Texte intégral
J.-P. Elkabbach.- Bienvenue, X. Bertrand. Bonjour.
Bonjour.
La tonalité générale ou quasi générale après le discours d'hier à Versailles : le Président devant les élus à Versailles, c'est une première plutôt réussie, le contenu n'est pas à la hauteur de la forme inédite.
C'est un discours qui a permis de tracer les perspectives d'avenir pour l'après crise, mais qui apporte aussi des propositions nouvelles pour faire face à la crise. Et l'on voit bien que N. Sarkozy a pris toute la mesure de l'ampleur de cette crise. Quand il propose par exemple que maintenant, tous les licenciés économiques puissent garder leur niveau de rémunérations et se former pendant un an, ça veut dire leur permettre de passer la crise, et c'est aussi l'essentiel, c'est une solidarité nouvelle, ça veut dire un modèle social français qui a de l'avenir, à condition d'accepter le changement.
Vous avez constaté sans doute que le Parti socialiste aime les symboles. Hier, il s'est réuni dans la salle du Jeu de Paume. D'habitude, N. Sarkozy c'était pour lui Louis XIV ou Bonaparte. Vous avez constaté qu'hier, c'était plutôt Louis XVI et 1789-2009.
Eh bien écoutez, si on parle de symboles, je crois que c'est vraiment parce qu'ils sont paumés, les socialistes, qu'ils ont décidé de se retrouver hier au Jeu de Paume. Non, très sérieusement, je pense que, hier, l'institution parlementaire en est sortie grandie, parce que c'était une marque de respect de la part du Président que de venir exposer cette vision de l'avenir devant les parlementaires, qui représentent la Nation tout entière.
Vous l'avez vu, vous, hier, après son discours. Il était comment ? Il était satisfait de l'accueil et de s'être trouvé devant cet hémicycle immense avec près de 900 élus ?
Je crois que la logique d'esprit qui est la sienne et qui est la nôtre aujourd'hui, c'est que le discours aurait pu très bien se finir par ces mots : au travail ! Parce qu'il y a, à la fois, des perspectives d'avenir, mais maintenant pour le Gouvernement, pour les parlementaires de la majorité, pour le mouvement populaire, il faut maintenant se mettre au travail davantage encore...
Parce qu'ils ne foutent rien, parce qu'ils ne font rien...
Parce que le changement doit s'amplifier...
Parce qu'ils ne font rien...
Avec cette feuille de route pour l'avenir et pour aujourd'hui, il faut maintenant qu'on se mette au travail. Mais le message aussi qui était adressé, c'est un message qui s'adressait aussi à l'ensemble des élus présents, et je crois aussi que l'esprit de responsabilité doit habiter l'opposition. Je pense que l'opposition républicaine a un rôle à jouer dans notre pays, mais il ne faut pas en permanence qu'elle soit dans la critique systématique, et j'ai vu hier des députés socialistes qui étaient mal à l'aise avec la position du Parti socialiste. Est-ce qu'on va y aller, est-ce qu'on ne va pas y aller, est-ce qu'on va parler, est-ce qu'on ne va pas parler, est-ce qu'on va rester, est-ce qu'on ne va pas rester ? C'est incompréhensible...
Mais en tout cas, ce matin, M. Aubry est sévère, elle dit : de l'incantation et pas de vision. Et peut-être, vous avez croisé B. Hamon, qui était avec M.-O. Fogiel, il trouve que le président de la République parle en social-démocrate et qu'il agit en chef de la droite.
Mais on s'aperçoit aussi que... Les socialistes ne semblent pas avoir pris conscience de la crise d'identité qui est la leur, ils n'ont pas pris conscience non plus de l'ampleur de la crise économique. Il faut aussi qu'ils se réveillent, parce que moi, je sais aujourd'hui que la critique systématique, ça n'est pas quelque chose qui porte, ça n'est pas quelque chose qui marche, et on a aussi, dans le discours du Président, un peu un message d'unité. Maintenant, à chacun d'entendre ce message, mais je crois qu'en permanence dire que tout ce qui est fait matin, midi et soir ne va pas dans le bon sens, c'est un peu court pour les socialistes.
Allez, X. Bertrand, des révélations peut-être, peut-être... Le remaniement, préparé avec F. Fillon, c'est donc pour demain. Ce sera du banal ou quelques surprises ?
Moi, je ne suis pas sélectionneur de l'équipe de France, et qui plus est, je ne vais pas vous livrer un scoop, je ne suis pas concerné par ce remaniement. Donc je...
Oui, j'ai entendu tout à l'heure sur Europe que vous dormez bien, vous, maintenant.
J'ai toujours bien dormi, mais là encore plus, c'est vrai que je suis à l'écart de ce remaniement, j'ai quitté le Gouvernement voilà quelques mois...
Il y aura des surprises ou pas de surprises ?
Oh, certainement.
Oui, certainement ?
Je vous l'ai déjà dit, certainement.
L'UMP, est-ce qu'elle a un souhait pour le profil politique du prochain Gouvernement ?
Non, je vous l'ai dit, moi je suis bien dans un système institutionnel qui est clair : c'est le président de la République, et personne d'autre, et personne d'autre, qui nomme les ministres. Donc on n'a pas à faire valoir tel ou tel choix. Les institutions, la Constitution, ça se respecte.
Ce ne sera pas tout à fait la même équipe.
Oui, c'est vrai, parce qu'il y a des changements, et vous les connaissez : M. Barnier, R. Dati ont accepté aussi de quitter le Gouvernement pour se consacrer à l'Europe. Ils sont déjà engagés dans ces travaux. J'étais hier avec eux, avec l'ensemble des députés européens, voilà aujourd'hui la première logique du changement.
Il y en aura d'autres, vous avez dit que c'est le Président seul qui détermine, choisit...
En lien avec le Premier ministre, parce que, vous le savez, le président de la République a annoncé hier que c'était avec F. Fillon qu'ils y travaillent.
Pour quelle raison le Premier ministre ne présentera pas son équipe devant le Parlement ? Est-ce qu'il engagera sa responsabilité ?
Engager sa responsabilité, ça n'a rien de systématique, ça n'a rien d'évident à chaque fois qu'il y a le même Premier ministre. Quand il y a un nouveau Premier ministre, de nouvelles orientations politiques, engager la responsabilité ça a un sens évident. A partir du moment où vous gardez le même Premier ministre, et puis à partir du moment où vous êtes toujours dans la même logique de changement depuis 2007, je pense que ça n'a rien d'évident et rien de systématique.
Autrement dit, la vraie étape nouvelle, c'est dans un an, après les régionales ?
Je pense que la véritable marque du changement, ça a été 2007, avec ce contrat passé entre N. Sarkozy et les Français. Et je pense qu'aujourd'hui, la marche du changement est engagée, elle doit encore s'accentuer avec des réformes supplémentaires. Vous savez, la France n'est pas un pays qui a peur du changement. La France est un pays qui n'est pas habitué au changement, et voilà pourquoi ce que le président de la République disait hier, c'est que la crise légitime d'autant plus le changement, elle le rend encore plus indispensable.
Je crois qu'il veut marquer le clivage entre les conservateurs et ceux qui acceptent le mouvement.
La différence aujourd'hui, c'est vrai, entre ceux qui pensent qu'on peut continuer comme avant, à notre petit rythme, et ceux qui pensent qu'il faut changer les choses, parce que le modèle français a de l'avenir, à une condition : qu'on n'ait pas peur, qu'on ait le courage de le réformer.
Voyons rapidement des réformes, la réforme des collectivités locales...
Indispensable...
Les élus des régions et des départements sont nombreux, il y en a 6.000. Dans l'idéal, de combien faudra-t-il les réduire, X. Bertrand ?
Pour l'UMP, c'est clair, nous sommes prêts à faire l'effort de réduire de 30% le nombre d'élus départementaux et régionaux. On parle bien souvent d'économies, nous, nous sommes prêts à les faire. Qu'il y ait, au lieu de 6.000 élus départementaux et régionaux, qu'il y en ait environ 4.000, ça n'a jamais été fait. Je sais même qu'au moment où je dis cela, de nombreux auditeurs se disent : ils en parlent depuis longtemps, ils ne vont pas savoir le faire, nous sommes prêts à le faire. Nous sommes prêts à nous engager.
Il y en aura 4.000. Et ça représentera une économie - parce que le président de la République a parlé d'économies - si on passe de 6.000 à 4.000...
Une triple économie : la première, c'est en ce qui concerne le nombre d'élus, tout ce qui va avec les élus, parce que moi, si un élu départemental et régional devient conseiller territorial, ce n'est pas deux fois la même indemnité, ça veut dire aussi des économies à ce niveau-là, parce que je crois à l'exemplarité...
Vous les avez calculées ?
Pas encore précisément. Et puis, surtout, ça va nous éviter les doublons, parce que, aujourd'hui, quand vous êtes dans un département, vous avez un service d'action économique, et la région a aussi un service d'action économique, les deux ne se parlent pas. Les deux ne travaillent pas ensemble. Si c'est le même élu, il n'y aura qu'un seul service et des économies à la clé, parce que nous avons fait des économies, notamment en terme de personnels pour l'Etat, il est temps de le faire pour les collectivités locales aussi.
Et cette réforme, est-ce qu'elle sera votée avant les élections régionales ?
Il le faut parce que ce que nous proposons en ce qui nous concerne, c'est que le mandat des prochains conseillers régionaux soit seulement de quatre ans, 2010-2014. Il faudra donc que la loi soit votée avant les élections régionales, même si pour les prochaines élections, je souhaite que l'on garde le même mode de scrutin, on ne change pas les règles du jeu...
Le grand emprunt national, X. Bertrand, quelle forme aura-t-il, quand sera-t-il lancé ?
Je vais vous faire une confidence : le montant, le taux et la taille des formulaires, je pense que tout ça n'est pas encore fait aujourd'hui...
C'est-à-dire qu'on a lancé l'idée...
Eh bien, bien sûr, parce que je vais vous dire une chose, il faut savoir faire le distinguo entre les dépenses qui sont des dépenses inutiles, on a aujourd'hui trop de gaspillages et de dépenses inutiles dans notre pays. On a par exemple appliqué le 1 sur 2 : que quand il y a deux personnes qui partent à la retraite dans la Fonction publique, il n'y en ait qu'une qui soit remplacée. On l'a fait pour l'Etat, il faut le faire aussi pour des établissements publics qui dépendent de l'Etat. Mais allons plus loin, pour les dépenses d'avenir, l'université par exemple, les campus, l'Education, il faut investir...
D'accord, il y a matière. Mais combien, donc ça sera un montant substantiel...
Mais tout dépend de ce que l'on va définir comme priorités... Un montant important, mais pour cela, je tiens à le dire, il ne faut pas avoir peur d'investir. Et comme les Français ont un taux d'épargne important, l'un des plus importants au monde, je pense qu'ils sauront voir justement quel est l'intérêt de notre pays et qu'ils souscriront à un tel emprunt.
Et après, on continue à dépenser...
Plus de la même façon, certainement plus. C'est d'ailleurs la différence, vous l'évoquiez, entre ceux qui pensent qu'on peut faire comme avant. Les dépenses inutiles, c'est fini, terminé. Je vous ai donné un exemple avec les élus locaux, mais je pense qu'il faut savoir le faire pour d'autres dépenses inutiles.
Il y aurait beaucoup d'autres sujets, mais simplement, les boîtes noires de l'Airbus A330 auraient été repérées, selon lemonde.fr, par les sous-marins et par le Nautile. Est-ce que vous pouvez nous le confirmer, est-ce que vous dites qu'on est sur la piste ?
Nous attendons la confirmation. Si c'était le cas, ce serait une nouvelle très importante, due aussi à tous les efforts qui ont été déployés par les uns et par les autres, mais je pense que ça permettra surtout de savoir...
Et vous ne l'excluez pas ?
Je ne l'exclue pas, et j'attends avec impatience cette confirmation.
Merci d'être venu X. Bertrand.
Merci beaucoup.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 24 juin 2009
Bonjour.
La tonalité générale ou quasi générale après le discours d'hier à Versailles : le Président devant les élus à Versailles, c'est une première plutôt réussie, le contenu n'est pas à la hauteur de la forme inédite.
C'est un discours qui a permis de tracer les perspectives d'avenir pour l'après crise, mais qui apporte aussi des propositions nouvelles pour faire face à la crise. Et l'on voit bien que N. Sarkozy a pris toute la mesure de l'ampleur de cette crise. Quand il propose par exemple que maintenant, tous les licenciés économiques puissent garder leur niveau de rémunérations et se former pendant un an, ça veut dire leur permettre de passer la crise, et c'est aussi l'essentiel, c'est une solidarité nouvelle, ça veut dire un modèle social français qui a de l'avenir, à condition d'accepter le changement.
Vous avez constaté sans doute que le Parti socialiste aime les symboles. Hier, il s'est réuni dans la salle du Jeu de Paume. D'habitude, N. Sarkozy c'était pour lui Louis XIV ou Bonaparte. Vous avez constaté qu'hier, c'était plutôt Louis XVI et 1789-2009.
Eh bien écoutez, si on parle de symboles, je crois que c'est vraiment parce qu'ils sont paumés, les socialistes, qu'ils ont décidé de se retrouver hier au Jeu de Paume. Non, très sérieusement, je pense que, hier, l'institution parlementaire en est sortie grandie, parce que c'était une marque de respect de la part du Président que de venir exposer cette vision de l'avenir devant les parlementaires, qui représentent la Nation tout entière.
Vous l'avez vu, vous, hier, après son discours. Il était comment ? Il était satisfait de l'accueil et de s'être trouvé devant cet hémicycle immense avec près de 900 élus ?
Je crois que la logique d'esprit qui est la sienne et qui est la nôtre aujourd'hui, c'est que le discours aurait pu très bien se finir par ces mots : au travail ! Parce qu'il y a, à la fois, des perspectives d'avenir, mais maintenant pour le Gouvernement, pour les parlementaires de la majorité, pour le mouvement populaire, il faut maintenant se mettre au travail davantage encore...
Parce qu'ils ne foutent rien, parce qu'ils ne font rien...
Parce que le changement doit s'amplifier...
Parce qu'ils ne font rien...
Avec cette feuille de route pour l'avenir et pour aujourd'hui, il faut maintenant qu'on se mette au travail. Mais le message aussi qui était adressé, c'est un message qui s'adressait aussi à l'ensemble des élus présents, et je crois aussi que l'esprit de responsabilité doit habiter l'opposition. Je pense que l'opposition républicaine a un rôle à jouer dans notre pays, mais il ne faut pas en permanence qu'elle soit dans la critique systématique, et j'ai vu hier des députés socialistes qui étaient mal à l'aise avec la position du Parti socialiste. Est-ce qu'on va y aller, est-ce qu'on ne va pas y aller, est-ce qu'on va parler, est-ce qu'on ne va pas parler, est-ce qu'on va rester, est-ce qu'on ne va pas rester ? C'est incompréhensible...
Mais en tout cas, ce matin, M. Aubry est sévère, elle dit : de l'incantation et pas de vision. Et peut-être, vous avez croisé B. Hamon, qui était avec M.-O. Fogiel, il trouve que le président de la République parle en social-démocrate et qu'il agit en chef de la droite.
Mais on s'aperçoit aussi que... Les socialistes ne semblent pas avoir pris conscience de la crise d'identité qui est la leur, ils n'ont pas pris conscience non plus de l'ampleur de la crise économique. Il faut aussi qu'ils se réveillent, parce que moi, je sais aujourd'hui que la critique systématique, ça n'est pas quelque chose qui porte, ça n'est pas quelque chose qui marche, et on a aussi, dans le discours du Président, un peu un message d'unité. Maintenant, à chacun d'entendre ce message, mais je crois qu'en permanence dire que tout ce qui est fait matin, midi et soir ne va pas dans le bon sens, c'est un peu court pour les socialistes.
Allez, X. Bertrand, des révélations peut-être, peut-être... Le remaniement, préparé avec F. Fillon, c'est donc pour demain. Ce sera du banal ou quelques surprises ?
Moi, je ne suis pas sélectionneur de l'équipe de France, et qui plus est, je ne vais pas vous livrer un scoop, je ne suis pas concerné par ce remaniement. Donc je...
Oui, j'ai entendu tout à l'heure sur Europe que vous dormez bien, vous, maintenant.
J'ai toujours bien dormi, mais là encore plus, c'est vrai que je suis à l'écart de ce remaniement, j'ai quitté le Gouvernement voilà quelques mois...
Il y aura des surprises ou pas de surprises ?
Oh, certainement.
Oui, certainement ?
Je vous l'ai déjà dit, certainement.
L'UMP, est-ce qu'elle a un souhait pour le profil politique du prochain Gouvernement ?
Non, je vous l'ai dit, moi je suis bien dans un système institutionnel qui est clair : c'est le président de la République, et personne d'autre, et personne d'autre, qui nomme les ministres. Donc on n'a pas à faire valoir tel ou tel choix. Les institutions, la Constitution, ça se respecte.
Ce ne sera pas tout à fait la même équipe.
Oui, c'est vrai, parce qu'il y a des changements, et vous les connaissez : M. Barnier, R. Dati ont accepté aussi de quitter le Gouvernement pour se consacrer à l'Europe. Ils sont déjà engagés dans ces travaux. J'étais hier avec eux, avec l'ensemble des députés européens, voilà aujourd'hui la première logique du changement.
Il y en aura d'autres, vous avez dit que c'est le Président seul qui détermine, choisit...
En lien avec le Premier ministre, parce que, vous le savez, le président de la République a annoncé hier que c'était avec F. Fillon qu'ils y travaillent.
Pour quelle raison le Premier ministre ne présentera pas son équipe devant le Parlement ? Est-ce qu'il engagera sa responsabilité ?
Engager sa responsabilité, ça n'a rien de systématique, ça n'a rien d'évident à chaque fois qu'il y a le même Premier ministre. Quand il y a un nouveau Premier ministre, de nouvelles orientations politiques, engager la responsabilité ça a un sens évident. A partir du moment où vous gardez le même Premier ministre, et puis à partir du moment où vous êtes toujours dans la même logique de changement depuis 2007, je pense que ça n'a rien d'évident et rien de systématique.
Autrement dit, la vraie étape nouvelle, c'est dans un an, après les régionales ?
Je pense que la véritable marque du changement, ça a été 2007, avec ce contrat passé entre N. Sarkozy et les Français. Et je pense qu'aujourd'hui, la marche du changement est engagée, elle doit encore s'accentuer avec des réformes supplémentaires. Vous savez, la France n'est pas un pays qui a peur du changement. La France est un pays qui n'est pas habitué au changement, et voilà pourquoi ce que le président de la République disait hier, c'est que la crise légitime d'autant plus le changement, elle le rend encore plus indispensable.
Je crois qu'il veut marquer le clivage entre les conservateurs et ceux qui acceptent le mouvement.
La différence aujourd'hui, c'est vrai, entre ceux qui pensent qu'on peut continuer comme avant, à notre petit rythme, et ceux qui pensent qu'il faut changer les choses, parce que le modèle français a de l'avenir, à une condition : qu'on n'ait pas peur, qu'on ait le courage de le réformer.
Voyons rapidement des réformes, la réforme des collectivités locales...
Indispensable...
Les élus des régions et des départements sont nombreux, il y en a 6.000. Dans l'idéal, de combien faudra-t-il les réduire, X. Bertrand ?
Pour l'UMP, c'est clair, nous sommes prêts à faire l'effort de réduire de 30% le nombre d'élus départementaux et régionaux. On parle bien souvent d'économies, nous, nous sommes prêts à les faire. Qu'il y ait, au lieu de 6.000 élus départementaux et régionaux, qu'il y en ait environ 4.000, ça n'a jamais été fait. Je sais même qu'au moment où je dis cela, de nombreux auditeurs se disent : ils en parlent depuis longtemps, ils ne vont pas savoir le faire, nous sommes prêts à le faire. Nous sommes prêts à nous engager.
Il y en aura 4.000. Et ça représentera une économie - parce que le président de la République a parlé d'économies - si on passe de 6.000 à 4.000...
Une triple économie : la première, c'est en ce qui concerne le nombre d'élus, tout ce qui va avec les élus, parce que moi, si un élu départemental et régional devient conseiller territorial, ce n'est pas deux fois la même indemnité, ça veut dire aussi des économies à ce niveau-là, parce que je crois à l'exemplarité...
Vous les avez calculées ?
Pas encore précisément. Et puis, surtout, ça va nous éviter les doublons, parce que, aujourd'hui, quand vous êtes dans un département, vous avez un service d'action économique, et la région a aussi un service d'action économique, les deux ne se parlent pas. Les deux ne travaillent pas ensemble. Si c'est le même élu, il n'y aura qu'un seul service et des économies à la clé, parce que nous avons fait des économies, notamment en terme de personnels pour l'Etat, il est temps de le faire pour les collectivités locales aussi.
Et cette réforme, est-ce qu'elle sera votée avant les élections régionales ?
Il le faut parce que ce que nous proposons en ce qui nous concerne, c'est que le mandat des prochains conseillers régionaux soit seulement de quatre ans, 2010-2014. Il faudra donc que la loi soit votée avant les élections régionales, même si pour les prochaines élections, je souhaite que l'on garde le même mode de scrutin, on ne change pas les règles du jeu...
Le grand emprunt national, X. Bertrand, quelle forme aura-t-il, quand sera-t-il lancé ?
Je vais vous faire une confidence : le montant, le taux et la taille des formulaires, je pense que tout ça n'est pas encore fait aujourd'hui...
C'est-à-dire qu'on a lancé l'idée...
Eh bien, bien sûr, parce que je vais vous dire une chose, il faut savoir faire le distinguo entre les dépenses qui sont des dépenses inutiles, on a aujourd'hui trop de gaspillages et de dépenses inutiles dans notre pays. On a par exemple appliqué le 1 sur 2 : que quand il y a deux personnes qui partent à la retraite dans la Fonction publique, il n'y en ait qu'une qui soit remplacée. On l'a fait pour l'Etat, il faut le faire aussi pour des établissements publics qui dépendent de l'Etat. Mais allons plus loin, pour les dépenses d'avenir, l'université par exemple, les campus, l'Education, il faut investir...
D'accord, il y a matière. Mais combien, donc ça sera un montant substantiel...
Mais tout dépend de ce que l'on va définir comme priorités... Un montant important, mais pour cela, je tiens à le dire, il ne faut pas avoir peur d'investir. Et comme les Français ont un taux d'épargne important, l'un des plus importants au monde, je pense qu'ils sauront voir justement quel est l'intérêt de notre pays et qu'ils souscriront à un tel emprunt.
Et après, on continue à dépenser...
Plus de la même façon, certainement plus. C'est d'ailleurs la différence, vous l'évoquiez, entre ceux qui pensent qu'on peut faire comme avant. Les dépenses inutiles, c'est fini, terminé. Je vous ai donné un exemple avec les élus locaux, mais je pense qu'il faut savoir le faire pour d'autres dépenses inutiles.
Il y aurait beaucoup d'autres sujets, mais simplement, les boîtes noires de l'Airbus A330 auraient été repérées, selon lemonde.fr, par les sous-marins et par le Nautile. Est-ce que vous pouvez nous le confirmer, est-ce que vous dites qu'on est sur la piste ?
Nous attendons la confirmation. Si c'était le cas, ce serait une nouvelle très importante, due aussi à tous les efforts qui ont été déployés par les uns et par les autres, mais je pense que ça permettra surtout de savoir...
Et vous ne l'excluez pas ?
Je ne l'exclue pas, et j'attends avec impatience cette confirmation.
Merci d'être venu X. Bertrand.
Merci beaucoup.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 24 juin 2009