Texte intégral
- Pourquoi voulez-vous encore "prendre" le sigle UDF à François Bayrou ?
Nous ne prenons rien à François Bayrou. Par fidélité et par logique politique, les héritiers de l'UDF sont au Nouveau Centre. Les zigzags de François Bayrou les ont fait fuir les uns après les autres. Il y a quelques semaines, il s'affichait avec les communistes. Puis il pactisait avec la gauche plurielle. Aujourd'hui, on nous parle à la fois d'un rapprochement avec Dominique de Villepin et avec les Verts. Au mois de mai, François Bayrou n'avait pas de mots assez durs contre Cohn-Bendit, aujourd'hui ce dernier est redevenu fréquentable...
- Mais que vaut aujourd'hui l'UDF d'un point de vue électoral ?
L'UDF a une résonance très positive chez les électeurs du centre, et rappelle l'époque où Valéry Giscard d'Estaing portait haut nos valeurs européennes et humanistes. En deux ans, nous avons construit une formation politique à part entière. Il y a des électeurs qui s'affirment centristes, qui ne voteront jamais UMP au premier tour, mais qui naturellement au second s'allient à un parti de droite plus conservateur. Il ne faut pas oublier que 70% des gens qui ont voté Bayrou au premier tour, ont ensuite élu Nicolas Sarkozy en 2007. Le Nouveau Centre est là pour leur offrir ce choix.
- Vous êtes le ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy, vos parlementaires appartiennent à la majorité présidentielle. Qu'est-ce qui vous différencie de l'UMP ?
Nous portons les valeurs d'un humanisme moderne, entre l'humanisme chrétien d'un Maritain et le libéralisme politique d'un Tocqueville. On a construit une société du veau d'or où seule compte la reconnaissance du profit financier ! Nous, nous portons les valeurs d'une économie de marché régulée et d'une société responsable et solidaire. Je milite pour la reconnaissance des fonctions sociales majeures qui structurent notre société : l'éducation, la santé, la culture, la recherche. Le Nouveau Centre porte au sein de la majorité l'idée d'une société apaisée où la réussite des uns dépend de la réussite des autres et dans laquelle on cesse d'opposer les Français les uns aux autres : les fonctionnaires aux salariés du privé, les policiers aux magistrats, les élites aux classes populaires, les agriculteurs aux écologistes... ou les donateurs de Téléthon à ceux du Sidaction...
- Et les adversaires des minarets aux musulmans ?
Le ratage suisse est un parfait exemple de la manière dont on peut opposer les personnes au sein d'une même communauté nationale. Les musulmans doivent bien sûr disposer de conditions de culte décentes. Sur ces sujets touchant à l'expression religieuse qui sont par nature compliqués, sensibles, subtils, il faut savoir prendre le temps de la concertation et de la réflexion, comme nous l'avions fait à l'occasion de la loi sur le voile. Il est important de décider sous le règne de la loi républicaine et non sous l'humeur du moment. Sur des sujets essentiels, le référendum est un poison.
- Comment convaincre de votre indépendance alors que l'UMP va largement vous accueillir sur ses listes aux régionales en mars prochain ?
En politique personne ne fait de cadeau à personne. Si j'ai négocié de tels accords, c'est parce que nous représentons une force. Dès que le Nouveau Centre est clairement identifié, il attire cet électorat qui fait défaut à l'UMP.
- Mais en 2012, il n'y aura qu'un chef à droite ?
A une élection présidentielle, chaque parti présente son leader.
Source http://www.nouveaucentre.fr, le 9 décembre 2009
Nous ne prenons rien à François Bayrou. Par fidélité et par logique politique, les héritiers de l'UDF sont au Nouveau Centre. Les zigzags de François Bayrou les ont fait fuir les uns après les autres. Il y a quelques semaines, il s'affichait avec les communistes. Puis il pactisait avec la gauche plurielle. Aujourd'hui, on nous parle à la fois d'un rapprochement avec Dominique de Villepin et avec les Verts. Au mois de mai, François Bayrou n'avait pas de mots assez durs contre Cohn-Bendit, aujourd'hui ce dernier est redevenu fréquentable...
- Mais que vaut aujourd'hui l'UDF d'un point de vue électoral ?
L'UDF a une résonance très positive chez les électeurs du centre, et rappelle l'époque où Valéry Giscard d'Estaing portait haut nos valeurs européennes et humanistes. En deux ans, nous avons construit une formation politique à part entière. Il y a des électeurs qui s'affirment centristes, qui ne voteront jamais UMP au premier tour, mais qui naturellement au second s'allient à un parti de droite plus conservateur. Il ne faut pas oublier que 70% des gens qui ont voté Bayrou au premier tour, ont ensuite élu Nicolas Sarkozy en 2007. Le Nouveau Centre est là pour leur offrir ce choix.
- Vous êtes le ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy, vos parlementaires appartiennent à la majorité présidentielle. Qu'est-ce qui vous différencie de l'UMP ?
Nous portons les valeurs d'un humanisme moderne, entre l'humanisme chrétien d'un Maritain et le libéralisme politique d'un Tocqueville. On a construit une société du veau d'or où seule compte la reconnaissance du profit financier ! Nous, nous portons les valeurs d'une économie de marché régulée et d'une société responsable et solidaire. Je milite pour la reconnaissance des fonctions sociales majeures qui structurent notre société : l'éducation, la santé, la culture, la recherche. Le Nouveau Centre porte au sein de la majorité l'idée d'une société apaisée où la réussite des uns dépend de la réussite des autres et dans laquelle on cesse d'opposer les Français les uns aux autres : les fonctionnaires aux salariés du privé, les policiers aux magistrats, les élites aux classes populaires, les agriculteurs aux écologistes... ou les donateurs de Téléthon à ceux du Sidaction...
- Et les adversaires des minarets aux musulmans ?
Le ratage suisse est un parfait exemple de la manière dont on peut opposer les personnes au sein d'une même communauté nationale. Les musulmans doivent bien sûr disposer de conditions de culte décentes. Sur ces sujets touchant à l'expression religieuse qui sont par nature compliqués, sensibles, subtils, il faut savoir prendre le temps de la concertation et de la réflexion, comme nous l'avions fait à l'occasion de la loi sur le voile. Il est important de décider sous le règne de la loi républicaine et non sous l'humeur du moment. Sur des sujets essentiels, le référendum est un poison.
- Comment convaincre de votre indépendance alors que l'UMP va largement vous accueillir sur ses listes aux régionales en mars prochain ?
En politique personne ne fait de cadeau à personne. Si j'ai négocié de tels accords, c'est parce que nous représentons une force. Dès que le Nouveau Centre est clairement identifié, il attire cet électorat qui fait défaut à l'UMP.
- Mais en 2012, il n'y aura qu'un chef à droite ?
A une élection présidentielle, chaque parti présente son leader.
Source http://www.nouveaucentre.fr, le 9 décembre 2009