Déclaration de M. François Fillon, Premier ministre, sur le bilan des mesures prises en faveur de l'industrie depuis le début de la crise économique et sur la politique de réforme du gouvernement, Reichshoffen (Bas-Rhin) le 3 décembre 2009.

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Circonstance : Déplacement en Alsace le 3 décembre 2009-visite du site Alstom à Reichshoffen (Bas-Rhin)

Texte intégral

Mesdames et Messieurs,
Je veux vous dire que c'est un grand honneur pour moi-même et pour les cinq membres du gouvernement qui m'accompagnent d'être reçu par vous sur votre lieu de travail dans cette usine de Reichshoffen. J'imagine qu'on a un peu perturbé l'organisation normale de votre journée, il ne faut pas que vous pensiez que le gouvernement et moi nous passons notre temps à nous promener d'usine en usine, on travaille aussi comme vous chaque jour, mais il y a des moments où il faut célébrer des symboles. Parce qu'il faut montrer à l'ensemble de nos concitoyens ce que vous faites, montrer quels sont les résultats des politiques qui sont conduites, et aujourd'hui j'ai voulu célébrer deux dates, deux symboles. La première, c'est le plan de relance de l'économie que nous avons mis en place et qui s'est traduit notamment par un très gros effort d'investissement. Pour ce qui regarde la SNCF, c'est 1.000 rames de trains régionaux qui ont été commandés, c'est un effort d'investissement unique dans l'histoire de la SNCF. Et puis c'est aussi l'occasion de venir ici saluer une entreprise dont on avait dit il y a quelques années qu'elle était menacée de disparition et qui aujourd'hui est un des champions industriels français et européen. Une entreprise qui est aujourd'hui un des leaders mondiaux sinon le leader mondial dans le domaine du ferroviaire. Ce résultat c'est, vous le savez, la conjonction d'une volonté politique, c'est la conjonction des efforts de l'engagement des actionnaires et c'est le travail et la qualité des dirigeants et du personnel. Et c'est quand on mélange tout ça qu'on arrive à mettre en place de vrais succès au plan industriel.
Alors le plan de relance d'abord. Il y a un an, vous vous en souvenez, on était au bord du krach. Le monde entier a failli voir son système financier s'écrouler purement et simplement. Nous avons subi un choc économique considérable puisque toutes les économies du monde ont reculé. Pour la première fois dans l'histoire moderne, me disait Patrick KRON en venant ici, la consommation d'électricité mondiale a baissé en 2009, pour la première fois depuis que l'électricité existe, ce qui est le signe d'une récession qui a frappé tous les pays du monde. Avec un an de recul, je pense que nous pouvons maintenant faire ensemble le bilan des mesures que nous avons prises et constater que nous avons fait les bons choix. J'ai entendu dire que faire le bilan du plan de relance c'était faire de l'autosatisfaction. Or, il ne s'agit pas de faire de l'autosatisfaction, il s'agit de regarder ce qui a marché et ce qui n'a pas marché. Dire aujourd'hui que nous avons de meilleurs résultats que la plupart des autres pays européens ce n'est pas faire de l'autosatisfaction, c'est un fait. Notre économie connaîtra en 2009 une récession de 2 à 2,2%, l'Allemagne ça sera 5%, la Grande-Bretagne ça sera 4,7%, l'Espagne ça sera 4,6 ou 4,7%, l'ensemble de la zone euro connaîtra une récession de l'ordre de 4% en 2009. Et pour 2010 on nous annonce, on nous prédit une croissance pour la France supérieure à 1%, vous allez me dire 1% c'est faible, il faut voir d'où l'on vient, c'est en tous cas le double de ce qui est pour le moment annoncé pour la zone euro. Comment est-ce qu'on est arrivé à ces résultats ? D'abord parce qu'on a fait le choix de doper l'investissement public avec 1.000 projets partout en France sous l'autorité de Patrick DEVEDJIAN, que je salue et que je remercie. Parmi ces 1.000 projets, il y en a notamment quatre très structurants qui concernent directement l'industrie ferroviaire. Je pense à la deuxième phase de la ligne à grande vitesse Est qui ne concerne pas que l'industrie ferroviaire mais aussi toute la région. Je pense à la ligne Bretagne-Pays de la Loire ou encore à Tours-Bordeaux, et dans quelques semaines nous prendrons la décision sur le contournement de Nîmes-Montpellier.
Nous avons choisi d'épauler les entreprises dans leur trésorerie en particulier en leur reversant avec beaucoup d'avance un certain nombre de sommes que l'Etat leur devait parce que nous voulions assurer la transition de la trésorerie des entreprises. Notre plan de relance tourne actuellement à plein régime et c'est le seul plan de relance en Europe qui soit aussi avancé. 27 milliards d'euros ont été injectés dans la machine économique. Ca veut dire que nous sommes à peu près à 80% en 2009 de l'objectif que nous nous étions fixés. On aurait pu faire d'autres choix, d'autres pays européens ont fait d'autres choix, je pense à nos amis britanniques qui ont baissé la TVA, ça n'a eu aucun effet sur leur activité économique, ça a consisté pour l'essentiel à aider les industriels qui produisent à l'extérieur et ça n'a en aucun cas aidé les entreprises britanniques à se sortir de la crise. Je pense que les résultats de ce plan de relance c'est le signe que la stratégie que nous avons choisie était la bonne mais c'est aussi le signe que nos concitoyens, l'ensemble de nos concitoyens ont fait preuve de beaucoup de sang-froid, de beaucoup de cohésion et de beaucoup de courage et donc c'est d'abord eux que je veux remercier et féliciter. Nous sommes en train de sortir de la récession mais ça ne veut pas dire pour autant qu'on est sorti de la crise. On sera sorti de la crise quand le chômage recommencera à baisser dans notre pays. Et donc pour y arriver il faut poursuivre la stratégie qui a été engagée. Nous allons d'abord aller jusqu'au bout des chantiers d'investissement que nous avons lancés au cours de cette année. Nous allons reconduire les mesures qui ont permis de soutenir notamment l'industrie automobile, je pense à la prime à la casse, et nous allons gérer en douceur la sortie de ce dispositif. Nous allons reconduire le remboursement anticipé du crédit impôt recherche qui permet aux entreprises d'investir massivement dans la recherche et dans l'innovation. Nous allons prolonger le doublement du prêt à taux zéro pour les ménages qui veulent construire leur logement. Nous allons continuer de lutter pied à pied pour l'emploi avec l'extension du dispositif de chômage partiel avec les contrats de transition professionnelle, avec la prolongation de la suppression des charges pour les petites entreprises qui embauchent. Et en même temps que nous allons continuer cette stratégie il faut que nous regardions un petit peu plus loin pour préparer le terrain d'une reprise qui soit vraiment durable.
Au coeur de cette reprise, il y a l'avenir de notre industrie. L'industrie c'est 85% de notre recherche et de notre développement. L'industrie c'est 80% de nos exportations. L'industrie c'est l'essentiel de nos gains de productivité. Alors il faut refuser tous ces stéréotypes qui voient l'industrie en noir et blanc et le secteur tertiaire en couleur. La vérité c'est que l'avenir de notre économie repose d'abord sur une industrie performante et compétitive au niveau mondial, et nous nous battons pour cela. Et c'est ce message volontariste que je suis venu porter en Alsace sur ce site exemplaire qui combine la fabrication d'un matériel roulant d'avenir et l'expertise en matière de conception et d'innovation, une expertise dont Patrick a rappelé qu'elle était très ancienne, la vérité c'est qu'il n'a pas été, je ne sais pas s'il le sait, peut-être que je vais lui apprendre, mais dans cette usine on n'a pas toujours fabriqué que des trains, on a aussi fabriqué des Bugatti à une époque, ce qui est cher naturellement au coeur du passionné d'automobile que je suis. C'est dire si l'expertise de l'usine de Reichshoffen est ancienne. Les états généraux de l'industrie que nous avons lancés avec le président de la République et que pilote Christian Estrosi qui est avec moi sont en train de le montrer. Une industrie sans innovation c'est la perspective inéluctable du déclassement. Et l'innovation sans industrie c'est un rêve qui ne devient jamais réalité. Face à la compétition internationale, on ne doit pas se battre seulement sur le terrain des prix, même si c'est une exigence, on doit surtout préserver notre compétitivité en innovant. Nous avons beaucoup d'atouts pour gagner la bataille industrielle, notre recherche académique est au meilleur niveau mondial, nos formations scientifiques font de nos ingénieurs une élite qui est recherchée dans le monde, nos ouvriers sont qualifiés et leur productivité est une des plus élevées en Europe.
En revanche, nous avons des faiblesses, les liens avec l'industrie et la recherche sont moins forts en France que dans beaucoup d'autres pays. C'est pour ça que nous avons mis en place les pôles de compétitivité qui constituent le pilier de notre politique industrielle justement pour renforcer la coopération entre ces trois acteurs clés de l'innovation, les entreprises, les centres de recherche et puis les universités. Et ce qu'il faut à présent c'est donner à ces pôles une dimension internationale, il faut accentuer leur excellence, il faut les positionner sur les secteurs et sur les technologies d'avenir comme dans le domaine des écotechnologies, et j'aurai d'ailleurs l'occasion avant la fin de l'année d'annoncer dans ce secteur la labellisation de nouveaux pôles. Il y a un autre handicap qui a longtemps freiné notre tissu industriel c'est celui de la fiscalité. Il faut dire les choses comme elles sont, quand les entreprises françaises sont plus taxées que les entreprises allemandes ou que les autres entreprises européennes, je ne parle pas des entreprises asiatiques, je parle des entreprises qui sont nos voisines, il n'est pas anormal que nous perdions des marchés et que notre compétitivité se réduise. C'est la raison pour laquelle avec le gouvernement nous avons pris une décision difficile mais que nous allons conduire jusqu'au bout et qui est la décision de supprimer la taxe professionnelle. A compter du 1er janvier prochain, les entreprises françaises ne paieront plus de taxe professionnelle. Alors on nous dit « mais c'est très difficile parce que ce sont les finances des collectivités locales ». Mais il faut d'abord penser à l'industrie, il faut d'abord penser à l'emploi, on va trouver des solutions et on les a trouvées d'ailleurs pour faire en sorte que les collectivités locales puissent continuer à fonctionner. Mais comment est-ce que les collectivités locales pourraient fonctionner s'il n'y avait plus d'usine, s'il n'y avait plus d'entreprise, parce que s'il n'y a plus d'usine, s'il n'y a plus d'entreprise, il n'y a plus de travail et s'il n'y a plus de travail de toutes façons il n'y a plus de ressource et il n'y a plus de raison pour ces collectivités de vivre. Et donc il faut d'abord préserver notre tissu économique, notre tissu industriel. Alors j'entends certains qui nous disent « mais il y avait d'autres choses à faire pour baisser les charges des entreprises. Vous auriez pu baisser les charges sociales ». Ah oui, lesquelles ? Aujourd'hui, dans les entreprises comme la vôtre, en particulier sur les bas et sur les moyens salaires, l'essentiel des charges c'est les cotisations de retraite et les cotisations chômage. Qui est-ce qui aujourd'hui aurait l'audace de me dire qu'il faut supprimer les cotisations des entreprises ou les baisser sur les retraites alors que nous avons toute la question de la pérennité de nos régimes de retraite devant nous. Il y en a d'autres qui disent « mais il aurait fallu baisser l'impôt sur les sociétés ». Ah ça c'est vraiment intelligent ! Ca consisterait à moins taxer les entreprises qui font beaucoup de bénéfices et à continuer à taxer celles qui investissent et qui parfois ne font pas de bénéfice, notamment dans des phases qui sont des phases difficiles ou des phases de démarrage. C'est donc bien la taxe professionnelle qu'il fallait supprimer, cela va représenter une économie d'impôt de l'ordre de 36% en moyenne pour le secteur industriel.
Ca fait aussi des années qu'on nous dit que notre pays n'a pas assez d'entreprises de taille intermédiaire. On a des grandes entreprises performantes comme ALSTOM, on a un tissu de toutes petites entreprises et de PME très dynamiques mais on manque de l'entre-deux, c'est-à-dire des entreprises moyennes comme il en existe beaucoup en Allemagne qui sont capables d'exporter dans le monde entier. Cette faiblesse nous faisons tout pour y remédier. La structure que nous avons mise en place, pour le faire, OSEO a été chargée de concentrer ses aides pour favoriser l'émergence d'entreprises intermédiaires mais l'Etat ne peut pas résoudre à lui seul ce problème. Et les efforts que nous conduisons risquent d'être vains si les mentalités n'évoluent pas au sein des services d'achat des grandes entreprises. Je l'ai dit il y a quelques mois à nos grands constructeurs automobiles, une stratégie d'achat qui est uniquement fondée sur la recherche des coûts les plus bas à court terme c'est une stratégie qui n'est pas durable, c'est une stratégie qui n'est pas gagnante sur le long terme. Ma conviction c'est que le profit à court terme est l'ennemi de la compétitivité à long terme. Et je constate que les choses commencent à changer puisque les constructeurs ont signé un pacte en ce sens avec leurs fournisseurs, il faut continuer cet effort. A cet égard, le pacte PME, qui a été mis en place par le comité Richelieu avec le concours financier d'OSEO, est une initiative intéressante pour renforcer les liens entre les PME innovantes et les grandes entreprises. Je suis heureux de constater que ce pacte Patrick KRON l'a signé pour ALSTOM. Il faut poursuivre dans cette voie, il faut que l'ensemble des acteurs et pas seulement les grands groupes contribuent collectivement au développement de PME innovantes avec lesquelles ils travaillent.
Au centre de l'innovation industrielle, il y a un nouveau défi qui a surgi, et vous l'avez déjà évoqué à plusieurs reprises au cours de la visite que je viens de faire, c'est celle du respect de l'environnement. Une grande partie du potentiel de croissance d'un pays développé comme le nôtre se trouve dans ce qu'on appelle maintenant la croissance verte. Et les entreprises qui ne prendront pas conscience à temps de cette nouvelle donne sont vouées à disparaître. La prise en compte des enjeux environnementaux peut être vue comme un handicap pour nos entreprises en comparaison avec leurs concurrentes dont les Etats n'imposeraient pas les mêmes contraintes, ma conviction c'est que nous sommes au milieu d'une phase de transition, les cartes vont être redistribuées sur la scène industrielle mondiale et les gagnants de la nouvelle donne ce seront ceux qui auront su anticiper, qui auront su transformer les contraintes environnementales en opportunités pour conquérir des nouveaux marchés et en leviers de compétitivité. Et je pense qu'ALSTOM a toutes les raisons d'être du côté des gagnants de la croissance verte parce qu'elle contribue à l'attractivité des transports en commun, parce qu'elle met l'accent sur la recherche, parce qu'elle propose des solutions nouvelles pour économiser l'énergie et enfin parce qu'elle concourt à la production des énergies renouvelables.
Et puisque j'évoque ces sujets, permettez-moi de dire un mot sur la vente par AREVA de sa filiale Transmission et Distribution. Nous avons engagé des négociations exclusives avec le consortium constitué par ALSTOM et SCHNEIDER. J'ai vu qu'on nous accusait dans la presse de « patriotisme économique ». Je voudrais faire une mise au point, d'abord la procédure de sélection des offres a été parfaitement transparente et non discriminatoire. Nous avons reçu trois offres, trois offres de grande qualité, nous les avons examinées avec les dirigeants d'AREVA à la lumière de trois critères, le prix naturellement mais aussi la qualité des projets industriels et les garanties sociales. Et nous avons fait le choix de l'ambition industrielle. Parce que le projet d'ALSTOM et de SCHNEIDER présente, certes, l'inconvénient de séparer une activité existante en deux mais je ne crois pas que les structures industrielles doivent nécessairement rester figées et lorsqu'on a la chance d'avoir deux grands champions européens et mondiaux, il faut aider chaque fois que cela est possible en respectant les règles de la concurrence, il faut aider à les renforcer. Je pense que les réorganisations permettent de donner aux entreprises des perspectives d'avenir qu'elles n'auraient pas autrement et de ce point de vue le projet d'ALSTOM et de SCHNEIDER permettra de constituer autour de SCHNEIDER le numéro un mondial de la moyenne tension, ça sera un nouveau champion français, et franchement je le dis, moi je n'ai pas honte, lorsque cela est possible de participer à la création de nouveaux champions français. Et par ailleurs ALSTOM va devenir un leader sur le marché de la production et de la transmission, qui va avoir une taille équivalente à celle de SIEMENS. Enfin, je sais que je ne devrais pas dire ça devant Patrick Kron, mais sur le plan patrimonial l'Etat ne va pas réaliser une mauvaise opération puisque la filiale d'AREVA était entrée dans le secteur public il y a quelques années pour 930 millions d'euros, nous revendons cet actif pour plus de quatre milliards d'euros. Et le fait que telle ou telle offre ait pu être légèrement supérieure sur le plan financier importe peu, l'essentiel c'était de privilégier les perspectives industrielles et les garanties sociales sans brader les intérêts financiers de l'Etat. C'est ce que nous avons fait, je pense que c'est une belle opération qui va renforcer les capacités industrielles de notre pays.
Voilà, Mesdames et Messieurs, les quelques mots que je voulais vous dire sous ce hangar impressionnant, c'est un message de confiance dans notre industrie mais c'est aussi un message de vérité parce que personne n'a le droit de vous mentir sur le dureté de la compétition internationale. La vérité c'est que nous voyons depuis plusieurs années un phénomène de délocalisation des activités industrielles des vieux pays industriels vers les pays émergents. Et la crise financière que nous venons de connaître n'a pas du tout ralenti ce phénomène, elle l'a accéléré. La production industrielle des pays riches a chuté de façon spectaculaire, elle commence tout doucement à remonter, la production industrielle des grands pays émergents, la Chine ou l'Inde, a à peine chuté et elle est déjà remontée bien au-delà de ce qu'elle était au début de la crise. Donc nous sommes devant une compétition et face à cette compétition il faut nous donner les moyens de gagner. Se donner les moyens de gagner ce n'est pas rester immobile, ce n'est pas rester sans changement, sans réforme, ce n'est pas refaire simplement toujours les mêmes recettes que celles qu'on a connues dans le passé. C'est accepter de réformer notre université, c'est accepter de booster notre système de recherche, c'est accepter de simplifier l'organisation des collectivités territoriales et de l'Etat pour qu'il soit moins coûteux. C'est accepter de supprimer la taxe professionnelle pour que les entreprises soient plus compétitives sur les marchés internationaux. Et puis, enfin, c'est accepter d'investir massivement dans les secteurs qui seront porteurs demain. Je viens de visiter des ateliers où l'on assemble des TGV, il n'y aurait jamais eu de TGV dans notre pays si à un moment donné le gouvernement, l'Etat, n'avait pas décidé d'investir massivement dans la création du TGV. De la même façon qu'il n'y aurait pas eu d'AIRBUS si à un moment donné l'Etat n'avait pas décidé d'investir massivement dans la création d'une industrie européenne de l'aéronautique. Alors, oui, il y a un marché et il faut que les produits qu'on fabrique répondent à ce marché mais il y a des moments dans l'histoire d'un pays où il faut donner le coup de pouce pour que démarre la création d'une industrie dans un secteur d'avenir. Moi je me souviens de l'époque où à la fin de la vie de Georges POMPIDOU, dans un Conseil des ministres, il a été décidé dans la même séance de lancer le programme électronucléaire français et la construction du TGV. Eh bien c'est ça l'exemple que nous voulons suivre et c'est ce que nous allons faire avec le Grand emprunt dont le président de la République annoncera dans quelques jours l'utilisation. Ce n'est pas déflorer le discours qu'il va faire que de vous dire qu'une grande partie de ce Grand emprunt sera destinée à soutenir des secteurs industriels essentiels à l'avenir de notre pays.
Voilà, Mesdames et Messieurs, le message que je voulais vous délivrer, je veux vous remercier de votre accueil, je veux vous féliciter du travail que vous faites, de votre engagement, et vous dire que la France peut être fière d'avoir des entreprises comme ALSTOM, d'avoir des salariés comme vous qui donnez à notre pays les premières places mondiales et qui assurez finalement la défense de notre modèle social et de notre modèle de vie parce que sans votre travail, sans les richesses que vous produisez, nous ne pourrions pas garder ce modèle social et cette qualité de vie qui est la nôtre.
Source http://www.gouvernement.fr, le 4 décembre 2009