Texte intégral
J.-P. Elkabbach.- Cinq syndicats de salariés du transport routier lancent une grève illimitée dans toute la France à partir du 13 décembre. C'est une pression classique avant Noël, ça s'appelle du chantage ?
C'est une grève qu'il faut absolument éviter.
Mais c'est du chantage ?
Il y a des revendications salariales, certaines sont d'ailleurs justifiées. Le dialogue doit reprendre et doit commencer même, parce que en réalité, il n'a pas vraiment commencé avec les organisations professionnelles. J'observe d'ailleurs que certaines d'entre elles sont plus ouvertes que d'autres dans ce dialogue. Il faut que ce dialogue ait lieu, nous sommes le 2, la grève est le 13, on a onze jours, on va s'en occuper.
Si les patrons et les syndicats des 610.000 salariés ne se mettent pas d'accord justement, et maintiennent l'appel de grève, quelles conséquences pour le pays ?
Très mauvaises conséquences en période de crise, c'est-à-dire des entrepôts bloqués, c'est-à-dire moins d'achats de Noël, c'est-à-dire gêner la vie, non seulement de l'économie mais aussi de chacun et de chacun de ceux qui nous écoutent. Donc quelque chose d'inacceptable que l'on doit éviter et on va tout faire, je le répète, pour l'éviter.
Donc, c'est un conflit qui ajoute à la crise. Il s'agit de revendiquer...
Qui ajouterait à la crise, s'il a lieu.
Il s'agit de revendications de salaires ; est- ce que vous donnez raison aux syndicats ?
Ils demandent 4 % pour certains, enfin c'est compliqué, selon les catégories de chauffeurs, ça ne me paraît pas inatteignable. C'est vrai que la situation des entreprises du transport routier n'est pas simple, elles ont beaucoup souffert de la crise, de la concurrence internationale, donc elles sont dans une situation difficile. Ce sont tous des gens de bonne volonté, en général les entrepreneurs du transport routier sont près du terrain, on doit pouvoir trouver une solution, les points de vue ne sont pas si éloignés que ça.
Les syndicalistes disent que la profession ne se porte pas si mal, les patrons, eux, routiers, évidemment, disent le contraire ; ils n'augmenteront pas les salaires, c'était la position d'hier soir. Et puis, ils ajoutent que le Gouvernement a bien aidé les agriculteurs, les marins, les pêcheurs, pourquoi pas eux ? C'est classique.
On aide les transporteurs routiers parce qu'ils vont payer qu'une partie de la taxe carbone, on a trouvé des solutions également pour la taxe sur les produits pétroliers, la TIPP, on a trouvé des solutions sur la taxe à l'essieu. On est bien conscients de la difficulté des entreprises, et très honnêtement, on s'est beaucoup battus pour elles. On va continuer de le faire, bien évidemment, aussi au niveau européen pour éviter des concurrences inacceptables et parfois pas très justes.
Ce matin, vous leur demandez de négocier d'urgence...
Immédiatement.
...pour éviter la grève. Qu'est-ce que ça veut dire "immédiatement" ? Négocier, entre eux certes, mais avec qui, sous l'autorité ou la médiation de qui, et quand ?
On va recevoir cet fin de semaine toutes les organisations professionnelles des patrons...
Qui "on" ?
Moi-même...
"Je vais recevoir", moi D. Bussereau, je reçois.
Moi-même et mes collaborateurs, cette semaine. Et lundi également, je reçois toutes les organisations syndicales, pour leur dire : "voyez-vous", et en même temps, on va favoriser le fait qu'ils se rencontrent. C'est à eux de se parler...
C'est-à-dire que vous allez d'abord les recevoir à tour de rôle ?
On va les recevoir à tour de rôle, oui. C'est à eux de se parler, patrons, salaires, syndicats, c'est un triangle dans lequel l'Etat n'a pas sa place. Et si l'Etat, in fine doit venir pour faire en sorte qu'un dialogue qui n'a pas lieu ou qui se déroule mal ait lieu, l'Etat viendra. Mais c'est une affaire d'abord au sein des entreprises, nous serons là pour aider s'il y a une difficulté.
Quand ?
Immédiatement. Les organisations patronales sont reçues à partir d'aujourd'hui, les syndicats lundi, et s'il le faut, dès lundi soir l'Etat pourra se mettre dans la boucle. Mais je le rappelle, ce n'est pas notre rôle, nous ferons en sorte que les gens se parlent, si par malheur, ils ne voulaient pas ou ne pouvaient pas se parler.
Est-ce que certains patrons routiers, comme d'habitude, attendent de voir l'ampleur de la grève éventuelle pour savoir ce qu'ils vont lâcher ou accorder ?
Hélas, oui, je crois qu'il y a au moins une organisation professionnelle, mais j'aurai la gentillesse de ne pas la citer sur votre antenne, qui fait ce très mauvais calcul.
Alors c'est encore l'Etat qui va mettre l'argent dans sa poche, qui est déjà vide...
Qui va le sortir vous voulez dire ?
Oui, qui va le sortir ?
Non, l'Etat n'a rien à faire dans cette affaire.
Qu'est-ce que vous leur donnez ?
L'Etat a déjà donné aux entreprises du transport routier un certain nombre d'assouplissements de leurs charges, de toute nature, comme toutes les entreprises dans le cadre du plan de relance, et en plus. Donc nous sommes dans une bonne situation vis-à-vis des entreprises du transport routier.
On peut éviter cette grève ?
Oui, on l'évitera.
A quelle condition ?
Le dialogue, toujours le dialogue.
Vous payerez, vous cèderez pour qu'il n'y ait pas de grève ?
Ce n'est pas une affaire entre l'Etat et les routiers, c'est une affaire entre les patrons du syndicat routier et les employés routiers, les chauffeurs.
Un mot sur les avions. La députée socialiste, A. Saugues...
Une femme de qualité.
...a déposé hier à l'Assemblée une proposition de loi, elle veut rendre le BEA, le Bureau d'enquêtes et d'analyses, plus indépendant - peut-être de vous. Elle veut créer pour le BEA "une haute autorité de la sécurité aérienne". La réponse ?
Le Bureau d'enquêtes accidents, le BEA, Bureau d'Enquêtes Analyses, tel est son véritable nom, est complètement indépendant, mais l'idée de faire en sorte qu'il le soit encore plus n'est pas absurde. L'Europe est déjà en train d'y travailler, si l'Europe ne trouve pas une solution, pourquoi ne pas examiner la solution de madame Saugues, mais pour l'instant, et vos auditeurs le savent bien, le BEA agit en toute indépendance pour la sécurité aérienne, il ne s'occupe pas de ce que lui raconte le ministre en charge des Transports.
Il y a beaucoup de catastrophes aériennes...
Trop, trop cette année !
...On se souvient de celle de Paris-Rio, etc. Est-ce qu'un jour on va remplacer les boîtes noires ?
Oui, je vais aller voir l'Organisation de l'aviation civile internationale dans quelques jours à Montréal, pour leur demander qu'on ait un système de suivi par satellite qui permette qu'on ait en temps réel des données, qu'on les stocke en temps réel, et d'éviter la recherche des boîtes noires, et puis parfois le fait que les boîtes noires ne donnent rien parce qu'on ne les retrouve pas.
Pour les régionales - on parle de politique...
On parlait déjà un peu de politique...
Evidemment. La grande politique. En Poitou-Charentes, c'est vous qui allez affronter S. Royal. Est-ce que vous croyez que politiquement elle vous craint ?
S. Royal en 2004, avait une liste commune avec le PS, bien sûr, les Verts, les communistes, cette fois-ci elle est toute seule, et avec un PS dans lequel elle a réussi à mettre une certaine animation - c'est le moins qu'on puisse dire. Donc je pense que la présidente sortante n'aborde pas les élections dans les meilleures conditions.
Quand on entend S. Royal, dans la région, elle est invincible.
Elle se présente comme telle. Elle se présente d'une manière un peu impériale, elle considère que la région est sa chose. On va lui montrer que les habitants de cette région pensent au contraire qu'il faut des projets pour la région et pas simplement un règne définitif.
On vous lance dans cette aventure, pour...
Ce n'est pas une aventure, c'est un combat !
...pour capter un peu de la lumière qui lui est destinée et en service commandé pourquoi ? Pour témoigner ?
Non, je suis un enfant de cette région, mes parents sont poitevins, je suis en Charente-Maritime depuis plus de trente ans, j'en suis le président du Conseil général. Je vais mener une bagarre sur les idées - je n'ai jamais attaqué la présidente sortante parce que je ne suis pas pour les attaques personnelles -, parler de son bilan et surtout faire des propositions : qu'est-ce qu'on va faire dans cette région ? Et rappeler ce que J.-P. Raffarin avait su faire à une époque, lorsqu'il était lui aussi aux commandes de cette région.
Mais faites attention si vous gagnez, vous supprimez l'adversaire préférée de la droite...
Ecoutez, d'abord je n'ai pas encore gagné. Et puis je pense que madame Royal, au sein du PS, je l'ai dit, elle joue un rôle d'animateur quotidien et permanent, même si elle n'est plus présidente de la région Poitou-Charentes, elle continuera son action de destruction au sein de son propre parti.
Vous commencez bien ! Face à elle, entre nous, vous ne pouvez pas recommander une croissance verte, elle l'applique ; un budget sans impôts, elle dit qu'elle ne les augmentera pas ; la voiture électrique, elle la pilote ; une démocratie interactive, c'est son slogan. Qu'est-ce qu'il vous reste ?
Il me reste à dire que tout ça c'est des slogans un peu bidons, et que derrière la réalité des slogans, se cache une autre réalité qui est celle des choses. La région Poitou-Charentes, il y a encore beaucoup de choses à faire, dans tous les domaines...
Qu'est-ce qui fait la différence entre vous deux ?
Le fait que je suis sérieux, et le fait que j'ai déjà fait mes preuves sur le terrain et que je suis un enfant de cette région.
Est-ce que vous lui lancez ici le défi ou un défi de débattre avec vous ?
Si sur l'antenne d'Europe 1, qui est une des meilleures à mon avis, elle accepte de venir pour que nous discutions de l'avenir de Poitou-Charentes et pas simplement de slogans, je serais avec plaisir votre invité.
Certains se battent pour une victoire, vous c'est pour une défaite honorable ?
Non, je me bats pour mes idées, pour ma région.
Mais attention, elle est imprévisible, offensive, parfois cruelle, et vous savez qu'en politique ce n'est pas "la fra-ter-ni-té" !
Tout ça, tout ça je le sais, mais pour moi ça sera "la com-ba-ti-vi-té" !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 3 décembre 2009
C'est une grève qu'il faut absolument éviter.
Mais c'est du chantage ?
Il y a des revendications salariales, certaines sont d'ailleurs justifiées. Le dialogue doit reprendre et doit commencer même, parce que en réalité, il n'a pas vraiment commencé avec les organisations professionnelles. J'observe d'ailleurs que certaines d'entre elles sont plus ouvertes que d'autres dans ce dialogue. Il faut que ce dialogue ait lieu, nous sommes le 2, la grève est le 13, on a onze jours, on va s'en occuper.
Si les patrons et les syndicats des 610.000 salariés ne se mettent pas d'accord justement, et maintiennent l'appel de grève, quelles conséquences pour le pays ?
Très mauvaises conséquences en période de crise, c'est-à-dire des entrepôts bloqués, c'est-à-dire moins d'achats de Noël, c'est-à-dire gêner la vie, non seulement de l'économie mais aussi de chacun et de chacun de ceux qui nous écoutent. Donc quelque chose d'inacceptable que l'on doit éviter et on va tout faire, je le répète, pour l'éviter.
Donc, c'est un conflit qui ajoute à la crise. Il s'agit de revendiquer...
Qui ajouterait à la crise, s'il a lieu.
Il s'agit de revendications de salaires ; est- ce que vous donnez raison aux syndicats ?
Ils demandent 4 % pour certains, enfin c'est compliqué, selon les catégories de chauffeurs, ça ne me paraît pas inatteignable. C'est vrai que la situation des entreprises du transport routier n'est pas simple, elles ont beaucoup souffert de la crise, de la concurrence internationale, donc elles sont dans une situation difficile. Ce sont tous des gens de bonne volonté, en général les entrepreneurs du transport routier sont près du terrain, on doit pouvoir trouver une solution, les points de vue ne sont pas si éloignés que ça.
Les syndicalistes disent que la profession ne se porte pas si mal, les patrons, eux, routiers, évidemment, disent le contraire ; ils n'augmenteront pas les salaires, c'était la position d'hier soir. Et puis, ils ajoutent que le Gouvernement a bien aidé les agriculteurs, les marins, les pêcheurs, pourquoi pas eux ? C'est classique.
On aide les transporteurs routiers parce qu'ils vont payer qu'une partie de la taxe carbone, on a trouvé des solutions également pour la taxe sur les produits pétroliers, la TIPP, on a trouvé des solutions sur la taxe à l'essieu. On est bien conscients de la difficulté des entreprises, et très honnêtement, on s'est beaucoup battus pour elles. On va continuer de le faire, bien évidemment, aussi au niveau européen pour éviter des concurrences inacceptables et parfois pas très justes.
Ce matin, vous leur demandez de négocier d'urgence...
Immédiatement.
...pour éviter la grève. Qu'est-ce que ça veut dire "immédiatement" ? Négocier, entre eux certes, mais avec qui, sous l'autorité ou la médiation de qui, et quand ?
On va recevoir cet fin de semaine toutes les organisations professionnelles des patrons...
Qui "on" ?
Moi-même...
"Je vais recevoir", moi D. Bussereau, je reçois.
Moi-même et mes collaborateurs, cette semaine. Et lundi également, je reçois toutes les organisations syndicales, pour leur dire : "voyez-vous", et en même temps, on va favoriser le fait qu'ils se rencontrent. C'est à eux de se parler...
C'est-à-dire que vous allez d'abord les recevoir à tour de rôle ?
On va les recevoir à tour de rôle, oui. C'est à eux de se parler, patrons, salaires, syndicats, c'est un triangle dans lequel l'Etat n'a pas sa place. Et si l'Etat, in fine doit venir pour faire en sorte qu'un dialogue qui n'a pas lieu ou qui se déroule mal ait lieu, l'Etat viendra. Mais c'est une affaire d'abord au sein des entreprises, nous serons là pour aider s'il y a une difficulté.
Quand ?
Immédiatement. Les organisations patronales sont reçues à partir d'aujourd'hui, les syndicats lundi, et s'il le faut, dès lundi soir l'Etat pourra se mettre dans la boucle. Mais je le rappelle, ce n'est pas notre rôle, nous ferons en sorte que les gens se parlent, si par malheur, ils ne voulaient pas ou ne pouvaient pas se parler.
Est-ce que certains patrons routiers, comme d'habitude, attendent de voir l'ampleur de la grève éventuelle pour savoir ce qu'ils vont lâcher ou accorder ?
Hélas, oui, je crois qu'il y a au moins une organisation professionnelle, mais j'aurai la gentillesse de ne pas la citer sur votre antenne, qui fait ce très mauvais calcul.
Alors c'est encore l'Etat qui va mettre l'argent dans sa poche, qui est déjà vide...
Qui va le sortir vous voulez dire ?
Oui, qui va le sortir ?
Non, l'Etat n'a rien à faire dans cette affaire.
Qu'est-ce que vous leur donnez ?
L'Etat a déjà donné aux entreprises du transport routier un certain nombre d'assouplissements de leurs charges, de toute nature, comme toutes les entreprises dans le cadre du plan de relance, et en plus. Donc nous sommes dans une bonne situation vis-à-vis des entreprises du transport routier.
On peut éviter cette grève ?
Oui, on l'évitera.
A quelle condition ?
Le dialogue, toujours le dialogue.
Vous payerez, vous cèderez pour qu'il n'y ait pas de grève ?
Ce n'est pas une affaire entre l'Etat et les routiers, c'est une affaire entre les patrons du syndicat routier et les employés routiers, les chauffeurs.
Un mot sur les avions. La députée socialiste, A. Saugues...
Une femme de qualité.
...a déposé hier à l'Assemblée une proposition de loi, elle veut rendre le BEA, le Bureau d'enquêtes et d'analyses, plus indépendant - peut-être de vous. Elle veut créer pour le BEA "une haute autorité de la sécurité aérienne". La réponse ?
Le Bureau d'enquêtes accidents, le BEA, Bureau d'Enquêtes Analyses, tel est son véritable nom, est complètement indépendant, mais l'idée de faire en sorte qu'il le soit encore plus n'est pas absurde. L'Europe est déjà en train d'y travailler, si l'Europe ne trouve pas une solution, pourquoi ne pas examiner la solution de madame Saugues, mais pour l'instant, et vos auditeurs le savent bien, le BEA agit en toute indépendance pour la sécurité aérienne, il ne s'occupe pas de ce que lui raconte le ministre en charge des Transports.
Il y a beaucoup de catastrophes aériennes...
Trop, trop cette année !
...On se souvient de celle de Paris-Rio, etc. Est-ce qu'un jour on va remplacer les boîtes noires ?
Oui, je vais aller voir l'Organisation de l'aviation civile internationale dans quelques jours à Montréal, pour leur demander qu'on ait un système de suivi par satellite qui permette qu'on ait en temps réel des données, qu'on les stocke en temps réel, et d'éviter la recherche des boîtes noires, et puis parfois le fait que les boîtes noires ne donnent rien parce qu'on ne les retrouve pas.
Pour les régionales - on parle de politique...
On parlait déjà un peu de politique...
Evidemment. La grande politique. En Poitou-Charentes, c'est vous qui allez affronter S. Royal. Est-ce que vous croyez que politiquement elle vous craint ?
S. Royal en 2004, avait une liste commune avec le PS, bien sûr, les Verts, les communistes, cette fois-ci elle est toute seule, et avec un PS dans lequel elle a réussi à mettre une certaine animation - c'est le moins qu'on puisse dire. Donc je pense que la présidente sortante n'aborde pas les élections dans les meilleures conditions.
Quand on entend S. Royal, dans la région, elle est invincible.
Elle se présente comme telle. Elle se présente d'une manière un peu impériale, elle considère que la région est sa chose. On va lui montrer que les habitants de cette région pensent au contraire qu'il faut des projets pour la région et pas simplement un règne définitif.
On vous lance dans cette aventure, pour...
Ce n'est pas une aventure, c'est un combat !
...pour capter un peu de la lumière qui lui est destinée et en service commandé pourquoi ? Pour témoigner ?
Non, je suis un enfant de cette région, mes parents sont poitevins, je suis en Charente-Maritime depuis plus de trente ans, j'en suis le président du Conseil général. Je vais mener une bagarre sur les idées - je n'ai jamais attaqué la présidente sortante parce que je ne suis pas pour les attaques personnelles -, parler de son bilan et surtout faire des propositions : qu'est-ce qu'on va faire dans cette région ? Et rappeler ce que J.-P. Raffarin avait su faire à une époque, lorsqu'il était lui aussi aux commandes de cette région.
Mais faites attention si vous gagnez, vous supprimez l'adversaire préférée de la droite...
Ecoutez, d'abord je n'ai pas encore gagné. Et puis je pense que madame Royal, au sein du PS, je l'ai dit, elle joue un rôle d'animateur quotidien et permanent, même si elle n'est plus présidente de la région Poitou-Charentes, elle continuera son action de destruction au sein de son propre parti.
Vous commencez bien ! Face à elle, entre nous, vous ne pouvez pas recommander une croissance verte, elle l'applique ; un budget sans impôts, elle dit qu'elle ne les augmentera pas ; la voiture électrique, elle la pilote ; une démocratie interactive, c'est son slogan. Qu'est-ce qu'il vous reste ?
Il me reste à dire que tout ça c'est des slogans un peu bidons, et que derrière la réalité des slogans, se cache une autre réalité qui est celle des choses. La région Poitou-Charentes, il y a encore beaucoup de choses à faire, dans tous les domaines...
Qu'est-ce qui fait la différence entre vous deux ?
Le fait que je suis sérieux, et le fait que j'ai déjà fait mes preuves sur le terrain et que je suis un enfant de cette région.
Est-ce que vous lui lancez ici le défi ou un défi de débattre avec vous ?
Si sur l'antenne d'Europe 1, qui est une des meilleures à mon avis, elle accepte de venir pour que nous discutions de l'avenir de Poitou-Charentes et pas simplement de slogans, je serais avec plaisir votre invité.
Certains se battent pour une victoire, vous c'est pour une défaite honorable ?
Non, je me bats pour mes idées, pour ma région.
Mais attention, elle est imprévisible, offensive, parfois cruelle, et vous savez qu'en politique ce n'est pas "la fra-ter-ni-té" !
Tout ça, tout ça je le sais, mais pour moi ça sera "la com-ba-ti-vi-té" !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 3 décembre 2009