiques qui sont un département assez lointain, mais assez intéressant, là-bas à 800 km de Paris, au pied des Pyrénées et au bord de l'océan.
On avait, à l'époque, des moyens considérables, et j'avais inondé la ville de Pau pour préparer une réunion publique dans laquelle on m'avait proposé la présence de quelqu'un qui faisait de la politique, à l'époque, qui s'appelait Jacques Blanc -je ne sais pas si cela rappelle des souvenirs à quelques-uns d'entre vous- et d'un monsieur dont je croyais honnêtement, non seulement qu'il avait quitté la politique, mais dont je croyais qu'il n'était plus au nombre des vivants. Il s'appelait Pierre Pflimlin. On est en 1979. Il avait été le dernier Président du Conseil de la 4 ème République. C'est lui qui a donné les clés de la République au général de Gaulle. C'est un homme immense d'intelligence, de volonté, de structure personnelle et c'était de surcroît un immense orateur, ce que je ne savais pas, dans la bêtise de mes 20 ans.
Les spécialistes du Parlement européen disaient que c'était le plus grand orateur du Parlement européen en allemand. En français, ils évoquaient une compétition entre Pierre Pfilmin et Jean Lecanuet qui était son successeur à la présidence de cette famille politique à l'époque, et j'y ai pensé quand nous étions à Rouen ensemble hier, Corinne... 179 000 invitations, et 219 personnes présentes dans la salle !
C'est pour cela que, quand on me dit que les élections au Parlement européen ne font pas recette, je me souviens... Pierre Pflimlin avait un truc. Il commençait toujours ses discours à voix basse pour que tout le monde se taise. Par exemple, les cliquetis des photographes étaient alors obligés de disparaître.
Il a fait, ce soir-là, lui dont je n'imaginais pas qu'il était encore dans l'actualité politique et même dans l'actualité tout court, un extraordinaire discours dont je me souviens jusqu'à l'ultime mot, et je vais vous dire l'ultime mot. Il a raconté ce que l'Europe avait été ce que l'Europe devait être, et il a fini par cette phrase qui ne s'est jamais effacée de mon esprit et de notre amitié : ... Et que l'Europe redevienne ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être, je veux dire la lumière du monde".
Cet homme que j'accueillais, qui était splendide, debout, malgré les vicissitudes de la vie politique, je ne savais pas encore que, quelques mois après, devenu Président du Parlement européen, il m'appellerait auprès de lui pour être son protégé, son conseiller... conseiller si peu ! son ami en tout cas. J'ai fait ma vie avec eux. J'ai fait ma vie dans leur famille et dans leur amitié.
D'ailleurs j'ai donné ma vie, pas depuis aujourd'hui, pas ces quinze derniers jours, pas ces cinq dernières années, ce n'est pas affaire de lustres... (un lustre c'est cinq ans... je dis cela pour les jeunes à qui cela évitera de chercher dans le dictionnaire...) j'ai donné ma vie à cette idée. Tous ceux qui ont entouré ma jeunesse m'ont conduit sur ce chemin. Je n'avais pas besoin que l'on m'y conduise. Vous savez ce que sont les vocations. Les vocations viennent de sources. Ce sont des sources profondes qui se forment en vous.
Mon coeur a battu lorsque j'ai lu, tout jeune, l'admirable discours de Victor Hugo dans lequel il dit : " Le jour viendra où les nations d'Europe se réuniront sans rien perdre de leur histoire et de leur identité et qu'elles formeront une puissance qui dialoguera avec l'autre puissance de l'autre côté de l'océan" et il appelait à la formation des États-Unis d'Europe. Je vous jure que j'ai pleuré autour de cette idée. Bien sûr, cela n'a pas pris la forme que nous croyions à l'époque, mais l'inspiration est la même.
Je vous jure que j'ai été ému, au-delà de l'habitude, lorsque j'ai lu le discours de Winston Churchill, après la guerre de 40, au Congrès européen, où il annonce la naissance de ce que nous avons formé ensemble.
Je vais tous les ans sur la tombe de Robert Schuman. Cette année le président UMP du Conseil général -je ne dis pas cela pour faire la moindre insinuation, je dis cela simplement par information- a voulu m'empêcher d'aller sur la tombe de Robert Schuman, le 9 mai de cette année. Alors j'ai dit que j'irai quand même et qu'il n'avait qu'à envoyer les CRS pour m'empêcher d'accéder à la tombe de Robert Schuman et que l'on verrait ce qu'il en était.
Ce sont les miens, c'est notre combat naturellement, mais pardon de le dire, pour une fois, et à la première personne du singulier, c'est ma vie.
Alors, quand, ce matin, en entrant sous ma douche... Parce qu'il faut que je vous confie un secret, c'est sous la douche que j'écoute la radio. Cela me permet de faire baisser la température qui monte éventuellement, à l'écoute des épithètes, des mots doux, des injures divers et variés dont nous sommes et dont je suis accablé depuis des semaines et des mois, et croyez-moi, ce n'est pas fini... Ce matin, en entrant sous ma douche, tout d'un coup, le présentateur ou la présentatrice du journal a indiqué qu'elle allait rendre compte du discours de François Fillon, hier soir.
C'est comme pour Pierre Pflimlin dans mon jeune temps, je croyais que François Fillon avait disparu ! Je ne lui en faisais pas grief, après tout, selon Nicolas Sarkozy l'État marche très bien ainsi, mais il y avait si longtemps je n'avais pas entendu François Fillon dire quelque chose, quoi que ce soit sur quelque sujet que ce soit, que j'ai tendu l'oreille avec intérêt et bienveillance.
Je connais François Fillon depuis longtemps. Je vais vous en administrer la preuve dans une seconde. Je l'avais recruté pour les rénovateurs en 1989. Cela fait vingt ans. Vous voyez donc que j'avais une petite idée de ce qu'était ce garçon, à cette époque.
D'ailleurs, j'ai dû le qualifier pour mon livre. Je lui ai consacré deux lignes. Je dois dire la vérité, j'ai cherché ce que je pouvais bien dire de lui. Finalement, j'ai trouvé, c'était assez sympathique, j'ai dit qu'il était bien peigné... Ce matin, avec le cheveu hirsute qui me caractérise, tout d'un coup j'ai entendu que l'essentiel du discours de François Fillon, hier soir à Clermont-Ferrand où il avait mobilisé le banc et l'arrière banc de leurs troupes, ayant lamentablement raté le meeting de Lille la semaine précédente, était consacré à ma modeste -comme chacun sait- personne !
Vous voyez que je lis ce qu'ils écrivent et, moi-même, je finis par me laisser imbiber par tout cela. J'ai entendu ce garçon que j'ai donc connu jeune, dont j'admire les traits et la coiffure ordonnée, me faire, à moi, grief de ne pas m'occuper d'Europe, de ne pas aimer l'Europe, de ne pas cultiver l'idée européenne, et donc il a appelé à voter pour l'UMP.
J'ai fouillé dans mes souvenirs et je me suis rappelé de ceci :
Chaque fois qu'il y a eu un combat pour la construction de l'Europe, sans aucune exception, cette famille politique a été pour. J'ai été, dès que j'ai eu l'âge de raison, dans ces combats :
- Nous avons été là, lorsqu'il s'est agit de l'appel du 9 mai 1950.
- Nous avons été là, lorsqu'il s'est agi du rêve de construire une armée européenne. Cela s'appelait la CED.
- Nous avons été là, lorsque rattrapant l'échec de la CED, il a fallu écrire et bâtir le traité de Rome.
- Nous avons été là, quand il a fallu faire le marché commun.
- Nous avons été là, quand, plus tard, on a connu le besoin de faire naître l'acte unique.
- Nous avons été là, au moment du référendum qui créait la monnaie européenne, le référendum de Maastricht.
- Nous avons été là, lors du dernier référendum constitutionnel.
Il n'est pas un combat européen que nous ayons manqué, depuis que l'idée européenne s'est avancée sur la scène du monde, pas un combat !
Je suis au regret de dire à François Fillon, toute plaisanterie mise à part, que lui et les siens ont toujours et sans exception, sauf dans les derniers temps, les derniers mètres, été contre cette affaire-là !
Je me souviens à quel point François Fillon a fait campagne contre le référendum de Maastricht pour le non à Maastricht dont il était un des porte-parole !
Et ce sont ceux-là qui veulent nous donner des leçons d'Europe, à nous qui avons, brique à brique, pas à pas, effort après effort, assumé la construction européenne, ses combats et ses conséquences.
Chaque fois qu'il a fallu être pour, nous étions en première ligne, et eux ils étaient contre, chaque fois et sans aucune exception.
Je ne leur en fais pas le reproche. En histoire, tout le monde peut se tromper, les uns un peu moins que les autres, et c'est notre fierté, mais tout le monde peut se tromper.
En tout cas, je n'accepterai pas que ceux qui se sont trompés avec une régularité d'horloge suisse viennent nous expliquer à nous qui avons été de tous les combats qu'ils sont en train de récupérer l'héritage et de nous en spolier.
Je vous le dis, nous avons construit l'Europe sans eux, souvent, contre eux.
Et nous assumerons l'Europe aujourd'hui, s'il le faut sans eux.
Et en particulier nous assumerons le changement nécessaire de l'Europe sans eux, et même s'ils le refusent, contre eux.
Parce que je considère qu'il faut, qu'il est nécessaire et qu'il est urgent que l'Europe change et que ce soit nous qui le disions, nous qui avons eu cette vocation de porter dans sa réalité, l'idée la plus idéaliste hors des circuits habituels, hors des canons habituels. Tous les réalistes de l'univers étaient contre, quelque fois même des grands.
Si l'on regardait la liste de ceux qui ont voté non au traité de Rome, on aurait probablement quelques surprises, parce qu'on y trouverait de très grands noms et que j'admire pour ma part.
Tous les réalistes étaient contre... Pierre Mendès France puisque c'est de lui dont il s'agit, à qui je viens de faire allusion, homme que j'admire profondément. En 1957 est monté à la tribune pour voter contre le traité de Rome avec un certain nombre de gaullistes de l'époque, pas le premier d'entre eux, et je dirai pourquoi, pour expliquer que la France n'aurait pas la capacité de supporter la concurrence de ses voisins notamment Allemands, que nous n'aurions pas cette force et qu'il fallait donc refuser la concurrence et laisser les frontières fermées.
Il y a une merveilleuse histoire parce que, quand quelques mois après, le général de Gaulle est revenu au pouvoir, ses conseillers qui étaient, bien sûr, comme ils avaient été anti-CED, "anti marché commun", lui ont apporté à signer la note qui lui demandait de récuser le traité de Rome et d'en sortir, avec cette argumentation selon laquelle nous n'aurions pas « la force »...
Le général de Gaulle, visionnaire, a pris son stylo et en marge de la note, a marqué : "Non, nous sommes forts, mais ils ne le savent pas".
Nous avons conduit ce chemin, nous avons réalisé ce rêve. Mais aujourd'hui je voudrais vous mettre en garde sur ce sujet : je suis persuadé que nous avons, devant nous, l'impératif de changer peut-être pas seulement le fonctionnement, mais la nature de l'Union européenne.
Je veux vous dire cela parce que, depuis des jours et des jours et des semaines, comme Sylvie (Goulard) le rappelait avec humour, quand les micros se tendent vers nous, c'est : "Mais pourquoi y a-t-il autant d'abstentions ?"
Mes amis, il y a autant d'abstentions ou risque d'autant d'abstentions, et nous nous battrons "mordicus" en cette campagne qui commence aujourd'hui... (J'ouvre une parenthèse : beaucoup d'entre vous croient et un certain nombre de têtes de liste ont exprimé, entre les lignes, que la campagne s'achève. Je vous donne ma conviction profonde : elle a commencé aujourd'hui, dans la rue, dans la sensibilité des citoyens. Pour la première fois, aujourd'hui, on m'a arrêté dans la rue, plusieurs concitoyens et même des dizaines de concitoyens, des jeunes femmes... Excusez-moi, c'est là moitié de l'humanité, même un peu plus ! Et, quant à moi, je considère que c'est la moitié la plus intéressante de l'humanité ! Vous m'avez cherché, vous m'avez trouvé ! C'est ce que dit Alain Minc... Et donc elles m'ont arrêté pour dire : "Monsieur Bayrou, on est avec vous, pour les élections de dimanche." C'est la première fois. D'habitude, on me dit : "Monsieur Bayrou, on est avec vous...." Tout court... ! Pour les élections de dimanche... J'y ai vu un signe très encourageant !)
Mais cette menace d'abstention, cette épée de Damoclès de l'abstention est importante. Elle est lourde et que veut-elle dire ? Elle veut dire que les citoyens ne ressentent pas que l'Europe est leur affaire. Ils n'ont pas, à tort bien sûr, le sentiment que ce soit une élection à eux.
Je ne dis même pas pour eux, à eux, parce qu'on s'est ingénié, depuis des années. Et je le dis avec amitié à ceux qui ont porté les responsabilités européennes, qui ont fait cela souvent de bonne foi, depuis 1950, parce qu'ils considéraient -et entre nous Jean Monnet le premier- que c'était tellement difficile qu'il fallait que ce fût assumé par une petite élite de personnes éclairées et connaissant les rouages subtils qui permettaient à la diplomatie de faire de l'histoire. C'est cela qu'ils avaient en tête.
Bien sûr que c'était immensément difficile de réunir en une aventure commune la France et l'Allemagne qui venaient de se faire trois guerres en un siècle, tuant des millions de leurs enfants. Je rappelais, hier soir à Lille, que sur le monument aux morts de mon village, le petit village de Bordères dans les Pyrénées-Atlantiques, de 350 habitants en août 1914, il y a 36 noms sur le monument aux morts, 36 garçons dans la force de l'âge, autrement dit presque tous les garçons.
J'ai connu et aimé une femme qui m'a servi de grand-mère, parce que je n'en ai pas eu. La vie a voulu que je n'en ai pas. Elle était couturière. La pauvre était boiteuse. Elle avait dû être une très jolie fille dans sa jeunesse. En tout cas, quand j'étais enfant, je trouvais qu'elle était une très jolie fille. Le 1er août 1914, elle est fiancée avec un garçon du village, il est tué à la guerre à Verdun, deux ans après. Alors, elle pleure beaucoup, puis elle se fiance avec son frère. Il est lui aussi tué à la guerre en 1918, à Verdun. Eh bien, il n'y a tellement plus de garçons dans le village, qu'elle finira quinze ans après, par épouser le père de ces deux garçons, devenu veuf.
C'est plein de tragédies comme cela la guerre, vous savez. Ce n'est pas des petites choses limitées aux livres d'histoire, hélas ! Cela fait beaucoup, beaucoup de malheurs.
Et ils savaient bien qu'après s'être tués, des millions de garçons, pour saigner l'autre peuple, les guerres étaient allées plus loin puisqu'elles avaient, par la Shoah, tué une certaine idée de l'homme, qu'elles étaient allées jusqu'à tuer une certaine conception de l'humanité, gazée et brûlée. Alors, ils savaient qu'il y avait beaucoup de haine et beaucoup de rancoeurs. Et ils ont, de bonne volonté, décidé que cela se ferait entre une petite communauté d'hommes, quelquefois de femmes -à cette époque c'était plutôt masculin- une petite communauté d'hommes qui passeraient par-dessus les obstacles historiques. Et c'est resté cette culture selon laquelle « il fallait faire l'Europe, mais il existe aussi un risque que les peuples ne le comprennent pas ». Et cela s'est renforcé depuis le rejet du référendum constitutionnel en 2005.
Je voudrais leur dire, avec amitié, parce qu'il n'y a pas de raisons, nous qui avons mené le même combat, que nous n'exprimions pas de l'amitié et de la reconnaissance à leur endroit, et vous dire ceci : je crois qu'il serait extraordinairement dangereux pour l'idée européenne de continuer en pensant que l'Europe doit être l'affaire des initiés. Il est temps pour nous qu'elle devienne l'affaire des citoyens...
(Applaudissements...)
... Parce que, si comme nous le croyons, et nous le croyons tous dans cette salle, sans exception... Si l'on veut chercher dans le paysage politique français un mouvement politique dont tous les membres sans exception croient à la validité, à la légitimité, au caractère enthousiasmant de cette entreprise européenne, on aura beaucoup de mal à le trouver. Il n'y a qu'ici qu'on le pourra... Si, comme nous le croyons, l'Europe est cruciale pour tous les sujets qui dépassent le cadre national, désormais, comme vous le savez, il y a deux ordres de décisions qui vont commander notre avenir, pas seulement de citoyens, notre avenir de jeune fille, de jeune garçon, de famille, d'emploi, d'étude, de personnes âgées.
Le destin de l'Europe est étroitement lié au destin de la France
Il y a des décisions nationales. On en connaît un certain nombre. Elles touchent l'éducation, l'hôpital, la justice et Dieu sait qu'en ce moment, ces décisions sont problématiques et Dieu sait qu'elles sont inquiétantes, Dieu sait que les raisons qui, parfois, les inspirent sont les plus mauvaises des raisons.
Tiens... Un message personnel, cette fois, à Monsieur Xavier Bertrand, sûrement qualité manoeuvrière, je ne dis pas le contraire... Monsieur Xavier Bertrand nous a accusés de conduire une campagne électorale entièrement fondée sur nos intérêts partisans !
Comme vous le savez, il y a eu récemment une campagne lancée par le gouvernement pour traiter -c'était urgent dans ces quinze derniers jours- des questions de sécurité, ceci sans aucun lien naturellement avec les élections qui venaient !
Vous avez bien compris qu'il faudrait être vraiment de mauvaise foi... J'en vois, ici ou là, quelques-uns qui pourraient être soupçonnés de cette perversion... Mais il faudrait être vraiment de mauvaise foi pour le penser. En tout cas, j'étais dans cet état d'esprit bienveillant, quand j'ai vu qu'on recommençait, dans la bouche du Président de la République qui, en tant que Nicolas Sarkozy est en charge de la sécurité des Français depuis 7 ans, à nous expliquer que « plus une cage d'escalier ne serait désormais dans les cités abandonnée aux voyous »... "Voyous" c'est l'expression qu'ils affectionnent... C'est la première phrase qu'il a prononcée en étant nommé au ministère de l'intérieur, il y a sept ans. J'ai le regret de leur dire qu'il n'y a jamais eu autant de voyous comme ils disent, dans les cages d'escalier des cités...
Mais ce n'est pas pour cela que j'évoquais Xavier Bertrand. Je l'évoquais parce que c'est un garçon qui est sûrement, enfin très... Comment je pourrais dire... Futé ! (François Fillon a eu, sur lui, une phrase définitive -voyez que je dis du bien de François Fillon, avec régularité aussi ! Quand Xavier Bertrand a révélé qu'il était franc-maçon, François Fillon a dit : "Maçon, cela ne m'a pas étonné, mais franc, alors... Cela m'en a bouché un coin !").
Xavier Bertrand est habituellement futé, mais j'ai trouvé que sa réponse était un peu courte. Interrogé sur l'opportunité, je cite, de « lancer une campagne sur la sécurité », il a répondu : "Eh bien, nous avons tout de même le droit de mobiliser notre électorat." Je ne déforme ni ne transforme, je cite le... Comment cela s'appelle... Le premier secrétaire, secrétaire général, je ne sais pas quoi, de l'UMP. Je ferme la parenthèse. On n'en était plus là.
Donc, il y a des décisions nationales et, ces décisions nationales, il est légitime que nous y réfléchissions.
Excusez-moi de vous le dire, mais tout le monde scrute ce qui se passe en Italie. Croyez-vous que les Italiens vont voter pour les élections européennes sans que pas un seul d'entre eux ne réfléchisse au destin de leur pays mené par Berlusconi ? Je garantis qu'il est juste et légitime qu'au moment de déposer leur bulletin dans l'urne les électeurs italiens se demandent ce que leur pays va devenir, conduit par une personnalité aussi controversée -je dis les choses avec prudence- excepté dans les milieux féminins jeunes, que celle de Monsieur Berlusconi. Je ferme la parenthèse.
Je me suis battu toute ma vie avec les mêmes que j'évoquais à l'instant, pour que personne ne sépare le destin européen de notre pays, de la réalité de la France. Je me suis battu toute ma vie pour que l'on considère, y compris dans nos rangs, que nous avions deux patries : la patrie française et la patrie européenne, et pour que l'on ne distingue pas le destin de ces deux patries, que c'était tout nous, tout notre avenir, toute notre identité.
Qui veut prétendre parler d'Europe à des jeunes Français s'ils ne parlent pas de formation universitaire ? Qui veut prétendre parler d'apprentissage sans qu'un jour l'on songe à faire renaître un tour d'Europe des apprentis pour qu'ils apprennent à connaître, comme le faisaient les étudiants du Moyen Âge, les tours et les pratiques, les cultures artisanales des autres pays européens ?
Qui veut prétendre parler d'étudiants et d'études si l'on ne parle pas d'Erasmus ? Et c'est Marielle qui était le rapporteur du texte Erasmus Mundo au Parlement européen !
Ce que l'Europe décide est préalablement validé par la France
Nous assumons nos deux patries. Nous les considérons comme indissociables, d'abord parce que nous savons bien, institutionnellement, que l'un des principaux décideurs, lorsqu'il s'agit d'élaborer et de prononcer des décisions européennes, autour de la table, c'est évidemment le président de la République française ou les représentants des gouvernements français.
Le président de la République française n'est pas seulement président interne de la politique intérieure française, le président de la République française est le représentant de notre pays autour de la table du Conseil européen. On ne peut pas distinguer l'un et l'autre et nous assumons la nécessité de réfléchir à ces deux visages que prendra la représentation de la France avec des parlementaires européens, en réfléchissant aussi à la manière dont se conduisent et dont travaillent les gouvernements et, le premier décideur d'entre eux, le président de la République française. Pour nous, c'est la même chose.
Vous croyez que l'on peut se tourner vers les laitiers aujourd'hui ? Les producteurs de lait qui sont dans un tel désarroi parce qu'un producteur de lait, même quand il vend à perte de 30 % chacun des litres de lait qu'il produit, ne peut pas s'arrêter de produire.
Dans une usine, vous pouvez suspendre la production, vous pouvez mettre les ouvriers en chômage technique, il y a même des aides pour cela. Mais les vaches !... il faut qu'elles mangent tous les matins et tous les soirs et beaucoup entre temps et il faut les traire le matin et le soir, il faut être là pour faire naître les petits veaux. Je sais de quoi je parle, je l'ai fait pendant des années. Eh bien, les vaches, vous ne pouvez pas les arrêter, pas les mettre au chômage technique, vous ne pouvez par les suspendre, vous ne pouvez pas demander une aide à l'ANPE pour inscrire les vaches sur le rôle du chômage technique, c'est impossible. Si les vaches ont besoin de manger, si on a besoin de les traire, de s'en occuper, il faut le personnel pour faire cela.
Chaque jour que vous vendez un litre de lait à 30 % à perte, vous vous enfoncez un peu plus dans la faillite et dans le risque de la disparition complète du peu que vous avez et de la totalité de votre exploitation. C'est cela la réalité.
Et vous croyez que l'on peut s'adresser aux laitiers en leur disant : "Mesdames et Messieurs, nous allons distinguer les questions européennes des questions nationales, nous ne parlerons pas des questions nationales" ? Mais les laitiers vous regardent comme des martiens parce qu'ils savent très bien que la situation dans laquelle ils ont été plongés vient de deux décisions consécutives.
La première est une décision prise à Bruxelles avec l'accord du gouvernement français qui est la décision de relâcher les quotas laitiers, ce qui a fait progresser la production et s'effondrer les prix. Le gouvernement français a donné son assentiment et a renoncé à s'opposer à cette mesure.
La deuxième est une décision qui paraît Bruxelloise, mais qui est totalement parisienne ou française : on a décidé d'interdire ce travail qui était habituellement fait par les producteurs laitiers et les industriels laitiers, qui consistait chaque année à fixer un prix de référence pour le lait, ce qui mettait les industriels en sécurité parce que cela évitait les hausses trop importantes et qui mettait les producteurs en sécurité parce que cela évitait les baisses trop importantes.
On était, à ce moment-là, en pleine obsession du pouvoir d'achat que Nicolas Sarkozy devait « aller chercher avec les dents »... Pour faire s'effondrer les prix, on a interdit la fixation des prix de référence entre producteurs et industriels.
Voilà la situation que nous avons aujourd'hui.
La vérité est que toute situation un peu complexe qui concerne les citoyens et leurs familles implique à la fois des décisions nationales et des décisions européennes.
Nous avons donc l'intention, sans nous laisser dévier de notre route une seule seconde, de traiter des deux à la fois parce que le destin des Français dépend bel et bien des deux à la fois.
Je vais même aller un peu plus loin. Je vais sortir de la technique européenne pour entrer dans quelque chose de plus intuitif qui est l'histoire européenne.
La France a toujours été l'inspiratrice de l'Europe. Si l'inspiration de la France est en panne, l'Europe aussi tombe en panne..
Je veux vous dire ceci : il y a un mystère dans la construction européenne et ce mystère est pour nous, Français, une charge et une chance.
C'est que tous les pas décisifs de la construction européenne ont été faits à l'initiative de la France. C'est comme cela. C'est notre vocation historique.
C'est nous avec les Allemands, avec les Italiens, c'est Schuman avec Adenauer et de Gaspery, avec le Bénélux, mais sur l'idée, sur l'initiative de la France, qui avons pensé ce que pourrait être le caractère unique, dans l'histoire des hommes, de cette construction sans précédent.
Je vais vous dire ceci et à quoi je vous demande de réfléchir : en raison de ce lien d'inspiration qui existe entre la France et l'Europe, chaque fois que la France va mal, l'Europe va mal. Chaque fois que la France boîte, l'Europe claudique. Chaque fois que la France est en panne, l'Europe n'avance plus et c'est après tout ce que nous avons sous les yeux depuis des mois.
Chaque fois que la France n'a pas une idée claire de son destin, du projet de société qu'elle se propose, qu'elle propose aux autres européens, avec les égards qui sont dûs aux différences de sociétés, de civilisations et qu'au travers de l'Europe, d'une certaine manière, elle propose au monde, alors la France nage en plein brouillard. Et ce n'est pas une surprise de voir la panne d'inspiration qui est, depuis des années, celle de l'Union européenne, cette panne d'inspiration, elle est hélas constatable d'abord sur notre sol français.
En voulant renouveler l'inspiration de la France, nous renouvelons l'inspiration de l'Europe.
Je le dis, il faut que l'Europe change et que nous assumions ce changement comme il faut que la France change et que nous assumions ce changement.
Je parlait des laitiers à l'instant, mais croyez-vous que l'on puisse se tourner vers aucune des autres catégories de la nation en difficulté, en inquiétude et leur expliquer que, ma foi, on parlera de leur problème dans trois ans ? Que d'ici 2012, pas question de traiter des inquiétudes, des angoisses, des difficultés du pays, des familles, des jeunes, des personnes plus âgées, de ceux qui voient le chômage des jeunes croître comme il n'a jamais crû ?
Vous les rencontrez au coin de la rue, ces filles et ces garçons qui sont bac+5, bac+6 et qui ne trouvent plus rien puisque le chômage des jeunes a doublé sur les derniers mois de cette année et vous voulez leur expliquer que ce problème-là qui est le problème de leur vie, eh bien... ce n'est pas le moment d'en parler puisqu'en ce moment on parlerait des élections européennes ? Et aux enseignants et aux étudiants qui ont le sentiment que leur année est perdue, soit qu'ils n'aient pas pu suivre les cours, soit que le mouvement dans lequel ils étaient engagés se soit retrouvé dans une impasse -le gouvernement ayant laissé pourrir la situation exprès- vous voulez leur dire que l'on en parlera dans trois ans ?
Tout cela pour dire que nous n'avons qu'un seul destin, notre vie est unique, notre vie personnelle et notre vie de citoyens sont des vies uniques.
Il faut que nous prenions en main, comme citoyen, la totalité de ce destin et donc il faut que chacun des citoyens ait le sentiment qu'il peut, d'une manière ou d'une autre, peser sur le destin européen.
N'êtes-vous pas extraordinairement choqués, Marielle l'a souvent dit dans ses émissions tous ces temps-ci, de ceci : on va voter le 7 juin. Il y aura, dans les semaines suivantes, une commission censée être l'inspiration de l'Europe. On va nommer ceux qui en auront la charge et le premier d'entre eux, le Président de la Commission. Y a-t-il eu, dans un seul pays, un seul débat sur ce que serait l'orientation de la politique suivie par la Commission européenne ?
Est-ce que quelqu'un quelque part, en dehors de nous, a proposé une candidature pour la présidence de la Commission européenne que les citoyens auraient pu choisir pour peser, avoir leur mot à dire sur le destin de ce grand ensemble ?
Rien.
Les gouvernements leur expliquent ceci très simplement. C'est : Votez et nous déciderons après. Circulez, votez, y'a rien à voir. C'est nous les patrons, vous êtes d'aimables électeurs, mais pas des décideurs.
Vous rendez-vous compte, mes chers amis, en y réfléchissant une seconde, à quel point cette exclusion des citoyens du destin européen est attentatoire aux valeurs les plus précieuses nous avons, nous, Français, apportées dans l'histoire ?
Est-ce que l'un d'entre vous, l'un d'entre ceux-là, a déjà réfléchi à ceci : la révolution française de 1789 se résume à un transfert de souveraineté : la souveraineté des monarques vers la souveraineté du peuple. C'est pour cela que, dans notre Constitution, il y est écrit : « La souveraineté appartient au peuple ». Phrase centrale de la Constitution.
J'affirme que, désormais, et c'est ce que nous voulons, la souveraineté en Europe appartiendra au peuple. C'est le combat qu'il faut mener et c'est de cela qu'il faut exiger la construction.
Il y a un deuxième point sur lequel il est nécessaire, si vous le voulez bien, que l'Europe change et sur le changement européen, je m'arrêterai sur ce point.
Il est nécessaire que l'Europe change dans l'esprit des citoyens parce que, jusqu'à maintenant, les citoyens ont l'impression que l'Europe, c'est l'affaire des puissants, c'est l'affaire des gros, et ce n'est pas l'affaire des petits.
Ils ont l'impression que leur vie à eux, quand ils ne sont pas investis dans ces réseaux de puissance, n'est pas prise en compte par l'Union européenne.
S'il y a un choix que nous devons faire et réfléchir à toutes ses implications, c'est que l'Europe soit désormais non plus seulement l'affaire des gros, mais l'affaire des petits, l'affaire des familles, l'affaire des travailleurs, l'affaire des salariés, l'affaire des artisans, l'affaire des artistes parce que je n'oublie pas l'importance de la création.
C'est un changement d'éclairage de l'Europe et cela veut dire évidemment que, de ce point de vue-là, la vie des gens est davantage prise en compte.
Sylvie Goulard m'a appris quelque chose que j'avais oublié dans les innombrables périples que nous avons faits ensemble. Elle m'a appris quelque chose dont nous ferions bien de nous souvenir : dans le traité de Rome, il y a un but qui est explicitement fixé et auquel personne ne songe jamais plus, c'est le plein emploi pour les Européens.
Je voudrais que les politiques européennes soient aussi décidées dans ce sens du plein emploi. Nous sommes décidés à assumer la nécessité de changement de l'Europe comme nous sommes décidés à assumer la nécessité du changement de la France.
La campagne commence aujourd'hui. Alors, je vous préviens, parce qu'elle va durer, parce que ne croyez pas que, trois jours, ce soit si bref. C'est comme les pièces en 1 acte par rapport aux pièces en 5 actes. On croit que c'est plus court, on se trompe ! La totalité de l'action dramatique se déroule de la même manière, que la pièce soit en un acte ou en cinq actes. C'est simplement plus ramassé. Ce n'est pas moins violent.
On va avoir, dans cette campagne, tous les épisodes, tous les coups de théâtre que l'on a connus dans les campagnes plus longues.
Cela va commencer dès demain matin parce que j'ai retrouvé avec plaisir quelque chose que j'avais oublié, les "coups sondagiers".
J'ai vécu cela, oh ! Je ne veux pas dire avec délectation la campagne présidentielle, car j'étais à l'époque encore un peu jeune, encore un peu émotif. Je me disais, vraiment, quand même, ce n'est pas possible, comment est-il possible que nous nous trompions à ce point dans notre contact avec les Français ?"
Je voudrais vous rappeler, au cas où vous l'auriez oublié, que, la veille du scrutin, je dis bien la veille du scrutin, des sondeurs ont annoncé aux Français que Le Pen serait en tête devant moi et cela a fait des dégâts considérables.
Le lendemain, il se trouve que j'ai fait 19 % que Le Pen en a fait 10.
J'ai fait à peu près le double de ses voix et personne ne s'est excusé, personne n'a posé la moindre question.
Alors il y a des coups comme cela qui sont en route, dont je vous annonce à l'avance qu'il ont étéje crois -si je me trompe on le verra bien- conçus non pas pour rendre compte du mouvement des électeurs, mais pour susciter un mouvement des électeurs.
Si je ne me trompe pas, nous aurons la réponse dimanche et, si je ne me trompe pas, cette réponse sera sans ambiguïté.
Les Français ont compris depuis longtemps qu'il n'y avait, dans la vie politique française, qu'une force qui avait la volonté, la détermination, l'organisation, le socle inébranlable nécessaire pour imposer le changement à un monde politique qui n'en voulait pas, que cette force c'était vous, le Mouvement Démocrate français.
Si les électeurs nous font confiance, et me font confiance, c'est parce qu'ils savent que nous ne nous laissons détourner en rien de la ligne que nous nous sommes fixée et que nous avons choisi, une fois pour toutes, de faire en sorte que ces pouvoir qui détourne ntla France de son chemin, nous leur dirions un jour : "Il est temps de changer de voix, de changer de ligne et de changer de gouvernement."
Ils savent très bien que, à l'opposition, au PS, nous adressons un message sans ambiguïté et que ce message est, lui aussi, un message de changement. C'est pour cela que les électeurs nous font confiance et, comme ils nous font confiance, je crois que le résultat des urnes -je peux me tromper- sera sans ambiguïté.
Si tel est le cas, je vous donne rendez vous la semaine prochaine, pour demander une explication que les électeurs français demandent ou exigent depuis longtemps. Ils voudraient bien comprendre ce qui se cache derrière le jeu des sondages et des sondeurs.
Les Français ont compris, depuis longtemps, qu'il y avait des méthodes et des instruments qui permettaient non pas de rendre compte des évolutions du pays, mais de manipuler, de provoquer, de chercher à contraindre les évolutions du pays.
Il y a des personnes, je parle en connaissance de cause, qui possèdent des instituts de sondages. Il y en a qui gouvernent les institutions de sondages par les marchés qu'ils leur donnent. Il y a des personnes qui se font les chefs d'orchestre des sondages. Les Français l'on discerné depuis longtemps.
Si le résultat des urnes est ce que je crois, si c'est nous qui avons la confiance des Français, et pas d'autres, ces sondages utilisés dans cette affaire pour essayer de dévier le résultat de cette élection, si je ne me trompe pas, je vous donne rendez vous la semaine prochaine avec des faits, des noms, des dates, pour que l'on sache comment cela marche, en France, la manipulation de l'opinion.
(Applaudissements...)
Ce sera, ma foi, un dévoilement démocratique dont les Français bénéficieront, ce sera une prime démocratique qu'ils pourront espérer, après avoir exprimé le choix de vote qui sera le leur ; une raison de plus, en plus du message européen, en plus du message national, de choisir sur la table de vote le bulletin qui permet de donner un petit électrochoc aux uns -oh, électrochoc, le terme est peut-être un peu sévère- un petit coup de clôture électrique... (c'est l'éleveur qui parle) ! à usage interne, un grand espoir à usage européen et une clarification nécessaire sur la manière dont certains veulent faire, depuis des années, fonctionner la démocratie française, bulletin orange sur la table.
Merci à tous."
source http://www.mouvementdemocrate.fr, le 5 juin 2009