Texte intégral
- Où en est la gauche aujourd'hui, selon vous ? Quel est son état de « santé » ?
La gauche est encore très loin d'avoir tiré les leçons de son expérience au pouvoir. Elle n'a pas voulu analyser le tournant libéral qu'elle a pris depuis longtemps et qui l'a conduite à mettre en oeuvre une politique dans ce sens. Par ailleurs, face à la crise majeure du capitalisme financier contemporain, elle n'a pas de projet à présenter. Plutôt, elle a des projets divergents portés d'un côté par le PCF et ses alliés, de l'autre par Les Verts, et de l'autre par le PS qui n'a pas voulu renouveler ses analyses.
Le PS n'a pas encore compris qu'il ne suffit pas d'avoir une majorité arithmétique dans les sondages pour peser. Il lui faut un projet. Or, force est de constater que cette gauche traverse une crise d'idées. C'est d'ailleurs ce qui lui manque le plus. Aussi son problème n'est pas tant celui d'un leadership mais celui d'une profonde crise de projet. Tout comme le problème de la gauche n'est pas celui des alliances, mais celui de son identité, à savoir ce qu'elle propose et comment elle entend répondre aux défis de cette crise mondiale du capitalisme financier.
- Au sujet des alliances, la Première secrétaire du PS, Martine Aubry, propose l'organisation de primaires à gauche ? Qu'en pensez-vous ?
La participation du MRC dépendra des conditions dans lesquelles ces primaires seront organisées. Si c'est le PS tout seul, nous n'en serons pas. Nous y sommes donc favorables à condition qu'elles soient très largement ouvertes à l'ensemble de la gauche, en fait qu'elles soient co-organisées par plusieurs partis.
Quoi qu'il en soit, la question la plus importante est le projet qui sera défini et non le leadership de tel ou tel parti dans un rassemblement. Aussi un rassemblement sans projet serait vain. Nous avons donc proposé des Assises de la gauche.
- Le MRC, que vous présidez, peut-il être force de propositions pour la gauche ?
Le MRC peut en effet jouer un rôle de composition dans le rassemblement nécessaire de la gauche sur le plan des idées, car il a des kilomètres d'avance. Oui, nous pouvons aider à mettre la gauche à la hauteur des défis qui sont devant elle. Pour ce faire, il faut apporter une réponse qui soit à l'échelle mondiale et qui soit convaincante pour le peuple français.
Nous proposons un projet républicain qui va au-delà des marchés financiers. Ainsi, nous sommes pour une négociation globale entre le Nord et le Sud, pour un nouveau modèle de développement soutenable sur la longue durée. Pour y parvenir, cela doit passer notamment par une révolution énergétique. Nous sommes partisans également d'une relance concertée de l'économie à l'échelle mondiale qui comprendrait, entre autres, la mise en place d'une parité raisonnable entre les différentes monnaies des zones économiques mondiales.
Pour tout cela, nous demandons une négociation globale à l'échelle mondiale comportant un plan d'aide à l'Afrique et aux pays moins avancés et une concurrence équitable entre les grandes zones économiques du monde. La France a incontestablement un rôle important à jouer dans cela. Pour l'occuper, il nous faut une République active, une France nouvelle. Et d'autant qu'elle doit aussi agir de la sorte en Europe où il est impératif de faire vivre l'idée de démocratie. C'est pour cela que nous défendons l'idée d'une Europe redynamisée au travers d'une République des peuples.
- Qu'entendez-vous par une République des peuples ?
C'est la République au sens fort du terme qui lie citoyenneté populaire, liberté, laïcité, débats permanents, etc. Et, surtout, un modèle ouvert à l'universel. Les nations républicaines sont faites pour s'entendre. Elles ont tout à fait la capacité de prendre en charge collectivement leurs intérêts particuliers comme les problèmes de l'humanité.
Florence Guilhem
source http://www.chevenement.fr, le 9 septembre 2009
La gauche est encore très loin d'avoir tiré les leçons de son expérience au pouvoir. Elle n'a pas voulu analyser le tournant libéral qu'elle a pris depuis longtemps et qui l'a conduite à mettre en oeuvre une politique dans ce sens. Par ailleurs, face à la crise majeure du capitalisme financier contemporain, elle n'a pas de projet à présenter. Plutôt, elle a des projets divergents portés d'un côté par le PCF et ses alliés, de l'autre par Les Verts, et de l'autre par le PS qui n'a pas voulu renouveler ses analyses.
Le PS n'a pas encore compris qu'il ne suffit pas d'avoir une majorité arithmétique dans les sondages pour peser. Il lui faut un projet. Or, force est de constater que cette gauche traverse une crise d'idées. C'est d'ailleurs ce qui lui manque le plus. Aussi son problème n'est pas tant celui d'un leadership mais celui d'une profonde crise de projet. Tout comme le problème de la gauche n'est pas celui des alliances, mais celui de son identité, à savoir ce qu'elle propose et comment elle entend répondre aux défis de cette crise mondiale du capitalisme financier.
- Au sujet des alliances, la Première secrétaire du PS, Martine Aubry, propose l'organisation de primaires à gauche ? Qu'en pensez-vous ?
La participation du MRC dépendra des conditions dans lesquelles ces primaires seront organisées. Si c'est le PS tout seul, nous n'en serons pas. Nous y sommes donc favorables à condition qu'elles soient très largement ouvertes à l'ensemble de la gauche, en fait qu'elles soient co-organisées par plusieurs partis.
Quoi qu'il en soit, la question la plus importante est le projet qui sera défini et non le leadership de tel ou tel parti dans un rassemblement. Aussi un rassemblement sans projet serait vain. Nous avons donc proposé des Assises de la gauche.
- Le MRC, que vous présidez, peut-il être force de propositions pour la gauche ?
Le MRC peut en effet jouer un rôle de composition dans le rassemblement nécessaire de la gauche sur le plan des idées, car il a des kilomètres d'avance. Oui, nous pouvons aider à mettre la gauche à la hauteur des défis qui sont devant elle. Pour ce faire, il faut apporter une réponse qui soit à l'échelle mondiale et qui soit convaincante pour le peuple français.
Nous proposons un projet républicain qui va au-delà des marchés financiers. Ainsi, nous sommes pour une négociation globale entre le Nord et le Sud, pour un nouveau modèle de développement soutenable sur la longue durée. Pour y parvenir, cela doit passer notamment par une révolution énergétique. Nous sommes partisans également d'une relance concertée de l'économie à l'échelle mondiale qui comprendrait, entre autres, la mise en place d'une parité raisonnable entre les différentes monnaies des zones économiques mondiales.
Pour tout cela, nous demandons une négociation globale à l'échelle mondiale comportant un plan d'aide à l'Afrique et aux pays moins avancés et une concurrence équitable entre les grandes zones économiques du monde. La France a incontestablement un rôle important à jouer dans cela. Pour l'occuper, il nous faut une République active, une France nouvelle. Et d'autant qu'elle doit aussi agir de la sorte en Europe où il est impératif de faire vivre l'idée de démocratie. C'est pour cela que nous défendons l'idée d'une Europe redynamisée au travers d'une République des peuples.
- Qu'entendez-vous par une République des peuples ?
C'est la République au sens fort du terme qui lie citoyenneté populaire, liberté, laïcité, débats permanents, etc. Et, surtout, un modèle ouvert à l'universel. Les nations républicaines sont faites pour s'entendre. Elles ont tout à fait la capacité de prendre en charge collectivement leurs intérêts particuliers comme les problèmes de l'humanité.
Florence Guilhem
source http://www.chevenement.fr, le 9 septembre 2009