Texte intégral
Q - Comment va se traduire dans la pratique ce rétablissement de relations diplomatiques et avez-vous le projet de vous rendre prochainement à Kigali ?
R - Nous allons rapidement envoyer un nouvel ambassadeur. J'ai été à Kigali en janvier et novembre 2008 mais ma prochaine visite se situera dans un contexte nouveau. Je serai amené à me rendre à Kigali pour décider des modalités de reprise de notre présence politique et de notre coopération. Le centre culturel sera également rouvert. Nous allons aussi dans les meilleurs délais réfléchir aux modalités d'une reprise de notre coopération dans tous les domaines: en matière de développement, d'action culturelle, d'échanges éducatifs et linguistiques et économiques.
Nous avons des projets communs qui se poursuivent. Dans l'immédiat les négociations de Copenhague et plus particulièrement l'impact du réchauffement climatique sur le bassin du Congo et la coopération régionale sont des sujets pour lesquels nous comptons sur l'engagement du Rwanda à nos côtés au meilleur niveau.
Q - Quels sont les principaux éléments qui ont permis le rapprochement diplomatique avec Kigali ?
R - C'est le résultat d'un travail obstiné mené de part et d'autre depuis deux ans et demi. Nous avions un mandat clair donné par le président de la République. Nous avons pendant ce temps multiplié les contacts avec les Rwandais, je me suis moi-même rendu à deux reprises à Kigali et le président Sarkozy a rencontré le président Kagamé plusieurs fois. J'ai reçu des proches du président Kagamé. Nous avons également pendant ce temps développé les conditions d'une compréhension commune de notre histoire et posé les bases assainies de notre avenir. Aucune concession n'a été faite.
Q - Considérez-vous que le contentieux judiciaire entre les deux pays est définitivement clarifié ?
R - Les choses sont claires pour les uns et pour les autres. La justice suit son cours que je ne peux pas commenter. Nous assumons notre histoire. Cette décision ne s'est faite au détriment ni de la mémoire du génocide et des victimes, ni de l'indépendance de la justice française. Au contraire, notre action depuis deux ans et demi a été guidée par la lutte contre l'impunité. La justice française a avancé dans les poursuites contre les génocidaires présumés. Le déplacement de deux juges françaises à Kigali la semaine dernière en était un témoignage majeur.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er décembre 2009