Texte intégral
Q - (A propos de l'Afghanistan)
R - Ce qui est normal, c'est de gagner ensemble.
Je pense qu'il est indispensable de se rapprocher des populations pour que l'on puisse avancer sur le chemin de la paix, de l'indépendance et de "l'afghanisation". Il ne faut pas donner le sentiment que l'on est hostile aux populations afghanes alors qu'au contraire nous sommes là pour eux. On ne les combat pas, on leur propose un nouveau mode de vie.
Q - Est-ce qu'à votre avis M. Karzaï peut encore être un président crédible ?
R - Il est très difficile de le savoir puisqu'on n'a pas les chiffres. Il semblerait que la majorité lui soit conservée. Si cette majorité se situe au-dessous de 50 %, évidemment, nous aurons un problème dans ce 2ème tour. Pour le moment, la question ne se pose pas puisqu'elle se situe à 54 %. Ce qui serait souhaitable, c'est qu'il sorte de ces élections qui constituent un événement considérable - je rappelle que personne ne les souhaitait et que des électeurs ont été menacés -, le gouvernement le moins corrompu possible, le plus crédible possible pour l'Afghanistan.
Il faut par ailleurs que les alliés continuent de se rapprocher des populations dans des endroits, en dehors des villes, qui sont très difficiles d'accès et où les populations y sont très pauvres. On oublie que l'Afghanistan est le pays le plus pauvre du monde : trois pays seulement sont à ce niveau de pauvreté. Il faut aussi savoir que les insurgés, les Taliban, offrent en général des salaires pour se battre qui sont hélas deux à trois fois plus élevés que les salaires habituels.
Q - Y a-t-il un problème de crédibilité ?
R - Mais qui décide de la crédibilité en dehors des chiffres ? Les Afghans ont voté, la correction se fait et elle se fait dans de bonnes conditions puisque je comprends que l'on retire complètement les voix des points de vote qui n'ont pas été acceptés comme légitimes. Nous verrons bien, mais ce n'est pas à nous de juger la crédibilité d'un président. Qui a créé Hamid Karzaï ? Nous ? Les Afghans votent et si Hamid Karzaï sort vainqueur des urnes, il sera le président. Attendons encore quelques jours, apparemment les comptes vont être difficiles à faire.
Q - Votre collègue allemand, M. Steinmeier a préparé une sorte de document dans lequel il envisage un départ des troupes allemandes de l'Afghanistan dans un horizon de 4 ans, cela vous paraît-il crédible ?
R - Cela dépend de ce que l'on fera entre temps. Par ailleurs, M. Steinmeier n'est pas seul, il y a prochainement des élections en Allemagne.
Il faut que nous nous nous concertions sur cette question, mais nous ne sommes pas en Afghanistan pour y rester. Nous ne songeons pas à une victoire militaire, nous songeons à sécuriser suffisamment un certain nombre de zones pour que les Afghans prennent en charge leurs projets, qu'il s'agisse de projets agricoles ou de projets concernant la police et l'armée. Il est d'ailleurs nécessaire de continuer l'entraînement, mais aussi d'évoquer la question des salaires, qui est essentielle.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 septembre 2009
R - Ce qui est normal, c'est de gagner ensemble.
Je pense qu'il est indispensable de se rapprocher des populations pour que l'on puisse avancer sur le chemin de la paix, de l'indépendance et de "l'afghanisation". Il ne faut pas donner le sentiment que l'on est hostile aux populations afghanes alors qu'au contraire nous sommes là pour eux. On ne les combat pas, on leur propose un nouveau mode de vie.
Q - Est-ce qu'à votre avis M. Karzaï peut encore être un président crédible ?
R - Il est très difficile de le savoir puisqu'on n'a pas les chiffres. Il semblerait que la majorité lui soit conservée. Si cette majorité se situe au-dessous de 50 %, évidemment, nous aurons un problème dans ce 2ème tour. Pour le moment, la question ne se pose pas puisqu'elle se situe à 54 %. Ce qui serait souhaitable, c'est qu'il sorte de ces élections qui constituent un événement considérable - je rappelle que personne ne les souhaitait et que des électeurs ont été menacés -, le gouvernement le moins corrompu possible, le plus crédible possible pour l'Afghanistan.
Il faut par ailleurs que les alliés continuent de se rapprocher des populations dans des endroits, en dehors des villes, qui sont très difficiles d'accès et où les populations y sont très pauvres. On oublie que l'Afghanistan est le pays le plus pauvre du monde : trois pays seulement sont à ce niveau de pauvreté. Il faut aussi savoir que les insurgés, les Taliban, offrent en général des salaires pour se battre qui sont hélas deux à trois fois plus élevés que les salaires habituels.
Q - Y a-t-il un problème de crédibilité ?
R - Mais qui décide de la crédibilité en dehors des chiffres ? Les Afghans ont voté, la correction se fait et elle se fait dans de bonnes conditions puisque je comprends que l'on retire complètement les voix des points de vote qui n'ont pas été acceptés comme légitimes. Nous verrons bien, mais ce n'est pas à nous de juger la crédibilité d'un président. Qui a créé Hamid Karzaï ? Nous ? Les Afghans votent et si Hamid Karzaï sort vainqueur des urnes, il sera le président. Attendons encore quelques jours, apparemment les comptes vont être difficiles à faire.
Q - Votre collègue allemand, M. Steinmeier a préparé une sorte de document dans lequel il envisage un départ des troupes allemandes de l'Afghanistan dans un horizon de 4 ans, cela vous paraît-il crédible ?
R - Cela dépend de ce que l'on fera entre temps. Par ailleurs, M. Steinmeier n'est pas seul, il y a prochainement des élections en Allemagne.
Il faut que nous nous nous concertions sur cette question, mais nous ne sommes pas en Afghanistan pour y rester. Nous ne songeons pas à une victoire militaire, nous songeons à sécuriser suffisamment un certain nombre de zones pour que les Afghans prennent en charge leurs projets, qu'il s'agisse de projets agricoles ou de projets concernant la police et l'armée. Il est d'ailleurs nécessaire de continuer l'entraînement, mais aussi d'évoquer la question des salaires, qui est essentielle.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 septembre 2009