Conférence de presse de M. Charles Josselin, ministre délégué à la coopération et à la francophonie, sur la reprise de la coopération franco-ivoirienne, Abidjan, le 25 avril 2001.

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Circonstance : Réunion des ministres des finances de la zone franc, à Abidjan, le 25 avril 2001

Texte intégral

Q - Question sur les conditions politiques d'une reprise de la coopération franco-ivoirienne.
R - La coopération entre la Côte d'Ivoire et la France a évidemment subi le contrecoup des crises politiques qui ont secoué la Côte d'Ivoire depuis décembre 1999. Nous avons dû, conformément d'ailleurs aux règles que nous nous sommes fixé, notamment au niveau européen, suspendre la coopération que l'on appelle régalienne, mais nous avons préservé la coopération concernant les domaines qui touchent de près les populations civiles : éducation, santé
S'agissant de la coopération financière, là aussi ce n'est pas seulement dans un cadre bilatéral que la question se pose, mais c'est dans l'application de règles qui sont établies à la fois dans notre relation avec l'Europe, mais aussi dans notre relation avec les institutions financières internationales ; il y a ce qui s'appelle la "doctrine d'Abidjan", et ce n'est pas à Abidjan qu'on pouvait le mieux la remettre en question, et nous avons dit et nous confirmons aujourd'hui que premièrement les conditions politiques aussi bien vis-à-vis de l'Europe que vis-à-vis de la communauté internationale en général, paraissent désormais permettre sans réserve la reprise de la coopération.
Deuxièmement, en ce qui concerne la coopération financière, il faut que les règles que la communauté internationale s'est fixée soient respectées, et il y a à la fois le besoin de renégocier avec le FMI un bon accord - je crois que les choses sont bien engagées de ce point de vue - et il faut dans le même temps, pour que la Banque mondiale et la BAD participent à nouveau à la croissance et au développement de ce pays, que les arriérés que la Côte d'Ivoire a contractés vis-à-vis de ces deux institutions trouvent une solution, en clair soient remboursés. Ce qui renvoie à des besoins de financement auxquels doit participer l'Union européenne. Les reliquats existent qu'il faut mobiliser le plus rapidement possible, et qui concernent aussi bien le Stabex que le FED, voire des ajustements budgétaires. Mais dès lors que l'accord avec le FMI sera conclu, en fonction des besoins du plan de financement qui va être établi sous l'autorité du Premier ministre, il nous appartiendra de voir ce que la France, de son côté, en accord avec ses partenaires, peut apporter pour boucler ce plan de financement qui doit permettre à la Côte d'Ivoire de répondre à des besoins, nous l'avons compris très pressants de la population qui attend la relance économique susceptible de produire aussi des emplois.
Pour conclure, sur le plan politique, je crois que les conditions que nous posions à une reprise sont réunies, il faut maintenant faire respecter ces règles financières auxquelles je faisais allusion tout à l'heure, mais je ne doute pas que les efforts déployés par le gouvernement ivoirien pour mettre en ordre ses finances publiques permettent très vite de trouver une solution.

(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 mai 2001)