Texte intégral
J.-P. Elkabbach.- Bienvenue, X. Bertrand, bonjour.
Bonjour J.-P. Elkabbach.
La cour monte à tour de rôle en première ligne sous le feu, souvent avec les mêmes mots d'ordre. Et l'on voit que l'excès de zèle ne paie pas. Est-ce que vous reconnaissez que ça tangue dans votre majorité ?
On a une majorité qui n'est pas muette, on a une majorité qui débat, et c'est normal. Il y a beaucoup de réformes qui ont été engagées depuis deux ans, et nous allons continuer ces réformes. Moi je préfère qu'on ait les débats qui soient des débats vivants, je préfère que l'on ait bien évidemment des personnalités qui s'expriment, mais en n'oubliant pas une chose : les débats oui, mais il faut aussi du sang-froid. Et les Français attendent de nous du sang-froid pour continuer à conduire ces réformes.
C'est-à-dire qu'il y en a qui perdent le sang-froid dans votre camp ?
Je crois que, à un moment donné...
Pourquoi est-ce que c'est si difficile de le reconnaître ?
Parce que la France change. Parce que la France change et qu'il faut bien comprendre aussi que nous devons être concentrés sur les priorités des Français. J'étais la semaine dernière dans le Calvados et le message de nos militants, de nos sympathisants, de nos électeurs, c'est : il ne faut pas se laisser distraire, il faut rester concentrés sur nos valeurs, il faut rester concentrés sur nos priorités : l'emploi, la sécurité, le refus des augmentations d'impôts, la bataille pour l'emploi, voilà les priorités.
Pourtant, tout le temps est mangé par l'affaire F. Mitterrand, par J. Sarkozy, etc. Mais la majorité est fébrile, elle est en train de détricoter- on prend des exemples - les projets du Gouvernement. Ce matin, en commission, la cible de l'UMP c'est le bouclier fiscal. Est-ce qu'on peut y tomber ?
Certainement pas, et ce n'est pas la cible de l'UMP. Il y a un parlementaire, président de la Commission des lois, qui fait un rapport...
Pas n'importe qui : J.-L. Warsmann.
... qui a commis une idée - mais c'est une idée constante chez lui - sur la CRDS, d'augmenter la CRDS. Moi je vais vous dire, mon idée constante c'est de baisser la fiscalité dans notre pays, pas de l'augmenter. Nous n'avons pas été élus pour augmenter les impôts.
Donc, on n'allège pas le bouclier fiscal, on n'y touche pas.
Certainement pas. Franchement, de travailler six mois pour l'Etat et six mois pour soi, ça n'est pas quelque chose d'insensé dans notre pays. (...) Alléger le bouclier fiscal, c'est casser le bouclier fiscal.
C'est une mesure...
...Sacrée.
Sacrée ! ?
C'est une mesure qui économiquement a du sens : ceux qui gagnent de l'argent, je préfère qu'ils le dépensent en France plutôt que de le déplacer à l'étranger. Pendant des années, certains ont pleuré en disant : il ne faut pas que les fortunes partent, il ne faut pas que les talents partent. Nous nous donnons les moyens de garder en France ceux qui réussissent. C'est mieux et ça profite à tout le monde.
Mais vous voyez que ça ne convainc même pas l'UMP, ou une partie de l'UMP.
Un parlementaire. Et ça ne sera pas voté par l'UMP. Moi, au nom du Mouvement populaire, je le dis, il n'est pas question de revenir sur le bouclier fiscal.
Et la taxe professionnelle, même l'UMP monte au créneau, ou une partie de l'UMP. Ce week-end, par exemple, les maires vont se réunir pour alerter et dire : on est en train de sacrifier les maires, les élus.
On ne sacrifiera pas les élus, mais j'en ai assez qu'on ait sacrifié l'emploi, l'emploi industriel dans notre pays. Depuis maintenant vingt-cinq ans, la taxe professionnelle a détruit près de un demi million d'emplois. Là aussi, il faut arrêter de pleurnicher, pour dire : ah là, là, il faut garder nos entreprises, on se donne le moyen d'alléger la fiscalité sur les entreprises, d'enlever 6 milliards d'impôts de taxe professionnelle aux entreprises. Et qu'est-ce qu'on dit aux maires ? Nous allons préserver les recettes des communes mais nous avons entendu votre message.
Donc, on aménagera la taxe professionnelle.
Le message c'est : tout de suite, il faut supprimer les impôts pour les entreprises, parce que c'est de l'emploi, mais en même temps, on se donne un an, comme cela nous a été demandé par les élus, pour dire : on va voir ensemble les meilleures modalités.
A propos de J. Sarkozy, la stratégie personnelle et familiale ne doit pas dater d'hier. Apparemment, elle n'a rien de spontané. Depuis quand vous, vous connaissez les projets de J. Sarkozy pour l'EPAD ?
La semaine dernière, quand les médias ont commencé à en faire état, suite à la polémique qui était lancée...
Avant, vous ne saviez rien ?
Non, je ne le savais pas. Mais je vais vous dire une chose, j'avais parlé tout à l'heure de polémique. On s'aperçoit aujourd'hui que ces polémiques ne sont pas innocentes. Ces polémiques...
Même celles qui viennent de la majorité ?
Oh attendez ! D'où ça vient, comme ça commence à chaque fois ? Cela commence de la part de la gauche. La gauche qui essaye par ces polémiques de faire diversion, de cacher ses querelles internes, de cacher son absence de propositions. Aujourd'hui, à gauche, rien de nouveau sinon la polémique, encore et toujours.
Mais ça c'est une diversion, X. Bertrand.
De leur part, vous avez raison, J.-P. Elkabbach.
De la vôtre aussi.
Non, non, non.
De la vôtre aussi, mais sur le fond, les attaques quand elles viennent de J.-P. Raffarin, de J.-F. Copé, par exemple, qui hier disait : "cette affaire du fils est comme le sparadrap du capitaine Haddock, ça va leur coller aux godasses". "Ça va LEUR coller" ! A lui, non, ça ne va pas coller à ses godasses...
Visiblement, il aime bien les petites phrases. Moi je sais une chose, c'est que dans des moments un peu plus difficiles, on a encore moins besoin des petites phrases. Et moi, je vais vous dire une chose sur le sujet de J. Sarkozy dont vous parler. Il faut quand même bien voir que quand vous avez par exemple des ministres qui sont nommés à 29 ans, à trente ans, à même pas trente ans, tout le monde applaudit. Et J. Sarkozy, qui est élu, et qui, justement veut exercer cette responsabilité, tout le monde lui tombe dessus ! Mais je pense aussi qu'on a le droit de raison garder ! On a le droit aussi de regarder les choses en face. Moi, je le connais bien J. Sarkozy, je sais qu'il sera plus observé que les autres et je sais aussi qu'il aura à coeur de faire ses preuves plus que les autres.
Vous ne pourriez pas dire le contraire, donc je n'insiste pas là-dessus. "Vous", étant le chef de la majorité, qui fréquentez beaucoup l'Elysée...
Je n'aime pas les critiques systématiques portées sur un homme, je n'aime pas la façon...
Moi non plus...
...Dont une machine, qui veut chercher à broyer ou à faire diversion, se met en marche, parce que moi, je ne me laisserai pas détourner des priorités des Français...
Vous voyez bien qu'aujourd'hui que les critiques se déplacent vers le président de la République, sa manière d'exercer ses responsabilités, d'ajouter des marques jugées parfois excessives, de pouvoir personnel. Est-ce que vous lui demandez d'intervenir bientôt et d'expliquer, de s'expliquer ?
Mais où est le pouvoir personnel ? Quand depuis maintenant deux ans et demi, c'est un socialiste qui est à la tête de la commission des Finances, monsieur Migaud. Quand il y a eu un renforcement des pouvoirs du Parlement comme jamais. Quand il y a maintenant la possibilité de saisir le Conseil constitutionnel. A chaque fois, la logique et la cohérence ont été les mêmes. Mais il faut aussi le dire, et moi j'ai aussi envie de la dire.
J'aurais pu vous parler de J.-P. Raffarin qui demande qui est aujourd'hui est le chef de la majorité, N. Sarkozy, F. Fillon, X. Bertrand ?
Le chef de la majorité présidentielle, c'est le président de la république. De qui tient-on notre légitimité ? De nos électeurs, c'est vrai, mais de l'élection du président de la République aussi.
L'hebdomadaire Valeurs actuelles qui affiche aujourd'hui "La droite perd ses repères", est-ce que vous le pensez aussi, vous êtes en train de perdre vos repères ?
Certainement pas ! Certainement pas ! Nous sommes fidèles à vos valeurs et nous sommes fidèles à nos électeurs. Nous faisons une politique pour l'ensemble des Français mais nous savons précisément sur quelles valeurs nous avons été élus. La valeur du travail, le travail, le mérite, l'effort, l'entreprise pour créer des richesses, et aussi, je tiens à la dire, une société de la responsabilité.
D'accord, on n'est pas en campagne électorale, vous aurez le temps au moment des élections régionales.
Vous me posez des questions, comprenez que j'y réponde !
Est-ce que vous recommandez au Premier ministre, monsieur Fillon, de généraliser l'expérience, si elle réussit, des trois établissements scolaires de Créteil, de générer la cagnotte collective anti-absentéisme, que votre électorat n'a pas l'air de supporter ?
Pour lutter contre l'absentéisme, je demande plutôt une chose : c'est que la loi de 2006 soit appliquée. L'absentéisme, c'est la responsabilité des parents. Quand un enfant de moins de 16 ans ne va pas à l'école, c'est que les parents sont défaillants.
Alors ?
Et les parents, dans ces conditions-là, il faut leur supprimer tout ou partie des allocations familiales pour l'enfant en question. De mettre en place une cagnotte pour permettre des projets de groupe, ce n'est pas la même chose que de dire aux parents "vous êtes responsables". Une société de la responsabilité...
Mais on va sanctionner les banlieues et les pauvres ! Les parents...
Mais qu'est-ce que vous proposez alors ?!
Les politiques, c'est vous...
Il y a une loi qui a été votée ; je demande l'évaluation de cette loi de 2006. Je suis persuadé, parce que j'ai regardé sur le terrain, j'ai interrogé, qu'elle n'est pas appliquée aujourd'hui. Les parents qui n'envoient pas leurs enfants à l'école porte une lourde responsabilité. Et il ne faut demander aussi à l'Education nationale d'assumer une responsabilité qui est celle des parents. La loi doit être appliquée, si elle n'est pas appliquée, il faut la changer. C'est ce que souhaite le mouvement populaire.
Pas d'allocations familiales dans ce cas-là... Vous travaillez en ce moment sur les élections régionales : qui va affronter en Poitou- Charentes S. Royal, vous le savez ?
Nous allons prendre la décision définitive à la fin du mois de novembre. Je pense que D. Bussereau ferait un bon candidat. C'est une élection difficile, les élections régionales, nous le savons bien. Mais c'est un élu de terrain, qui en plus a une vision...
En PACA, ils ont deux procureurs d'Europe écologie ; qui sera la tête de liste pour l'UMP ?
Là, on n'a pas encore fait le choix, comme pour Poitou-Charentes. On est en train de regarder par rapport aux différentes candidatures mais il y a des candidats talentueux.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 15 octobre 2009
Bonjour J.-P. Elkabbach.
La cour monte à tour de rôle en première ligne sous le feu, souvent avec les mêmes mots d'ordre. Et l'on voit que l'excès de zèle ne paie pas. Est-ce que vous reconnaissez que ça tangue dans votre majorité ?
On a une majorité qui n'est pas muette, on a une majorité qui débat, et c'est normal. Il y a beaucoup de réformes qui ont été engagées depuis deux ans, et nous allons continuer ces réformes. Moi je préfère qu'on ait les débats qui soient des débats vivants, je préfère que l'on ait bien évidemment des personnalités qui s'expriment, mais en n'oubliant pas une chose : les débats oui, mais il faut aussi du sang-froid. Et les Français attendent de nous du sang-froid pour continuer à conduire ces réformes.
C'est-à-dire qu'il y en a qui perdent le sang-froid dans votre camp ?
Je crois que, à un moment donné...
Pourquoi est-ce que c'est si difficile de le reconnaître ?
Parce que la France change. Parce que la France change et qu'il faut bien comprendre aussi que nous devons être concentrés sur les priorités des Français. J'étais la semaine dernière dans le Calvados et le message de nos militants, de nos sympathisants, de nos électeurs, c'est : il ne faut pas se laisser distraire, il faut rester concentrés sur nos valeurs, il faut rester concentrés sur nos priorités : l'emploi, la sécurité, le refus des augmentations d'impôts, la bataille pour l'emploi, voilà les priorités.
Pourtant, tout le temps est mangé par l'affaire F. Mitterrand, par J. Sarkozy, etc. Mais la majorité est fébrile, elle est en train de détricoter- on prend des exemples - les projets du Gouvernement. Ce matin, en commission, la cible de l'UMP c'est le bouclier fiscal. Est-ce qu'on peut y tomber ?
Certainement pas, et ce n'est pas la cible de l'UMP. Il y a un parlementaire, président de la Commission des lois, qui fait un rapport...
Pas n'importe qui : J.-L. Warsmann.
... qui a commis une idée - mais c'est une idée constante chez lui - sur la CRDS, d'augmenter la CRDS. Moi je vais vous dire, mon idée constante c'est de baisser la fiscalité dans notre pays, pas de l'augmenter. Nous n'avons pas été élus pour augmenter les impôts.
Donc, on n'allège pas le bouclier fiscal, on n'y touche pas.
Certainement pas. Franchement, de travailler six mois pour l'Etat et six mois pour soi, ça n'est pas quelque chose d'insensé dans notre pays. (...) Alléger le bouclier fiscal, c'est casser le bouclier fiscal.
C'est une mesure...
...Sacrée.
Sacrée ! ?
C'est une mesure qui économiquement a du sens : ceux qui gagnent de l'argent, je préfère qu'ils le dépensent en France plutôt que de le déplacer à l'étranger. Pendant des années, certains ont pleuré en disant : il ne faut pas que les fortunes partent, il ne faut pas que les talents partent. Nous nous donnons les moyens de garder en France ceux qui réussissent. C'est mieux et ça profite à tout le monde.
Mais vous voyez que ça ne convainc même pas l'UMP, ou une partie de l'UMP.
Un parlementaire. Et ça ne sera pas voté par l'UMP. Moi, au nom du Mouvement populaire, je le dis, il n'est pas question de revenir sur le bouclier fiscal.
Et la taxe professionnelle, même l'UMP monte au créneau, ou une partie de l'UMP. Ce week-end, par exemple, les maires vont se réunir pour alerter et dire : on est en train de sacrifier les maires, les élus.
On ne sacrifiera pas les élus, mais j'en ai assez qu'on ait sacrifié l'emploi, l'emploi industriel dans notre pays. Depuis maintenant vingt-cinq ans, la taxe professionnelle a détruit près de un demi million d'emplois. Là aussi, il faut arrêter de pleurnicher, pour dire : ah là, là, il faut garder nos entreprises, on se donne le moyen d'alléger la fiscalité sur les entreprises, d'enlever 6 milliards d'impôts de taxe professionnelle aux entreprises. Et qu'est-ce qu'on dit aux maires ? Nous allons préserver les recettes des communes mais nous avons entendu votre message.
Donc, on aménagera la taxe professionnelle.
Le message c'est : tout de suite, il faut supprimer les impôts pour les entreprises, parce que c'est de l'emploi, mais en même temps, on se donne un an, comme cela nous a été demandé par les élus, pour dire : on va voir ensemble les meilleures modalités.
A propos de J. Sarkozy, la stratégie personnelle et familiale ne doit pas dater d'hier. Apparemment, elle n'a rien de spontané. Depuis quand vous, vous connaissez les projets de J. Sarkozy pour l'EPAD ?
La semaine dernière, quand les médias ont commencé à en faire état, suite à la polémique qui était lancée...
Avant, vous ne saviez rien ?
Non, je ne le savais pas. Mais je vais vous dire une chose, j'avais parlé tout à l'heure de polémique. On s'aperçoit aujourd'hui que ces polémiques ne sont pas innocentes. Ces polémiques...
Même celles qui viennent de la majorité ?
Oh attendez ! D'où ça vient, comme ça commence à chaque fois ? Cela commence de la part de la gauche. La gauche qui essaye par ces polémiques de faire diversion, de cacher ses querelles internes, de cacher son absence de propositions. Aujourd'hui, à gauche, rien de nouveau sinon la polémique, encore et toujours.
Mais ça c'est une diversion, X. Bertrand.
De leur part, vous avez raison, J.-P. Elkabbach.
De la vôtre aussi.
Non, non, non.
De la vôtre aussi, mais sur le fond, les attaques quand elles viennent de J.-P. Raffarin, de J.-F. Copé, par exemple, qui hier disait : "cette affaire du fils est comme le sparadrap du capitaine Haddock, ça va leur coller aux godasses". "Ça va LEUR coller" ! A lui, non, ça ne va pas coller à ses godasses...
Visiblement, il aime bien les petites phrases. Moi je sais une chose, c'est que dans des moments un peu plus difficiles, on a encore moins besoin des petites phrases. Et moi, je vais vous dire une chose sur le sujet de J. Sarkozy dont vous parler. Il faut quand même bien voir que quand vous avez par exemple des ministres qui sont nommés à 29 ans, à trente ans, à même pas trente ans, tout le monde applaudit. Et J. Sarkozy, qui est élu, et qui, justement veut exercer cette responsabilité, tout le monde lui tombe dessus ! Mais je pense aussi qu'on a le droit de raison garder ! On a le droit aussi de regarder les choses en face. Moi, je le connais bien J. Sarkozy, je sais qu'il sera plus observé que les autres et je sais aussi qu'il aura à coeur de faire ses preuves plus que les autres.
Vous ne pourriez pas dire le contraire, donc je n'insiste pas là-dessus. "Vous", étant le chef de la majorité, qui fréquentez beaucoup l'Elysée...
Je n'aime pas les critiques systématiques portées sur un homme, je n'aime pas la façon...
Moi non plus...
...Dont une machine, qui veut chercher à broyer ou à faire diversion, se met en marche, parce que moi, je ne me laisserai pas détourner des priorités des Français...
Vous voyez bien qu'aujourd'hui que les critiques se déplacent vers le président de la République, sa manière d'exercer ses responsabilités, d'ajouter des marques jugées parfois excessives, de pouvoir personnel. Est-ce que vous lui demandez d'intervenir bientôt et d'expliquer, de s'expliquer ?
Mais où est le pouvoir personnel ? Quand depuis maintenant deux ans et demi, c'est un socialiste qui est à la tête de la commission des Finances, monsieur Migaud. Quand il y a eu un renforcement des pouvoirs du Parlement comme jamais. Quand il y a maintenant la possibilité de saisir le Conseil constitutionnel. A chaque fois, la logique et la cohérence ont été les mêmes. Mais il faut aussi le dire, et moi j'ai aussi envie de la dire.
J'aurais pu vous parler de J.-P. Raffarin qui demande qui est aujourd'hui est le chef de la majorité, N. Sarkozy, F. Fillon, X. Bertrand ?
Le chef de la majorité présidentielle, c'est le président de la république. De qui tient-on notre légitimité ? De nos électeurs, c'est vrai, mais de l'élection du président de la République aussi.
L'hebdomadaire Valeurs actuelles qui affiche aujourd'hui "La droite perd ses repères", est-ce que vous le pensez aussi, vous êtes en train de perdre vos repères ?
Certainement pas ! Certainement pas ! Nous sommes fidèles à vos valeurs et nous sommes fidèles à nos électeurs. Nous faisons une politique pour l'ensemble des Français mais nous savons précisément sur quelles valeurs nous avons été élus. La valeur du travail, le travail, le mérite, l'effort, l'entreprise pour créer des richesses, et aussi, je tiens à la dire, une société de la responsabilité.
D'accord, on n'est pas en campagne électorale, vous aurez le temps au moment des élections régionales.
Vous me posez des questions, comprenez que j'y réponde !
Est-ce que vous recommandez au Premier ministre, monsieur Fillon, de généraliser l'expérience, si elle réussit, des trois établissements scolaires de Créteil, de générer la cagnotte collective anti-absentéisme, que votre électorat n'a pas l'air de supporter ?
Pour lutter contre l'absentéisme, je demande plutôt une chose : c'est que la loi de 2006 soit appliquée. L'absentéisme, c'est la responsabilité des parents. Quand un enfant de moins de 16 ans ne va pas à l'école, c'est que les parents sont défaillants.
Alors ?
Et les parents, dans ces conditions-là, il faut leur supprimer tout ou partie des allocations familiales pour l'enfant en question. De mettre en place une cagnotte pour permettre des projets de groupe, ce n'est pas la même chose que de dire aux parents "vous êtes responsables". Une société de la responsabilité...
Mais on va sanctionner les banlieues et les pauvres ! Les parents...
Mais qu'est-ce que vous proposez alors ?!
Les politiques, c'est vous...
Il y a une loi qui a été votée ; je demande l'évaluation de cette loi de 2006. Je suis persuadé, parce que j'ai regardé sur le terrain, j'ai interrogé, qu'elle n'est pas appliquée aujourd'hui. Les parents qui n'envoient pas leurs enfants à l'école porte une lourde responsabilité. Et il ne faut demander aussi à l'Education nationale d'assumer une responsabilité qui est celle des parents. La loi doit être appliquée, si elle n'est pas appliquée, il faut la changer. C'est ce que souhaite le mouvement populaire.
Pas d'allocations familiales dans ce cas-là... Vous travaillez en ce moment sur les élections régionales : qui va affronter en Poitou- Charentes S. Royal, vous le savez ?
Nous allons prendre la décision définitive à la fin du mois de novembre. Je pense que D. Bussereau ferait un bon candidat. C'est une élection difficile, les élections régionales, nous le savons bien. Mais c'est un élu de terrain, qui en plus a une vision...
En PACA, ils ont deux procureurs d'Europe écologie ; qui sera la tête de liste pour l'UMP ?
Là, on n'a pas encore fait le choix, comme pour Poitou-Charentes. On est en train de regarder par rapport aux différentes candidatures mais il y a des candidats talentueux.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 15 octobre 2009