Interview de M. Hervé Morin, ministre de la défense, dans "Corse matin" du 26 novembre 2009, sur la présence militaire française en Afghanistan, la réforme de la carte militaire et le Nouveau Centre dans les élections régionales de 2010.

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Média : Corse matin

Texte intégral

- Quel est le sens de votre visite en Corse en tant que ministre?
Je viens exprimer mon soutien aux légionnaires du 2e REP de Calvi qui partiront dans quelques semaines pour l'Afghanistan. Je vais parler avec eux de leur mission qui est d'assurer la sécurité et la stabilisation de la zone dont la France a la responsabilité et entretenir le lien de confiance entre la population afghane et les forces de la coalition. Et continuer ainsi à oeuvrer pour la reconstruction de ce pays.
- Le 2e REP avait justement perdu l'un de ses hommes, le sergent Rodolphe Penon lors de l'embuscade tendue aux forces françaises le 18 août 2008. Quel est l'état d'esprit des troupes?
Les légionnaires connaissent malheureusement le prix du sang. Comme l'ensemble de nos troupes, ils se préparent de manière rigoureuse à leur mission et partent sur le théâtre des opérations, animés par la volonté forte d'accomplir leur mission.
- En revanche, au sein de l'opinion publique, la présence militaire en Afghanistan fait débat...
Ce débat est compréhensible. La France est présente sur le terrain militaire depuis huit ans déjà et l'opinion se demande à quand le signal de retrait.
Cependant, quitter l'Afghanistan maintenant, après huit années d'efforts au service de la reconstruction de ce pays, signifierait installer le chaos et favoriser le retour des talibans. L'Afghanistan pourrait ainsi redevenir l'un des foyers du terrorisme mondial et donc une menace pour notre pays. Voisin du Pakistan, qui détient l'arme nucléaire, et de l'Iran, l'Afghanistan se trouve au coeur d'un arc de crise où se joue la sécurité du monde.
- Vous allez également faire un détour par la base aérienne de Ventiseri-Solenzara...
Je profite en effet de ce passage dans l'île pour visiter les deux grandes installations militaires de Corse au moment même où a lieu à la base 126 un exercice de l'OTAN.
- La réforme de la carte militaire que vous aviez menée a abouti, l'an dernier, la réduction d'un certain nombre d'emprises de l'armée à travers l'Hexagone. La Corse avait été épargnée. Jusqu'à quand?
La présence des deux grandes installations militaires présentes en Corse n'est pas remise en cause.
- Cette journée revêt également un caractère politique. Votre formation, le Nouveau Centre, ambitionne de peser dans la vie politique nationale. Votre participation au meeting de ce soir signifie-t-il, à quelques mois de l'élection territoriale, qu'il en est de même à l'échelle régionale?
L'accord conclu avec l'UMP va permettre à tous ceux qui n'ont pas voté pour Nicolas Sarkozy au premier tour de l'élection présidentielle et qui croient dans l'humanisme moderne et l'identité européenne d'un mouvement héritier de l'UDF, d'être représentés.
Nous participerons à des listes d'union de la majorité dans les vingt-deux régions métropolitaines et donc en Corse. Le Nouveau Centre entend ainsi poursuivre son implantation territoriale et reconstituer le tissu d'élus locaux qui faisait la force de l'UDF, tout en portant aux responsabilités une génération nouvelle d'élus. Nous espérons l'élection d'au moins 100 à 150 conseillers régionaux Nouveau Centre, soit environ quatre fois plus qu'à l'heure actuelle.
- Comment évolue votre mouvement dans une île plutôt portée vers la droite conservatrice?
Grâce au courage et à la volonté de Karine Fenocchi, notre mouvement compte aujourd'hui plus de cent cinquante adhérents. C'est très encourageant pour l'avenir.
Propos recueillis par Fabrice Laurent
source http://www.nouveaucentre.fr, le 27 novembre 2009