Texte intégral
C. Barbier.- La France s'est qualifiée donc hier soir pour la Coupe du monde de football. Considérez-vous qu'on a gagné en leur volant la victoire quand même, en trichant ?
Ecoutez, d'abord on est qualifié, je dois dire que j'ai eu mal au ventre pendant à peu près toute la durée du match, je voyais que ça commençait quand même pas formidablement. Bon. On est qualifié, j'ai envie de dire que maintenant tout reste à faire, à construire une vraie équipe, à construire une vraie stratégie de jeu...
On n'y est pas, ce n'est pas...
Là, on n'est pas dans les clous pour faire un bon parcours en Afrique du Sud, mais les observateurs, dont vous êtes, notent que, souvent quand on fait une très bonne phase qualificative, on est désastreux pendant le tournoi proprement dit, et que l'inverse est vrai. Alors on va espérer que cette façon-là, que cette phase qualificative un peu décevante nous amènera à des lauriers en Afrique du Sud.
Votre secrétaire d'Etat a été discrète hier. Elle est rentrée dans le rang, R. Yade ?
Je m'entends bien avec Rama, et puis on travaille ensemble sur les questions sportives. Il n'y a pas de souci.
La page est tournée ?
Tournée ? D'abord, elle n'a pas besoin de tourner, la page n'a pas à être tournée, on travaille ensemble et voilà.
N. Sarkozy aussi était dans le Stade. Les maires l'accusent d'avoir fait le nécessaire pour venir à l'heure voir le match et de ne pas passer au Congrès des maires.
Vraiment, c'est un débat médiocre. N. Sarkozy défendait les intérêts de la France en Arabie Saoudite, avec d'énormes enjeux qui sont à la fois des enjeux économiques et politiques, il défend les intérêts de la France. Il a pu en sortant de son avion, véritablement bondir dans sa voiture pour venir encourager les Bleus, ne lui faisons pas de procès là-dessus...
Il a eu un peu peur d'aller devant les maires quand même ! Il pourrait y aller aujourd'hui.
Il fait son boulot et le Premier ministre a fait un remarquable parcours devant les maires. Il est allé leur expliquer que le PS leur avait menti et que les financements des collectivités locales, et tout particulièrement des communes, étaient préservés, leur autonomie financière, leur capacité de décision. Il a rendu hommage aux maires, parce qu'il a été maire aussi lui-même, comme l'a été N. Sarkozy, d'ailleurs.
Pendant ce temps-là, l'épidémie de grippe A se développe. Les Français boudent la vaccination. "Fiasco !" disent les uns. Pourquoi ça ne marche pas ?
Ca marche... Ecoutez, nous avons commencé la vaccination il y a trois jours, cette vaccination va s'étaler sur plus de quatre mois. Ce que je note, c'est que le nombre de personnes qui se font vacciner augmente tous les jours. On a commencé pas 10.000 personnes au début de la vaccination, 12.000, 14.000, nous sommes à + de 24.000 personnes par jour qui vont se faire vacciner, les Français le font, nous avons 200.000 personnes hier matin qui étaient vaccinées, nous avons 10.000 personnes nouvelles, personnels hospitaliers, qui se font vacciner tous les jours à l'hôpital ; nous appelons d'ailleurs progressivement l'ensemble de la population. On ne va pas juger une campagne de vaccination qui va durer quatre mois sur quatre jours ! Soyons quand même un peu réalistes !
Pourquoi ne pas avoir associés plus tôt les médecins généralistes, ils sont volontaires, ils sont disponibles, et puis il y a un rapport de confiance plus facile ?
Mais la question n'est pas que le généraliste ne soit pas capable de vacciner dans son cabinet, bien sûr, non seulement le médecin généraliste peut vacciner mais les infirmières peuvent vacciner, et même des étudiants infirmiers peuvent vacciner, c'est un geste très facile. C'est un problème de logistique et de sécurité de l'approvisionnement. Donc, nous en sommes, sur une campagne vaccination, dans ces centres collectifs parce que ce n'est pas possible autrement, ne serait-ce que la livraison des vaccins à 50.000 cabinets généralistes, avec le respect de la chaîne du froid. Ensuite, quand nous aurons procédé à la vaccination de la population, nous étudions avec les médecins la possibilité dans une deuxième phase, au printemps, qu'ils puissent continuer cette vaccination dans leurs cabinets.
Pas avant ?
Mais actuellement, c'est évidemment tout à fait impossible.
Même s'ils font l'effort de venir chercher les vaccins, de sécuriser d'eux-mêmes, la chaîne du froid ?
Non, ça pose de très très grandes difficultés logistiques, et puis on a besoin des médecins pour soigner les gens. Imaginez que nous avons enregistré la semaine dernière, à cause de la grippe, 409.000 consultations supplémentaires dans les cabinets de médecins généralistes, 409.000 consultations supplémentaires ! Et nous ne sommes qu'au début de la pandémie. Donc, nous allons avoir besoin des médecins généralistes et j'ai besoin, j'ai vraiment besoin d'eux, je leur fais confiance pour soigner les malades.
Les Français se méfient du vaccin à cause des adjuvants. Quand est-ce qu'arrivera un vaccin sans adjuvants ?
Ils ont tort de n'avoir pas confiance. D'abord, certains, et certains (...) anti-vaccinales, parce que ces adjuvants sont des substances naturelles, absolument testées depuis très longtemps, et qui permettent au vaccin d'être plus efficace ; ils sont utilisés à des dizaines de millions d'exemplaires. Je signale d'ailleurs que la Suède, par exemple, utilise comme nous un vaccin avec adjuvants, plusieurs millions de personnes ont été vaccinées et il n'y a pas d'effets indésirables, j'allais dire, graves, notés dans ces campagne de vaccination. Ayons confiance dans ces vaccins qui sont des bons vaccins, absolument testés.
Un cas de Guillain-Barré a été concomitant à une vaccination, avez-vous les résultats des analyses ? Est-ce que c'est le vaccin qui a causé ce syndrome ?
Il est trop tôt pour le dire. D'abord, je veux rassurer, le diagnostic de Guillain-Barré n'a pas du tout été posé de façon claire ; c'est une personne... Qu'est-ce qui s'est passé ? Elle a ressenti des fourmillements six jours après la vaccination, elle va très bien, les signes ont disparu, elle est soigné par son médecin... elle a été soignée et suivie par son médecin généraliste, donc il n'y a aucun problème avec cette personne.
Le coût de la campagne anti-grippale a été estimé début septembre à 1,5 milliard d'euros. On va dépasser la facture, ça coûte plus cher ?
Non, plutôt moins puisque le fait que le produit ait eu une AMM nous a permis de réduire le taux de TVA sur des vaccins, donc on a vu, on a cadré à peu près les dépenses. Il faut se faire vacciner, ce vaccin est sûr, et ce virus a une caractéristique qui est très troublante, c'est que c'est une source d'un autre sinistre. Dans la grippe saisonnière, on peut ne vacciner que certaines personnes, qui sont des personnes plus spécialement à risque. Ici, on voit des personnes en bonne santé, des jeunes gens, des jeunes filles, mourir de façon fulminante avec ce virus. Et je vais vous dire que, véritablement, si on ne se vaccine pas des gens vont mourir parce qu'ils n'auront pas été vaccinés.
Les chefs d'établissement soutenus par les parents d'élèves rechignent à fermer leurs écoles quand il y a quelques cas. Que leur demandez-vous, quelles consignes ?
D'abord, ils vont être amenés à organiser la campagne de vaccination, elle va être proposée dans les établissements du secondaire, dans les établissements, et bien entendu, avec l'accord des parents ; les parents devront signer le fait qu'ils acceptent bien entendu que leur enfant soit vacciné, ils vont avoir à organiser cette campagne de vaccination, ils doivent être à la manoeuvre...
Et s'il y a des malades, ils doivent fermer l'école ?
Mais ce n'est pas à eux d'en décider, c'est à la puissance publique d'en décider, en fonction de la situation et au cas par cas. Je travaille sur ça avec mon collègue, L. Chatel.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 19 novembre 2009
Ecoutez, d'abord on est qualifié, je dois dire que j'ai eu mal au ventre pendant à peu près toute la durée du match, je voyais que ça commençait quand même pas formidablement. Bon. On est qualifié, j'ai envie de dire que maintenant tout reste à faire, à construire une vraie équipe, à construire une vraie stratégie de jeu...
On n'y est pas, ce n'est pas...
Là, on n'est pas dans les clous pour faire un bon parcours en Afrique du Sud, mais les observateurs, dont vous êtes, notent que, souvent quand on fait une très bonne phase qualificative, on est désastreux pendant le tournoi proprement dit, et que l'inverse est vrai. Alors on va espérer que cette façon-là, que cette phase qualificative un peu décevante nous amènera à des lauriers en Afrique du Sud.
Votre secrétaire d'Etat a été discrète hier. Elle est rentrée dans le rang, R. Yade ?
Je m'entends bien avec Rama, et puis on travaille ensemble sur les questions sportives. Il n'y a pas de souci.
La page est tournée ?
Tournée ? D'abord, elle n'a pas besoin de tourner, la page n'a pas à être tournée, on travaille ensemble et voilà.
N. Sarkozy aussi était dans le Stade. Les maires l'accusent d'avoir fait le nécessaire pour venir à l'heure voir le match et de ne pas passer au Congrès des maires.
Vraiment, c'est un débat médiocre. N. Sarkozy défendait les intérêts de la France en Arabie Saoudite, avec d'énormes enjeux qui sont à la fois des enjeux économiques et politiques, il défend les intérêts de la France. Il a pu en sortant de son avion, véritablement bondir dans sa voiture pour venir encourager les Bleus, ne lui faisons pas de procès là-dessus...
Il a eu un peu peur d'aller devant les maires quand même ! Il pourrait y aller aujourd'hui.
Il fait son boulot et le Premier ministre a fait un remarquable parcours devant les maires. Il est allé leur expliquer que le PS leur avait menti et que les financements des collectivités locales, et tout particulièrement des communes, étaient préservés, leur autonomie financière, leur capacité de décision. Il a rendu hommage aux maires, parce qu'il a été maire aussi lui-même, comme l'a été N. Sarkozy, d'ailleurs.
Pendant ce temps-là, l'épidémie de grippe A se développe. Les Français boudent la vaccination. "Fiasco !" disent les uns. Pourquoi ça ne marche pas ?
Ca marche... Ecoutez, nous avons commencé la vaccination il y a trois jours, cette vaccination va s'étaler sur plus de quatre mois. Ce que je note, c'est que le nombre de personnes qui se font vacciner augmente tous les jours. On a commencé pas 10.000 personnes au début de la vaccination, 12.000, 14.000, nous sommes à + de 24.000 personnes par jour qui vont se faire vacciner, les Français le font, nous avons 200.000 personnes hier matin qui étaient vaccinées, nous avons 10.000 personnes nouvelles, personnels hospitaliers, qui se font vacciner tous les jours à l'hôpital ; nous appelons d'ailleurs progressivement l'ensemble de la population. On ne va pas juger une campagne de vaccination qui va durer quatre mois sur quatre jours ! Soyons quand même un peu réalistes !
Pourquoi ne pas avoir associés plus tôt les médecins généralistes, ils sont volontaires, ils sont disponibles, et puis il y a un rapport de confiance plus facile ?
Mais la question n'est pas que le généraliste ne soit pas capable de vacciner dans son cabinet, bien sûr, non seulement le médecin généraliste peut vacciner mais les infirmières peuvent vacciner, et même des étudiants infirmiers peuvent vacciner, c'est un geste très facile. C'est un problème de logistique et de sécurité de l'approvisionnement. Donc, nous en sommes, sur une campagne vaccination, dans ces centres collectifs parce que ce n'est pas possible autrement, ne serait-ce que la livraison des vaccins à 50.000 cabinets généralistes, avec le respect de la chaîne du froid. Ensuite, quand nous aurons procédé à la vaccination de la population, nous étudions avec les médecins la possibilité dans une deuxième phase, au printemps, qu'ils puissent continuer cette vaccination dans leurs cabinets.
Pas avant ?
Mais actuellement, c'est évidemment tout à fait impossible.
Même s'ils font l'effort de venir chercher les vaccins, de sécuriser d'eux-mêmes, la chaîne du froid ?
Non, ça pose de très très grandes difficultés logistiques, et puis on a besoin des médecins pour soigner les gens. Imaginez que nous avons enregistré la semaine dernière, à cause de la grippe, 409.000 consultations supplémentaires dans les cabinets de médecins généralistes, 409.000 consultations supplémentaires ! Et nous ne sommes qu'au début de la pandémie. Donc, nous allons avoir besoin des médecins généralistes et j'ai besoin, j'ai vraiment besoin d'eux, je leur fais confiance pour soigner les malades.
Les Français se méfient du vaccin à cause des adjuvants. Quand est-ce qu'arrivera un vaccin sans adjuvants ?
Ils ont tort de n'avoir pas confiance. D'abord, certains, et certains (...) anti-vaccinales, parce que ces adjuvants sont des substances naturelles, absolument testées depuis très longtemps, et qui permettent au vaccin d'être plus efficace ; ils sont utilisés à des dizaines de millions d'exemplaires. Je signale d'ailleurs que la Suède, par exemple, utilise comme nous un vaccin avec adjuvants, plusieurs millions de personnes ont été vaccinées et il n'y a pas d'effets indésirables, j'allais dire, graves, notés dans ces campagne de vaccination. Ayons confiance dans ces vaccins qui sont des bons vaccins, absolument testés.
Un cas de Guillain-Barré a été concomitant à une vaccination, avez-vous les résultats des analyses ? Est-ce que c'est le vaccin qui a causé ce syndrome ?
Il est trop tôt pour le dire. D'abord, je veux rassurer, le diagnostic de Guillain-Barré n'a pas du tout été posé de façon claire ; c'est une personne... Qu'est-ce qui s'est passé ? Elle a ressenti des fourmillements six jours après la vaccination, elle va très bien, les signes ont disparu, elle est soigné par son médecin... elle a été soignée et suivie par son médecin généraliste, donc il n'y a aucun problème avec cette personne.
Le coût de la campagne anti-grippale a été estimé début septembre à 1,5 milliard d'euros. On va dépasser la facture, ça coûte plus cher ?
Non, plutôt moins puisque le fait que le produit ait eu une AMM nous a permis de réduire le taux de TVA sur des vaccins, donc on a vu, on a cadré à peu près les dépenses. Il faut se faire vacciner, ce vaccin est sûr, et ce virus a une caractéristique qui est très troublante, c'est que c'est une source d'un autre sinistre. Dans la grippe saisonnière, on peut ne vacciner que certaines personnes, qui sont des personnes plus spécialement à risque. Ici, on voit des personnes en bonne santé, des jeunes gens, des jeunes filles, mourir de façon fulminante avec ce virus. Et je vais vous dire que, véritablement, si on ne se vaccine pas des gens vont mourir parce qu'ils n'auront pas été vaccinés.
Les chefs d'établissement soutenus par les parents d'élèves rechignent à fermer leurs écoles quand il y a quelques cas. Que leur demandez-vous, quelles consignes ?
D'abord, ils vont être amenés à organiser la campagne de vaccination, elle va être proposée dans les établissements du secondaire, dans les établissements, et bien entendu, avec l'accord des parents ; les parents devront signer le fait qu'ils acceptent bien entendu que leur enfant soit vacciné, ils vont avoir à organiser cette campagne de vaccination, ils doivent être à la manoeuvre...
Et s'il y a des malades, ils doivent fermer l'école ?
Mais ce n'est pas à eux d'en décider, c'est à la puissance publique d'en décider, en fonction de la situation et au cas par cas. Je travaille sur ça avec mon collègue, L. Chatel.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 19 novembre 2009