Texte intégral
A. Caron.- N. Berra, bonjour Vous êtes la toute nouvelle secrétaire d'Etat chargé des Aînés. Merci d'être avec nous. Dans un instant, vous allez nous expliquer le dispositif qui a été mis en place pour permettre aux personnes âgées de faire face une éventuelle vague de chaleur cet été. Mais, d'abord un petit mot sur l'intitulé de votre fonction. Pourquoi dans vos attributions le terme de personnes âgées a-t-il été remplacé par celui d'Aînés ? Est ce que c'est plus politiquement correct ?
Je ne crois pas, non. "Aîné" nous renvoie à l'idée d'une personne qui est plus mature, qui a une plus grande expérience de la vie, et en ce sens, cela nous permet d'avoir une approche beaucoup globale de personne âgée, et non pas dans l'idée que nous nous sommes toujours faite de la personne âgée qui était plus vécue comme une charge pour la société. Ici, en revanche, le mot "aîné" renvoie à la notion de richesse pour la société.
C'est peut-être un petit flou quand même "aîné" ; pour vous, ça commence à partir de quel âge ? 50, 60, 70 ?
Pour le moment je ne peux pas vous donner d'âge, en particulier. Je crois que là, il faudrait réfléchir collectivement à cette notion d'intervalle. Les aînés par définition, ce sont ceux qui sont plus âgés que nous, c'est-à-dire ceux qui ont démarré une vie après leur vie professionnelle ; c'est comme cela que je l'entends.
Il a fait très chaud c'est derniers jours, on n'est pas à l'abri d'une forte vague de chaleur cet été, quels sont les dispositifs de vigilance qui ont été mis en place pour les personnes âgées, pour les aînés si vous préférez, cet été ?
Depuis 2003, nous avons donc un dispositif qui est fonctionnel, qui vise à prévenir justement l'impact de cette chaleur sur les organismes les plus fragiles, et notamment les personnes âgées. Alors, bien évidemment, la prévention, ce qui signifie des mesures pratiques de protection. D'abord, les personnes fragiles doivent se protéger en portant par exemple des vêtements légers, aérer les lieux d'habitation la nuit. C'est aussi des mesures d'hydratation.
Ça, ce sont surtout des conseils que vous donnez. Mais concrètement est-ce qu'il y a des actions qui sont engagées par le Gouvernement ? Au niveau municipal par exemple, la ville de Paris a lancé une opération qui s'appelle "commerces solidaires", envers les seniors. Donc ce sont les commerçants qui se portent volontaires pour transmettre des adresses et des numéros de téléphone auprès des personnes vulnérables. Est ce qu'il y a d'autres initiatives du même genre, mais cette fois ci, initiées par le Gouvernement ?
Alors vous savez que, depuis 2003, une des mesures est de recenser les personnes âgées et notamment les personnes âgées isolées. C'est celles qui posent le plus de problèmes, c'est celles qui ont été le plus impactées par la canicule en 2003 et chez lesquelles on a observé le plus grand nombre de décès.
Selon vous, une situation comme celle de 2003 - 15.000 morts - n'est plus possible aujourd'hui ? C'est sûr et certain ?
Oui, je peux être affirmative. En effet, le dispositif qui est mis en place, en matière de veille, de mise en garde, d'action en cas d'extrême urgence, sont là, et bien sur le point d'être effectifs si besoin.
Je voudrais qu'on évoque quelques instants votre mission dans ce Gouvernement. Quel est le chantier prioritaire qu'ont défini pour vous le Président et le Premier ministre ?
Le Président a défini déjà depuis plusieurs années une volonté ferme pour prendre en charge les personnes âgées, et essayer de réfléchir et apporter des solutions dans la prise en charge.
Concrètement, donc ?
Diversifier le choix d'hébergement pour les personnes âgées, ce qui veut dire continuer nos efforts, en termes de création de places dans les établissements d'hébergement, mais aussi offrir le choix de rester chez soi si elles le préfèrent. Ce qui veut dire aider à domicile les personnes et développer justement l'aide de services de proximité. C'est aussi, optimiser la qualification des personnels soignants, mais pas seulement. C'est aussi, optimiser la formation des gestionnaires d'établissements pour apporter l'aide la plus optimale vis-à-vis des personnes âgées.
Beaucoup comparent votre parcours à celui de R. Dati. Est-ce que pour vous c'est un pur hasard si vous entrez au Gouvernement au moment où elle en sort ?
Je reviendrai sur votre propos : mon parcours "est identique", je ne crois pas. Elle a son propre parcours, sa propre histoire, j'ai mon propre parcours, et ma propre histoire. Il n'y a rien de commun, si vous voulez, dans notre parcours professionnel. Donc, ce que vous pouvez dire, en effet, sur le remplacement de l'une par l'autre n'est que pur hasard. Voilà.
Est-ce que vous avez le sentiment quand même d'incarner la diversité au sein de ce Gouvernement ? Ou selon vous, votre histoire familiale et personnelle n'ont joué en rien dans votre promotion ?
Mais que j'incarne la diversité, c'est une réalité. Je crois que la France est riche de sa diversité, et c'est une évidence ; c'est quelque chose de très concret aujourd'hui que le Gouvernement ait des membres issus de cette diversité culturelle, nous pouvons que nous en féliciter.
Qu'est-ce vous voulez dire aujourd'hui aux auditeurs ? Est-ce que vous craignez finalement qu'en ce début d'été, on oublie peut-être un petit peu les personnes âgées ?
On oublie, non ; je suis là pour y penser, et je veillerai justement à ce qu'on ne les oublie pas !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 28 juillet 2009