Texte intégral
L. Bazin.- Notre invité ce matin, c'est P. Devedjian. Bonjour Monsieur le Ministre de la relance. Patron du département des Hauts de Seine, on en parlera aussi tout à l'heure, parce qu'il y a un brin de rififi à l'UMP, apparemment. Le ministre de la Relance, d'abord : vous avez annoncé cette semaine 800 projets lancés fin septembre.
Voilà.
Sur les 1.000 promis, 18 milliards déjà dépensés. Ce que l'on voit dans les faits, c'est que le chômage a repris sa hausse, qu'il y a toujours des plans sociaux. Libération, ce matin, annonce des risques et des turbulences pour 1.500 entreprises françaises, un million de salariés qui dépendent des fameux fonds d'investissements. Alors, est-ce qu'on en sort ou pas ?
Mais bien sûr que l'on en sort. D'abord je vous fais observer une chose, c'est que la croissance est positive. Elle était à - 3, elle est maintenant à + 0,3. Ce n'est pas beaucoup, mais elle est au-dessus de l'année.
On ne crée toujours pas d'emploi, vous le savez.
Elle est au-dessus de la ligne. Oui, mais le chômage était à + 90.000 au début de l'année, + 90 000, record historique, il est maintenant à + 10.000. Ça fait une différence, quand même. Vous la faites la différence, non ? La consommation, depuis plusieurs mois, est positive. Les exportations reprennent et ça, ce n'est pas seulement, tous ces chiffres-là, ce n'est pas seulement en France, c'est aussi en Allemagne, premier partenaire économique. Aux Etats-Unis, la croissance aussi re-décolle, l'immobilier redémarre. Donc, on n'est pas sorti de la crise, bien sûr, mais depuis le début de l'année à aujourd'hui, le progrès est considérable. Donc, les choses s'améliorent.
Vous dites : c'est le plan de relance français ? Vous venez de dire à l'instant que ça se passe partout dans le monde. On en sort naturellement ?
Non, je vous ai donné trois pays... Non mais, vous voyez comme vous avez le don pour dénaturer...
Non, c'est une question, une question.
Je vous ai dit : l'Allemagne, même politique que la France, plan de relance ; les Etats-Unis, même politique que la France, plan de relance. Et plan de relance axé sur l'investissement. Alors, je vais vous dire, les experts qui vous annoncent que le mois prochain va être catastrophique, je les entends depuis le début de l'année. Au mois de janvier, on m'a expliqué que le mois de mars serait une catastrophe, au mois de mars on m'a expliqué que le mois d'avril serait terrible, au mois d'avril on m'a expliqué que le mois de juin...
Vous dites : on va en sortir à la fin de l'année, c'est ce que vous dites, ce matin ?
Je dis simplement que ça s'améliore progressivement, qu'il y en a encore pour un moment ; il y en aura à mon avis encore pour une bonne année à souffrir, mais de mois en mois, les choses vont de mieux en mieux. Voilà. Et ça, c'est quand même le résultat d'un politique qui a été engagée par le président de la République dès l'année dernière, en 2008, axée sur l'investissement, avec bien sûr de l'endettement, mais de l'endettement bien ciblé, de l'endettement qui conduit à utiliser l'argent en faveur de l'emploi et ça marche. Quant aux experts que vous citez, je vais vous raconter une petite chose toute simple : c'est que ces gens-là n'ont jamais vu arriver la crise. Les experts, on les attendait, pour prévoir ce qui s'est passé, il y en a même qui nous ont expliqué, en mai 2008 que la crise était derrière nous, et aujourd'hui, ils ne voient pas arriver la reprise. Ils n'ont pas vu arriver la crise, ils ne voient pas arriver la reprise.
Mais vous, oui, on l'entend. La prime à la casse, ça a été la chose...
C'est un grand succès.
... dont vous avez estimé que c'était un grand succès, on l'a entendu. Combien, aujourd'hui ?
330.000 primes à la casse et...
Nouveau chiffre, c'est-à-dire 50 % de plus que ce qui était prévu, à peu près.
Oui, à peu près. 220.000, vous avez raison. Nous avions...
Donc, ça a coûté plus cher que prévu.
Oui, ça a coûté plus cher que prévu, mais ça a rapporté aussi beaucoup plus que prévu, mais ça a sauvegardé, pas seulement cette mesure, la mesure aussi de soutien au crédit automobile qui l'a accompagné, l'Etat a refinancé une partie de l'industrie automobile, et cette mesure de soutien à sauvé la filière automobile française, alors que ça représente, tout compris, environ 10 % du salariat, donc, c'est évidemment considérable.
Donc on peut imaginer - les discussions ont commencé hier au ministère de l'Industrie, c'est pour ça que je vous en parle - que ça s'arrête le 31 décembre, de manière nette ?
On ne peut pas s'imaginer que ça s'arrête brutalement.
Donc, ça ne s'arrêtera pas brutalement, autrement dit.
Voilà. Premièrement, il y a 13 pays sur 27, dans l'Union européenne, qui pratiquent la prime à la casse, et donc il faut avoir une action coordonnée, parce que ça a des effets, par exemple la France a beaucoup bénéficié de la prime à la casse allemande, beaucoup, et les pays de l'Est aussi en ont profité. Donc, il faut coordonner entre pays européens. Moi j'ai été voir le commissaire Verheugen à Bruxelles, chargé de l'Industrie, pour lui expliquer ça, il en est d'accord et il a commencé à faire ce travail. D'autre part, il faut en sortir progressivement, il ne faut pas un effet couperet, à la fin de l'année, parce que là on créera un trou d'air, et tout l'avantage que l'on a eu, on peut le perdre.
Ça, c'est un engagement ou c'est un souhait de P. Devedjian ?
Non, c'est la volonté du Gouvernement...
D'arbitrer, pour parler politique ?
La sortie progressive......
Jusqu'à fin 2010, il y aura encore une prime à la casse, même si elle n'est plus de 1.000 euros ?
Jusqu'à fin 2009, il y a la prime à la casse à 1.000 euros sans problème et à partir de l'année prochaine, nous sommes en train de travailler à une sortie progressive, en douceur...
Disparition fin 2010 ?
On n'a pas encore étalonné l'échéancier, mais cela doit être progressif pour ne pas créer de trou d'air dans l'industrie.
J'ai repris les chiffres du plan de relance, que vous aviez eu la courtoisie de nous communiquer : 26 milliards pour l'Etat, 55 milliards pour les collectivités territoriales qui se sont engagées d'ici au 31 décembre.
A l'incitation de l'Etat.
Oui, j'entends. Est-ce qu'on...
Et ça, on n'en tient pas compte non plus, dans les analyses. L'Etat a investi dans l'économie, mis dans l'économie 18 milliards, mais de juillet à fin décembre, les collectivités locales vont investir 55 milliards...
Qui sont largement aux mains de la gauche et donc qui jouent le jeu ?
Eh bien oui, ils jouent le jeu...
Très clairement.
Il n'y a pas à le leur reprocher, ils ont passé un contrat avec l'Etat, ils le font, naturellement les collectivités doivent investir et elles investissent cette année 19 milliards de plus que les années précédentes.
Avec cette somme-là, et compte tenu de notre dette, est-ce que l'on a franchement besoin d'un grand emprunt ?
Oui, on a besoin d'un grand emprunt, parce que ça ne répond pas exactement au même objectif. Le plan de relance, c'est une volonté anticyclique, c'est-à-dire réagir immédiatement à la crise, en créant de l'activité et de l'emploi. Immédiatement. Voilà. Le grand emprunt est destiné à améliorer la compétitivité du territoire, à rendre la France plus compétitive dans la concurrence mondiale, à partir de nos infrastructures en particulier. Donc, il y a une complémentarité avec le plan de relance. Il y a une complémentarité, parce que dans le plan de relance il y a des choses qui sont structurelles, par exemple tout ce que l'on a fait sur les TGV, les quatre grandes lignes de TGV qui vont améliorer l'attractivité de notre territoire, mais ça doit être aussi, évidemment, prolongé au-delà du plan de relance, et le grand emprunt est utile.
De combien ?
Il y a une commission qui est chargé de travailler là-dessus.
Qui a dit elle-même, A. Juppé l'a dit : "Moi, ce n'est pas mon boulot de dire combien l'Etat doit emprunter" ; donc, est-ce que vous avez, vous, une idée ?
Oui, mais avant de dire combien, ce qu'il faut dire c'est : qu'est-ce qu'on met dans ce programme ? Moi, je pense que par exemple les quatre grandes lignes de TGV, le Grand Paris, l'économie du savoir, toutes ces choses qui sont évidemment capitales...
10, 20, 30, 40 50 milliards d'euros ?
D'abord, on va voir avec la commission qu'est-ce qu'on met dedans, et quand on...
Mais vous n'avez pas une idée préconçue.
Je laisse la commission travailler, parce qu'à ce moment-là ce n'est pas la peine de réunir une commission si le gouvernement dit : « Voilà, c'est comme ça ».
Entendu. Les primaires, la Rochelle évidemment avec le grand raout socialiste de la fin de l'été. Primaires ouvertes, a dit M. Aubry ; c'est un risque que l'UMP n'a jamais pris, finalement. Est-ce que vous saluez cet accès de modernité ?
Ecoutez, je leur laisse faire l'expérience, on va voir comment ça fonctionne. En tous les cas ils ont raison de prendre des initiatives, parce que la situation dans laquelle ils sont est assez terrible, mais je pense que premièrement sil faut quand même offrir un projet au pays, ce n'est pas le tout d'avoir des réflexions tactiques, c'est important...
Vous parlez comme M. Aubry !
Eh bien peut-être, mais il faut avoir un vrai projet pour le pays. J'attends des idées nouvelles de la part du Parti socialiste. Ce matin, dans un journal, un responsable du Parti socialiste disait qu'ils avaient gardé les lunettes des années 70. Malheureusement, je crois que c'est vrai, malheureusement pour notre pays. Moi je ne me réjouis pas du tout des difficultés de nos adversaires, j'aimerais qu'ils apportent leur contribution à la modernisation de notre pays. Ils ne le font pas, et puis ils ont la question des alliances, ce n'est pas le tout de faire des primaires, mais il faut aussi se mettre au clair sur les alliances.
Déjà, franchement, on est obligé, maintenant, quand on est socialiste, de dire : je vais aller avec les communistes ou avec le MoDem ?
Si vous voulez mon avis, le fond du problème, c'est que le parti socialiste français, il fait exception par rapport à tous les partis socialistes européens. C'est le seul en Europe à ne pas s'être mis en clair avec le capitalisme. Je veux dire, leurs relations avec la société capitaliste, ils ont pas su la définir, ils sont de temps en temps pour une co-existence avec le capitalisme et par ailleurs, de temps en temps ils sont en alliance avec l'extrême gauche, avec le Parti communiste, dans un mouvement anti-capitaliste, et tant qu'ils n'auront pas clarifié cette attitude, c'est-à-dire rendre le capitalisme plus humain, plus juste, c'est ça la vocation d'un parti de gauche moderne, eh bien ils n'en sortiront pas.
Un mot sur les Hauts-de-Seine, qui est devenu le département clef cette semaine, pratiquement, pour les prochaines régionales. Vous avez sur la ligne de départ deux secrétaires d'Etat, R. Yade et C. Jouanno, et R. Karoutchi qui rappelle aimablement à tout le monde qu'on le lui a promis. Pour qui voterez-vous, vous ?
Eh bien nous allons décider de celui, avec V. Pécresse, parce que nous avons...
Qui est la tête de liste désignée pour les régionales.
Nous avons une tête de liste de décidée, et c'est elle aussi qui doit naturellement...
Mais, vous êtes content de ce foisonnement d'ambitions gouvernementales pour les régionales, après tant de réticences sur les européennes ?
C'est un grand succès ce que l'on a fait aux européennes, il ne faut pas se moquer de nous, on a réussi...
Je pensais à réticence de candidates, à R. Yade notamment.
On a réussi, quand même ! Donc il y a beaucoup de gens qui voudraient bien être à notre place. Pour les régionales, il y a un petit phénomène de décantation, c'est normal, mais enfin, on a déjà réglé le problème du leadership, on l'a réglé. Alors maintenant il y a le problème des têtes de listes départementales. Ça va se régler gentiment.
Le plus tard le mieux, comme dit le Président.
Eh bien il faut prendre son temps, d'abord, parce qu'il faut choisir habilement quelqu'un qui rassemble, à chaque fois et qui en même temps représente un espoir nouveau, un changement.
R. Yade ?
Je n'ai pas de...
Pas de candidat pour l'instant. Un dernier mot : on a lu ça cet été dans les journaux, si en 2011, c'est-à-dire pour les cantonales, pour la présidence du conseil général, le fils du Président, Jean, 23 ans, est élu et brigue la présidence, vous vous inclinerez ?
Ce n'est pas comme ça que le problème se pose, on n'en est pas là.
On ne s'incline pas forcément devant le fils du Président ?
Je ne suis pas sûr qu'il soit candidat en 2011 et en tous les cas, moi, j'ai d'excellents rapports avec lui, il est tout à fait loyal, et ça se passe très bien au sein du conseil général. On n'est pas dans une guerre de tranchées.
C'est entendu, on suivra ça se près, comme le reste. Merci beaucoup P. Devedjian d'avoir été notre invité. Prime à la casse, donc, probablement maintenue en partie, en tout cas, en 2010, je retiens ça de votre intervention ce matin, entre autres choses. Merci beaucoup, une bonne journée à vous.
Et puis, ça redémarre.
Et ça redémarre, j'ai entendu. Vous n'êtes pas d'accord avec moi. Voilà !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 28 août 2009
Voilà.
Sur les 1.000 promis, 18 milliards déjà dépensés. Ce que l'on voit dans les faits, c'est que le chômage a repris sa hausse, qu'il y a toujours des plans sociaux. Libération, ce matin, annonce des risques et des turbulences pour 1.500 entreprises françaises, un million de salariés qui dépendent des fameux fonds d'investissements. Alors, est-ce qu'on en sort ou pas ?
Mais bien sûr que l'on en sort. D'abord je vous fais observer une chose, c'est que la croissance est positive. Elle était à - 3, elle est maintenant à + 0,3. Ce n'est pas beaucoup, mais elle est au-dessus de l'année.
On ne crée toujours pas d'emploi, vous le savez.
Elle est au-dessus de la ligne. Oui, mais le chômage était à + 90.000 au début de l'année, + 90 000, record historique, il est maintenant à + 10.000. Ça fait une différence, quand même. Vous la faites la différence, non ? La consommation, depuis plusieurs mois, est positive. Les exportations reprennent et ça, ce n'est pas seulement, tous ces chiffres-là, ce n'est pas seulement en France, c'est aussi en Allemagne, premier partenaire économique. Aux Etats-Unis, la croissance aussi re-décolle, l'immobilier redémarre. Donc, on n'est pas sorti de la crise, bien sûr, mais depuis le début de l'année à aujourd'hui, le progrès est considérable. Donc, les choses s'améliorent.
Vous dites : c'est le plan de relance français ? Vous venez de dire à l'instant que ça se passe partout dans le monde. On en sort naturellement ?
Non, je vous ai donné trois pays... Non mais, vous voyez comme vous avez le don pour dénaturer...
Non, c'est une question, une question.
Je vous ai dit : l'Allemagne, même politique que la France, plan de relance ; les Etats-Unis, même politique que la France, plan de relance. Et plan de relance axé sur l'investissement. Alors, je vais vous dire, les experts qui vous annoncent que le mois prochain va être catastrophique, je les entends depuis le début de l'année. Au mois de janvier, on m'a expliqué que le mois de mars serait une catastrophe, au mois de mars on m'a expliqué que le mois d'avril serait terrible, au mois d'avril on m'a expliqué que le mois de juin...
Vous dites : on va en sortir à la fin de l'année, c'est ce que vous dites, ce matin ?
Je dis simplement que ça s'améliore progressivement, qu'il y en a encore pour un moment ; il y en aura à mon avis encore pour une bonne année à souffrir, mais de mois en mois, les choses vont de mieux en mieux. Voilà. Et ça, c'est quand même le résultat d'un politique qui a été engagée par le président de la République dès l'année dernière, en 2008, axée sur l'investissement, avec bien sûr de l'endettement, mais de l'endettement bien ciblé, de l'endettement qui conduit à utiliser l'argent en faveur de l'emploi et ça marche. Quant aux experts que vous citez, je vais vous raconter une petite chose toute simple : c'est que ces gens-là n'ont jamais vu arriver la crise. Les experts, on les attendait, pour prévoir ce qui s'est passé, il y en a même qui nous ont expliqué, en mai 2008 que la crise était derrière nous, et aujourd'hui, ils ne voient pas arriver la reprise. Ils n'ont pas vu arriver la crise, ils ne voient pas arriver la reprise.
Mais vous, oui, on l'entend. La prime à la casse, ça a été la chose...
C'est un grand succès.
... dont vous avez estimé que c'était un grand succès, on l'a entendu. Combien, aujourd'hui ?
330.000 primes à la casse et...
Nouveau chiffre, c'est-à-dire 50 % de plus que ce qui était prévu, à peu près.
Oui, à peu près. 220.000, vous avez raison. Nous avions...
Donc, ça a coûté plus cher que prévu.
Oui, ça a coûté plus cher que prévu, mais ça a rapporté aussi beaucoup plus que prévu, mais ça a sauvegardé, pas seulement cette mesure, la mesure aussi de soutien au crédit automobile qui l'a accompagné, l'Etat a refinancé une partie de l'industrie automobile, et cette mesure de soutien à sauvé la filière automobile française, alors que ça représente, tout compris, environ 10 % du salariat, donc, c'est évidemment considérable.
Donc on peut imaginer - les discussions ont commencé hier au ministère de l'Industrie, c'est pour ça que je vous en parle - que ça s'arrête le 31 décembre, de manière nette ?
On ne peut pas s'imaginer que ça s'arrête brutalement.
Donc, ça ne s'arrêtera pas brutalement, autrement dit.
Voilà. Premièrement, il y a 13 pays sur 27, dans l'Union européenne, qui pratiquent la prime à la casse, et donc il faut avoir une action coordonnée, parce que ça a des effets, par exemple la France a beaucoup bénéficié de la prime à la casse allemande, beaucoup, et les pays de l'Est aussi en ont profité. Donc, il faut coordonner entre pays européens. Moi j'ai été voir le commissaire Verheugen à Bruxelles, chargé de l'Industrie, pour lui expliquer ça, il en est d'accord et il a commencé à faire ce travail. D'autre part, il faut en sortir progressivement, il ne faut pas un effet couperet, à la fin de l'année, parce que là on créera un trou d'air, et tout l'avantage que l'on a eu, on peut le perdre.
Ça, c'est un engagement ou c'est un souhait de P. Devedjian ?
Non, c'est la volonté du Gouvernement...
D'arbitrer, pour parler politique ?
La sortie progressive......
Jusqu'à fin 2010, il y aura encore une prime à la casse, même si elle n'est plus de 1.000 euros ?
Jusqu'à fin 2009, il y a la prime à la casse à 1.000 euros sans problème et à partir de l'année prochaine, nous sommes en train de travailler à une sortie progressive, en douceur...
Disparition fin 2010 ?
On n'a pas encore étalonné l'échéancier, mais cela doit être progressif pour ne pas créer de trou d'air dans l'industrie.
J'ai repris les chiffres du plan de relance, que vous aviez eu la courtoisie de nous communiquer : 26 milliards pour l'Etat, 55 milliards pour les collectivités territoriales qui se sont engagées d'ici au 31 décembre.
A l'incitation de l'Etat.
Oui, j'entends. Est-ce qu'on...
Et ça, on n'en tient pas compte non plus, dans les analyses. L'Etat a investi dans l'économie, mis dans l'économie 18 milliards, mais de juillet à fin décembre, les collectivités locales vont investir 55 milliards...
Qui sont largement aux mains de la gauche et donc qui jouent le jeu ?
Eh bien oui, ils jouent le jeu...
Très clairement.
Il n'y a pas à le leur reprocher, ils ont passé un contrat avec l'Etat, ils le font, naturellement les collectivités doivent investir et elles investissent cette année 19 milliards de plus que les années précédentes.
Avec cette somme-là, et compte tenu de notre dette, est-ce que l'on a franchement besoin d'un grand emprunt ?
Oui, on a besoin d'un grand emprunt, parce que ça ne répond pas exactement au même objectif. Le plan de relance, c'est une volonté anticyclique, c'est-à-dire réagir immédiatement à la crise, en créant de l'activité et de l'emploi. Immédiatement. Voilà. Le grand emprunt est destiné à améliorer la compétitivité du territoire, à rendre la France plus compétitive dans la concurrence mondiale, à partir de nos infrastructures en particulier. Donc, il y a une complémentarité avec le plan de relance. Il y a une complémentarité, parce que dans le plan de relance il y a des choses qui sont structurelles, par exemple tout ce que l'on a fait sur les TGV, les quatre grandes lignes de TGV qui vont améliorer l'attractivité de notre territoire, mais ça doit être aussi, évidemment, prolongé au-delà du plan de relance, et le grand emprunt est utile.
De combien ?
Il y a une commission qui est chargé de travailler là-dessus.
Qui a dit elle-même, A. Juppé l'a dit : "Moi, ce n'est pas mon boulot de dire combien l'Etat doit emprunter" ; donc, est-ce que vous avez, vous, une idée ?
Oui, mais avant de dire combien, ce qu'il faut dire c'est : qu'est-ce qu'on met dans ce programme ? Moi, je pense que par exemple les quatre grandes lignes de TGV, le Grand Paris, l'économie du savoir, toutes ces choses qui sont évidemment capitales...
10, 20, 30, 40 50 milliards d'euros ?
D'abord, on va voir avec la commission qu'est-ce qu'on met dedans, et quand on...
Mais vous n'avez pas une idée préconçue.
Je laisse la commission travailler, parce qu'à ce moment-là ce n'est pas la peine de réunir une commission si le gouvernement dit : « Voilà, c'est comme ça ».
Entendu. Les primaires, la Rochelle évidemment avec le grand raout socialiste de la fin de l'été. Primaires ouvertes, a dit M. Aubry ; c'est un risque que l'UMP n'a jamais pris, finalement. Est-ce que vous saluez cet accès de modernité ?
Ecoutez, je leur laisse faire l'expérience, on va voir comment ça fonctionne. En tous les cas ils ont raison de prendre des initiatives, parce que la situation dans laquelle ils sont est assez terrible, mais je pense que premièrement sil faut quand même offrir un projet au pays, ce n'est pas le tout d'avoir des réflexions tactiques, c'est important...
Vous parlez comme M. Aubry !
Eh bien peut-être, mais il faut avoir un vrai projet pour le pays. J'attends des idées nouvelles de la part du Parti socialiste. Ce matin, dans un journal, un responsable du Parti socialiste disait qu'ils avaient gardé les lunettes des années 70. Malheureusement, je crois que c'est vrai, malheureusement pour notre pays. Moi je ne me réjouis pas du tout des difficultés de nos adversaires, j'aimerais qu'ils apportent leur contribution à la modernisation de notre pays. Ils ne le font pas, et puis ils ont la question des alliances, ce n'est pas le tout de faire des primaires, mais il faut aussi se mettre au clair sur les alliances.
Déjà, franchement, on est obligé, maintenant, quand on est socialiste, de dire : je vais aller avec les communistes ou avec le MoDem ?
Si vous voulez mon avis, le fond du problème, c'est que le parti socialiste français, il fait exception par rapport à tous les partis socialistes européens. C'est le seul en Europe à ne pas s'être mis en clair avec le capitalisme. Je veux dire, leurs relations avec la société capitaliste, ils ont pas su la définir, ils sont de temps en temps pour une co-existence avec le capitalisme et par ailleurs, de temps en temps ils sont en alliance avec l'extrême gauche, avec le Parti communiste, dans un mouvement anti-capitaliste, et tant qu'ils n'auront pas clarifié cette attitude, c'est-à-dire rendre le capitalisme plus humain, plus juste, c'est ça la vocation d'un parti de gauche moderne, eh bien ils n'en sortiront pas.
Un mot sur les Hauts-de-Seine, qui est devenu le département clef cette semaine, pratiquement, pour les prochaines régionales. Vous avez sur la ligne de départ deux secrétaires d'Etat, R. Yade et C. Jouanno, et R. Karoutchi qui rappelle aimablement à tout le monde qu'on le lui a promis. Pour qui voterez-vous, vous ?
Eh bien nous allons décider de celui, avec V. Pécresse, parce que nous avons...
Qui est la tête de liste désignée pour les régionales.
Nous avons une tête de liste de décidée, et c'est elle aussi qui doit naturellement...
Mais, vous êtes content de ce foisonnement d'ambitions gouvernementales pour les régionales, après tant de réticences sur les européennes ?
C'est un grand succès ce que l'on a fait aux européennes, il ne faut pas se moquer de nous, on a réussi...
Je pensais à réticence de candidates, à R. Yade notamment.
On a réussi, quand même ! Donc il y a beaucoup de gens qui voudraient bien être à notre place. Pour les régionales, il y a un petit phénomène de décantation, c'est normal, mais enfin, on a déjà réglé le problème du leadership, on l'a réglé. Alors maintenant il y a le problème des têtes de listes départementales. Ça va se régler gentiment.
Le plus tard le mieux, comme dit le Président.
Eh bien il faut prendre son temps, d'abord, parce qu'il faut choisir habilement quelqu'un qui rassemble, à chaque fois et qui en même temps représente un espoir nouveau, un changement.
R. Yade ?
Je n'ai pas de...
Pas de candidat pour l'instant. Un dernier mot : on a lu ça cet été dans les journaux, si en 2011, c'est-à-dire pour les cantonales, pour la présidence du conseil général, le fils du Président, Jean, 23 ans, est élu et brigue la présidence, vous vous inclinerez ?
Ce n'est pas comme ça que le problème se pose, on n'en est pas là.
On ne s'incline pas forcément devant le fils du Président ?
Je ne suis pas sûr qu'il soit candidat en 2011 et en tous les cas, moi, j'ai d'excellents rapports avec lui, il est tout à fait loyal, et ça se passe très bien au sein du conseil général. On n'est pas dans une guerre de tranchées.
C'est entendu, on suivra ça se près, comme le reste. Merci beaucoup P. Devedjian d'avoir été notre invité. Prime à la casse, donc, probablement maintenue en partie, en tout cas, en 2010, je retiens ça de votre intervention ce matin, entre autres choses. Merci beaucoup, une bonne journée à vous.
Et puis, ça redémarre.
Et ça redémarre, j'ai entendu. Vous n'êtes pas d'accord avec moi. Voilà !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 28 août 2009