Texte intégral
J'ai été très heureux de rencontrer à plusieurs reprises le ministre des Affaires étrangères syrien qui nous a merveilleusement reçus, hier et à deux reprises aujourd'hui. Je suis vraiment satisfait d'avoir pu rencontrer ce matin le président syrien, M. Bachar Al Assad, et d'avoir pu échanger de façon constructive, comme l'a indiqué le ministre des Affaires étrangères.
Nous avons parlé des relations bilatérales alors que cette visite coïncide, je vous le rappelle, avec le 1er anniversaire du rétablissement de relations plus ouvertes entre la Syrie et la France. En effet, c'était le 12 juillet dernier qu'a eu lieu la visite du président Assad à Paris. Ce n'était donc pas tout à fait un hasard que l'on ait choisi cette date.
Nous avons donc parlé de nos relations bilatérales qui sont excellentes, qu'il s'agisse du dialogue politique, des relations économiques. D'autres visites sont prévues, en particulier la visite d'hommes d'affaires importants, avec des grands projets en ce qui concerne par exemple le port de Lattaquié. Il y a des projets culturels notamment avec le Louvre, mais aussi l'augmentation du nombre de bourses, du nombre d'étudiants syriens en France - et je sais qu'il y a des problèmes pour obtenir des visas à temps et nous essayons avec notre ambassadeur, Michel Duclos, de réduire les délais.
S'agissant du Liban, après les élections libanaises qui se sont bien déroulées, notre sentiment est partagé, très fermement partagé : c'est aux Libanais d'organiser leur gouvernement. Et c'est aux partis libanais - que j'ai tous rencontrés, y compris le Hezbollah, comme si c'était d'ailleurs un exploit - de s'entendre sous la direction du Premier ministre désigné, M. Saad Hariri.
Sur l'Iran, nous ne sommes pas toujours d'accord sur l'analyse de ce qui se passe s'agissant de ce pays. Ecouter le président Bachar sur ce dossier était particulièrement intéressant. Le président a également insisté sur l'utilité d'avoir de bonnes relations avec l'Irak, ce qui témoigne d'une ouverture générale au Moyen-Orient, ouverture sur des dialogues qui étaient impossibles il y a quelques mois. Je pense à l'Irak parce que je viens d'en parler, je pense à l'Iran, je pense à l'Arabie Saoudite, et bien sûr tout cela est positif.
Enfin, j'ai rappelé que la visite du Premier ministre français accompagné d'hommes d'affaires en Irak datait de seulement quelques jours. Et que la visite de M. Maliki, le Premier ministre irakien, datait de quelques semaines en France. Sur le processus de paix, nous avons noté, ensemble, l'importance d'un règlement global et des difficultés actuelles. La position de la France est connue : pour que la sécurité de l'Etat d'Israël soit garantie, il faut que la sécurité, l'existence et donc la formation d'un Etat palestinien le soit aussi. Et bien sûr - et Walid Al Mouallem l'a rappelé - qu'il s'agisse aussi bien de l'arrêt de la colonisation, que de la poursuite du processus de paix. Nous notons avec beaucoup de satisfaction l'évolution de la position américaine. Nous constatons, aussi, mais il ne s'agit que d'une dépêche, que le président Obama a décidé aujourd'hui, peut-être, de se rendre à Damas.
Q - Vous avez eu des entretiens au Liban et en Syrie. Y a-t-il selon vous des délais précis pour la formation du gouvernement libanais ?
R - Je ne suis pas libanais. La France est ami du Liban, de tous les Libanais. Nous souhaitons que le délai soit le plus court possible. Ce n'est pas à moi de le dire : quelques jours, quelques semaines, quelques mois, je ne sais pas. Je peux témoigner cependant, - et je l'ai fait auprès de mon ami Walid - qu'il y a un nouvel état d'esprit au Liban : il y a une volonté de créer ce gouvernement d'unité nationale, sans condition. Cela, c'est nouveau.
Q - Sur l'intention de l'administration américaine, évoquée par le Haaretz, d'imposer un moratoire sur la colonisation. Quelle est la position française à cet égard ?
R - Il y a une idée qui est venue, dans les conversations générales et dans les négociations, d'un moratoire de trois mois ou six mois. Tout le monde en parle mais rien n'est précis. Ceci est donné comme un progrès, comme est donné pour un progrès le fait que le Premier ministre Benjamin Nétanyahou ait parlé d'un Etat palestinien soit donné. Ce sont de petites étapes.
Q - Vous avez dit dans des déclarations faites à Beyrouth que les menaces du Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou vis-à-vis du Liban restaient sans effet, alors même qu'elles s'accompagnent d'une impasse constatée du processus de paix. La Syrie a dit aussi qu'il n'y avait pas en Israël de partenaire de paix et il y a des déclarations d'Israël sur le non retrait du Golan. Pensez-vous que ces déclarations s'accompagneront d'actions militaires à l'échelle de cette région ?
R - J'espère que cela ne sera pas le cas et je pense que, dans cet interminable conflit au Proche-Orient, nous ne devons pas nous attacher à chaque déclaration, aussi bien au sujet du Sud-Liban qu'à propos du Golan. Revenons au processus de paix, voilà ce que j'ai dit. Très rapidement : nous avons cru, la France a cru que le processus de paix, à partir d'Annapolis, peut avancer de manière positive. Il y a eu une conférence à Paris où nous avons clairement défini nos projets : trouver de l'argent, et construire, aussi bien à Gaza qu'en Cisjordanie, des réalités palestiniennes. Malheureusement, le processus politique n'a pas repris suffisamment, même si nous espérons beaucoup des nouvelles positions de l'administration américaine. La France n'a pas changé de position sur la nécessité d'un Etat palestinien.
Q - Il y a des informations sur un rôle que pourrait jouer la France auprès des Américains pour faire lever les sanctions imposées à la Syrie, notamment dans le domaine aéronautique en ce qui concerne les pièces de rechange des avions syriens et l'achat d'Airbus. Où en sommes nous à votre avis ?
R - Nous travaillons. Je crois que la meilleure façon de lever les sanctions, c'est d'employer, de part et d'autre, le même moyen du dialogue. Et c'est ce qui en train de se passer. Nous allons continuer à travailler !
Q - Vous avez dit dans des déclarations hier à la presse que vous avez rencontré MM. Nétanyahou, Lieberman et Barak et que vous avez constaté qu'ils avaient des divergences sur l'établissement d'un Etat palestinien. Sur quels points se fondent ces désaccords et ces divergences ?
R - C'est une très bonne question.
D'abord, laissez-moi vous rappeler la position française qui est claire : cela a été dit à la Knesset, à Ramallah par le président Sarkozy, partout et encore au G8, à l'Aquila en Italie. Pour nous, l'existence de l'Etat d'Israël ne se discute pas, pas plus que l'existence nécessaire, indispensable d'un Etat palestinien. Cela veut dire l'arrêt de la colonisation, cela veut dire la reprise de discussions, cela veut dire de nombreuses choses. C'est la position française.
Vous savez que le gouvernement israélien comporte une coalition de différents partis qui n'ont pas la même position à ce propos. Ehud Barak n'a donc pas la même position que Ehud Olmert. Et, quand il a été premier ministre, M. Ehud Barak a été très loin sur l'existence d'un Etat palestinien, presque au succès. Il y a un Premier ministre qui s'appelle M. Nétanyahou qui a résumé la position dans un discours à l'Université récemment et qui a prononcé pour la première fois le nom d'un Etat palestinien. J'ai souligné que cela semblait aux yeux du monde entier - je ne l'ai pas souligné moi seul, tous les observateurs l'ont souligné - que c'était un petit progrès.
Mais, entre toutes ces opinions, c'est le Premier ministre, évidemment, qui dirige le gouvernement israélien. Nous sommes encore très loin de la position française qui n'est pas loin de la position américaine. Il y a tout ce chemin de la paix à faire et nous sommes décidés à le faire.
Merci beaucoup.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 juillet 2009
Nous avons parlé des relations bilatérales alors que cette visite coïncide, je vous le rappelle, avec le 1er anniversaire du rétablissement de relations plus ouvertes entre la Syrie et la France. En effet, c'était le 12 juillet dernier qu'a eu lieu la visite du président Assad à Paris. Ce n'était donc pas tout à fait un hasard que l'on ait choisi cette date.
Nous avons donc parlé de nos relations bilatérales qui sont excellentes, qu'il s'agisse du dialogue politique, des relations économiques. D'autres visites sont prévues, en particulier la visite d'hommes d'affaires importants, avec des grands projets en ce qui concerne par exemple le port de Lattaquié. Il y a des projets culturels notamment avec le Louvre, mais aussi l'augmentation du nombre de bourses, du nombre d'étudiants syriens en France - et je sais qu'il y a des problèmes pour obtenir des visas à temps et nous essayons avec notre ambassadeur, Michel Duclos, de réduire les délais.
S'agissant du Liban, après les élections libanaises qui se sont bien déroulées, notre sentiment est partagé, très fermement partagé : c'est aux Libanais d'organiser leur gouvernement. Et c'est aux partis libanais - que j'ai tous rencontrés, y compris le Hezbollah, comme si c'était d'ailleurs un exploit - de s'entendre sous la direction du Premier ministre désigné, M. Saad Hariri.
Sur l'Iran, nous ne sommes pas toujours d'accord sur l'analyse de ce qui se passe s'agissant de ce pays. Ecouter le président Bachar sur ce dossier était particulièrement intéressant. Le président a également insisté sur l'utilité d'avoir de bonnes relations avec l'Irak, ce qui témoigne d'une ouverture générale au Moyen-Orient, ouverture sur des dialogues qui étaient impossibles il y a quelques mois. Je pense à l'Irak parce que je viens d'en parler, je pense à l'Iran, je pense à l'Arabie Saoudite, et bien sûr tout cela est positif.
Enfin, j'ai rappelé que la visite du Premier ministre français accompagné d'hommes d'affaires en Irak datait de seulement quelques jours. Et que la visite de M. Maliki, le Premier ministre irakien, datait de quelques semaines en France. Sur le processus de paix, nous avons noté, ensemble, l'importance d'un règlement global et des difficultés actuelles. La position de la France est connue : pour que la sécurité de l'Etat d'Israël soit garantie, il faut que la sécurité, l'existence et donc la formation d'un Etat palestinien le soit aussi. Et bien sûr - et Walid Al Mouallem l'a rappelé - qu'il s'agisse aussi bien de l'arrêt de la colonisation, que de la poursuite du processus de paix. Nous notons avec beaucoup de satisfaction l'évolution de la position américaine. Nous constatons, aussi, mais il ne s'agit que d'une dépêche, que le président Obama a décidé aujourd'hui, peut-être, de se rendre à Damas.
Q - Vous avez eu des entretiens au Liban et en Syrie. Y a-t-il selon vous des délais précis pour la formation du gouvernement libanais ?
R - Je ne suis pas libanais. La France est ami du Liban, de tous les Libanais. Nous souhaitons que le délai soit le plus court possible. Ce n'est pas à moi de le dire : quelques jours, quelques semaines, quelques mois, je ne sais pas. Je peux témoigner cependant, - et je l'ai fait auprès de mon ami Walid - qu'il y a un nouvel état d'esprit au Liban : il y a une volonté de créer ce gouvernement d'unité nationale, sans condition. Cela, c'est nouveau.
Q - Sur l'intention de l'administration américaine, évoquée par le Haaretz, d'imposer un moratoire sur la colonisation. Quelle est la position française à cet égard ?
R - Il y a une idée qui est venue, dans les conversations générales et dans les négociations, d'un moratoire de trois mois ou six mois. Tout le monde en parle mais rien n'est précis. Ceci est donné comme un progrès, comme est donné pour un progrès le fait que le Premier ministre Benjamin Nétanyahou ait parlé d'un Etat palestinien soit donné. Ce sont de petites étapes.
Q - Vous avez dit dans des déclarations faites à Beyrouth que les menaces du Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou vis-à-vis du Liban restaient sans effet, alors même qu'elles s'accompagnent d'une impasse constatée du processus de paix. La Syrie a dit aussi qu'il n'y avait pas en Israël de partenaire de paix et il y a des déclarations d'Israël sur le non retrait du Golan. Pensez-vous que ces déclarations s'accompagneront d'actions militaires à l'échelle de cette région ?
R - J'espère que cela ne sera pas le cas et je pense que, dans cet interminable conflit au Proche-Orient, nous ne devons pas nous attacher à chaque déclaration, aussi bien au sujet du Sud-Liban qu'à propos du Golan. Revenons au processus de paix, voilà ce que j'ai dit. Très rapidement : nous avons cru, la France a cru que le processus de paix, à partir d'Annapolis, peut avancer de manière positive. Il y a eu une conférence à Paris où nous avons clairement défini nos projets : trouver de l'argent, et construire, aussi bien à Gaza qu'en Cisjordanie, des réalités palestiniennes. Malheureusement, le processus politique n'a pas repris suffisamment, même si nous espérons beaucoup des nouvelles positions de l'administration américaine. La France n'a pas changé de position sur la nécessité d'un Etat palestinien.
Q - Il y a des informations sur un rôle que pourrait jouer la France auprès des Américains pour faire lever les sanctions imposées à la Syrie, notamment dans le domaine aéronautique en ce qui concerne les pièces de rechange des avions syriens et l'achat d'Airbus. Où en sommes nous à votre avis ?
R - Nous travaillons. Je crois que la meilleure façon de lever les sanctions, c'est d'employer, de part et d'autre, le même moyen du dialogue. Et c'est ce qui en train de se passer. Nous allons continuer à travailler !
Q - Vous avez dit dans des déclarations hier à la presse que vous avez rencontré MM. Nétanyahou, Lieberman et Barak et que vous avez constaté qu'ils avaient des divergences sur l'établissement d'un Etat palestinien. Sur quels points se fondent ces désaccords et ces divergences ?
R - C'est une très bonne question.
D'abord, laissez-moi vous rappeler la position française qui est claire : cela a été dit à la Knesset, à Ramallah par le président Sarkozy, partout et encore au G8, à l'Aquila en Italie. Pour nous, l'existence de l'Etat d'Israël ne se discute pas, pas plus que l'existence nécessaire, indispensable d'un Etat palestinien. Cela veut dire l'arrêt de la colonisation, cela veut dire la reprise de discussions, cela veut dire de nombreuses choses. C'est la position française.
Vous savez que le gouvernement israélien comporte une coalition de différents partis qui n'ont pas la même position à ce propos. Ehud Barak n'a donc pas la même position que Ehud Olmert. Et, quand il a été premier ministre, M. Ehud Barak a été très loin sur l'existence d'un Etat palestinien, presque au succès. Il y a un Premier ministre qui s'appelle M. Nétanyahou qui a résumé la position dans un discours à l'Université récemment et qui a prononcé pour la première fois le nom d'un Etat palestinien. J'ai souligné que cela semblait aux yeux du monde entier - je ne l'ai pas souligné moi seul, tous les observateurs l'ont souligné - que c'était un petit progrès.
Mais, entre toutes ces opinions, c'est le Premier ministre, évidemment, qui dirige le gouvernement israélien. Nous sommes encore très loin de la position française qui n'est pas loin de la position américaine. Il y a tout ce chemin de la paix à faire et nous sommes décidés à le faire.
Merci beaucoup.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 juillet 2009