Texte intégral
Q - Le rapport de progrès affirme notamment que sur la question de Chypre il ne devrait pas y avoir finalement d'ultimatum, que les négociations peuvent continuer, contrairement à ce que l'on avait dit jusqu'à présent, c'est-à-dire que jusqu'à présent, 2009 était l'année charnière pour régler la question de Chypre. Quelle va être la position de la France sur ce sujet-là ?
R - Nous, nous pensons que le rapport est objectif, qu'il est équilibré, qu'il note les points d'avancée incontestables du côté turc, qui porte beaucoup d'ailleurs sur cette contribution à la stabilité régionale, à cet effort diplomatique, à son rôle en matière énergétique. Tout cela sont des choses très positives, et puis il y a des choses moins positives, en matière de réformes à l'intérieur (comme la liberté de la presse, les réformes internes).
De ce point de vue le rapport me semble très équilibré et c'est tout ce que l'on a à dire sur le sujet.
Quant à Chypre, nous espérons naturellement un déblocage, parce que cette affaire empoisonne beaucoup de choses, y compris un sujet qui nous intéresse particulièrement en ce moment la relation entre l'UE et l'OTAN, la défense européenne et l'OTAN.
Q - Cela n'est pas une condition sine qua non de la poursuite de la négociation ?
R - J'ai répondu à votre question.
Q - Sinon pour reprendre votre réponse à l'avant-dernière question lors de la Conférence à l'Université de Galatasaray sur l'attitude de la Turquie qui finalement devrait effectivement continuer à participer aux bilatérales, vous dites aux Turcs finalement de continuer de travailler avec la France sur le bilatéral, qu'il ne faut pas se focaliser sur la question de l'adhésion. Comprenez-vous que, pour eux, la question de l'adhésion est belle et bien fondamentale, c'est quand même...
R - C'est l'une des grandes avancées des discussions que nous avons eues à Paris, lorsque j'ai reçu mon homologue, Egemen Bagis, il y a trois semaines. J'ai travaillé avec mes équipes, on s'est vu en tête-à-tête ensuite, pour préparer la visite du président Gül, le contenu des conversations au plus haut niveau entre les responsables turcs et français. Il ne faut pas ramener la totalité de nos relations qui sont extrêmement importantes pour la stabilité globale et pour nos deux pays, nos deux économies, à une divergence sur le point d'arrivée de la négociation. Cette divergence est connue, en même temps, les négociations continuent, parce qu'elles sont notamment dans l'intérêt de la Turquie, de hisser son niveau juridique, fiscal, sociétal, politique au niveau de l'Europe.
La meilleure façon de transcender ces différences d'appréciation, d'ailleurs légitimes en démocratie, est d'intensifier nos relations bilatérales, et c'est ce que nous faisons d'ailleurs, et ce que j'ai voulu démontrer ce matin, c'est que les champs ne manquent pas, de l'énergie au climat...
Q - ... mais quel est le retour des Turcs sur ...
R - ... écoutez, si la visite du président Gül s'est bien passée, c'est que j'ai le sentiment que les Turcs non seulement partagent cette analyse mais la souhaitent. La France et la Turquie ont de grandes choses à faire ensemble, et nos divergences sur le point d'arrivée de la candidature turque ne doit pas empêcher la Turquie et l'Europe d'une part, la Turquie et la France d'autre part, de travailler ensemble dans notre intérêt commun, parce qu'il y a beaucoup d'approches communes. Regardez en matière diplomatique, le travail que nous faisons ensemble, dans le Caucase, au Proche-Orient, en Afghanistan, nous travaillons ensemble, les intérêts sont sûrement très identiques, et les approches très proches. Ne gâchons donc pas, je le dis à la minorité de gens qui insistent en permanence sur la divergence, des deux côtés d'ailleurs, on ne saurait résumer la relation entre la France et la Turquie à cette divergence sur le point d'arrivée des négociations. Ces négociations vont être longues, complexes. La position française est connue, et puis il y a tout le reste à faire. Faisons tout le reste.
Q - Et vous, vous êtes à l'aise dans la défense de cette position ?
R - Oui, complètement à l'aise et en phase avec la position du président de la République. Sinon je ne serais pas entré au gouvernement.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 octobre 2009
R - Nous, nous pensons que le rapport est objectif, qu'il est équilibré, qu'il note les points d'avancée incontestables du côté turc, qui porte beaucoup d'ailleurs sur cette contribution à la stabilité régionale, à cet effort diplomatique, à son rôle en matière énergétique. Tout cela sont des choses très positives, et puis il y a des choses moins positives, en matière de réformes à l'intérieur (comme la liberté de la presse, les réformes internes).
De ce point de vue le rapport me semble très équilibré et c'est tout ce que l'on a à dire sur le sujet.
Quant à Chypre, nous espérons naturellement un déblocage, parce que cette affaire empoisonne beaucoup de choses, y compris un sujet qui nous intéresse particulièrement en ce moment la relation entre l'UE et l'OTAN, la défense européenne et l'OTAN.
Q - Cela n'est pas une condition sine qua non de la poursuite de la négociation ?
R - J'ai répondu à votre question.
Q - Sinon pour reprendre votre réponse à l'avant-dernière question lors de la Conférence à l'Université de Galatasaray sur l'attitude de la Turquie qui finalement devrait effectivement continuer à participer aux bilatérales, vous dites aux Turcs finalement de continuer de travailler avec la France sur le bilatéral, qu'il ne faut pas se focaliser sur la question de l'adhésion. Comprenez-vous que, pour eux, la question de l'adhésion est belle et bien fondamentale, c'est quand même...
R - C'est l'une des grandes avancées des discussions que nous avons eues à Paris, lorsque j'ai reçu mon homologue, Egemen Bagis, il y a trois semaines. J'ai travaillé avec mes équipes, on s'est vu en tête-à-tête ensuite, pour préparer la visite du président Gül, le contenu des conversations au plus haut niveau entre les responsables turcs et français. Il ne faut pas ramener la totalité de nos relations qui sont extrêmement importantes pour la stabilité globale et pour nos deux pays, nos deux économies, à une divergence sur le point d'arrivée de la négociation. Cette divergence est connue, en même temps, les négociations continuent, parce qu'elles sont notamment dans l'intérêt de la Turquie, de hisser son niveau juridique, fiscal, sociétal, politique au niveau de l'Europe.
La meilleure façon de transcender ces différences d'appréciation, d'ailleurs légitimes en démocratie, est d'intensifier nos relations bilatérales, et c'est ce que nous faisons d'ailleurs, et ce que j'ai voulu démontrer ce matin, c'est que les champs ne manquent pas, de l'énergie au climat...
Q - ... mais quel est le retour des Turcs sur ...
R - ... écoutez, si la visite du président Gül s'est bien passée, c'est que j'ai le sentiment que les Turcs non seulement partagent cette analyse mais la souhaitent. La France et la Turquie ont de grandes choses à faire ensemble, et nos divergences sur le point d'arrivée de la candidature turque ne doit pas empêcher la Turquie et l'Europe d'une part, la Turquie et la France d'autre part, de travailler ensemble dans notre intérêt commun, parce qu'il y a beaucoup d'approches communes. Regardez en matière diplomatique, le travail que nous faisons ensemble, dans le Caucase, au Proche-Orient, en Afghanistan, nous travaillons ensemble, les intérêts sont sûrement très identiques, et les approches très proches. Ne gâchons donc pas, je le dis à la minorité de gens qui insistent en permanence sur la divergence, des deux côtés d'ailleurs, on ne saurait résumer la relation entre la France et la Turquie à cette divergence sur le point d'arrivée des négociations. Ces négociations vont être longues, complexes. La position française est connue, et puis il y a tout le reste à faire. Faisons tout le reste.
Q - Et vous, vous êtes à l'aise dans la défense de cette position ?
R - Oui, complètement à l'aise et en phase avec la position du président de la République. Sinon je ne serais pas entré au gouvernement.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 octobre 2009