Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, sur l'avenir de l'Union européenne suite aux élections européennes du 7 juin 2009, notamment la présidence de la Commission européenne, le plan de relance économique et le paquet énergie-climat, Paris le 9 juin 2009.

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Circonstance : Déclaration du gouvernement prélable au Conseil européen des 18 et 19 juin 2009 : intervention de Bernard Kouchner à l'Assemblée nationale, à Paris le 9

Texte intégral

Les orateurs qui ont parlé d'avenir de l'Europe n'étant pas tous là, je ne pourrai que les féliciter.
Monsieur Poniatowski, je vous remercie d'avoir parlé du Traité de Lisbonne et du travail de M. de Larosière, c'est en effet ce qui nous attend demain.
Je voudrais simplement dire quelques mots à propos de M. Barroso et de la désignation du président de la Commission. On peut toujours rêver, il reste que l'Europe a un fonctionnement. Les 18 et 19 juin, le Conseil européen devra proposer un nom au Parlement européen. Le Parlement pourra le refuser, mais le Conseil devra proposer un nom. J'imagine mal que le Conseil, dans sa composition actuelle, puisse se prononcer pour une personne autre que le seul candidat pour le moment, c'est-à-dire M. Barroso.
Je pense pour ma part que M. Barroso a été, pendant la Présidence française, un président de la Commission extrêmement efficace parce que la Présidence était efficace. Sous une Présidence moins efficace, et je regrette l'interruption parlementaire de la Présidence tchèque, M. Barroso a été moins efficace. Pourquoi accuser M. Barroso d'avoir été si bon sous la Présidence française ?
La règle veut que le candidat qui sera présenté par le Conseil sera approuvé ou rejeté par le Parlement européen. Si, par hasard, la candidature est rejetée, nous retournerons vers le Conseil européen. Mais il n'y a pas d'autre façon de faire. Et ce n'est pas avec le vote qui a eu lieu dimanche, qui a instauré une majorité allant plutôt dans le sens de M. Barroso que dans celui de la gauche, qu'on peut espérer autre chose. Je ne comprends donc pas votre demande. N'accablons pas M. Barroso : quand la Présidence française a été efficace, il a été décisif pour être efficace avec nous.
Ensuite, vous avez parlé de l'insuffisance du plan de relance, Madame Guigou. Sur les 5 milliards d'euros décidés, 2 milliards ont été débloqués, le reste devrait suivre. Nous avons tous à l'esprit ces gazoducs qui devraient relier des pays. Des efforts ont été faits à propos de l'énergie. Ce n'est peut-être pas grand-chose par rapport aux 300 milliards que les plans nationaux ont proposés, mais cette harmonisation représente déjà un début - peut-être faut-il faire plus en effet.
Enfin, vous avez parlé, et les autres orateurs également, du problème de la croissance verte. Mais qui a proposé le paquet "énergie-climat" ? Qui a permis alors à l'écologie politique de se déployer ? C'est la France !
Si vous oubliez que nous avons proposé le paquet "énergie-climat" et que M. Barroso a tout fait pour l'accepter, c'est que vous avez la mémoire courte. C'est sous la Présidence française que tous ces élans ont été proposés et suivis d'effets. Voilà ce que je voulais rappeler.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 juin 2009