Texte intégral
Vous me remettez aujourd'hui le rapport annuel de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles (ONZUS). Je souhaite d'abord rendre hommage à la qualité du travail qui m'a été présenté par Madame Bernadette Malgorn, présidente du comité d'orientation de l'ONZUS, et à la remercier pour la synthèse claire et précise qu'elle vient de nous en donner.
Ce sont des clés précieuses pour mieux connaître les problèmes auxquels la politique de la ville doit remédier. Il me permettra, avec Fadela Amara, ma secrétaire d'Etat en charge de la ville, d'adapter et d'affiner l'action engagée par le Président de la République et le Gouvernement pour réduire les écarts structurels qui demeurent entre les quartiers prioritaires et le reste de notre territoire national.
Cette année ce rapport a une qualité supplémentaire à mes yeux puisque des jeunes de l'association « Permis de Vivre la Ville » ont participé à sa conception.
Ils ont en effet réalisé les photos du rapport avec onze enfants de quartiers prioritaires de la politique de la ville et je salue leur travail remarquable ainsi que leur présence parmi nous aujourd'hui.
Comme vous le savez, la loi d'orientation et de programmation pour la ville du 1er août 2003 a fixé comme objectif à la politique de la ville de réduire de façon significative, sur une période de cinq ans, les écarts entre ses territoires prioritaires - les zones urbaines sensibles, (ZUS) - et le reste des territoires urbains.
Comme chaque année depuis cinq ans, ce rapport fournit un état des lieux des évolutions que connaissent ces quartiers prioritaires pour la politique de la ville. Je souhaite pour ma part relever trois faits saillants :
1. En matière d'emploi :
De manière générale, en dehors du contexte très particulier de la crise, la situation de l'emploi s'est améliorée dans les ZUS, comme en témoigne la baisse continue du chômage, qui est passé de 20% à 16,5% de 2005 à 2008. L'attention particulière que nous avons portée à ces territoires a donc produit des résultats. J'y vois aussi la preuve du rôle joué par les dispositifs d'insertion : je pense à la dynamique Espoir banlieues et aux contrats aidés qui ont été renforcés grâce à la mise en place du plan de relance.
L'emploi des jeunes doit cependant rester une de nos préoccupations constantes, car c'est un élément fondamental pour le rattrapage des ZUS. Or le taux de chômage des jeunes reste important, du fait notamment de leur faible niveau de qualification : 66% des jeunes actifs de moins de 25 ans en ZUS n'ont pas de diplôme. Nous devons donc poursuivre nos efforts pour y remédier.
2. En matière de sécurité :
J'ai noté votre constat selon lequel la délinquance globale a diminué de 5,4%, soit une baisse du même ordre que sur l'ensemble des agglomérations de rattachement. On constate aussi une diminution sensible des atteintes aux biens dans les ZUS. Le sentiment d'insécurité au domicile ou dans le quartier est quant à lui plus important en ZUS mais tend à diminuer plus nettement que dans le reste de l'agglomération.
Ces résultats sont encourageants et nous devons poursuivre notre action en ce sens.
3. En matière d'éducation :
La politique de la ville intéresse l'ensemble du Gouvernement et c'est un domaine que j'ai intégré à mon action quand j'étais ministre de l'Education nationale. Grâce au volet "éducation" du programme « Espoir Banlieues », nous avons dégagé des moyens importants pour venir en aide aux élèves en difficulté.
Je citerai entre autres :
le transport en bus des élèves de C.M.1-C.M.2 vers des sites scolaires hors de leur quartier d'origine pour favoriser la mixité sociale et la réussite scolaire, l'accueil d'un million de collégiens chaque soir après les cours pour les aider à faire leurs devoirs, l'instauration de l'accompagnement éducatif dans les écoles primaires de l'éducation prioritaire depuis la rentrée 2008, le développement d'internats d'excellence dans les lycées ou les classes préparatoires, la création de dispositifs expérimentaux de réussite scolaire en lycée pour permettre aux élèves de bénéficier d'un accompagnement personnalisé pendant l'année scolaire et de stages pendant les vacances....
Fort de mon expérience dans ce domaine, je mène une action déterminée à la tête du ministère de la Ville afin de poursuivre la réduction des écarts scolaires en ZUS, car il en va de l'avenir de la jeunesse dans notre pays.
4. En matière de rénovation urbaine :
Vous montrez dans ce rapport que le programme de rénovation urbaine est bien engagé : on constate des réalisations concrètes et visibles dans les quartiers et les travaux avancent au rythme prévu, en partie grâce aux 350 millions d'euros mobilisés dans le cadre du plan de relance. J'irai constater sur le terrain les avancées de cette rénovation urbaine qui transforme aujourd'hui la physionomie des quartiers. Je vais en effet participer au conseil d'administration de l'ANRU le 2 décembre prochain à Garges-lès-Gonesse et je réaffirmerai à cette occasion les engagements de l'ensemble de nos partenaires dans ce domaine.
Forts de ces constats, je pense que nous pouvons encore affiner ce tableau de l'évolution des ZUS et je partage vos propositions pour que cette observation prenne mieux en compte à l'avenir la mobilité propre à ces zones. C'est un chantier qui me tient à coeur car pour moi les zones ne sont pas des espaces qui enferment les individus dans un destin. La politique de la ville, ce n'est pas de faire bouger des zones, c'est d'encourager les habitants qui le souhaitent à bouger.
Si le rattrapage des écarts entre les ZUS et leurs agglomérations demeure faible en effet, la raison en est que ce ne sont pas les mêmes populations qu'au départ. Ces territoires permettent dans un premier temps d'intégrer les populations les plus fragiles, qui dans un deuxième temps saisissent les opportunités qui s'offrent à elles pour évoluer vers d'autres territoires. Il faut donc prendre en compte ce brassage et ce renouvellement des populations qui est de l'ordre de 50% sur 10 ans.
La politique de la ville vise à accompagner ces populations dans un temps de leur vie. Nous devons donc changer notre regard et adapter nos outils d'observation à cette perspective plus dynamique.
C'est tout l'intérêt du panel de la politique de la ville que vous allez mettre en place à partir de 2010. Il permettra de suivre les trajectoires résidentielles, économiques et sociales d'une population représentative issue de ZUS. Ce sera donc un outil précieux pour analyser le rôle que jouent les ZUS dans les parcours des individus.
Ce rapport de l'ONZUS contribue enfin à la réflexion que nous menons actuellement, avec les parlementaires et les acteurs locaux, sur la réforme de la géographie prioritaire.
Depuis le zonage défini en 1996, la superposition des zones a rendu notre politique moins lisible. La réforme prévue en 2010 vise, comme vous le savez, à concentrer les moyens de l'Etat sur les territoires les plus en difficulté. L'ONZUS va permettre d'accélérer ce chantier en identifiant mieux les territoires sur lesquels se concentrent les populations les plus fragiles et où devra s'exprimer avec plus de force la solidarité nationale.
Si votre rapport relève des avancées en matière d'insertion professionnelle, reste que ce constat est encore loin d'être satisfaisant. Cela rend d'autant plus nécessaires les mesures que nous avons déployées depuis 2008 envers les populations issues des territoires prioritaires de la Dynamique Espoir
C'est pour cette raison que l'Etat a choisi de conforter les actions déjà engagées dans le cadre du « Plan de relance ». Je vais donc signer dans quelques instants la convention « Plan de relance » entre l'Etat et l'agence pour la Cohésion Sociale et l'Egalité des chances (ACSé). Les crédits du plan de relance viendront appuyer à hauteur de 20 millions d'euros les actions déjà engagées par l'ACSé en faveur de l'insertion sociale et professionnelle des populations issues de ZUS : la lutte contre l'illettrisme et contre le décrochage scolaire, l'accompagnement à l'insertion professionnelle et l'accès à une éducation d'excellence pour les plus jeunes.
Mesdames et messieurs,
La politique de la ville est un projet de société dont le rapport de l'ONZUS permet de ressaisir tous les enjeux. Ce projet, c'est de sortir les populations qui vivent dans ces quartiers de l'exclusion culturelle, sociale et professionnelle pour leur redonner au contraire les moyens d'étudier, de travailler et d'entreprendre. Loin d'être ralenti, notre effort se poursuivra aussi longtemps que nécessaire. Avec Fadela Amara, nous nous y employons avec détermination.
Je vous remercie.Source http://www.travail-solidarite.gouv.fr, le 1er décembre 2009
Ce sont des clés précieuses pour mieux connaître les problèmes auxquels la politique de la ville doit remédier. Il me permettra, avec Fadela Amara, ma secrétaire d'Etat en charge de la ville, d'adapter et d'affiner l'action engagée par le Président de la République et le Gouvernement pour réduire les écarts structurels qui demeurent entre les quartiers prioritaires et le reste de notre territoire national.
Cette année ce rapport a une qualité supplémentaire à mes yeux puisque des jeunes de l'association « Permis de Vivre la Ville » ont participé à sa conception.
Ils ont en effet réalisé les photos du rapport avec onze enfants de quartiers prioritaires de la politique de la ville et je salue leur travail remarquable ainsi que leur présence parmi nous aujourd'hui.
Comme vous le savez, la loi d'orientation et de programmation pour la ville du 1er août 2003 a fixé comme objectif à la politique de la ville de réduire de façon significative, sur une période de cinq ans, les écarts entre ses territoires prioritaires - les zones urbaines sensibles, (ZUS) - et le reste des territoires urbains.
Comme chaque année depuis cinq ans, ce rapport fournit un état des lieux des évolutions que connaissent ces quartiers prioritaires pour la politique de la ville. Je souhaite pour ma part relever trois faits saillants :
1. En matière d'emploi :
De manière générale, en dehors du contexte très particulier de la crise, la situation de l'emploi s'est améliorée dans les ZUS, comme en témoigne la baisse continue du chômage, qui est passé de 20% à 16,5% de 2005 à 2008. L'attention particulière que nous avons portée à ces territoires a donc produit des résultats. J'y vois aussi la preuve du rôle joué par les dispositifs d'insertion : je pense à la dynamique Espoir banlieues et aux contrats aidés qui ont été renforcés grâce à la mise en place du plan de relance.
L'emploi des jeunes doit cependant rester une de nos préoccupations constantes, car c'est un élément fondamental pour le rattrapage des ZUS. Or le taux de chômage des jeunes reste important, du fait notamment de leur faible niveau de qualification : 66% des jeunes actifs de moins de 25 ans en ZUS n'ont pas de diplôme. Nous devons donc poursuivre nos efforts pour y remédier.
2. En matière de sécurité :
J'ai noté votre constat selon lequel la délinquance globale a diminué de 5,4%, soit une baisse du même ordre que sur l'ensemble des agglomérations de rattachement. On constate aussi une diminution sensible des atteintes aux biens dans les ZUS. Le sentiment d'insécurité au domicile ou dans le quartier est quant à lui plus important en ZUS mais tend à diminuer plus nettement que dans le reste de l'agglomération.
Ces résultats sont encourageants et nous devons poursuivre notre action en ce sens.
3. En matière d'éducation :
La politique de la ville intéresse l'ensemble du Gouvernement et c'est un domaine que j'ai intégré à mon action quand j'étais ministre de l'Education nationale. Grâce au volet "éducation" du programme « Espoir Banlieues », nous avons dégagé des moyens importants pour venir en aide aux élèves en difficulté.
Je citerai entre autres :
le transport en bus des élèves de C.M.1-C.M.2 vers des sites scolaires hors de leur quartier d'origine pour favoriser la mixité sociale et la réussite scolaire, l'accueil d'un million de collégiens chaque soir après les cours pour les aider à faire leurs devoirs, l'instauration de l'accompagnement éducatif dans les écoles primaires de l'éducation prioritaire depuis la rentrée 2008, le développement d'internats d'excellence dans les lycées ou les classes préparatoires, la création de dispositifs expérimentaux de réussite scolaire en lycée pour permettre aux élèves de bénéficier d'un accompagnement personnalisé pendant l'année scolaire et de stages pendant les vacances....
Fort de mon expérience dans ce domaine, je mène une action déterminée à la tête du ministère de la Ville afin de poursuivre la réduction des écarts scolaires en ZUS, car il en va de l'avenir de la jeunesse dans notre pays.
4. En matière de rénovation urbaine :
Vous montrez dans ce rapport que le programme de rénovation urbaine est bien engagé : on constate des réalisations concrètes et visibles dans les quartiers et les travaux avancent au rythme prévu, en partie grâce aux 350 millions d'euros mobilisés dans le cadre du plan de relance. J'irai constater sur le terrain les avancées de cette rénovation urbaine qui transforme aujourd'hui la physionomie des quartiers. Je vais en effet participer au conseil d'administration de l'ANRU le 2 décembre prochain à Garges-lès-Gonesse et je réaffirmerai à cette occasion les engagements de l'ensemble de nos partenaires dans ce domaine.
Forts de ces constats, je pense que nous pouvons encore affiner ce tableau de l'évolution des ZUS et je partage vos propositions pour que cette observation prenne mieux en compte à l'avenir la mobilité propre à ces zones. C'est un chantier qui me tient à coeur car pour moi les zones ne sont pas des espaces qui enferment les individus dans un destin. La politique de la ville, ce n'est pas de faire bouger des zones, c'est d'encourager les habitants qui le souhaitent à bouger.
Si le rattrapage des écarts entre les ZUS et leurs agglomérations demeure faible en effet, la raison en est que ce ne sont pas les mêmes populations qu'au départ. Ces territoires permettent dans un premier temps d'intégrer les populations les plus fragiles, qui dans un deuxième temps saisissent les opportunités qui s'offrent à elles pour évoluer vers d'autres territoires. Il faut donc prendre en compte ce brassage et ce renouvellement des populations qui est de l'ordre de 50% sur 10 ans.
La politique de la ville vise à accompagner ces populations dans un temps de leur vie. Nous devons donc changer notre regard et adapter nos outils d'observation à cette perspective plus dynamique.
C'est tout l'intérêt du panel de la politique de la ville que vous allez mettre en place à partir de 2010. Il permettra de suivre les trajectoires résidentielles, économiques et sociales d'une population représentative issue de ZUS. Ce sera donc un outil précieux pour analyser le rôle que jouent les ZUS dans les parcours des individus.
Ce rapport de l'ONZUS contribue enfin à la réflexion que nous menons actuellement, avec les parlementaires et les acteurs locaux, sur la réforme de la géographie prioritaire.
Depuis le zonage défini en 1996, la superposition des zones a rendu notre politique moins lisible. La réforme prévue en 2010 vise, comme vous le savez, à concentrer les moyens de l'Etat sur les territoires les plus en difficulté. L'ONZUS va permettre d'accélérer ce chantier en identifiant mieux les territoires sur lesquels se concentrent les populations les plus fragiles et où devra s'exprimer avec plus de force la solidarité nationale.
Si votre rapport relève des avancées en matière d'insertion professionnelle, reste que ce constat est encore loin d'être satisfaisant. Cela rend d'autant plus nécessaires les mesures que nous avons déployées depuis 2008 envers les populations issues des territoires prioritaires de la Dynamique Espoir
C'est pour cette raison que l'Etat a choisi de conforter les actions déjà engagées dans le cadre du « Plan de relance ». Je vais donc signer dans quelques instants la convention « Plan de relance » entre l'Etat et l'agence pour la Cohésion Sociale et l'Egalité des chances (ACSé). Les crédits du plan de relance viendront appuyer à hauteur de 20 millions d'euros les actions déjà engagées par l'ACSé en faveur de l'insertion sociale et professionnelle des populations issues de ZUS : la lutte contre l'illettrisme et contre le décrochage scolaire, l'accompagnement à l'insertion professionnelle et l'accès à une éducation d'excellence pour les plus jeunes.
Mesdames et messieurs,
La politique de la ville est un projet de société dont le rapport de l'ONZUS permet de ressaisir tous les enjeux. Ce projet, c'est de sortir les populations qui vivent dans ces quartiers de l'exclusion culturelle, sociale et professionnelle pour leur redonner au contraire les moyens d'étudier, de travailler et d'entreprendre. Loin d'être ralenti, notre effort se poursuivra aussi longtemps que nécessaire. Avec Fadela Amara, nous nous y employons avec détermination.
Je vous remercie.Source http://www.travail-solidarite.gouv.fr, le 1er décembre 2009