Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux d'ouvrir ce matin ces rencontres françaises de la Coopération multilatérale dont j'ai personnellement souhaité l'organisation et je suis heureux de le faire avec Charles Josselin qui s'exprimera après.
Je n'ai malheureusement pas le temps de rester, je fais l'intervention liminaire et je dois ensuite partir pour d'autres obligations. Mais, nous sommes là ensemble, pour marquer notre grand intérêt sur ce qui peut sortir de ces journées.
Ce souhait et cette demande sont partis d'un constat très simple, les opérateurs français ne trouvaient pas, jusqu'ici, l'assistance leur permettant de présenter une offre dans les meilleures conditions possibles, chaque fois qu'un appel d'offre était ouvert. Votre présence ce matin, - et je formule le souhait que vous participiez nombreux et actifs aux travaux prévus jusqu'à mercredi - ainsi que ce qui ressort des échanges dans le cadre du forum tenu sur Internet depuis janvier confirme l'utilité, l'opportunité, la nécessité de cette démarche. L'administration française doit s'organiser autrement pour mieux répondre à l'attente exprimée par les professionnels afin que l'offre française soit plus présente dans les programmes conduits notamment par les agences multilatérales.
C'est un enjeu majeur, économique c'est évident. On estime, me dit-on, l'ampleur de ces appels d'offres à 30 milliards de francs pour la simple consultance, sans parler de tout le reste. C'est un enjeu technique, un enjeu juridique, un enjeu d'influence pour la France au sens le plus global du terme et c'est ce qui justifie notre présence ici à tous les deux et notre intérêt pour cette démarche.
Pour améliorer cette situation et trouver des réponses plus adéquates, nous avons pensé qu'il fallait interroger et faire travailler ensemble, en les réunissant, les praticiens, les consultants, les industriels, les cabinets d'ingénierie, les collectivités territoriales, des milieux associatifs universitaires, mais aussi d'anciens experts français, détachés auprès d'organisations internationales, des fonctionnaires actuellement en poste auprès de ces organisations, des hauts responsables d'institutions multilatérales telles que M. Bonacci, directeur général de l'agence spécialisée de la Commission européenne "Europe-aide" dont je me réjouis qu'il ait bien voulu accepter de venir pour la clôture des travaux.
Nous avons préparé ces rencontres en liaison avec les administrations concernées, au premier chef, le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, mais également de nombreux autres ministères comme celui de la Santé, l'Environnement, l'Agriculture, l'Intérieur et avec les soutiens de partenaires que je voudrais remercier, le Comité national des conseillers du commerce extérieur, le syndicat professionnel Syntech-ingénérie, la Conférence des grandes écoles, Coordination-sud et le Centre français du Commerce extérieur.
Nous comptons sur des échanges ouverts, directs pendant ces réunions, n'hésitez pas à interpeller l'administration, je suis sûr que ce sera fait dans un esprit constructif et que nous en tirerons collectivement le meilleur.
Sous l'impulsion de Bruno Delaye, ce débat a d'ailleurs commencé ces derniers mois sous la forme d'un forum virtuel et cela a fait apparaître à la fois des soucis et des suggestions intéressantes. La part grandissante des financements multilatéraux est une des dimensions de la mondialisation. A ce titre, elle offre des opportunités incontestables, vous devez en être tous persuadés. Mais nous devons réfléchir dans ce contexte pour savoir comment renforcer l'influence française à Bruxelles, à Washington, à Londres, à Manille, partout où siègent de grandes institutions qui gèrent des crédits d'interventions. Nous avons des sièges d'administrateurs, nous avons des postes de présidents, de vice-présidents, de directeurs. Ils sont très importants et utiles, mais l'augmentation de nos parts de marché, pour parler en terme cru, dépend de la qualité de nos offres et de la bonne préparation, de la bonne adéquation de la proposition face à la demande et à la démarche de l'institution.
Concernant le taux de retour, je constate, après les données parcellaires que l'on m'a communiquées que la France ne se place pas si mal. Ainsi, s'agissant de la Banque mondiale, le taux de retour se serait élevé, durant la décennie 1990 à près de 8 % des marchés attribués par la Banque. C'est environ le double de notre part au capital Europe et ce n'est qu'un chiffre concernant la Banque mondiale. On sait bien que le volume des marchés ne suffit pas à déterminer l'influence réelle exercée pour telle ou telle industrie nationale.
Ce n'est pas à vous que j'apprendrai la valeur qui s'attache à la définition des cadres juridiques, des modes de gestions, des normes techniques et autres, au contrôle des contenus, à la définition des résultats, toutes prestations intellectuelles qui vont déterminer les conditions générales des marchés et dresser la liste des prêts qualifiés aux marchés de travaux et de fournitures. De fait, dans le monde globalisé, un des grands enjeux de la lutte d'influence qui se mène à chaque instant, est : "qui fait les normes et à qui ces normes s'imposent-elles ?"
Il faudrait que dans tous les domaines où nos compétences sont reconnues, nos experts, nos spécialistes, nos idées, nos concepts, jouent un rôle plus grand en amont.
Ces remarques étant faites, comment tirer mieux parti du système multilatéral existant ? Je crois d'abord qu'il faudrait y voir plus clair dans cette prolifération de projets et d'appels d'offres, c'est pourquoi j'ai demandé à la nouvelle cellule de mobilisation multilatérale que j'ai fait créer au sein de la DGCID de rassembler toutes les données utiles sur l'ensemble des institutions multilatérales, pour qu'elles puissent être mises à la disposition des opérateurs. J'ai aussi demandé que les consultants, y compris ceux qui n'ont jusqu'à présent pas développé d'activités systématiques en ce sens et qui voudraient le faire, que les ONG, que les collectivités territoriales puissent avoir accès à des données dans des conditions dont vous débattrez certainement pendant ces journées en insistant sur 2 points simples :
- comment identifier plus en amont, les besoins et les projets,
- comment valoriser le savoir-faire et les compétences qui abondent en France.
Le rôle de l'administration, je parle au sens large et je souligne que le ministère des Affaires étrangères travaillera en étroite coopération avec l'ensemble des services concernés, dans un esprit d'équipe, sera de rechercher et rendre opérationnelles des informations qui existent de façon diffuses mais qui ne sont pas assez exploitées en les recherchant où qu'elles soient, chez des experts détachés, que nous ne suivons plus assez à la fin de leur détachement, chez de jeunes stagiaires que nous ne suivons guère plus, chez des cadres en fonction dans des institutions, chez des cadres ou experts partis à la retraite, dans certaines administrations ou entreprises publiques qui n'ont pas recensé systématiquement leurs ressources humaines, ou alors des informations perdues dans des milliers de pages sur Internet. Bref, il faut trouver les données où qu'elles soient.
Nous veillerons également avec Charles Josselin à ce que des actions soient mises en place sans tarder dans les domaines de la formation, de la transmission des connaissances, du tri et de la mise en réseau des informations, du placement d'experts français et que toutes les suggestions qui seront faites durant ces rencontres pour aller au-delà, pour peut-être bâtir des programmes plus ambitieux, des étapes, des calendriers, de nouveaux rendez-vous, toutes les suggestions qui seront faites durant ces rencontres seront étudiées sérieusement par nos équipes concernées, que nous avons constituées dans ce but, par Charles Josselin et par moi-même et nous cherchons à leur donner le plus possible de suites concrètes et d'effets.
Je ne suis pas venu vous faire un grand discours théorique, je voulais vous dire que nous avons largement pris conscience du fait qu'il y avait un besoin, une nécessité, que la réponse n'était pas suffisante et que nous allons nous en préoccuper sérieusement. C'est aussi simple que ça, je vais maintenant devoir vous quitter, je laisse la parole à Charles Josselin qui va développer et illustrer notre approche commune sur ces questions et je vous souhaite un très bon travail que je souhaite le plus fructueux, c'est-à-dire le plus concret possible
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 avril 2001)
Je suis heureux d'ouvrir ce matin ces rencontres françaises de la Coopération multilatérale dont j'ai personnellement souhaité l'organisation et je suis heureux de le faire avec Charles Josselin qui s'exprimera après.
Je n'ai malheureusement pas le temps de rester, je fais l'intervention liminaire et je dois ensuite partir pour d'autres obligations. Mais, nous sommes là ensemble, pour marquer notre grand intérêt sur ce qui peut sortir de ces journées.
Ce souhait et cette demande sont partis d'un constat très simple, les opérateurs français ne trouvaient pas, jusqu'ici, l'assistance leur permettant de présenter une offre dans les meilleures conditions possibles, chaque fois qu'un appel d'offre était ouvert. Votre présence ce matin, - et je formule le souhait que vous participiez nombreux et actifs aux travaux prévus jusqu'à mercredi - ainsi que ce qui ressort des échanges dans le cadre du forum tenu sur Internet depuis janvier confirme l'utilité, l'opportunité, la nécessité de cette démarche. L'administration française doit s'organiser autrement pour mieux répondre à l'attente exprimée par les professionnels afin que l'offre française soit plus présente dans les programmes conduits notamment par les agences multilatérales.
C'est un enjeu majeur, économique c'est évident. On estime, me dit-on, l'ampleur de ces appels d'offres à 30 milliards de francs pour la simple consultance, sans parler de tout le reste. C'est un enjeu technique, un enjeu juridique, un enjeu d'influence pour la France au sens le plus global du terme et c'est ce qui justifie notre présence ici à tous les deux et notre intérêt pour cette démarche.
Pour améliorer cette situation et trouver des réponses plus adéquates, nous avons pensé qu'il fallait interroger et faire travailler ensemble, en les réunissant, les praticiens, les consultants, les industriels, les cabinets d'ingénierie, les collectivités territoriales, des milieux associatifs universitaires, mais aussi d'anciens experts français, détachés auprès d'organisations internationales, des fonctionnaires actuellement en poste auprès de ces organisations, des hauts responsables d'institutions multilatérales telles que M. Bonacci, directeur général de l'agence spécialisée de la Commission européenne "Europe-aide" dont je me réjouis qu'il ait bien voulu accepter de venir pour la clôture des travaux.
Nous avons préparé ces rencontres en liaison avec les administrations concernées, au premier chef, le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, mais également de nombreux autres ministères comme celui de la Santé, l'Environnement, l'Agriculture, l'Intérieur et avec les soutiens de partenaires que je voudrais remercier, le Comité national des conseillers du commerce extérieur, le syndicat professionnel Syntech-ingénérie, la Conférence des grandes écoles, Coordination-sud et le Centre français du Commerce extérieur.
Nous comptons sur des échanges ouverts, directs pendant ces réunions, n'hésitez pas à interpeller l'administration, je suis sûr que ce sera fait dans un esprit constructif et que nous en tirerons collectivement le meilleur.
Sous l'impulsion de Bruno Delaye, ce débat a d'ailleurs commencé ces derniers mois sous la forme d'un forum virtuel et cela a fait apparaître à la fois des soucis et des suggestions intéressantes. La part grandissante des financements multilatéraux est une des dimensions de la mondialisation. A ce titre, elle offre des opportunités incontestables, vous devez en être tous persuadés. Mais nous devons réfléchir dans ce contexte pour savoir comment renforcer l'influence française à Bruxelles, à Washington, à Londres, à Manille, partout où siègent de grandes institutions qui gèrent des crédits d'interventions. Nous avons des sièges d'administrateurs, nous avons des postes de présidents, de vice-présidents, de directeurs. Ils sont très importants et utiles, mais l'augmentation de nos parts de marché, pour parler en terme cru, dépend de la qualité de nos offres et de la bonne préparation, de la bonne adéquation de la proposition face à la demande et à la démarche de l'institution.
Concernant le taux de retour, je constate, après les données parcellaires que l'on m'a communiquées que la France ne se place pas si mal. Ainsi, s'agissant de la Banque mondiale, le taux de retour se serait élevé, durant la décennie 1990 à près de 8 % des marchés attribués par la Banque. C'est environ le double de notre part au capital Europe et ce n'est qu'un chiffre concernant la Banque mondiale. On sait bien que le volume des marchés ne suffit pas à déterminer l'influence réelle exercée pour telle ou telle industrie nationale.
Ce n'est pas à vous que j'apprendrai la valeur qui s'attache à la définition des cadres juridiques, des modes de gestions, des normes techniques et autres, au contrôle des contenus, à la définition des résultats, toutes prestations intellectuelles qui vont déterminer les conditions générales des marchés et dresser la liste des prêts qualifiés aux marchés de travaux et de fournitures. De fait, dans le monde globalisé, un des grands enjeux de la lutte d'influence qui se mène à chaque instant, est : "qui fait les normes et à qui ces normes s'imposent-elles ?"
Il faudrait que dans tous les domaines où nos compétences sont reconnues, nos experts, nos spécialistes, nos idées, nos concepts, jouent un rôle plus grand en amont.
Ces remarques étant faites, comment tirer mieux parti du système multilatéral existant ? Je crois d'abord qu'il faudrait y voir plus clair dans cette prolifération de projets et d'appels d'offres, c'est pourquoi j'ai demandé à la nouvelle cellule de mobilisation multilatérale que j'ai fait créer au sein de la DGCID de rassembler toutes les données utiles sur l'ensemble des institutions multilatérales, pour qu'elles puissent être mises à la disposition des opérateurs. J'ai aussi demandé que les consultants, y compris ceux qui n'ont jusqu'à présent pas développé d'activités systématiques en ce sens et qui voudraient le faire, que les ONG, que les collectivités territoriales puissent avoir accès à des données dans des conditions dont vous débattrez certainement pendant ces journées en insistant sur 2 points simples :
- comment identifier plus en amont, les besoins et les projets,
- comment valoriser le savoir-faire et les compétences qui abondent en France.
Le rôle de l'administration, je parle au sens large et je souligne que le ministère des Affaires étrangères travaillera en étroite coopération avec l'ensemble des services concernés, dans un esprit d'équipe, sera de rechercher et rendre opérationnelles des informations qui existent de façon diffuses mais qui ne sont pas assez exploitées en les recherchant où qu'elles soient, chez des experts détachés, que nous ne suivons plus assez à la fin de leur détachement, chez de jeunes stagiaires que nous ne suivons guère plus, chez des cadres en fonction dans des institutions, chez des cadres ou experts partis à la retraite, dans certaines administrations ou entreprises publiques qui n'ont pas recensé systématiquement leurs ressources humaines, ou alors des informations perdues dans des milliers de pages sur Internet. Bref, il faut trouver les données où qu'elles soient.
Nous veillerons également avec Charles Josselin à ce que des actions soient mises en place sans tarder dans les domaines de la formation, de la transmission des connaissances, du tri et de la mise en réseau des informations, du placement d'experts français et que toutes les suggestions qui seront faites durant ces rencontres pour aller au-delà, pour peut-être bâtir des programmes plus ambitieux, des étapes, des calendriers, de nouveaux rendez-vous, toutes les suggestions qui seront faites durant ces rencontres seront étudiées sérieusement par nos équipes concernées, que nous avons constituées dans ce but, par Charles Josselin et par moi-même et nous cherchons à leur donner le plus possible de suites concrètes et d'effets.
Je ne suis pas venu vous faire un grand discours théorique, je voulais vous dire que nous avons largement pris conscience du fait qu'il y avait un besoin, une nécessité, que la réponse n'était pas suffisante et que nous allons nous en préoccuper sérieusement. C'est aussi simple que ça, je vais maintenant devoir vous quitter, je laisse la parole à Charles Josselin qui va développer et illustrer notre approche commune sur ces questions et je vous souhaite un très bon travail que je souhaite le plus fructueux, c'est-à-dire le plus concret possible
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 avril 2001)