Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je suis personnellement très heureux et très fier, mais davantage encore au nom de la France, d'accueillir le Premier ministre du Kenya, M. Raila Ondiga que j'admire beaucoup et dont j'ai suivi les douloureux efforts au moment de la crise qui reste en nos mémoires. J'ai déjà eu l'occasion de rencontrer M. Ondiga et d'apprécier sa culture, son dynamisme, son obstination et le goût qu'il a pour les droits de l'Homme, ce qui est peut-être pour moi le plus important.
Nous étions très inquiets de la tournure qu'avaient pris les événements dans un pays qui était réputé pour sa stabilité et, depuis son indépendance, pour le développement qu'il connaissait. Nous avons été informés de la situation à travers notre formidable ambassadeur, Mme Barbier.
Nous avons parlé de la situation dans la région. Nous avons parlé bien sûr de la Somalie, de la lutte contre la piraterie et des efforts de la France pour l'entraînement des soldats autour du président, M. Sherif.
Nous avons également évoqué la situation alimentaire et de la douloureuse succession de la sécheresse et des inondations au Kenya.
Nous avons bien sûr parlé de la situation au Soudan et nous avons écouté la longue liste des efforts qui sont faits pour les réformes intérieures au Kenya.
Avec mon ami Alain Joyandet, le ministre de la Coopération et de la Francophonie, nous avons salué tous les efforts qui étaient faits pour les réformes, aussi bien s'agissant de la poursuite de ceux qui avaient perpétré les crimes au Kenya, que dans le domaine de la réforme intérieure, de la réforme du système juridique ou du système administratif.
Sans insister davantage, je suis heureux d'accueillir le Premier ministre du Kenya et sa délégation. Alain Joyandet et moi sommes venus vous dire le plaisir que nous avons d'accueillir ce grand Homme de l'Afrique.
Q - J'aurais voulu savoir si vous avez abordé la question du Zimbabwe voisin ? Vous avez récemment reçu le Premier ministre, Morgan Tsangivarai. Actuellement, la situation s'est dégradée. En avez-vous parlé, sachant que le Premier ministre Odinga a pris une position ferme par rapport à la conduite des affaires par le président Mugabe.
R - Nous n'en avons pas parlé, mais nous sommes en effet véritablement préoccupés par la situation au Zimbabwe.
Q - A propos de l'Iran, nous voudrions savoir ce qui se passe actuellement à Vienne. L'Iran dit qu'il ne veut plus parler à la France. Que deviennent les négociations ?
R - Je vous assure que je parle souvent avec les Iraniens et je continuerai de le faire, quelles que soient les vicissitudes. Nous voulons que la paix règne dans la région et qu'il n'y ait pas de tentative de confrontation. C'est la raison pour laquelle il faut faire baisser la tension. C'est notre mission, même au niveau des experts qui sont réunis à Vienne et qui continueront de se réunir.
Les négociations se poursuivent. L'Iran veut bien parler à la France. A Vienne, il s'agit d'une rencontre d'experts portant sur l'éventuel enrichissement de l'uranium pour alimenter le réacteur de recherche et de l'éventualité de traiter 1200 kg. Sur cette question, nous sommes ouverts, nous ne demandons rien. Nous avons fait part de la disponibilité de la France et de la Russie pour faire cela, mais, encore une fois, nous ne sommes pas demandeurs. Cela fait partie de la nécessité - à laquelle la France adhère tout à fait - de faire baisser les tensions dans la région et de voir la négociation des 5+1 avec les Iraniens reprendre et les experts se mettre d'accord. Il n'y a pas eu de séance de travail ce matin mais cela va continuer.
Maintenant, vous savez, dans une négociation comme celle-là, il y a toujours des moments un peu difficiles, mais nous allons continuer. Nous avons fait cette proposition et nous la maintenons dans des termes précis - il faut que les dates soient précises, que ce soit avant la fin de l'année et qu'il y ait au moins 1200 kg : là-dessus, nous ne reculerons pas. Nous ne reculerons pas parce que nous n'avons pas une discussion, ce ne sont pas des nuances politiques, il s'agit-là d'une proposition très précise de la France. C'est sur le plan technique que les experts discutent et cela va continuer.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 octobre 2009