Texte intégral
Mesdames, messieurs,
Cette conférence de presse intervient quelques jours après l'élargissement de la campagne vaccinale. Initialement lancée, le 20 octobre dernier, dans les établissements de santé, elle s'est donc élargie, le 12 novembre, avec l'ouverture des centres de vaccination.
Tout d'abord, un point sur la situation sanitaire, sur laquelle Françoise Weber, directrice générale de l'InVS, ici présente pourra revenir plus longuement si vous le souhaitez.
L'épidémie de grippe A(H1N1) progresse, elle s'accélère même, c'est indubitable, même si c'est encore de façon un peu inhomogène sur le territoire national. Elle nous avait laissé une forme de répit au début de l'automne, mais l'évolution météorologique ainsi que la fin des vacances de la Toussaint, ont joué, comme c'était prévisible, un rôle de catalyseur. Le nombre de classes fermées (168 dans 116 établissements hier) est le reflet de cette situation.
Plus de 400 000 consultations pour grippe ont été recensées la semaine dernière, soit 10% de plus que la précédente.
Au passage, cette donnée montre combien les médecins généralistes, qui sont en première ligne, sont, et vont encore plus, être sollicités dans les semaines à venir pour prendre en charge les patients grippés. Nous avons besoin d'eux. Il est plus que jamais important qu'ils soient protégés et pensent à se faire vacciner.
L'Institut de veille sanitaire a en outre annoncé dans son bulletin hebdomadaire 16 nouveaux décès depuis le précédent, ce qui porte le chiffre à 48 en métropole depuis le début de l'épidémie. C'est en une semaine une hausse de 50% sur le total cumulé depuis mai.
Cette évolution est d'ailleurs constatée un peu partout ailleurs en Europe.
Au-delà du territoire national, nous portons une attention particulière aux Etats-Unis. Ils affrontent l'épidémie en avance de phase par rapport à nous, avec des moyens de réponse qui sont très proches des nôtres. La dernière estimation des « centers for desease control » (CDC), l'équivalent de l'Institut de veille sanitaire, fait état de 22 millions de personnes infectées depuis avril et de plus de 4000 décès.
C'est considérable. Il faut en outre rappeler que, si la majorité des décès survient chez des personnes fragiles, une proportion non négligeable frappe, au hasard, des personnes, souvent jeunes et sans facteur de risque. C'est très différent de ce que nous observons chaque année pour la grippe saisonnière.
Cette grippe est dangereuse et il faut se faire vacciner.
Des gens vont mourir parce qu'ils ne se seront pas fait vacciner. En tant que ministre de la santé, je ne peux l'accepter.
Depuis une semaine, les centres de vaccination fonctionnent et fonctionnent globalement bien. Certes, on note ici ou là quelques petits dysfonctionnements, mais quand un dispositif d'une telle ampleur se met en place, il est normal qu'il faille quelques jours pour le roder et que chacun prenne ses marques.
Dès le 12 novembre, plus de 7 millions de personnes avaient été appelées à se faire vacciner. Il s'agissait je le rappelle de trois types de populations :
- les professionnels prenant en charge ou au contact de personnes fragiles (professionnels de santé, personnels des établissements médico-sociaux, personnels de la chaine de secours ou personnels des pharmacies).
- l'entourage professionnel ou familial des plus jeunes enfants ensuite ;
- enfin, les enfants et les adultes souffrant de pathologies les rendant plus vulnérables au virus.
A partir de demain, vendredi, ce sont les femmes enceintes (à partir du deuxième trimestre) et les nourrissons de 6 à 24 mois qui sont appelés à la vaccination.
C'est une étape très importante, car la possibilité de vacciner ces populations était particulièrement attendue. En effet, depuis l'émergence du virus, les experts nous ont indiqué que les femmes enceintes constituaient une population particulièrement à risque.
Ce risque était déjà documenté pour les précédentes pandémies. Il est confirmé pour la grippe A(H1N1) qui, selon les données internationales recueillies en particulier dans l'hémisphère Sud et sur le continent Nord-Américain, entraine un taux beaucoup plus élevé de formes graves, voire de décès, dans cette catégorie de population que dans la population générale. Il est quasiment d'un facteur 1 à 10.
Comme vous le savez, les experts du Haut conseil de la santé publique ont recommandé, pour cette population très spécifique, d'utiliser de façon préférentielle des vaccins sans adjuvant car nous manquons d'informations spécifiques et robustes sur l'utilisation des vaccins avec adjuvant pour cette population particulière. Ce manque d'information est lié, et on peut facilement le comprendre, à la difficulté de conduire des essais cliniques dans cette catégorie de population. C'est dans cette perspective que nous avons approché Sanofi-Pasteur pour qu'il nous livre des doses de vaccin Panenza, vaccin qui a obtenu son autorisation de mise sur le marché lundi dernier.
Nous disposons aujourd'hui de 1,4 millions de doses de Panenza qui nous permettent de proposer la vaccination à ces personnes.
Je les invite plus encore peut-être que toute autre catégorie, à profiter de la proposition qui leur est faite.
Ce soir, ce sont donc d'ores et déjà plus de 8 millions de personnes qui ont été invitées à se faire vacciner.
La campagne vaccinale est donc bien lancée. La quasi-totalité des centres a ouvert ses portes.
Nous n'avons cependant qu'une semaine de recul. Il est donc, bien évidement, largement prématuré de tirer un bilan.
Il n'y a qu'à voir d'ailleurs, la dynamique de progression du nombre de personnes qui viennent se faire vacciner chaque jour : 12 000 le 12, 17 000 le 16, 24 000 le 17, pour se rendre compte que les choses continuent à progresser, vite, ce qui est une très bonne nouvelle.
La vaccination dans les établissements de santé se poursuit aussi à un rythme satisfaisant. C'est de l'ordre de 10 000 professionnels de santé qui s'y font vacciner chaque jour.
Nous en sommes donc aujourd'hui à plus de 200 000 personnes vaccinées depuis le début. 120 000 en établissement de santé et 80 000 en centres de vaccination (à la date de mardi soir, les chiffres d'hier devant nous remonter dans les prochaines heures, mais les premières données confirment une poursuite de l'augmentation de la fréquentation des centres).
Je veux saluer tout particulièrement l'ensemble des professionnels et des services qui se sont mobilisés pour rendre cette opération possible, au niveau central et territorial.
Comme je l'ai déjà évoqué et conformément aux engagements que j'avais pris, la plus grande transparence est appliquée au suivi des événements indésirables rapportés dans le cadre de cette vaccination. Cette surveillance se fait selon un plan de gestion des risques mis en place au niveau européen.
L'AFSSAPS publie, à ma demande et chaque semaine, un bulletin détaillant la totalité des signalements et de leur analyse.
Il est important de rappeler que le lien de causalité entre la vaccination et un état pathologique justifie une expertise approfondie des autorités sanitaires.
A ce jour les événements indésirables signalés sont conformes voire moins nombreux, dans l'ensemble des pays européens, à ce qui était attendu. Jean Marimbert, le directeur général de l'AFSSAPS, fera un point sur le bulletin du jour et répondra à vos questions sur le sujet.
Quelles sont les étapes ultérieures de cette campagne ?
Une fois que la vaccination des femmes enceintes et des jeunes enfants de moins de 2 ans aura commencé, nous lancerons la vaccination des populations d'âge scolaire qui regroupe environ 12 millions d'enfants. Celle-ci sera réalisée pour les plus grands, c'est-à-dire pour les élèves de collèges et de lycées, à partir du 25 novembre dans leurs établissements, et pour les élèves des écoles maternelles et primaires, dans les premiers jours de décembre, en centre de vaccination afin qu'ils puissent être accompagnés de leurs parents.
Comme j'ai déjà eu plusieurs fois l'occasion de le rappeler, la vaccination des scolaires se fera uniquement après accord parental. Il n'est évidement pas question que nous vaccinions un seul enfant si nous n'avons pas recueilli formellement et par écrit ce consentement parental.
Les personnes âgées ayant des facteurs de risques seront aussi bientôt appelées à la vaccination, dès que les quantités de vaccin livrées seront suffisantes.
Et pour finir, ce sera le tour des adultes sans facteur de risque, d'ici la fin de l'année.
Je vous remercie.Source http://www.sante-sports.gouv.fr, le 25 novembre 2009
Cette conférence de presse intervient quelques jours après l'élargissement de la campagne vaccinale. Initialement lancée, le 20 octobre dernier, dans les établissements de santé, elle s'est donc élargie, le 12 novembre, avec l'ouverture des centres de vaccination.
Tout d'abord, un point sur la situation sanitaire, sur laquelle Françoise Weber, directrice générale de l'InVS, ici présente pourra revenir plus longuement si vous le souhaitez.
L'épidémie de grippe A(H1N1) progresse, elle s'accélère même, c'est indubitable, même si c'est encore de façon un peu inhomogène sur le territoire national. Elle nous avait laissé une forme de répit au début de l'automne, mais l'évolution météorologique ainsi que la fin des vacances de la Toussaint, ont joué, comme c'était prévisible, un rôle de catalyseur. Le nombre de classes fermées (168 dans 116 établissements hier) est le reflet de cette situation.
Plus de 400 000 consultations pour grippe ont été recensées la semaine dernière, soit 10% de plus que la précédente.
Au passage, cette donnée montre combien les médecins généralistes, qui sont en première ligne, sont, et vont encore plus, être sollicités dans les semaines à venir pour prendre en charge les patients grippés. Nous avons besoin d'eux. Il est plus que jamais important qu'ils soient protégés et pensent à se faire vacciner.
L'Institut de veille sanitaire a en outre annoncé dans son bulletin hebdomadaire 16 nouveaux décès depuis le précédent, ce qui porte le chiffre à 48 en métropole depuis le début de l'épidémie. C'est en une semaine une hausse de 50% sur le total cumulé depuis mai.
Cette évolution est d'ailleurs constatée un peu partout ailleurs en Europe.
Au-delà du territoire national, nous portons une attention particulière aux Etats-Unis. Ils affrontent l'épidémie en avance de phase par rapport à nous, avec des moyens de réponse qui sont très proches des nôtres. La dernière estimation des « centers for desease control » (CDC), l'équivalent de l'Institut de veille sanitaire, fait état de 22 millions de personnes infectées depuis avril et de plus de 4000 décès.
C'est considérable. Il faut en outre rappeler que, si la majorité des décès survient chez des personnes fragiles, une proportion non négligeable frappe, au hasard, des personnes, souvent jeunes et sans facteur de risque. C'est très différent de ce que nous observons chaque année pour la grippe saisonnière.
Cette grippe est dangereuse et il faut se faire vacciner.
Des gens vont mourir parce qu'ils ne se seront pas fait vacciner. En tant que ministre de la santé, je ne peux l'accepter.
Depuis une semaine, les centres de vaccination fonctionnent et fonctionnent globalement bien. Certes, on note ici ou là quelques petits dysfonctionnements, mais quand un dispositif d'une telle ampleur se met en place, il est normal qu'il faille quelques jours pour le roder et que chacun prenne ses marques.
Dès le 12 novembre, plus de 7 millions de personnes avaient été appelées à se faire vacciner. Il s'agissait je le rappelle de trois types de populations :
- les professionnels prenant en charge ou au contact de personnes fragiles (professionnels de santé, personnels des établissements médico-sociaux, personnels de la chaine de secours ou personnels des pharmacies).
- l'entourage professionnel ou familial des plus jeunes enfants ensuite ;
- enfin, les enfants et les adultes souffrant de pathologies les rendant plus vulnérables au virus.
A partir de demain, vendredi, ce sont les femmes enceintes (à partir du deuxième trimestre) et les nourrissons de 6 à 24 mois qui sont appelés à la vaccination.
C'est une étape très importante, car la possibilité de vacciner ces populations était particulièrement attendue. En effet, depuis l'émergence du virus, les experts nous ont indiqué que les femmes enceintes constituaient une population particulièrement à risque.
Ce risque était déjà documenté pour les précédentes pandémies. Il est confirmé pour la grippe A(H1N1) qui, selon les données internationales recueillies en particulier dans l'hémisphère Sud et sur le continent Nord-Américain, entraine un taux beaucoup plus élevé de formes graves, voire de décès, dans cette catégorie de population que dans la population générale. Il est quasiment d'un facteur 1 à 10.
Comme vous le savez, les experts du Haut conseil de la santé publique ont recommandé, pour cette population très spécifique, d'utiliser de façon préférentielle des vaccins sans adjuvant car nous manquons d'informations spécifiques et robustes sur l'utilisation des vaccins avec adjuvant pour cette population particulière. Ce manque d'information est lié, et on peut facilement le comprendre, à la difficulté de conduire des essais cliniques dans cette catégorie de population. C'est dans cette perspective que nous avons approché Sanofi-Pasteur pour qu'il nous livre des doses de vaccin Panenza, vaccin qui a obtenu son autorisation de mise sur le marché lundi dernier.
Nous disposons aujourd'hui de 1,4 millions de doses de Panenza qui nous permettent de proposer la vaccination à ces personnes.
Je les invite plus encore peut-être que toute autre catégorie, à profiter de la proposition qui leur est faite.
Ce soir, ce sont donc d'ores et déjà plus de 8 millions de personnes qui ont été invitées à se faire vacciner.
La campagne vaccinale est donc bien lancée. La quasi-totalité des centres a ouvert ses portes.
Nous n'avons cependant qu'une semaine de recul. Il est donc, bien évidement, largement prématuré de tirer un bilan.
Il n'y a qu'à voir d'ailleurs, la dynamique de progression du nombre de personnes qui viennent se faire vacciner chaque jour : 12 000 le 12, 17 000 le 16, 24 000 le 17, pour se rendre compte que les choses continuent à progresser, vite, ce qui est une très bonne nouvelle.
La vaccination dans les établissements de santé se poursuit aussi à un rythme satisfaisant. C'est de l'ordre de 10 000 professionnels de santé qui s'y font vacciner chaque jour.
Nous en sommes donc aujourd'hui à plus de 200 000 personnes vaccinées depuis le début. 120 000 en établissement de santé et 80 000 en centres de vaccination (à la date de mardi soir, les chiffres d'hier devant nous remonter dans les prochaines heures, mais les premières données confirment une poursuite de l'augmentation de la fréquentation des centres).
Je veux saluer tout particulièrement l'ensemble des professionnels et des services qui se sont mobilisés pour rendre cette opération possible, au niveau central et territorial.
Comme je l'ai déjà évoqué et conformément aux engagements que j'avais pris, la plus grande transparence est appliquée au suivi des événements indésirables rapportés dans le cadre de cette vaccination. Cette surveillance se fait selon un plan de gestion des risques mis en place au niveau européen.
L'AFSSAPS publie, à ma demande et chaque semaine, un bulletin détaillant la totalité des signalements et de leur analyse.
Il est important de rappeler que le lien de causalité entre la vaccination et un état pathologique justifie une expertise approfondie des autorités sanitaires.
A ce jour les événements indésirables signalés sont conformes voire moins nombreux, dans l'ensemble des pays européens, à ce qui était attendu. Jean Marimbert, le directeur général de l'AFSSAPS, fera un point sur le bulletin du jour et répondra à vos questions sur le sujet.
Quelles sont les étapes ultérieures de cette campagne ?
Une fois que la vaccination des femmes enceintes et des jeunes enfants de moins de 2 ans aura commencé, nous lancerons la vaccination des populations d'âge scolaire qui regroupe environ 12 millions d'enfants. Celle-ci sera réalisée pour les plus grands, c'est-à-dire pour les élèves de collèges et de lycées, à partir du 25 novembre dans leurs établissements, et pour les élèves des écoles maternelles et primaires, dans les premiers jours de décembre, en centre de vaccination afin qu'ils puissent être accompagnés de leurs parents.
Comme j'ai déjà eu plusieurs fois l'occasion de le rappeler, la vaccination des scolaires se fera uniquement après accord parental. Il n'est évidement pas question que nous vaccinions un seul enfant si nous n'avons pas recueilli formellement et par écrit ce consentement parental.
Les personnes âgées ayant des facteurs de risques seront aussi bientôt appelées à la vaccination, dès que les quantités de vaccin livrées seront suffisantes.
Et pour finir, ce sera le tour des adultes sans facteur de risque, d'ici la fin de l'année.
Je vous remercie.Source http://www.sante-sports.gouv.fr, le 25 novembre 2009