Déclaration de M. Hubert Falco, secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants, sur la réforme de l'administration des Anciens combattants, à Paris le 16 novembre 2009.

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Circonstance : Clôture du séminaire "Réussir ensemble la réforme pour le monde combattant", à Paris le 16 novembre 2009

Texte intégral

Monsieur le Secrétaire général pour l'administration, cher Christian PIOTRE,
Madame la Directrice des statuts, des pensions et de la réinsertion sociale, chère Liliane BLOCK,
Monsieur le Directeur général de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre, cher Rémy ENFRUN,
Messieurs les Officiers généraux,
Mesdames et Messieurs les représentants des associations du monde combattant et de la presse combattante,
Mesdames et Messieurs,
C'est pour moi un grand plaisir de me retrouver parmi vous cet après-midi pour clôturer les travaux du séminaire qui vous a réunis aujourd'hui sur le thème « Réussir ensemble la réforme du monde combattant ».
L'intitulé de ce séminaire résume parfaitement l'enjeu qui est le nôtre aujourd'hui : nous sommes engagés dans une réforme profonde, cette réforme est un travail collectif, cette réforme, nous devons la réussir.
Nous sommes en train de réformer l'administration des Anciens combattants, comme nous réformons le ministère de la défense dans son ensemble.
Ce que nous voulons faire se résume, en réalité, à une seule chose : améliorer la qualité du service rendu aux Anciens combattants et aux victimes de guerre.
Le secrétaire général pour l'administration, Christian PIOTRE, vous l'a rappelé : les droits des anciens combattants seront préservés, ce que nous visons, c'est la proximité du service.
En 2010, la réforme va franchir la première étape de sa mise en oeuvre concrète. La direction des statuts, des pensions et de la réinsertion sociale (DSPRS) va ainsi transférer une partie de ses missions vers l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC) et vers ses services départementaux, comme vous l'ont rappelé Liliane BLOCK et Rémy ENFRUN.
L'ONAC et ses services départementaux n'auront jamais mieux mérité leur surnom de « Maison du Combattant ».
Je veux redire ici mon attachement à l'ONAC. Je viens d'un département, le Var, où le monde combattant est particulièrement actif ; et je sais ce que l'ONAC représente : il sert le monde combattant. C'est la raison pour laquelle la gestion paritaire de l'ONAC et de sa future fondation est pour moi essentielle.
Je suis particulièrement attentif à la conduite de cette réforme et je lui fixe trois objectifs pour 2010 :
- respecter le calendrier prévu pour les transferts de missions, qui seront réalisés dès le 1er janvier, et les fermetures des services déconcentrés de la DSPRS ;
- faire en sorte que les transferts de missions s'opèrent dans les meilleures conditions humaines, financières et techniques possibles ;
- poursuivre le reclassement des personnels de la DSPRS, en tenant le plus grand compte de chaque situation individuelle.
L'ONAC et l'INI bénéficieront en 2010 des transferts de crédits correspondant aux nouvelles missions qui vont leur être confiées. A cette fin, la dotation de l'ONAC augmentera de + 32 % et celle de l'INI de + 31 %, soit respectivement + 13 et + 3,4 millions d'euros.
Soyez assurés, Mesdames et Messieurs, que je veillerai de très près au maintien de la parfaite adéquation entre les missions transférées et les moyens budgétaires associés.
Pensions militaires d'invalidité, appareillage, soins médicaux gratuits, cartes, titres, retraite du combattant : les intervenants au colloque d'aujourd'hui vous ont montré que nous avons devant nous un grand chantier.
Et je sais qu'il réussira.
Pourquoi ?
Parce que ce chantier est mené dans la concertation avec les personnels, qui font preuve d'un professionnalisme exemplaire. Je pense en particulier aux formations à l'accueil de proximité organisées au profit des agents des services départementaux de l'ONAC, qui associent les personnels de la DSPRS, ceux des organismes repreneurs, et ceux de la direction générale de l'ONAC.
Ce chantier réussira également parce qu'il est mené avec l'appui du monde combattant, que vous représentez aujourd'hui, Mesdames et Messieurs.
Le monde combattant a, dans notre pays, une chance extraordinaire : il s'appuie sur des milliers d'associations locales qui irriguent l'ensemble de nos régions, de nos départements et de nos communes, et sur de grandes fédérations nationales qui les rassemblent.
C'est la spécificité du monde combattant de toujours avancer des propositions et travailler de manière constructive.
Mesdames et Messieurs,
Je sais que je peux compter sur vous pour être, partout en France, les ambassadeurs efficaces de la réforme que nous menons. C'est une réforme au service du monde combattant. Et votre connaissance des situations particulières comme des réalités locales sont essentielles pour qu'ensemble nous réussissions la réforme.
Ce que nous faisons aujourd'hui est d'une importance capitale : nous faisons en sorte que la reconnaissance de la Nation envers ceux qui l'ont servie se réalise avec une plus grande justice et une plus grande efficacité.
La nation doit beaucoup au monde combattant.
Et le monde combattant, c'est-à-dire ceux qui ont déjà beaucoup donné, ont encore énormément à apporter à la communauté nationale.
Vous le savez : on parle beaucoup d'identité nationale en ce moment.
Le monde combattant sait, mieux que quiconque, ce qu'est la France et ce qu'être Français signifie.
Le général de Gaulle écrivait : « La France fut faite à coups d'épée. » Il avait raison : au coeur de notre histoire, au coeur de notre mémoire collective, au coeur de l'identité française, il y a la mémoire et les valeurs combattantes.
Etre Français, c'est un honneur, mais c'est toujours une grande exigence.
Nous avons célébré il y a quelques jours l'anniversaire de l'armistice de 1918. Les millions de soldats qui sont morts, ceux qui ont été blessés comme ceux qui ont survécu à l'enfer des tranchées, ceux-là nous apprennent qu'être Français suppose parfois de pousser le sens du devoir jusqu'au sacrifice.
Le monde combattant incarne des valeurs essentielles : l'honneur, la fidélité, la fraternité. Sans ces valeurs, qui sont celles de la République, le mot France ne voudrait pas dire grand-chose.
Les anciens combattants ont aujourd'hui un rôle irremplaçable à jouer : transmettre ces valeurs à des générations qui en ont plus que jamais besoin.
Nous avons besoin de vous.

source http://www.defense.gouv.fr, le 24 novembre 2009