Déclaration de M. Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la ccopération et à la francophonie, sur les relations entre la France et le Zimbabwe, à Paris le 25 juin 2009.

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Circonstance : Point de presse conjoint avec M. Morgan Tsvangirai, Premier ministre du Zimbabwe, à Paris le 25 juin 2009

Texte intégral

Permettez-moi d'abord d'excuser Bernard Kouchner qui a dû partir au Sénat pour la séance des questions à laquelle il doit absolument participer.
Nous sommes très heureux d'accueillir le Premier ministre du Zimbabwe. Nous l'avions accueilli avec Bernard Kouchner au mois de novembre, il n'était alors qu'un responsable politique. Aujourd'hui, il est le Premier ministre de son pays et nous en sommes particulièrement heureux. Les discussions que nous avons depuis hier sont très fructueuses. La France salue le courage de Morgan Tsvangirai, grâce à qui le Zimbabwe aujourd'hui est en redressement, dans de nombreux domaines.
Je veux lui dire qu'évidemment la France est aux côtés du gouvernement d'union nationale et le soutient. Nous allons évidemment faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que cette phase de transition puisse se dérouler le mieux possible. La France apportera son aide à chacune des étapes et nous souhaitons que, le plus rapidement possible, la démocratie puisse s'installer durablement après cette période de transition.
Q - La France est-elle prête à offrir l'aide directement au gouvernement du Zimbabwe ou continuer à la donner seulement aux agences et organismes humanitaires internationaux ?
(...)
R - Les choses ne peuvent être que progressives puisque nous sommes dans une période de transition. L'aide budgétaire directe, l'aide aux ONG, aux associations, à tous nos partenaires et à la société civile est pour l'instant prioritaire. Au fond, la caution pour la France, c'est la présence de Morgan Tsvangirai à la tête de ce gouvernement d'union nationale. Je pense que, plus nous irons vers le règlement d'un certain nombre de problèmes, plus nous pourrons envisager des aides directes. Je souhaite déjà saluer tout particulièrement l'action qui a été conduite pour mettre fin à l'inflation historique au Zimbabwe. Petit à petit, on voit que l'ensemble du dispositif qui est en train de se mettre en place va conduire à l'assainissement, ce qui nous permettra de normaliser complètement nos règles de coopération avec le Zimbabwe et d'envisager toutes les hypothèses, comme cela est le cas avec les autres pays partenaires.
Q - Le ministre des Affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner, a promis le soutien de la France au Zimbabwe à l'occasion des négociations avec l'Union européenne sur la levée des sanctions. S'agit-il d'un soutien au conditionnel ? Posez-vous des conditions à ce soutien et quelles sont-elles ?
R - Il est un peu tôt pour répondre dans le détail à cette question. Je rappelle que sous la Présidence française du Conseil de l'Union européenne, au moment où Bernard Kouchner était particulièrement en charge de ce dossier, que la solution qui est aujourd'hui en place au Zimbabwe a été suggérée. Je pense que vous vous rappelez de ces moments où sous présidence française de l'Union européenne, Bernard Kouchner, aux côtés du président Sarkozy, a souhaité cette solution qui aujourd'hui nous convient. Les discussions continuent et, en tout cas, nous sommes bien dans le cadre de la stratégie qui avait été retenue et recommandée par l'Union européenne. Cela laisse forcément entrevoir des lendemains particulièrement positifs pour l'ensemble du processus tel qu'il a été engagé, puisque de toute évidence le Zimbabwe apporte de plus en plus les contreparties exigées.
(...)
D'ailleurs, s'agissant de l'article 8 de l'accord de Cotonou et du déblocage du processus, la France a joué tout son rôle.
Q - Monsieur le Premier Ministre, quelle est votre évaluation de ce déplacement en Europe ? Deuxième question : la presse française rencontre des difficultés pour prononcer votre nom. Pouvez-vous, s'il vous plaît, nous en donner la prononciation exacte ?
(...)
R - Juste un mot pour vous dire qu'a ce bilan vont s'ajouter un certain nombre de choses. Bernard Kouchner a tout à l'heure donné instruction de travailler sur des sujets très concrets qui tiennent à coeur au peuple du Zimbabwe, notamment les questions qui touchent à la santé, à l'eau. Nous allons regarder, cet après-midi, avec l'Agence française de développement, comment accélérer le processus d'assainissement dont dépend en grande partie la santé publique. Beaucoup de choses vont progressivement s'engager.
Concernant votre dernière question, nous avons réglé le problème de prononciation du nom puisque nous avons définitivement décidé d'appeler le Premier ministre : Morgan. Et c'est très facile !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 juin 2009