Déclaration de M. Hubert Falco, secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants, sur le devoir de mémoire concernant la Résistance et la Deuxième Guerre mondiale, à Paris le 14 octobre 2009.

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Circonstance : Assemblée générale du Comité d'action de la résistance, à Paris le 14 octobre 2009

Texte intégral

Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire général,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais vous dire toute l'émotion et l'honneur que j'éprouve à participer ce matin à votre Assemblée générale. Le Comité d'Action de la Résistance est l'une des grandes associations françaises.
Mais il est bien plus encore : il incarne les idéaux qui ont permis à la France de faire front dans les années terribles et de se relever.
Ces idéaux, que le Comité d'Action de la Résistance portent depuis plus de soixante ans avec une constance et une fidélité qui forcent le respect, ces idéaux n'ont rien perdu de leur force ni de leur actualité. Nous en avons besoin aujourd'hui comme hier : l'esprit de résistance, le sens du devoir, l'amour indissociable de la République et de la patrie, le don de soi.
Toutes ces valeurs, c'est la Résistance qui les a forgées, il y a bientôt soixante-dix ans, dans le compagnonnage des armes et les solidarités essentielles qui naissent dans la guerre et l'adversité.
Ces valeurs, elles sont aujourd'hui notre bien le plus précieux et le plus exigeant à défendre.
Jamais le Comité d'Action de la Résistance n'a failli. Jamais on n'a vu plus belle fidélité aux idéaux de l'origine. Et de cela, je voudrais aujourd'hui remercier chacune et chacun d'entre vous.
Car la mémoire de la Résistance mérite que l'on se batte pour elle.
C'est ce que vous faites, année après année, depuis 61 ans. Et je voudrais vous en remercier, comme je voudrais saluer la pugnacité de votre président.
Toujours nous devons remettre le travail sur le métier, notamment lorsqu'il s'agit de lutter contre le négationnisme. Le renoncement et l'abandon ne sont jamais loin de nous. Et malgré tout, nous n'avons pas le droit de baisser les bras.
Il s'agit aussi de transmettre inlassablement aux plus jeunes de nos compatriotes la mémoire et les valeurs dont vous êtes dépositaires.
La jeunesse, la jeunesse de notre pays, a besoin de vous. Elle vous attend. Elle compte sur vous. Quand les jeunes prennent conscience que vous aviez leur âge lorsque vous avez fait ce que vous avez fait, alors ils découvrent, au fond d'eux-mêmes, des ressources que, parfois, ils ignoraient. Votre exemple leur donne confiance. Votre exemple leur donne des raisons de s'engager.
Il y a soixante-dix ans, en septembre 1939, la Seconde Guerre mondiale éclatait. Aujourd'hui, nous commémorons ce soixante-dixième anniversaire. Et nous voulons le faire en rendant hommage aux résistants, en transmettant leur mémoire à nos compatriotes, mais aussi en défendant les valeurs que la Résistance incarne.
Je souhaite que le Comité d'Action de la Résistance puisse apporter sa contribution aux grands rendez-vous de la mémoire qui nous sont donnés jusqu'en 2015, notamment l'an prochain, en 2010, lorsque nous célébrerons le soixante-dixième anniversaire de l'Appel du 18 juin.
Je souhaite que cet événement touche un large public et, tout particulièrement, les jeunes.
Face aux années qui passent et aux rangs qui, hélas, s'éclaircissent, les associations d'anciens doivent impérativement préparer leur avenir.
C'est pourquoi je tiens à ce que s'accélère le chantier de modernisation du monde de la mémoire.
Il faut préparer la relève. Il faut, d'ores et déjà et tant que vous êtes encore nombreux, songer à se rassembler, à s'adosser les uns aux autres, à mettre en commun ce qui peut l'être, bref, à se regrouper.
Je souhaite vous dire à quel point il est fondamental que le C.A.R, comme toutes les autres associations, songe à l'avenir et réfléchisse à une solution de rapprochement avec une autre structure.
Dans cette perspective, il vous est loisible d'agir en toute liberté. Les Fondations liées à la mémoire de la Seconde guerre ne manquent pas. Certaines d'entre elles sont déjà en train de se rapprocher.
Le mouvement est lancé, et il ne faudrait pas que le Comité d'Action de la Résistance en reste à l'écart, lui qui travaille depuis 1948 dans un esprit de rassemblement.
Avant de terminer, je vous prie de bien vouloir excuser mon absence tout à l'heure, lors de la remise du prix littéraire de la Résistance.
Je regretterai d'autant plus de ne pouvoir être parmi vous que le livre de Daniel Cordier fait partie de ces ouvrages exceptionnels, inclassables, qui éclairent de façon limpide ce que fut la Résistance.
Et Daniel Cordier nous apprend la chose la plus indispensable qui soit : dans la vie, ce qui compte, c'est de vivre en homme debout.
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Vous avez donné le meilleur de vous-même. Vous avez donné les plus belles années de votre vie pour résister, défendre la France et la libérer. Nous vous devons tout.
Nous vous devons tout et, pourtant, nous avons encore besoin de vous. Parce que la mémoire et les valeurs que vous portez, l'esprit de résistance que vous incarnez, la France en a, plus que jamais, besoin.

source http://www.defense.gouv.fr, le 15 octobre 2009