Texte intégral
Q - M. Karzaï est-il disposé à accepter un second tour de l'élection présidentielle ?
R - Je pense qu'il acceptera. Je pense que ce n'est pas possible autrement. Il a en effet contesté - je le sais parce que je lui en ai parlé hier et avant-hier, à de nombreuses reprises - un certain nombre de chiffres qui viennent des terres pachtounes où il aurait dû avoir plus de voix. Des voix ont été annulées, ce sont des experts de l'ONU qui ont fait cela.
Quoi qu'il en soit, je pense que le président Karzaï est assez sage et, de toute façon, il est élu : je ne sais pas s'il a 47, 48, 49 % des suffrages. En tout cas, son concurrent, le docteur Abdullah Abdullah a 24 % des voix. M. Karzaï sera élu - il est élu. Mais le fait d'avoir un deuxième tour me paraît très important parce que c'est une preuve de démocratie. Que l'Afghanistan emprunte plus clairement le chemin de la démocratie est une bonne chose.
Q - Ce deuxième tour est-il réalisable très rapidement, avant l'hiver, à condition que M. Karzaï l'accepte parce que pour l'instant son camp dénonce cette enquête ?
R - Oui, ils discutent, mais c'est de la politique. Ce n'est qu'un problème politique et ils arriveront donc à se mettre d'accord. Le président Karzaï ne s'élèvera pas contre toute la communauté internationale, qui lui apporte un soutien considérable. Je le sais puisque nous en avons, encore une fois, beaucoup parlé. De plus, il a accepté de travailler avec le docteur Abdullah. Je crois que cette unité-là est très notable et nous n'avons pas été pour rien dans cette décision, nous les Français.
Q - Est-il possible de réaliser ce second tour très rapidement, on parlait de trois semaines, avant l'hiver ?
R - C'est la véritable question et c'est d'ailleurs pour cela que certains se seraient contentés d'un seul tour ; le deuxième tour est très difficile à organiser. Il doit l'être dans les premiers jours de novembre. Or, en raison de la neige et du froid, il sera difficile d'accéder à certaines zones du pays. Mais il faut le faire, l'ONU l'a préparé, les bulletins de vote sont, je crois, déjà imprimés. Il faudra transporter le matériel électoral, à dos de mule, en avion, en camion, etc.
Q - Cela veut dire qu'une possibilité d'entente entre M. Karzaï et M. Abdullah Abdullah, pour faire une sorte d'union nationale, est abandonnée au profit d'un second tour qui doit avoir lieu ?
R - Le second tour mènerait, je l'espère - pas forcément dans la bouche du président Karzaï et du docteur Abdullah - à un gouvernement d'unité nationale - je pense qu'ils n'aiment pas ce terme -, enfin à un travail commun sur un plan de développement que la France a proposé, en neuf points. Les Afghans pourront peut-être créer - ce sont eux qui décident - un poste de secrétaire général du gouvernement qui harmoniserait les choses et mettrait en marche et donnerait de la consistance à ce plan de développement.
Q - Maintenant, si je vous comprends bien, il reste à attendre la date de ce second tour qui, pour vous, est inéluctable ?
R - Disons à 95 %. Je suis assez heureux d'avoir participé à ce mouvement nécessaire de pression, certes amicale, mais de pression assez ferme auprès des Américains. La France a été, je crois, décisive. "Vos amis sont là, Monsieur Karzaï, vos amis sont là, Monsieur Abdullah, travaillez ensemble".Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 octobre 2009
R - Je pense qu'il acceptera. Je pense que ce n'est pas possible autrement. Il a en effet contesté - je le sais parce que je lui en ai parlé hier et avant-hier, à de nombreuses reprises - un certain nombre de chiffres qui viennent des terres pachtounes où il aurait dû avoir plus de voix. Des voix ont été annulées, ce sont des experts de l'ONU qui ont fait cela.
Quoi qu'il en soit, je pense que le président Karzaï est assez sage et, de toute façon, il est élu : je ne sais pas s'il a 47, 48, 49 % des suffrages. En tout cas, son concurrent, le docteur Abdullah Abdullah a 24 % des voix. M. Karzaï sera élu - il est élu. Mais le fait d'avoir un deuxième tour me paraît très important parce que c'est une preuve de démocratie. Que l'Afghanistan emprunte plus clairement le chemin de la démocratie est une bonne chose.
Q - Ce deuxième tour est-il réalisable très rapidement, avant l'hiver, à condition que M. Karzaï l'accepte parce que pour l'instant son camp dénonce cette enquête ?
R - Oui, ils discutent, mais c'est de la politique. Ce n'est qu'un problème politique et ils arriveront donc à se mettre d'accord. Le président Karzaï ne s'élèvera pas contre toute la communauté internationale, qui lui apporte un soutien considérable. Je le sais puisque nous en avons, encore une fois, beaucoup parlé. De plus, il a accepté de travailler avec le docteur Abdullah. Je crois que cette unité-là est très notable et nous n'avons pas été pour rien dans cette décision, nous les Français.
Q - Est-il possible de réaliser ce second tour très rapidement, on parlait de trois semaines, avant l'hiver ?
R - C'est la véritable question et c'est d'ailleurs pour cela que certains se seraient contentés d'un seul tour ; le deuxième tour est très difficile à organiser. Il doit l'être dans les premiers jours de novembre. Or, en raison de la neige et du froid, il sera difficile d'accéder à certaines zones du pays. Mais il faut le faire, l'ONU l'a préparé, les bulletins de vote sont, je crois, déjà imprimés. Il faudra transporter le matériel électoral, à dos de mule, en avion, en camion, etc.
Q - Cela veut dire qu'une possibilité d'entente entre M. Karzaï et M. Abdullah Abdullah, pour faire une sorte d'union nationale, est abandonnée au profit d'un second tour qui doit avoir lieu ?
R - Le second tour mènerait, je l'espère - pas forcément dans la bouche du président Karzaï et du docteur Abdullah - à un gouvernement d'unité nationale - je pense qu'ils n'aiment pas ce terme -, enfin à un travail commun sur un plan de développement que la France a proposé, en neuf points. Les Afghans pourront peut-être créer - ce sont eux qui décident - un poste de secrétaire général du gouvernement qui harmoniserait les choses et mettrait en marche et donnerait de la consistance à ce plan de développement.
Q - Maintenant, si je vous comprends bien, il reste à attendre la date de ce second tour qui, pour vous, est inéluctable ?
R - Disons à 95 %. Je suis assez heureux d'avoir participé à ce mouvement nécessaire de pression, certes amicale, mais de pression assez ferme auprès des Américains. La France a été, je crois, décisive. "Vos amis sont là, Monsieur Karzaï, vos amis sont là, Monsieur Abdullah, travaillez ensemble".Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 octobre 2009