Texte intégral
R. Duchemin.- Merci d'être en direct ce matin sur France Info, pour parler notamment du grand emprunt puisque M. Rocard annonce ce matin, que visiblement ça sera uniquement ouvert aux marchés. C'est vrai ?
Je n'ai pas vu les conclusions de M. Rocard et d'A. Juppé. Cela me paraît, si c'est le cas, une bonne décision sur le plan financier, parce qu'un grand emprunt qui est financé par appel au marché coûte généralement moins cher qu'un grand emprunt qui s'adresse à l'ensemble de nos concitoyens.
Mais au départ, N. Sarkozy avait bien lancé un appel direct aux Français. Vous nous dites ce matin : ça coûterait trop cher ?
Non, je crois que ce qui est important dans ce grand emprunt, c'est le mot "grand" ce n'est pas forcément le mot "emprunt". Le mot "grand", parce qu'il faut absolument qu'on investisse dans l'avenir de la France, et pour investir, il faut investir dans les grandes stratégies qui mèneront notre pays un peu plus loin, un peu plus tôt que les autres, dans la compétition internationale. Donc, les initiatives, les stratégies, les zones d'investissement où la France sera pertinente sur la scène économique c'est ça qui compte.
Donc "grand", ce serait quelque chose qui ressemblerait à 35 milliards, par exemple ? Alors, 22 + une douzaine, ce qui a été récupéré auprès des banques, c'est à peu près ça l'équation ?
C'est 13 ce qu'on a récupéré auprès des banques. On verra ; il faut attendre un petit peu que les conclusions soient déposées et puis que la décision soit prise ensuite et présentée au Parlement dans une loi de finances rectificative, je suppose au début de l'année 2010.
Puisqu'on parle argent, je voulais vous dire un mot du déficit du budget de l'Etat. Il a doublé. Comment va-t-on faire justement pour redresser la barre, pour changer de cap aujourd'hui ? Est-ce que vous avez véritablement les clés, les solutions ?
On ne change pas de cap, ça c'est absolument fondamental. Le cap il consiste, d'une part, à continuer à soutenir l'économie, ça c'est la partie relance qu'on a engagée en 2009, qu'il faut qu'on continue à soutenir en 2010 parce qu'on n'est pas encore sortis de la crise. Deuxième point, il faut absolument qu'on continue les réformes ; vous savez que je travaille beaucoup sur la taxe professionnelle en ce moment, ç'en est un des volets...
On va y venir.
...Et puis, bien entendu, il faut qu'on amorce un retour à l'équilibre de nos Finances publiques, parce qu'on ne peut pas éternellement vivre à crédit. Et ce retour vers l'équilibre des Finances publiques, on doit l'amorcer en 2011, à condition évidemment que les circonstances économiques soient favorables, et on devra impérativement revenir à un équilibre.
Elles sont meilleures les circonstances économiques en ce moment, on est sortis de la récession, donc logiquement les choses devraient aller mieux, c'est ce que vous espérez ?
Elles sont meilleures depuis deux trimestres, vous avez raison, puisque la France est positive depuis deux trimestres, + 0,3, et que, globalement, sur les quatre derniers trimestres, on fait deux fois mieux que la moyenne de la zone euro. Donc, ce qu'on a fait pour l'instant est bien cadré, on a bien centré notre effort d'investissement là où ça donnait du résultat. On n'est pas sorti de la crise. On sera sorti de la crise quand on commencera, quand on recommencera à créer de l'emploi. On en détruit un peu moins, on a moins 5.000 sur le troisième trimestre ; on avait moins 85.0000 au deuxième, moins 185.000 au premier. Donc, c'est un peu mieux sur le front de l'emploi, mais on n'est pas encore en train de créer de l'emploi.
Vous pensez qu'on peut s'attendre à un revirement côté chômage, à quelle période, à quelle échéance ?
Je dis depuis des mois que c'est vers la mi-2010 au mieux, qu'on aura vraiment un redémarrage de la création d'emplois. Pas parce que j'ai une boule de cristal, mais simplement parce que, dans la mesure où on a un peu de reprise économique, où on a bon espoir que à l'Est ça va repartir plus fort - je reviens de Singapour, de Malaisie, de Chine, ça repart entre 6 et 8 %, ce sont des pays qui vont tirer la croissance demain - très clairement, nos entreprises vont devoir se mettre à réinvestir, ce qu'elles n'ont pas fait depuis des mois, et qui dit investissements demain, dit emplois après-demain. C'est pour ça que, je pense que mi-2010 on devrait voir s'opérer un retournement au niveau du chômage.
Vous parliez de garder le cap, tout à l'heure, notamment celui des réformes engagées par le Gouvernement. Vous être prête pour affronter les sénateurs, vendredi ? Après les maires hier, c'est vrai que ça va être difficile de faire passer la pilule. Visiblement les élus locaux ne veulent pas de cette abolition de la taxe professionnelle.
Je veux le dialogue, je veux l'écoute, et je retrouve les maires pas plus tard que cet après-midi et les sénateurs à partir de demain et jusqu'à la fin de la semaine, et y compris le week-end.
Pour l'instant ça ressemble quand même davantage à un dialogue de sourds ?
Non, je ne peux pas vous laisser dire ça. D'abord, dialogue il y a eu ; depuis le mois de mars, j'ai reçu trois fois tous les exécutifs locaux, c'est-à-dire les présidents des régions, les présidents des départements, les présidents des maires, des petites et des moyennes et des grandes villes de France. Mes services ont eu des heures et des heures et des heures de discussions sur les points techniques. Qu'est-ce qu'on fait avec cette réforme ? On ne s'amuse pas, parce que ce n'est pas très amusant la fiscalité, on veut impérativement supprimer un impôt antiéconomique qui pèse aujourd'hui sur les investissements des entreprises pour encourager nos entreprises à rester sur le territoire et à créer de l'emploi. Si on ne fait pas ça, l'investissement ira se faire ailleurs, on n'aura pas d'activités économiques, on n'aura même pas de taxe professionnelle parce qu'il n'y aura plus de base.
Très bien, mais que dit-on aux maires, aux élus qui en ont besoin de cet argent ? Jusqu'à maintenant, ils fonctionnaient avec, donc c'est un manque à gagner pour eux. Vous parlez de compensations, ça très bien, on a compris, mais on le prend où cet argent, on le prend dans la poche de qui ?
Vous avez raison, il faut absolument rétablir la balance, parce que les collectivités territoriales sont un des acteurs moteurs de l'activité, elles ont beaucoup investi dans le cadre du plan de relance, et c'est très bien, il faut absolument assurer leur financement. Qu'est-ce qu'on fait ? On dit d'abord que, vis-à-vis des entreprises on crée un nouvel impôt, appelons-le comme cela, qui s'appelle "la contribution économique territoriale" ; elle est assise sur le foncier, d'une part, sur la valeur ajoutée, d'autre part. Cette contribution économique territoriale ira pour partie, aux communes, pour partie aux départements, pour partie aux régions. Pour les communes, qu'est-ce qu'on fait ? On leur donne toutes les taxes foncières, on les appelle "les quatre vieilles", il y a : la taxe d'habitation, il y a le foncier, enfin voilà...enfin bref, je vous passe les détails.
On les connaît bien, on les paye...
Voilà. Ces quatre-là vont aux communes, et les maires vont évidemment conserver le droit de fixer leur taux. Donc, dans l'ensemble, avec le panier de recettes fiscales complémentaires qu'on met sur la table pour compenser l'écart entre la taxe professionnelle qu'on supprime, la contribution économique territoriale qu'on rajoute, aucune collectivité territoriale n'y perdra, c'est un engagement qu'a pris le Premier ministre hier de manière très ferme, très courageuse, très technique. On le tiendra cet engagement.
Il n'empêche, les sénateurs ont déjà commencé à réécrire le texte en commission.
C'est le parti qu'on avait pris dès le début. Le président de la République et le Premier ministre m'avaient dit : cette taxe professionnelle, on va la travailler ensemble. Donc, j'ai présenté un premier projet, très concerté ; l'Assemblée nationale grâce à G. Carrez, à J.-P. Balligand, à M. Laffineur, ont beaucoup retravaillé le texte, il a été voté hier et j'en suis réjouie, il va revenir devant le Sénat, et les sénateurs, qui sont les représentants des représentants...
Oui, pas tous à droite d'ailleurs, y compris au sein de la majorité, on l'a vu avec J.-P. Raffarin et les 23...
on, mais...vous savez...mais c'est normal, je m'engage dans ce processus avec écoute et dialogue comme maîtres mots, mais il faut qu'on arrive au bout de cette réforme, parce que le 1er janvier 2010, il faut que les entreprises sachent qu'elles auront moins de charges fiscales et qu'on veut qu'elles investissent dans notre pays pour y créer de l'emploi.
Ce matin, le futur nouveau patron d'EDF, H. Proglio, veut, dit-il, "refonder la filière nucléaire" ; il propose pour ça, notamment l'ouverture du capital d'Areva. C'est une idée, une bonne idée, vous en pensez quoi, vous êtes pour ?
"Filière nucléaire", c'est un grand atout de la France. Partout où je vais dans le monde, on nous parle de la filière nucléaire française ; les Etats- Unis par exemple, nous envient d'avoir fait le choix du nucléaire ; les Anglais vont y revenir ; les Italiens, probablement aussi. Et dans un certain nombre de pays qui aujourd'hui ont de la ressource pétrolière, il y a un souhait de s'orienter vers le nucléaire. On se tourne vers qui ? Vers la France. Alors qu'H. Proglio ait envie de conforter, de consolider cette filière nucléaire, c'est très bien, parce que c'est un de nos atouts déterminants qui nous assure au passage une grande indépendance énergétique.
Par l'ouverture du capital ?
Mais l'ouverture du capital, on y avait pensé, on y avait pensé parce qu'Areva a besoin d'investir, notamment, a besoin d'investir pour répondre tout simplement à un afflux de commandes auxquelles aujourd'hui elle ne sait pas faire face, et pour lesquelles elle a besoin de renforcer ses capitaux. Vous savez que c'est une des pistes explorées, l'ouverture a minima, parce que c'est une filière déterminante sur laquelle on doit garder notre souveraineté.
Dernière question, vous êtes plutôt bien visiblement à Bercy, record de longévité quasiment battu, si j'ai bien compté. Pas d'autre chose en vue ? Matignon, par exemple ?
Je suis très heureuse de travailler à Bercy, avec des équipes formidables, et pour tout simplement servir le pays.
On parle de vous éventuellement pour l'Eurogroupe si d'aventure, J.-C. Juncker venait à passer la main ?
Ce n'est pas d'actualité, et à ma connaissance on a un bon président de l'Eurogroupe, J.-C. Juncker. Et pour le reste, il y a beaucoup de chaises qui tournent en ce moment. Moi, je travaille à Bercy, avec des équipes formidables, je le répète, et sur des dossiers qui sont compliqués mais sur lesquels on veut absolument écouter, dialoguer et avancer pour le bien du pays.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 19 novembre 2009
Je n'ai pas vu les conclusions de M. Rocard et d'A. Juppé. Cela me paraît, si c'est le cas, une bonne décision sur le plan financier, parce qu'un grand emprunt qui est financé par appel au marché coûte généralement moins cher qu'un grand emprunt qui s'adresse à l'ensemble de nos concitoyens.
Mais au départ, N. Sarkozy avait bien lancé un appel direct aux Français. Vous nous dites ce matin : ça coûterait trop cher ?
Non, je crois que ce qui est important dans ce grand emprunt, c'est le mot "grand" ce n'est pas forcément le mot "emprunt". Le mot "grand", parce qu'il faut absolument qu'on investisse dans l'avenir de la France, et pour investir, il faut investir dans les grandes stratégies qui mèneront notre pays un peu plus loin, un peu plus tôt que les autres, dans la compétition internationale. Donc, les initiatives, les stratégies, les zones d'investissement où la France sera pertinente sur la scène économique c'est ça qui compte.
Donc "grand", ce serait quelque chose qui ressemblerait à 35 milliards, par exemple ? Alors, 22 + une douzaine, ce qui a été récupéré auprès des banques, c'est à peu près ça l'équation ?
C'est 13 ce qu'on a récupéré auprès des banques. On verra ; il faut attendre un petit peu que les conclusions soient déposées et puis que la décision soit prise ensuite et présentée au Parlement dans une loi de finances rectificative, je suppose au début de l'année 2010.
Puisqu'on parle argent, je voulais vous dire un mot du déficit du budget de l'Etat. Il a doublé. Comment va-t-on faire justement pour redresser la barre, pour changer de cap aujourd'hui ? Est-ce que vous avez véritablement les clés, les solutions ?
On ne change pas de cap, ça c'est absolument fondamental. Le cap il consiste, d'une part, à continuer à soutenir l'économie, ça c'est la partie relance qu'on a engagée en 2009, qu'il faut qu'on continue à soutenir en 2010 parce qu'on n'est pas encore sortis de la crise. Deuxième point, il faut absolument qu'on continue les réformes ; vous savez que je travaille beaucoup sur la taxe professionnelle en ce moment, ç'en est un des volets...
On va y venir.
...Et puis, bien entendu, il faut qu'on amorce un retour à l'équilibre de nos Finances publiques, parce qu'on ne peut pas éternellement vivre à crédit. Et ce retour vers l'équilibre des Finances publiques, on doit l'amorcer en 2011, à condition évidemment que les circonstances économiques soient favorables, et on devra impérativement revenir à un équilibre.
Elles sont meilleures les circonstances économiques en ce moment, on est sortis de la récession, donc logiquement les choses devraient aller mieux, c'est ce que vous espérez ?
Elles sont meilleures depuis deux trimestres, vous avez raison, puisque la France est positive depuis deux trimestres, + 0,3, et que, globalement, sur les quatre derniers trimestres, on fait deux fois mieux que la moyenne de la zone euro. Donc, ce qu'on a fait pour l'instant est bien cadré, on a bien centré notre effort d'investissement là où ça donnait du résultat. On n'est pas sorti de la crise. On sera sorti de la crise quand on commencera, quand on recommencera à créer de l'emploi. On en détruit un peu moins, on a moins 5.000 sur le troisième trimestre ; on avait moins 85.0000 au deuxième, moins 185.000 au premier. Donc, c'est un peu mieux sur le front de l'emploi, mais on n'est pas encore en train de créer de l'emploi.
Vous pensez qu'on peut s'attendre à un revirement côté chômage, à quelle période, à quelle échéance ?
Je dis depuis des mois que c'est vers la mi-2010 au mieux, qu'on aura vraiment un redémarrage de la création d'emplois. Pas parce que j'ai une boule de cristal, mais simplement parce que, dans la mesure où on a un peu de reprise économique, où on a bon espoir que à l'Est ça va repartir plus fort - je reviens de Singapour, de Malaisie, de Chine, ça repart entre 6 et 8 %, ce sont des pays qui vont tirer la croissance demain - très clairement, nos entreprises vont devoir se mettre à réinvestir, ce qu'elles n'ont pas fait depuis des mois, et qui dit investissements demain, dit emplois après-demain. C'est pour ça que, je pense que mi-2010 on devrait voir s'opérer un retournement au niveau du chômage.
Vous parliez de garder le cap, tout à l'heure, notamment celui des réformes engagées par le Gouvernement. Vous être prête pour affronter les sénateurs, vendredi ? Après les maires hier, c'est vrai que ça va être difficile de faire passer la pilule. Visiblement les élus locaux ne veulent pas de cette abolition de la taxe professionnelle.
Je veux le dialogue, je veux l'écoute, et je retrouve les maires pas plus tard que cet après-midi et les sénateurs à partir de demain et jusqu'à la fin de la semaine, et y compris le week-end.
Pour l'instant ça ressemble quand même davantage à un dialogue de sourds ?
Non, je ne peux pas vous laisser dire ça. D'abord, dialogue il y a eu ; depuis le mois de mars, j'ai reçu trois fois tous les exécutifs locaux, c'est-à-dire les présidents des régions, les présidents des départements, les présidents des maires, des petites et des moyennes et des grandes villes de France. Mes services ont eu des heures et des heures et des heures de discussions sur les points techniques. Qu'est-ce qu'on fait avec cette réforme ? On ne s'amuse pas, parce que ce n'est pas très amusant la fiscalité, on veut impérativement supprimer un impôt antiéconomique qui pèse aujourd'hui sur les investissements des entreprises pour encourager nos entreprises à rester sur le territoire et à créer de l'emploi. Si on ne fait pas ça, l'investissement ira se faire ailleurs, on n'aura pas d'activités économiques, on n'aura même pas de taxe professionnelle parce qu'il n'y aura plus de base.
Très bien, mais que dit-on aux maires, aux élus qui en ont besoin de cet argent ? Jusqu'à maintenant, ils fonctionnaient avec, donc c'est un manque à gagner pour eux. Vous parlez de compensations, ça très bien, on a compris, mais on le prend où cet argent, on le prend dans la poche de qui ?
Vous avez raison, il faut absolument rétablir la balance, parce que les collectivités territoriales sont un des acteurs moteurs de l'activité, elles ont beaucoup investi dans le cadre du plan de relance, et c'est très bien, il faut absolument assurer leur financement. Qu'est-ce qu'on fait ? On dit d'abord que, vis-à-vis des entreprises on crée un nouvel impôt, appelons-le comme cela, qui s'appelle "la contribution économique territoriale" ; elle est assise sur le foncier, d'une part, sur la valeur ajoutée, d'autre part. Cette contribution économique territoriale ira pour partie, aux communes, pour partie aux départements, pour partie aux régions. Pour les communes, qu'est-ce qu'on fait ? On leur donne toutes les taxes foncières, on les appelle "les quatre vieilles", il y a : la taxe d'habitation, il y a le foncier, enfin voilà...enfin bref, je vous passe les détails.
On les connaît bien, on les paye...
Voilà. Ces quatre-là vont aux communes, et les maires vont évidemment conserver le droit de fixer leur taux. Donc, dans l'ensemble, avec le panier de recettes fiscales complémentaires qu'on met sur la table pour compenser l'écart entre la taxe professionnelle qu'on supprime, la contribution économique territoriale qu'on rajoute, aucune collectivité territoriale n'y perdra, c'est un engagement qu'a pris le Premier ministre hier de manière très ferme, très courageuse, très technique. On le tiendra cet engagement.
Il n'empêche, les sénateurs ont déjà commencé à réécrire le texte en commission.
C'est le parti qu'on avait pris dès le début. Le président de la République et le Premier ministre m'avaient dit : cette taxe professionnelle, on va la travailler ensemble. Donc, j'ai présenté un premier projet, très concerté ; l'Assemblée nationale grâce à G. Carrez, à J.-P. Balligand, à M. Laffineur, ont beaucoup retravaillé le texte, il a été voté hier et j'en suis réjouie, il va revenir devant le Sénat, et les sénateurs, qui sont les représentants des représentants...
Oui, pas tous à droite d'ailleurs, y compris au sein de la majorité, on l'a vu avec J.-P. Raffarin et les 23...
on, mais...vous savez...mais c'est normal, je m'engage dans ce processus avec écoute et dialogue comme maîtres mots, mais il faut qu'on arrive au bout de cette réforme, parce que le 1er janvier 2010, il faut que les entreprises sachent qu'elles auront moins de charges fiscales et qu'on veut qu'elles investissent dans notre pays pour y créer de l'emploi.
Ce matin, le futur nouveau patron d'EDF, H. Proglio, veut, dit-il, "refonder la filière nucléaire" ; il propose pour ça, notamment l'ouverture du capital d'Areva. C'est une idée, une bonne idée, vous en pensez quoi, vous êtes pour ?
"Filière nucléaire", c'est un grand atout de la France. Partout où je vais dans le monde, on nous parle de la filière nucléaire française ; les Etats- Unis par exemple, nous envient d'avoir fait le choix du nucléaire ; les Anglais vont y revenir ; les Italiens, probablement aussi. Et dans un certain nombre de pays qui aujourd'hui ont de la ressource pétrolière, il y a un souhait de s'orienter vers le nucléaire. On se tourne vers qui ? Vers la France. Alors qu'H. Proglio ait envie de conforter, de consolider cette filière nucléaire, c'est très bien, parce que c'est un de nos atouts déterminants qui nous assure au passage une grande indépendance énergétique.
Par l'ouverture du capital ?
Mais l'ouverture du capital, on y avait pensé, on y avait pensé parce qu'Areva a besoin d'investir, notamment, a besoin d'investir pour répondre tout simplement à un afflux de commandes auxquelles aujourd'hui elle ne sait pas faire face, et pour lesquelles elle a besoin de renforcer ses capitaux. Vous savez que c'est une des pistes explorées, l'ouverture a minima, parce que c'est une filière déterminante sur laquelle on doit garder notre souveraineté.
Dernière question, vous êtes plutôt bien visiblement à Bercy, record de longévité quasiment battu, si j'ai bien compté. Pas d'autre chose en vue ? Matignon, par exemple ?
Je suis très heureuse de travailler à Bercy, avec des équipes formidables, et pour tout simplement servir le pays.
On parle de vous éventuellement pour l'Eurogroupe si d'aventure, J.-C. Juncker venait à passer la main ?
Ce n'est pas d'actualité, et à ma connaissance on a un bon président de l'Eurogroupe, J.-C. Juncker. Et pour le reste, il y a beaucoup de chaises qui tournent en ce moment. Moi, je travaille à Bercy, avec des équipes formidables, je le répète, et sur des dossiers qui sont compliqués mais sur lesquels on veut absolument écouter, dialoguer et avancer pour le bien du pays.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 19 novembre 2009