Déclaration de M. Christian Estrosi, ministre de l'industrie, sur le rôle des pôles de compétitivité dans l'avenir industriel, grâce notamment aux innovations en matière de nanotechnologies et de véhicule électrique, Grenoble le 22 septembre 2009.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Texte intégral

Mesdames, Messieurs,
Si j'ai voulu venir aujourd'hui à votre rencontre, c'est pour une double raison.
La première, c'est que j'ai voulu saluer la formidable réussite du pôle de compétitivité de Grenoble. Ce site est exemplaire à bien des égards. Il constitue une parfaite illustration de ce que nous avons voulu faire en créant cette formule qui associe étroitement les acteurs du monde de la recherche et ceux de l'entreprise. Je dois vous dire que j'ai été très impressionné par ma visite des installations du CEA cet après-midi.
La seconde raison tient plus précisément à se qui se fabrique ici.
Rien de moins qu'une partie de l'avenir industriel de la France.
En effet, les innovations qui sortent déjà et qui sortiront encore de ce pôle de compétitivité sont déterminantes pour aider l'industrie à prendre en mains son destin en le devançant. J'ai la conviction que c'est dans des endroits comme celui-ci, avec des hommes déterminés à prendre collectivement un temps d'avance sur nos concurrents, que la France nourrit son ambition à occuper demain les premières places dans la révolution industrielle verte qui s'annonce.
Le véhicule électrique français en sera, en grande partie grâce à vous, le vecteur et le fer de lance.
Mesdames, Messieurs,
Dans le domaine de la politique industrielle, la Recherche et le Développement sont la clé pour nous permettre de tirer pleinement parti de la sortie de crise qui commence à se dessiner.
L'immobilisme, la frilosité, le repli sur soi, cela ne fait pas une politique. Cela ne crée pas une dynamique, un élan.
La crise doit être pour la France, pour son industrie, l'occasion d'accélérer la modernisation de structures devenues obsolètes, de rompre avec une culture d'habitudes. Bref, ce à quoi la crise nous invite, c'est à changer de manière radicale nos mentalités.
Sans recherche et sans innovation, il n'y a pas de compétitivité.
La politique du Gouvernement est résolument tournée vers l'innovation, avec en particulier le soutien aux pôles de compétitivité et le crédit impôt recherche qui constitue un des systèmes les plus performants au monde pour l'installation sur notre territoire de centres de R&D.
1. Grenoble et les nanotechnologies.
Le pôle grenoblois doit servir d'exemple de tout ce qui doit animer l'industrie française en termes de dynamisme, d'innovation et d'esprit de conquête. Dans le domaine stratégique des nanotechnologies, Grenoble est devenue l'une des capitales mondiales, ce qui constitue une formidable réussite.
Les nanotechnologies représentent un secteur stratégique car leurs avancées diffusent vers tous les secteurs industriels. J'ai pu le vérifier moi-même aujourd'hui encore en rencontrant des industriels aux profils extrêmement variés : issus de l'industrie dite traditionnelle, ils innovent en intégrant à leurs produits ces nanotechnologies.
Par exemple dans le domaine du bâtiment, il est maintenant possible d'intégrer l'électronique dans les matériaux de construction. On peut ainsi suivre l'évolution dans le temps des bâtiments ou piloter finement, en temps réel, leurs performances énergétiques.
Ce leadership a été obtenu à la suite de grands efforts qui portent très largement leurs fruits.
Sur le site de Crolles et ici sur le polygone scientifique de Grenoble, sont développées et produites les prochaines générations de technologies de la nanoélectronique. Le programme « Nano 2012 », qui représente - je le rappelle - plus de 2,3 milliards d'euros de dépenses de recherche et développement, privées et publiques, constitue le cadre pertinent qui rend possible toutes ces avancées.
Je veux souligner l'originalité de cette démarche, encore une fois exemplaire à plus d'un titre.
. Elle s'appuie sur un site de production rompu aux meilleurs standards internationaux. Il s'agit là d'un aspect essentiel afin que les résultats de la R&D soient rapidement et efficacement exploitables industriellement.
. Par ailleurs, la forte ambition industrielle qui s'y manifeste se trouve portée par la coopération étroite entre un industriel leader et une plate-forme de recherche publique. Le CEA-LETI a su développer de la sorte un modèle de coopération lui permettant de valoriser son excellence scientifique au travers de feuilles de route technologiques précises, définies en étroite concertation avec les industriels.
Au-delà du pôle grenoblois et du site de Crolles, les besoins en composants électroniques diversifiés qui émergent dans des secteurs tels que les transports, l'énergie ou la santé, constituent de nouvelles opportunités pour les autres sites français de la micro-nanoélectronique.
Ces sites représentent, eux aussi, des atouts industriels majeurs pour la France.
Je souhaite que nous nous inspirions du modèle grenoblois pour positionner les autres sites français de la micro- nanoélectronique parmi les leaders des filières d'avenir.
La plate-forme de recherche du CEA-LETI pourra y contribuer. Je vous annonce que je vais demander à son Directeur, Laurent MALIER, de me faire part d'ici la fin de cette année des propositions d'actions au niveau national. Il s'agira de définir, en lien avec les acteurs industriels de la filière, une stratégie cohérente pour l'ensemble du tissu industriel français en micro-électronique et d'identifier site par site des priorités de R&D.
Enfin, je voudrais insister sur le fait que ce caractère stratégique pour l'industrie se retrouve dans les nouvelles générations de batterie électrique - autre domaine où le CEA Grenoble est à la pointe de l'innovation. Ces nouvelles générations de batteries constituent le coeur des véhicules électriques, enjeu crucial, s'il en est, pour l'avenir de toute la filière automobile.
2. Le véhicule électrique
Avec l'automobile, nous sommes plongés au coeur de l'économie réelle, c'est à dire de l'économie qui produit, de l'économie qui investit, de l'économie qui innove.
Le secteur traverse une crise exceptionnelle qui a conduit le Gouvernement à prendre des mesures rapides qui ont rencontré un franc succès, notamment avec la prime à la casse.
Si l'urgence commandait de soutenir en premier lieu les constructeurs qui menaçaient de disparaître et ainsi emporter avec eux toute la filière automobile, nous n'avons pas souhaité le faire sans obtenir de leur part des engagements.
Premièrement, pas de fermeture d'usines sur le territoire français.
Deuxièmement, un soutien à l'ensemble de la filière dans une démarche partenariale.
Vous le voyez, avec les constructeurs automobiles comme avec les banques, la politique du Gouvernement c'est du donnant-donnant. On vous aide mais vous nous aidez en retour à aider les autres.
Nous leur avons donc, je le rappelle, prêté 6 Mdeuros pour les aider à se tourner vers l'avenir, pour développer des moteurs peu émetteurs de C02, pour développer des véhicules hybrides ou électriques. Ces développements doivent se faire en France ! Nous devons nous battre pour que la filière automobile soit toujours une filière d'avenir dans notre pays.
Le paquet énergie climat adopté par l'Union européenne fixe d'ores et déjà des objectifs très ambitieux qui auront des répercussions dans le secteur de l'automobile. Ces nouvelles normes, nous devrons non seulement les respecter mais en tirer parti. Elles ouvrent en effet un nouveau marché. Le véhicule « décarboné » est à ce titre une chance historique de conquérir un nouveau leadership pour les constructeurs français !
Nous sommes à l'aune d'une évolution radicale des usages de la voiture. Aujourd'hui déjà, on n'achète plus un véhicule pour faire la même chose, pour se déplacer de la même manière. Je le constate tous les jours en tant que Maire de Nice.
Afin de mettre toutes les chances de notre côté, cette transition doit indéniablement s'accompagner d'une réflexion stratégique sur les besoins des consommateurs dans les années à venir, réflexion associant l'ensemble des parties prenantes : industriels, organismes de recherche, organisations syndicales, élus,...
C'est l'objet d'un groupe de travail de la commission sous-traitante que j'ai lancée au début du mois. J'attends avec impatience les propositions que me remettra ce groupe présidé par Luc-Alexandre Ménard, Président du pôle de compétitivité MOVEO, courant novembre.
L'automobile, j'en suis convaincu, est à un tournant de son histoire. Nous sommes à un moment clé. Le début d'une nouvelle aventure industrielle.
Trois enjeux se présentent devant nous.
- Le 1er enjeu est énergétique. Même s'il peut subir de fortes variations à la hausse comme à la baisse, la tendance est clairement à une augmentation soutenue des prix du pétrole dans les années à venir. Le 21ème siècle sera le siècle de la fin du pétrole, par conséquent celui d'une révolution de l'automobile, de la fin de la voiture telle que nous la connaissons. Dans plusieurs années en effet, nous ne ferons plus de plein d'essence à la station service mais nous brancherons notre voiture dans notre parking en rentrant le soir pour la recharger pendant la nuit, ou en arrivant au travail le matin, ou encore en faisant nos courses. Certaines de nos pratiques vont ainsi évoluer pour s'adapter aux nouveaux usages de ces véhicules qui auront notamment comme particularité d'être inodores et silencieux. Notre responsabilité est de préparer l'après pétrole dès aujourd'hui.
- Le 2ème enjeu est environnemental. Le secteur des transports représente à lui seul le quart des émissions mondiales de C02. Partout où cela est possible, il faut réduire nos émissions de C02. Le développement durable, ce n'est pas de renoncer à la mobilité, mais c'est inventer des modes de transport sûrs, confortables, économes et respectueux de l'environnement.
- Le 3ème enjeu est industriel. L'industrie automobile constitue une composante fondamentale de notre tissu industriel français avec plus de 500 000 emplois directs. L'industrie conserve toute sa place en France ! Bien sûr il y a les services, mais si l'industrie, s'en va, les services s'en iront aussi, d'autant plus qu'ils sont plus facilement délocalisables. Par conséquent, la France a besoin d'industries !
La responsabilité des pouvoirs publics, ma responsabilité en tant que ministre chargé de l'Industrie, c'est d'accompagner les mutations technologiques et industrielles afin de garantir la pérennité des sites et des emplois.
3. Véhicule électrique : mesures. prises par l'Etat et nouvelles annonces.
Ces défis, nous avons commencé à les relever ensemble.
3.1. Soutien de la demande.
- Bonus-Malus.
Nous avons accompagné la demande de nos concitoyens vers des véhicules plus sobres en énergie et en émission de C02. Le bonus-malus et la prime à la casse ont fait preuve de leur efficacité. Les critères seront d'ailleurs durcis dès l'année prochaine pour aller plus loin dans l'incitation à acheter des véhicules toujours plus propres. C'est le rôle des pouvoirs publics. L'État n'a toutefois pas vocation à subventionner éternellement l'achat de véhicules.
La logique est simple. Il s'agit pour l'État de donner l'impulsion initiale pour créer un marché. C'est la raison pour laquelle nous maintiendrons le bonus de 5 000 euros au moins jusqu'au 31 décembre 2012.
Il s'agit également de créer un cercle vertueux. Cette demande doit lancer une production de masse et permettre une baisse des prix des véhicules et des équipements associés, notamment les batteries. Il s'agit de donner de la visibilité aux consommateurs et aux constructeurs.
- Achats groupés entre acteurs publics et privés
C'est dans cette logique que l'État s'est fixé pour objectif de mieux coordonner les achats de véhicules « décarbonés ». Plusieurs partenaires publics et privés se sont réunis, sous l'égide du Président de La Poste (M. Bailly), pour définir la base d'un cahier des charges commun. Il s'agit notamment d'organismes qui possèdent des « flottes » de véhicules utilitaires, comme La Poste, EDF, la SNCF, Veolia, Vinci mais aussi les services de l'État et les collectivités territoriales.
M. Bailly me remettra la semaine prochaine, ainsi qu'à mon collègue Jean-Louis Borloo, les résultats de la mission que lui avait confiée le Gouvernement en ce sens.
Nous lancerons ainsi dès l'automne plusieurs appels d'offres sur la base de ce cahier des charges commun pour l'achat de 50 000 véhicules électriques.
Plusieurs pistes sont envisagées pour poursuivre cette démarche commune, rallier de nouveaux acteurs dans les prochains mois et doubler au minimum ce chiffre.
3.2. Soutien à la recherche et développement.
Je souhaite que la France redevienne le lieu où s'imaginent et se préparent les ruptures technologiques de demain, le lieu où s'invente le véhicule du futur.
Pour y parvenir, la France s'est engagée fin 2008 dans un vaste plan de recherche et de soutien au « véhicule décarboné », qu'il s'agisse du véhicule électrique ou du véhicule hybride.
Mesdames, Messieurs,
jusqu'à présent, on s'est trompé à chaque fois en annonçant la fin du moteur à explosion.
Aujourd'hui 3 changements majeurs, je le rappelle, s'additionnent et militent pour un changement majeur dans le domaine automobile : la hausse du prix du pétrole, les progrès technologiques extraordinaires réalisés dans le domaine des batteries et la prise de conscience collective de l'urgence climatique.
Les constructeurs ne s'y sont d'ailleurs pas trompés. Pour preuve, les modèles qui ont été présentés à l'occasion du Salon de l'automobile de Francfort la semaine dernière par tous les constructeurs mondiaux, à commencer par Renault et PSA.
Mieux que quiconque, vous savez ici que, grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables, la France dispose d'une électricité sans C02 et dont le coût est garanti sur le long terme. Ce doit être un atout de plus pour le développement du « véhicule décarboné » dans notre pays.
- Fonds ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie)
50 Meuros supplémentaires ont été mobilisés sur la thématique du véhicule décarboné dans le cadre du fonds démonstrateur de l'ADEME.
Ce fonds a permis le financement de 11 projets suite au 1`T appel à manifestation d'intérêts pour près de 60 Meuros. 35 projets sont en cours d'instruction dans le cadre du 2nd appel à venir dont les résultats seront connus dans les prochaines semaines.
Je souhaite que nous fassions une large place à l'expérimentation pour acclimater le succès du « véhicule décarboné » auprès du grand public. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé qu'un 3ème appel à manifestation d'intérêts sera lancer dès la fin de cette année sur ce thème afin, par exemple, de tester en grandeur nature à l'échelle d'une agglomération ou d'un département les infrastructures de charge ou encore une flotte de taxis électriques.
- Plateforme STEEVE (STockage d'Energie Electrochimique pour Véhicules Electriques)
Nous avons également mis en place un plan important dans le domaine de la recherche sur le « véhicule décarboné » dans le cadre des Pôles de compétitivité, notamment à travers l'appel à projet lancé en juin 2009 pour la création de plateformes destinées à mutualiser les moyens.
D'ores et déjà, je vous annonce que je soutiendrai la plateforme STEEVE dans le cadre de cet appel à projet dont les résultats devraient être connus cet automne. J'ai eu l'occasion de visiter cet après-midi les bâtiments de cette plateforme qui réunira notamment le CEA, l'INERIS, EDF, l'INES, l'Université Jules Vernes (en Picardie), aux côtés des constructeurs et des équipementiers. Ce nouvel outil permettra notamment de réaliser les tests de prototypage (production en petite série) et des tests de fiabilité.
Sur un projet estimé à 11 Meuros (hors immobilier), je vous annonce que l'Etat est prêt à y consacrer 7,5 Meuros, dont 5,5 Meuros via le CEA et 2 Meuros vie le Fonds de Compétitivité des Entreprises.
A ces 7,5 Meuros de soutien public, il faudra rajouter la participation des collectivités locales qui le souhaitent. En tout état de cause, il est nécessaire que les industriels prennent également prendre leur part de responsabilité et participent à son financement.
3.3. Soutien à l'industrialisation.
L'Etat est présent auprès de tous les industriels français engagés dans la vaste mutation technologique qu'impose le développement du véhicule électrique.
A la demande du Président de la République, une enveloppe de 250 Meuros de prêts bonifiés a été spécifiquement mise en place en 2009 pour accompagner des projets d'industrialisation de « véhicules décarbonés » et de leurs équipements spécifiques (batteries, ... ). Les premiers projets seront annoncés très prochainement.
- Projet de batteries à Flins et à Grenoble.
Le domaine des batteries peut constituer un secteur d'avenir pour la France. Je dirais même plus, ce secteur doit devenir pour nous un secteur stratégique !
C'est la raison pour laquelle je vous annonce que l'Etat participera à travers le FSI au projet mené par Renault, le CEA et AESC (entreprise conjointe entre Nissan et NEC) pour la construction d'une usine de fabrication de batteries à Flins et celle d'un centre de recherche à Grenoble pour l'amélioration, de la technologie existante.
Il s'agit d'un projet de très grande envergure, avec un investissement total d'un milliard et demi d'euros, dont près de 800 Meuros pour la première phase (d'ici 2014). L'usine de fabrication de batteries montera progressivement en charge, en passant d'une production de 50 000 batteries par an au démarrage en 2011, à un potentiel de 250 000 batteries en 2015.
- Projet de Smart électrique.
D'autres projets sont à l'étude et pourraient bénéficier prochainement d'un soutien de l'Etat. Je pense par exemple au projet d'assemblage de Smart électriques à Hambach en Moselle.
3.4. Infrastructures de charge.
Les études tablent sur un parc de 2 millions de véhicules hybrides rechargeables ou tout électriques d'ici 2020 (sur un parc de 30 millions de véhicules). Cette perspective suppose le déploiement d'infrastructures spécifiques pour ce type de véhicules et l'adaptation de nos règles d'urbanisme et de copropriété.
Je tiens à ce titre à saluer le travail du groupe de travail sur les infrastructures de charge mené par Jean-Louis LEGRAND, coordonnateur interministériel pour les « véhicules décarbonés », qui remettra son rapport le 1`r octobre prochain.
- Adaptations réglementaires. Nous devons faire évoluer la réglementation française afin de permettre aux futurs utilisateurs de bénéficier d'un accès rapide à un service de recharge multi-forme et adapté à leurs besoins.
Sur ce point, l'essentiel des adaptations de notre législation se fera dans le cadre de l'examen des amendements du projet de loi Grenelle 2 que défend mon collègue Jean-Louis Borloo.
Les particuliers pourront recharger leur véhicule à domicile à partir d'une prise classique (charge lente d'environ 6h). Les nouvelles constructions devront naturellement intégrer d'emblée des prises pour recharger les véhicules. Les logements à caractère social seront progressivement équipés dans le cadre des programmes de rénovation. Les entreprises et les centres commerciaux devront également s'organiser pour équiper leurs places de parking de systèmes de recharge semi-rapide (environ 1h30).
Ces investissements représentent des sommes importantes, mais largement inférieures aux 60 milliards d'euros déboursés par la France pour sa facture pétrolière en 2008, dont plus de la moitié pour le transport. Ce n'est donc pas un investissement qui doit nous faire peur. Il s'agit bel et bien d'investir pour l'avenir.
- Groupe de travail franco-allemand. De plus, dans une perspective géographique plus large des utilisations du véhicule électrique, j'attends beaucoup du groupe de travail franco-allemand sur la normalisation et la standardisation lancé par la Chancelière Angela MERKEL et le Président de la République Nicolas SARKOZY en mars dernier. Ses conclusions seront rendues cet automne lors du prochain Conseil des Ministres franco-allemand.
Elles permettront de constituer une base solide que nous proposerons aux autres Etats membres. Mon objectif est d'aboutir sur ces bases à un consensus plus large et au déploiement d'équipements standardisés partout en Europe.
Tout le monde comprend bien que si chaque pays développe son système dans son coin, on ne s'en sortira pas. Il s'agit de nous mettre d'accord entre nous sur les équipements et de dégager des économies d'échelle qui permettront de réduire les coûts.
Il s'agit également pour l'automobiliste français qui se rendrait dans un pays frontalier de pouvoir recharger sa voiture de la même façon que s'il le faisait en France. Imaginez par exemple que vous soyez en Allemagne avec votre téléphone portable français et que vous ne puissiez pas vous en servir car les normes ne le permettent pas. Une telle situation n'est pas envisageable. Il s'agit de renforcer la confiance des consommateurs qui est essentielle pour le succès de ces véhicules !
Comme elle l'a fait pou la téléphonie mobile, l'Europe a ici tout son rôle à jouer. C'est un message que je ferai passer auprès de mes homologues et à la Commission européenne dès le Conseil Compétitivité du 24 septembre.
- Enfin, je lancerai d'ici la fin de l'année un Comité Stratégique rassemblant l'ensemble des équipementiers du secteur électrique et des infrastructures (EDF, Schneider, Legrand, ...) afin de structurer une filière française forte et compétitive dans ce secteur d'activité stratégique.
Voilà Mesdames, Messieurs, ce que je voulais vous dire à l'occasion de ce déplacement à Grenoble.
Nous sommes à l'aube d'une période passionnante pour les nanotechnologies comme pour l'automobile.
Dans les deux cas, il s'agit d'une véritable dynamique de croissance, une croissance durable, une croissance riche en emplois, une croissance respectueuse de l'environnement, une croissance bénéfique pour tous.
Source http://www.isere.pref.gouv.fr, le 21 octobre 2009