Point de presse de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, sur l'encouragement de la France à la formation d'un nouveau gouvernement au Liban en dépit des tensions internes et des influences extérieures, Beyrouth le 23 octobre 2009.

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Circonstance : Voyage de Bernard Kouchner au Liban le 23 octobre 2009 : point de presse à l'issue de son entretien avec le président du Conseil des ministres pour les affaires courantes, Fouad Siniora, à Beyrouth le 23

Texte intégral

Mesdames et Messieurs, j'ai été très heureux de rencontrer le Premier ministre, M. Fouad Siniora. C'est un grand ami, que j'ai pris l'habitude de rencontrer et cela faisait quelques temps déjà que nous ne nous étions pas revus. Lui aussi nous a confirmé la formation d'un gouvernement et nous a dit qu'il fallait rencontrer tous les protagonistes ; c'est ce que nous faisons.
J'ai été d'une certaine façon encouragé par le Premier ministre. Je crois que tout cela converge et qu'il faut insister. Après les élections, les choses étaient claires, notamment la répartition des portefeuilles. Il faut maintenant que cessent les conflits personnels, les conflits domestiques à l'intérieur du Liban, sans négliger bien entendu les influences extérieures. Mais les influences extérieures sont plutôt positives, ce qui n'est pas toujours le cas en particulier entre l'Arabie Saoudite et la Syrie.
En ce qui concerne l'Iran, je ne peux pas dire que ce soit très positif. Je ne sais pas quels seront les résultats obtenus aujourd'hui à Vienne, mais les signes que nous avons reçus ce matin ne sont pas positifs. Si ces signes demeurent négatifs, alors il n'y aura pas d'accord au niveau des experts. La journée n'est cependant pas terminée et j'espère encore qu'il y aura un accord à ce niveau. Mais si les accords ne se faisaient pas, ce serait dommage pour la poursuite des contacts politiques au niveau des 5 + 1. La France souhaite, veut, travaille à ce que la tension retombe et qu'une solution pacifique soit trouvée, acceptée et qu'on n'utilise pas le développement de l'atome à des fins militaires. C'est clair, les Iraniens ont tout à fait le droit à l'énergie nucléaire civile, il n'y aura pas toujours du pétrole, et nous sommes même prêts à les aider, nous l'avons dit à plusieurs reprises. Nous avons beaucoup parlé avec les Iraniens et nous continuerons.

Q - (Inaudible)
R - Tout influence la situation au Liban, vous le savez : les pays de la région et les pays un peu plus lointains. Il y a des tensions dans la région et des possibilités de confrontations dont personne ne souhaite qu'elles empirent, en tout cas pas la France.

Q - (Inaudible)
R - Je ne néglige ni le rôle de l'Iran, ni celui de la Syrie. Je ne néglige rien mais je crois plutôt à un conflit plus national, plus personnel.

Q - (Inaudible)
R - Oui, M. Berri est plus optimiste que je ne le croyais. Il va utiliser sa fonction. Il est président du Parlement, mais il est aussi un homme du Sud et un homme qui peut utiliser ses contacts.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 octobre 2009