Déclaration de M. Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, au nom de M. Hervé Morin, ministre de la défense, en réponse à une question sur l'engagement des forces françaises en Afghanistan, au Sénat le 22 octobre 2009.

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Circonstance : Question d'actualité au Sénat, le 22 octobre 2009

Texte intégral

Monsieur le Sénateur, je vous prie de bien vouloir excuser mon collègue Hervé Morin, qui est retenu aujourd'hui par une rencontre des ministres de la Défense de l'OTAN, à Bratislava, en Slovaquie.
Vous venez de faire allusion aux révélations d'un journal britannique. J'étais à Rome lundi et mardi, et je me suis expliqué clairement devant la presse italienne et devant nos homologues italiens.
Je juge totalement détestables les spéculations de la presse sur l'hypothèse selon laquelle des militaires italiens auraient acheté la non-belligérance des talibans.
J'ai redit notre solidarité envers le contingent italien, qui compte plus de 3.000 hommes et qui, comme tous les autres contingents européens, se bat avec courage dans des conditions particulièrement difficiles.
Nous avons besoin de plus d'Europe, nous n'avons pas besoin de nous tirer les uns sur les autres, si j'ose dire, par voie de presse !
Comme je l'ai indiqué, je n'entends pas du tout remettre en question la parole du gouvernement italien, qui a formellement démenti ces informations. Nous faisons confiance au gouvernement de Rome.
Sur le fond, comme l'a dit le président de la République, il nous faut rester en Afghanistan pour gagner non contre l'Afghanistan, mais pour l'Afghanistan, car, si nous partons, c'est le Pakistan, puissance nucléaire, qui sera menacé.
Nous sommes tous engagés là-bas pour lutter contre le terrorisme et permettre la reconstruction d'un pays ruiné par trente années de guerre. C'est le sens du message délivré par Bernard Kouchner, la semaine dernière, à Kaboul, où, avec les Etats-Unis, nous avons su convaincre le président Karzaï d'appliquer la Constitution en acceptant un second tour pour l'élection présidentielle.
S'agissant de notre déploiement militaire, à partir du mois prochain, notre dispositif sera beaucoup plus robuste dans la région Est, qui verrouille l'accès à Kaboul.
L'objectif est de concentrer nos efforts pour la sécurité et le développement dans la zone de Kapisa-Saroubi. Ce sera notamment le cas avec le déploiement d'une force de gendarmerie française pour former les forces de sécurité afghanes.
Enfin, comme l'a dit tout à l'heure le président Larcher, des explications plus détaillées vous seront données le 16 novembre par le ministre de la Défense.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 octobre 2009