Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Les 27 envoyés spéciaux qui s'occupent pour leur gouvernement respectif de l'Afghanistan et du Pakistan, des problèmes de l'Afghanistan et du Pakistan, des problèmes de la paix plutôt que de la guerre, de la paix espérée et qui travaillent avec beaucoup d'acharnement et d'inventivité aux côtés de M. Kai Eide, l'envoyé spécial des Nations unies pour ces opérations, sont avec vous.
C'est la première fois qu'un ministre des Affaires étrangères leur demande de venir pour que l'on parle ensemble des perspectives de l'Afghanistan, des perspectives qui sont offertes par les projets très nombreux de la communauté internationale et par les réactions qui, après les décisions de la Conférence de Paris, qui s'est tenue en juin 2008 ici, ont changé un peu de nature. L'idée était de s'approcher beaucoup plus, d'intéresser beaucoup plus, d'offrir beaucoup plus aux Afghans des perspectives qu'ils leur appartenaient d'accepter ou non, de prendre en charge ou non. C'est ce que l'on a appelé l'"afghanisation".
Les choses ont considérablement changé et je laisserai les interlocuteurs ici présents vous en parler. L'attitude de la communauté internationale n'est plus seulement une attitude de résistance nécessaire à Al Qaïda, de bataille livrée à Al Qaïda, au terrorisme, à l'islamisme extrême, mais au contraire une attitude positive de transformation d'un pays pauvre, l'un des plus pauvres du monde, de transformation de ce pays en quelque chose de plus acceptable, de plus doux à vivre pour les habitants de ce pays, pas pour nous mais pour les Afghans eux-mêmes.
Je pense que nous sommes sur ce chemin. Cette réunion qui a été programmée il y a quatre mois, intervient dans un moment délicat, mais dans un moment aussi très satisfaisant, c'est-à-dire après les élections. Les élections n'étaient pas faciles à organiser ni même à imaginer au milieu d'une guerre terrible, avec des opérations terroristes renouvelées. Ces élections ont pourtant eu lieu, et les résultats n'en sont pas encore connus, mais nous ne sommes pas là pour commenter ces élections, ni leurs résultats. Nous sommes là pour parler du futur, nous sommes là pour parler des perspectives que nous allons tous offrir : la communauté internationale fait un grand sacrifice avec des soldats qui, tous les jours, se trouvent dans des situations extrêmement dangereuses et qu'il faut remercier. Ces jours-ci en particulier, et hier encore, il y a eu un attentat suicide dans la province du Lagham, avec de nombreux morts et le numéro deux du renseignement, un homme proche du président Karzai a été tué. Il y a tous les jours des menaces et la communauté internationale s'implique dans ce pays.
Je rends hommage au représentant des Nations unies et du Secrétaire général, M. Kai Eide qui dirige cette grande démarche volontariste et efficace, ainsi que chacun d'entre eux, je pense à mon ami Richard Holbrooke, avec qui et aux côtés duquel je suis engagé depuis bien longtemps et dont je crois qu'il l'est, comme il l'avait dit de moi dans un autre temps : "c'est l'homme de la situation, à la bonne place et au bon moment".
Je le répète, nous ne sommes pas là pour juger de la qualité d'une élection dont les résultats ne sont pas encore publiés. Nous savons qu'il y a eu de nombreuses réclamations et de nombreuses fraudes dénoncées. Etaient-ce les mêmes fraudes ? C'est souvent le cas. La même fraude a été dénoncée plusieurs fois, mais la commission nationale, commission indépendante, poursuivra son enquête jusqu'à la fin du mois.
Le fait est que dans une période de menaces graves - menaces pour chacun de ces hommes et surtout de ces femmes qui mettaient leur doigt dans l'encre, ce doigt constituant une grande menace pour les Taliban qui avaient décidé de le couper -, le fait que les Afghans aient voté est déjà un succès de la communauté internationale et surtout des Afghans eux-mêmes.
Voilà ce que je voulais vous dire. D'ici sortira, je crois, une réflexion qui devra se poursuivre toute l'après-midi et ce soir, et qui nous permettra de définir un peu mieux nos projets pour l'Afghanistan de demain, avec un gouvernement qui sera accepté par tous. Nous voulons, de façon décisive, apporter notre soutien aux populations afghanes, dans chacune des régions, avec des projets précis qui tiennent à l'agriculture, la santé, l'éducation...Mais pour cela il faut sécuriser.
On ne peut pas envisager un départ des troupes sans que la région soit sécurisée suffisamment pour profiter de ces projets et de l'argent donné par la communauté internationale. De nombreux projets sont proposés maintenant aux populations afghanes en meilleure position pour les recevoir. Ces projets seront demain pris en charge par les Afghans eux-mêmes.
Je dois aussi saluer, après avoir rendu hommage aux soldats de la communauté internationale, les ONG qui travaillent dans des conditions très difficiles depuis de très longues années. Ce que nous voulons faire, c'est mieux définir nos projets communs, nos actions communes, complémentaires, et voir dans les régions où nous nous trouvons comment ces projets peuvent être développés avec plusieurs participants nationaux. Je crois que c'est ainsi que l'on jugera un peu mieux par le seul, courageux et décisif effort militaire mais en mêlant les deux volets, les efforts civils et les efforts militaires pour que les Afghans de demain puissent trouver plus d'espoir dans le futur de leur famille. Merci.
(...)
Je voudrais préciser que désormais il y a un émissaire de M. Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations unies, pour s'occuper précisément de la question des réfugiés au Pakistan, il s'agit de Jean-Maurice Ripert, qui était notre représentant aux Nations unies à New York.
Q - Comment allez-vous aider le nouveau gouvernement afghan et êtes-vous sûr que ce sera un président légitime ?
R - Nous allons aider le gouvernement afghan comme nous avons aidé le précédent gouvernement en espérant, en souhaitant et en sachant, je l'espère, qu'il est légitime. Nous ne pouvons pas nous prononcer aujourd'hui sur la légitimité d'un gouvernement qui n'est pas formé et alors que l'élection se trouve dans la phase du dépouillement. Cela n'est pas possible. Ce que nous souhaitons, ce qu'a dit Kai Eide et ce qu'ont dit tous les interlocuteurs ici, c'est que l'on s'en tienne à l'élection précise qui a été organisée selon les lois constitutionnelles du pays. Nous en restons selon cette ligne à la disposition d'un gouvernement qui sera le plus légitime possible, le plus acceptable possible et nous ne pouvons pas en parler maintenant, attendons les résultats.
Ce que nous voulons, c'est établir avec ce gouvernement futur des lignes de travail très précises ainsi qu'une direction et un suivi qui sera meilleur que le précédent. C'est la raison pour laquelle, l'idée est venue d'une coordination gouvernementale plus accentuée. C'est à travers ce gouvernement que la communauté internationale doit offrir aux Afghans avec le moins possible de perte d'argent, le moins possible de corruption, des délais les plus raccourcis possibles, une aide qui sera convaincante. Nous ne sommes pas là pour faire la guerre, je le répète, il n'y aura pas de solution militaire à ce conflit. Nous sommes là pour sécuriser suffisamment afin de rendre possible l'accès de l'aide aux populations.
Q - J'aurais souhaité que vous soyiez un peu plus précis sur le nombre de troupes alliées supplémentaires engagées en Afghanistan dans cette mission de sécurisation du pays. Quelle est la part des Etats-Unis, des autres pays ou envisagez-vous un retrait ?
(...)
R - Nous ne sommes pas là pour définir le nombre de troupes alliées ni les mouvements militaires même si nous apprécions les efforts consentis par les armées alliées. Nous sommes là davantage dans l'optique d'aider au changement du pays avec un nouveau gouvernement, une nouvelle crédibilité, une nouvelle attitude.
Q - Monsieur le Ministre, Monsieur Holbrooke, j'aurais voulu savoir où l'on en était sur la formation de l'armée et de la police afghanes - si j'ai bien compris, la police, lors des élections afghanes a montré certaines défaillances ?
(...)
R - Nous avons fait un effort particulier, en France et en Europe, pour que les forces de gendarmerie soient impliquées dans la formation de la police et cela fonctionne très bien. Il y a un fantastique volontarisme des gendarmes. Il y a une force européenne de gendarmerie impliquée, avec six pays - et un septième puisqu'il y a un pays observateur, la Turquie. C'est très significatif, car la formation ne se fera pas seulement dans des endroits dédiés, c'est-à-dire Kaboul ou à Masaricharif, mais localement. Ensuite, les gendarmes suivent ceux qu'ils ont formés sur le terrain.
(...)
Q - Quel est le message que vous souhaitez adresser au président Karzai à la suite de cette rencontre d'aujourd'hui. Pensez-vous que l'on puisse envisager un gouvernement de coalition ?
R - Je ne peux pas vous dire ce que je ressens au fond de mon coeur à propos d'un tel sujet. Honnêtement, la désignation du président ne relève pas de notre volonté, nous ne désignons pas à l'avance le président à la place du peuple afghan. C'est le début du processus démocratique en Afghanistan, mais cela prend du temps, beaucoup de temps.
Pour le moment, nous sommes heureux parce que les élections ont eu lieu. Attendons les résultats et le choix du président. Plus de 33 candidats se sont présentés à cette élection. Il y a un an, il était impensable de l'envisager parce que les candidats étaient effrayés du fait de l'insécurité. Aujourd'hui, il y a des candidats et on attend le résultat.
Qu'est ce que vous entendez par gouvernement de coalition ? C'est le début, l'aube de la démocratie. Les Tadjiks et les Pachtounes s'entretuaient. Laissons place à l'espoir et travaillons avec le peuple afghan. Laissons faire les femmes, qui sont un élément central dans ce pays. Plusieurs d'entre elles étaient candidates ce qui constitue un espoir significatif.
(...)
Q - L'Afghanistan est un pays asiatique. Quelle sorte de participation espérez-vous des pays asiatiques : la Chine, le Japon, etc ?
R - Si je puis me permettre de vous le rappeler, la première conférence sur l'Afghanistan avait réuni les voisins de ce pays, l'Inde et la Chine compris. Tous étaient présents à Paris l'année dernière. Nous sommes tous concernés par l'Afghanistan mais plus encore l'Asie car ce pays est au coeur du continent asiatique.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 septembre 2009
Les 27 envoyés spéciaux qui s'occupent pour leur gouvernement respectif de l'Afghanistan et du Pakistan, des problèmes de l'Afghanistan et du Pakistan, des problèmes de la paix plutôt que de la guerre, de la paix espérée et qui travaillent avec beaucoup d'acharnement et d'inventivité aux côtés de M. Kai Eide, l'envoyé spécial des Nations unies pour ces opérations, sont avec vous.
C'est la première fois qu'un ministre des Affaires étrangères leur demande de venir pour que l'on parle ensemble des perspectives de l'Afghanistan, des perspectives qui sont offertes par les projets très nombreux de la communauté internationale et par les réactions qui, après les décisions de la Conférence de Paris, qui s'est tenue en juin 2008 ici, ont changé un peu de nature. L'idée était de s'approcher beaucoup plus, d'intéresser beaucoup plus, d'offrir beaucoup plus aux Afghans des perspectives qu'ils leur appartenaient d'accepter ou non, de prendre en charge ou non. C'est ce que l'on a appelé l'"afghanisation".
Les choses ont considérablement changé et je laisserai les interlocuteurs ici présents vous en parler. L'attitude de la communauté internationale n'est plus seulement une attitude de résistance nécessaire à Al Qaïda, de bataille livrée à Al Qaïda, au terrorisme, à l'islamisme extrême, mais au contraire une attitude positive de transformation d'un pays pauvre, l'un des plus pauvres du monde, de transformation de ce pays en quelque chose de plus acceptable, de plus doux à vivre pour les habitants de ce pays, pas pour nous mais pour les Afghans eux-mêmes.
Je pense que nous sommes sur ce chemin. Cette réunion qui a été programmée il y a quatre mois, intervient dans un moment délicat, mais dans un moment aussi très satisfaisant, c'est-à-dire après les élections. Les élections n'étaient pas faciles à organiser ni même à imaginer au milieu d'une guerre terrible, avec des opérations terroristes renouvelées. Ces élections ont pourtant eu lieu, et les résultats n'en sont pas encore connus, mais nous ne sommes pas là pour commenter ces élections, ni leurs résultats. Nous sommes là pour parler du futur, nous sommes là pour parler des perspectives que nous allons tous offrir : la communauté internationale fait un grand sacrifice avec des soldats qui, tous les jours, se trouvent dans des situations extrêmement dangereuses et qu'il faut remercier. Ces jours-ci en particulier, et hier encore, il y a eu un attentat suicide dans la province du Lagham, avec de nombreux morts et le numéro deux du renseignement, un homme proche du président Karzai a été tué. Il y a tous les jours des menaces et la communauté internationale s'implique dans ce pays.
Je rends hommage au représentant des Nations unies et du Secrétaire général, M. Kai Eide qui dirige cette grande démarche volontariste et efficace, ainsi que chacun d'entre eux, je pense à mon ami Richard Holbrooke, avec qui et aux côtés duquel je suis engagé depuis bien longtemps et dont je crois qu'il l'est, comme il l'avait dit de moi dans un autre temps : "c'est l'homme de la situation, à la bonne place et au bon moment".
Je le répète, nous ne sommes pas là pour juger de la qualité d'une élection dont les résultats ne sont pas encore publiés. Nous savons qu'il y a eu de nombreuses réclamations et de nombreuses fraudes dénoncées. Etaient-ce les mêmes fraudes ? C'est souvent le cas. La même fraude a été dénoncée plusieurs fois, mais la commission nationale, commission indépendante, poursuivra son enquête jusqu'à la fin du mois.
Le fait est que dans une période de menaces graves - menaces pour chacun de ces hommes et surtout de ces femmes qui mettaient leur doigt dans l'encre, ce doigt constituant une grande menace pour les Taliban qui avaient décidé de le couper -, le fait que les Afghans aient voté est déjà un succès de la communauté internationale et surtout des Afghans eux-mêmes.
Voilà ce que je voulais vous dire. D'ici sortira, je crois, une réflexion qui devra se poursuivre toute l'après-midi et ce soir, et qui nous permettra de définir un peu mieux nos projets pour l'Afghanistan de demain, avec un gouvernement qui sera accepté par tous. Nous voulons, de façon décisive, apporter notre soutien aux populations afghanes, dans chacune des régions, avec des projets précis qui tiennent à l'agriculture, la santé, l'éducation...Mais pour cela il faut sécuriser.
On ne peut pas envisager un départ des troupes sans que la région soit sécurisée suffisamment pour profiter de ces projets et de l'argent donné par la communauté internationale. De nombreux projets sont proposés maintenant aux populations afghanes en meilleure position pour les recevoir. Ces projets seront demain pris en charge par les Afghans eux-mêmes.
Je dois aussi saluer, après avoir rendu hommage aux soldats de la communauté internationale, les ONG qui travaillent dans des conditions très difficiles depuis de très longues années. Ce que nous voulons faire, c'est mieux définir nos projets communs, nos actions communes, complémentaires, et voir dans les régions où nous nous trouvons comment ces projets peuvent être développés avec plusieurs participants nationaux. Je crois que c'est ainsi que l'on jugera un peu mieux par le seul, courageux et décisif effort militaire mais en mêlant les deux volets, les efforts civils et les efforts militaires pour que les Afghans de demain puissent trouver plus d'espoir dans le futur de leur famille. Merci.
(...)
Je voudrais préciser que désormais il y a un émissaire de M. Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations unies, pour s'occuper précisément de la question des réfugiés au Pakistan, il s'agit de Jean-Maurice Ripert, qui était notre représentant aux Nations unies à New York.
Q - Comment allez-vous aider le nouveau gouvernement afghan et êtes-vous sûr que ce sera un président légitime ?
R - Nous allons aider le gouvernement afghan comme nous avons aidé le précédent gouvernement en espérant, en souhaitant et en sachant, je l'espère, qu'il est légitime. Nous ne pouvons pas nous prononcer aujourd'hui sur la légitimité d'un gouvernement qui n'est pas formé et alors que l'élection se trouve dans la phase du dépouillement. Cela n'est pas possible. Ce que nous souhaitons, ce qu'a dit Kai Eide et ce qu'ont dit tous les interlocuteurs ici, c'est que l'on s'en tienne à l'élection précise qui a été organisée selon les lois constitutionnelles du pays. Nous en restons selon cette ligne à la disposition d'un gouvernement qui sera le plus légitime possible, le plus acceptable possible et nous ne pouvons pas en parler maintenant, attendons les résultats.
Ce que nous voulons, c'est établir avec ce gouvernement futur des lignes de travail très précises ainsi qu'une direction et un suivi qui sera meilleur que le précédent. C'est la raison pour laquelle, l'idée est venue d'une coordination gouvernementale plus accentuée. C'est à travers ce gouvernement que la communauté internationale doit offrir aux Afghans avec le moins possible de perte d'argent, le moins possible de corruption, des délais les plus raccourcis possibles, une aide qui sera convaincante. Nous ne sommes pas là pour faire la guerre, je le répète, il n'y aura pas de solution militaire à ce conflit. Nous sommes là pour sécuriser suffisamment afin de rendre possible l'accès de l'aide aux populations.
Q - J'aurais souhaité que vous soyiez un peu plus précis sur le nombre de troupes alliées supplémentaires engagées en Afghanistan dans cette mission de sécurisation du pays. Quelle est la part des Etats-Unis, des autres pays ou envisagez-vous un retrait ?
(...)
R - Nous ne sommes pas là pour définir le nombre de troupes alliées ni les mouvements militaires même si nous apprécions les efforts consentis par les armées alliées. Nous sommes là davantage dans l'optique d'aider au changement du pays avec un nouveau gouvernement, une nouvelle crédibilité, une nouvelle attitude.
Q - Monsieur le Ministre, Monsieur Holbrooke, j'aurais voulu savoir où l'on en était sur la formation de l'armée et de la police afghanes - si j'ai bien compris, la police, lors des élections afghanes a montré certaines défaillances ?
(...)
R - Nous avons fait un effort particulier, en France et en Europe, pour que les forces de gendarmerie soient impliquées dans la formation de la police et cela fonctionne très bien. Il y a un fantastique volontarisme des gendarmes. Il y a une force européenne de gendarmerie impliquée, avec six pays - et un septième puisqu'il y a un pays observateur, la Turquie. C'est très significatif, car la formation ne se fera pas seulement dans des endroits dédiés, c'est-à-dire Kaboul ou à Masaricharif, mais localement. Ensuite, les gendarmes suivent ceux qu'ils ont formés sur le terrain.
(...)
Q - Quel est le message que vous souhaitez adresser au président Karzai à la suite de cette rencontre d'aujourd'hui. Pensez-vous que l'on puisse envisager un gouvernement de coalition ?
R - Je ne peux pas vous dire ce que je ressens au fond de mon coeur à propos d'un tel sujet. Honnêtement, la désignation du président ne relève pas de notre volonté, nous ne désignons pas à l'avance le président à la place du peuple afghan. C'est le début du processus démocratique en Afghanistan, mais cela prend du temps, beaucoup de temps.
Pour le moment, nous sommes heureux parce que les élections ont eu lieu. Attendons les résultats et le choix du président. Plus de 33 candidats se sont présentés à cette élection. Il y a un an, il était impensable de l'envisager parce que les candidats étaient effrayés du fait de l'insécurité. Aujourd'hui, il y a des candidats et on attend le résultat.
Qu'est ce que vous entendez par gouvernement de coalition ? C'est le début, l'aube de la démocratie. Les Tadjiks et les Pachtounes s'entretuaient. Laissons place à l'espoir et travaillons avec le peuple afghan. Laissons faire les femmes, qui sont un élément central dans ce pays. Plusieurs d'entre elles étaient candidates ce qui constitue un espoir significatif.
(...)
Q - L'Afghanistan est un pays asiatique. Quelle sorte de participation espérez-vous des pays asiatiques : la Chine, le Japon, etc ?
R - Si je puis me permettre de vous le rappeler, la première conférence sur l'Afghanistan avait réuni les voisins de ce pays, l'Inde et la Chine compris. Tous étaient présents à Paris l'année dernière. Nous sommes tous concernés par l'Afghanistan mais plus encore l'Asie car ce pays est au coeur du continent asiatique.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 septembre 2009